La journée de.....

 

1/ Choisir trois mots dans des pages de livres :

                               Arriver/ guerre/refuge

2/  *Chercher des mots de vêtements et les mettre en commun :

     Sari/ saharienne/ short/ robe/ gilet/ jupon/ jupe/ béret/ chaussure

      *Chercher des mots d’objets qu’on emporte avec soi quand on sort et les mettre en commun :

           Clé/ téléphone portable/ carte bleue/ sac/montre/boussolle                      kleenex/ bâton de pommade à lèvres

       *  Choisir un vêtement et un objet dans chacune des deux listes

3/ Choisissez le vêtement ou l’objet et en 20-25 minutes,  racontez une journée de sa vie. Dans votre texte, incluez les trois mots trouvés dans les livres et le second mot (vêtement ou objet) que vous n’avez pas choisi pour être le héros de votre récit.

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Ma chère Saharienne , comme je t'aime et combien tu me plais ; je te porte avec beaucoup de plaisir , car je te trouve  si seyante et  tellement pratique , tu es truffée de poches , des grandes, des plus petites , sur les côtés à l'intérieur, j'adore !!!! J'y glisse tant d'objets oh!combien précieux et  utiles pour moi , mais malgré cela, tu restes toujours aussi belle et impeccable , tu me permets de libérer mes mains , je ne ressens aucun tiraillement sur les épaules comme cela serait le cas avec la bandoulière d'un sac , c'est toi qui le remplace , avec panache ; pourtant tu ne m'étais pas destinée , mais je te lorgnais depuis longtemps sur le dos de Pierre mon cousin , tu as voyagé  loin avec lui , il ne t'a pas amené en guerre non !!  le safari , la réserve d'un grand parc animalier au Nigeria , est-ce que tu te souviens ? Les longues journées à sauter sur les pistes où Pierre essayait de prendre des photos dans des postures très inconfortables , pourtant plus extraordinaires les unes aux autres ; heureusement, le soir, arrivés dans les refuges si agréables, préparés pour le plaisir de la détente récupératrice et bienfaisante , tu pouvais aussi souffler, accrochée sur un porte-manteau de fortune ; repos si court  car  le lendemain  vous repartiez  pour une autre nouvelle aventure , tu étais toujours prête, fraîche et  lisse, à être posée sur ses épaules meurtries ; tout ça  est bien terminé à présent , car Pierre, le séjour achevé, t'a offerte à moi , qui, sautant de joie , t'ai tout de suite adoptée , et depuis tu fais partie de mes vêtements préférés et je te bichonne , avec beaucoup d'amour.

Rina

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Quelle journée !

 

La journée a été calme jusqu’à ce soir, je suis resté au repos et maintenant ça y est, le cours de Sophie est terminé et je sens qu’elle va me remettre en service normal ; il n’aurait pas fallu que je me mette à sonner allègrement pendant les T.P. de massage chinois !

 

Nous allons pouvoir rentrer à la maison. Il est tard car ses cours du soir finissent quand même à 22 heures ; Direction le métro Pigalle ; et oui, c’est un quartier de plaisir mais aussi studieux à certains endroits. Tout se passe très bien jusqu’à la station Père-Lachaise où nous devons changer. Les couloirs sont déserts et Sophie presse le pas ; s’il arrive quoi que ce soit, pas moyen de trouver refuge où que ce soit. Ce n’est pas la guerre, mais le métro à cette heure, c’est toujours un peu risqué. Sophie a la main dans sa poche et me sert de façon rassurante.

 

J’entends des voix derrière nous ; pas de panique, ce sont des voyageurs, comme nous. Mais je ne sais pas pourquoi, je suis inquiet, et Sophie aussi. Avant d’avoir eu le temps de dire « ouf », je sens trois types qui empoignent Sophie, la poussent contre le mur, faisant voler son béret et lui mettent un canif sous la gorge. Je n’entends pas ce qu’ils disent mais je sais qu’ils n’ont pas de bonnes intentions. En deux secondes l’un d’eux fourre la main dans la poche de sa veste et me voilà agrippé par une grosse patte et étranglé, malmené, moi qui ai l’habitude d’être manipulé avec douceur.

 

Je n’en mène pas large, vous vous en doutez et je prie le Dieu des téléphones portables pour que quelqu’un arrive ; Oh, je crois que j’entends des pas et des rires au bout du couloir ; ouf, des voyageurs, on est sauvés, enfin moi, pas tout à fait, toujours saucissonné par la grosse paluche du malfrat. Mais par chance, ce sont des couards et ils ne demandent pas leur reste en entendant arriver nos sauveurs. Ils lâchent Sophie, et dans sa fuite mon ravisseur me lâche aussi, m’envoyant valdinguer contre le mur du couloir ; j’en vois trente-six chandelles, j’ai l’impression d’être complètement déglingué ; « au secours, je suis mort », dis-je dans un balbutiement d’outre-tombe.  Le temps de reprendre mes esprits et je me rends compte que ma housse bien capitonnée m’a protégé ; Sophie est indemne aussi. Nous en serons quittes pour une grosse frayeur. Merci à nos sauveurs qui prennent le temps de nous réconforter malgré l’heure tardive. Heureusement qu’il y a encore des gens qui s’intéressent aux autres !

Quelle journée, dirons-nous demain, après un bon repos !

 

Gill

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LA BOUSSOLE

 

Je marche, je cours, et je dégringole, mon contenu et sa suite avec, mes crampons de caoutchouc n’étant pas familiarisés avec les pierres qui roulent sur les pentes hasardeuses. Je suis la chaussure gauche d’une paire de godillots achetés chez Décathlon voici une dizaine d’années. Ils ont fait leur temps et randonné dans toute la France. Ils sont maintenant parfaitement adaptés aux oignons et orteils tordus de la gente dame dont je prends le meilleur soin, à charge pour elle de me nettoyer, encaustiquer et bichonner afin de prolonger ma vie dans les meilleures conditions. Ceci avec ma sœur jumelle bien sûr. Aujourd’hui, randonnée dans les Cévennes. Dès l’aube, je tourne et vire dans l’appartement : nous sommes à la recherche d’une boussole, de LA BOUSSOLE ! Je dis Nous car il s’agit de moi, de ma sœur jumelle, et de notre contenant et sa suite que je n’aperçois que dans une perspective abrupte : un bord frangé de jambe de jean, le bas d’une saharienne mamelonnée, un bout de menton, des narines, et une visière de casquette.

 

Cette boussole nous fut offerte lors d’une randonnée mémorable dans le cirque de Navacelles où les copains nous croyaient perdues. Je dis encore « Nous », car, vous l’avez bien compris, ma sœur et moi et notre contenant faisons partie de la même bande. Cette boussole en métal recouvert de dorure était passée de main en main et avait reçu un bisou de chacun. C’était un souvenir chargé d’histoire suite aux nombreuses vadrouilles qu’elle avait accompagnées par la suite, et bien des fois remises sur le bon chemin. Elle était indissociable de la poche droite du sac à dos, toujours prête à entrer en fonction. Et voilà qu’aujourd’hui elle n’était pas à sa place. Perdue ? Prêtée ? La mémoire est en friche. Les placards et les étagères de la maison sont vérifiés, les tiroirs retournés. En vain. Boussole de mon cœur, tu ne vas pas nous faire un coup tordu un jour pareil ? Les appels et les coups de sifflet restent sans effet. Manifeste-toi, tu nous es indispensable ! Rien. Rien de rien !

 

Alors, on finit de remplir le sac avec le sandwich, et là, juste à côté, dans le frigo, la boussole se serre contre la pitance ! C’était pour ne pas l’oublier…

 

Et bien, en route avec notre boussole qui a réintégré la poche droite du sac à dos dont elle ressort au moins tous les quarts d’heure, fidèle au poste, et ravie de servir encore. Elle est vraiment de la partie. Elle randonne avec un plaisir évident, brillant de tous ses éclats sous le soleil. Elle nous conduit par les sentes feuillues entre Saint-Jean du Gard et Anduze. Nous arrivons à Mialet où nous bénéficions d’une partie intéressante de l’histoire de France locale portant sur les guerresde religion. Au retour elle rejoint son refuge : étui méticuleusement rangé dans la poche droite du sac à dos, jusqu’à la prochaine sortie. Quant à moi, je suis délacée et remisée sur une étagère du garage avec ma sœur.

 

La Chaussure (Il parait que je me lève la première quand les choses vont mal, ce qui fut le cas ce jour).

 

Mouty

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