Un conte pour petits ou grands

 

En cette période de fin d’année, de fêtes et de souhaits,

vous allez imaginer

un conte de Noël

Pour petits ou grands

Rose ou noir

Finissant bien…ou mal !

 

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Image par M W de Pixabay

Image par Gerhard de Pixabay


 

 

Oscar arriva le dernier dans une famille qui comptait déjà six filles.

Quelle ne fut pas la joie de son père, Gaspard Willer, un géant blond et fort, maréchal –ferrant en semaine et qui, le dimanche, dirigeait la fanfare d’un sympathique village vosgien. En tant que tambour-major, fonction qui se perpétuait de père en fils depuis les guerres  napoléoniennes.

      Cinq ans plus tard, vers la mi-décembre, Gaspard annonça, un soir à table, que les anges apporteraient certainement un tambour à son fils, pour Noël. Car ils savaient, eux qui savaient tout, qu’il était temps pour ce dernier de commencer à apprendre la musique, et en particulier le rythme, s’il voulait, dans quelques années, avoir l’honneur de conduire la fanfare au côté de son père. Comme le voulait la tradition depuis  plus d’un siècle.

    L’enfant, après un assez long moment de silence déclara de sa voix cristalline : « Non Papa, pour Noël, je préfère un chien. »

      Gaspard, devenu rouge –brique, faillit s’étouffer en avalant de travers, cria, tempêta. Rien n’y fit. Lors des jours  suivants, Oscar fut privé de dessert et de jeux avec ses petits camarades ; ce qui ne le fit nullement changer d’avis.

      Ses sœurs, entr’elles se lamentaient fort. Quel triste Noël ce serait pour la maisonnée, puisqu’à l’évidence, père et fils possédant le même caractère, semblaient bien déterminés à ne rien céder. Seule Maman Willer conservait un brin d’optimisme en disant à qui voulait l’entendre que, grâce au ciel, les choses finiraient bien par s’arranger.

  Le 25 Décembre finit par arriver et au matin, chacun trouva un présent dans ses souliers et Oscar un tambour.

Les larmes coulaient sur son visage lorsqu’il s’en approcha. Mais, avant qu’il ait pu prononcer un mot, Gaspard souleva la peau de l’instrument comme un couvercle et alors, sous les yeux ébahis de l’assistance, un chiot, un tout jeune labrador apparut à l’intérieur, blond comme son nouveau petit maitre, bien dressé sur ses pattes et frétillant de la queue.

   Ce fut pour tous un Noël magnifique et joyeux. Dès le lendemain, Oscar débuta son apprentissage …et les années passèrent.

Aujourd’hui, la famille Willer est connue dans toute la province pour ses élevages de chevaux et de labradors.

   Mais également grâce à l’un des arrière-petits fils d’Oscar. Si vous passez par l’Alsace, vous en entendrez sûrement parler. Il excelle aux timbales dans l’orchestre philarmonique de Strasbourg.

                    El Pé

 

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Image par Jo Justino de Pixabay

 

 

Un conte de Noël

 

Petit Paul était bossu. Et à cause de cette difformité, il ne pouvait pas participer à la chorale de l'école, parce que tous les petits chanteurs devaient porter un costume d'ange. Or sur le dos de Petit Paul, les ailes ne tenaient pas... Et, si elles avaient tenu, l'effet aurait été de toute façon effroyable.

Alors, chaque soir, l'enfant priait :"S'il te plaît, Petit Jésus, fais que ma bosse disparaisse, rien que le jour de Noël, et que je puisse chanter avec mes copains". Et quand le jour tant attendu arriva, il sauta du lit et, plein d'un fol espoir, se précipita devant le miroir. Hélas, sa bosse était toujours là...

Pour le consoler de ne pas participer à la chorale, ses parents le couvrirent de jouets et lui donnèrent un magnifique portefeuille en cuir avec dedans un beau billet de cinquante euros. Petit Paul fut émerveillé : il n'avait jamais disposé de tant d'argent à dépenser à sa guise.

L'après-midi, il s'en alla flâner au grand Marché de Noël. Il y vit un train électrique et il en eut une grande envie. Il allait pour l'acheter quand il remarqua quelques sans abris qui grelottaient sous une porte cochère. Alors son cœur se fendit et il alla leur porter tous ses sous. Tandis que les misérables le bénissaient, quelques flocons de neige se mirent à virevolter dans les airs.

Petit Paul s'en revint vers sa maison, les poches vides et sans achat, avec une crainte vague de se faire disputer.

Soudain, dans une rue un peu déserte, il vit un enfant de son âge se faire agresser par des écoliers plus âgés qui voulaient lui prendre son smartphone. Il s'indigna devant cette scène abjecte et se rua courageusement vers les voyous, en poussant des cris qui se voulaient féroces. Mais les lâches  gamins eurent tôt fait de le jeter à terre.

La neige tombait tout à fait maintenant et, dans les hauts parleurs, la musique ambiante fit place à la chorale. Les voix des enfants s'élevèrent, cristallines et pures.

Sur ces entrefaites, des passants s'étaient agglutinés, ce qui mit les voyous en fuite. Une dame se pencha sur l'enfant qu'elle tenait à la main et lui chuchota : "Regarde bien ce petit bossu qui se relève car c'est un ange vois-tu, un vrai petit ange de Noel".

Un très vieux chien qui passait par là grommela tout à fait distinctement :"Je suis bien d'accord avec ça !" Mais seul, le petit garçon l'entendit.

 

Suzanna

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Image par Waldryano de Pixabay

 

 

Le sacrifice de Lucas

Cette année-là, pour Noël, j’avais commandé une soucoupe volante, rien d’autre. Je me disais qu’en l’absence d’autres souhaits, je ne pouvais qu’être exhaussé. Mais cette année-là, il manquait quelque chose pour que je sois vraiment heureux. Mon petit frère, né depuis quelques mois, était hospitalisé avec une grave maladie. Maman était toute la journée à l’hôpital et papa, très triste, disait qu’il était possible que Théo ne revienne jamais à la maison. J’étais effrayé par cette idée.

C’est pourquoi le soir du 24 décembre, au moment de faire ma prière, je décidai de faire un marché avec le petit Jésus qui allait naître dans la nuit. Après tout, c’était un bébé, lui aussi, et il allait sûrement me comprendre. Je me mis à genoux et dit :

« Petit Jésus, dis au Père Noël qu’il ne m’apporte pas le cadeau que j’ai commandé, et toi, à la place, fais que mon petit frère rentre à la maison demain. C’est le plus beau cadeau que je puisse désirer »

Ce n’était pas tout à fait vrai, car je n’étais qu’un petit garçon qui avait bien envie de ce jouet, mais cela, je ne le dis pas.

Je m’endormis en caressant Ténor, mon doberman, couché à côté de mon lit. Il restait toujours avec moi quand je me couchais et ne quittait ma chambre que lorsque j’étais endormi. C’était un rituel.

Mon sommeil fut peuplé de mauvais rêves où je voyais un peuple de petits monstres retenir Théo qui voulait sauter d’une soucoupe volante tanguant dans le ciel et dardant ses rayons verts sur la fenêtre de ma chambre.

Le lendemain matin, je me réveillai sous les coups de langue de Ténor et la voix joyeuse de mon père qui m’appelait « Lucas, Lucas, viens vite voir ! ». Entrant alors en trombe dans le salon, je vis que ma prière avait été exhaussée. Devant le sapin, maman était là avec Théo dans ses bras, qui gazouillait. Il était guéri, avait dit le médecin en voyant ses résultats d’examens, et il avait pu sortir de l’hôpital très tôt ce matin pour pouvoir passer Noël à la maison. Un vrai miracle avait-il dit !

« Regarde derrière maman », dit papa. Et devinez ce que je trouvai….une magnifique soucoupe volante avec tous ses petits personnages et tous ses accessoires ! Et dessus, quelques brins de paille ! Mais d’où pouvaient-ils venir ?

Gill

 

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