Début et fin du texte au choix

 

En 20 minutes, écrire un texte en choisissant un des sujets suivants, commençant et se terminant par les phrases indiquées :

 

 Incipit : Antoine vivait en ermite dans sa petite ferme au pied du massif des Ecrins.

Fin : Ancré à la nature, Antoine respirait l’air vivifiant à pleins poumons.

 

 Incipit : Célestine était lasse. Adossée au mur de pierre empreint de la tiédeur du soleil, elle caressait du regard l’horizon chargé de brume.

Fin : Célestine n’en finissait plus de ressasser les moments de sa vie qui l’avaient marquée à jamais.

Inclure dans le texte choisi les dix mots suivants :

attente / cafetière / école / étable / maire / marché / nuit / stupeur / train / vinaigre.

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ANTOINE

 

Antoine vivait en ermite dans sa petite ferme au pied du massif des Ecrins.

 

Suite à des études brillantes qui l’avaient amené à une fonction d’avocat dans la banlieue lyonnaise, il avait opté pour les brebis et la faune sauvage dans un lieu désertique où la nature est encore vierge de truanderie et d’hypocrisie. La séparation d’avec sa belle, bien qu’elle eût lieu suite au passage devant Monsieur le Maire, avait précipité sa décision. Stupeur !

 

Il avait donc tourné les talons vers un monde de silence, bercé uniquement de chants d’oiseaux et de souffles du vent. Tôt le matin, le sifflement des marmottes ponctuait la saison estivale. Les nuits étaient sereines.

 

Antoine s’était installé dans une fermette délabrée, loin d’une civilisation qu’il ne supportait plus. Il l’avait retapée. Une pièce à vivre, empreinte de l’odeur de la cafetière et de celle du vinaigre arrosant les pissenlits fraichement cueillis, constituait son logement. Jouxtant son lieu de vie : un local sommaire où il fabriquait ses fromages. A la suite, l’étable abritait une cinquantaine de brebis. Le laitier passait tous les jours échanger les bidons en attente. Il lui achetait ses fromages une fois par semaine pour les écouler au marché. Ils avaient une telle réputation que le stand était vidé avant la fin de la matinée. Le laitier faisait occasionnellement le facteur pour Antoine, lui épargnant cinq bons kilomètres de chemin caillouteux et incertain.

 

Antoine ne s’ennuyait pas. Il connaissait toutes ses brebis par les prénoms qu’il leur avait attribuées. Même qu’il les aimait ces braves bêtes. Elles lui rendaient d’ailleurs bien son affection. Quant à son chien Gaston III qui avait succédé à Gaston II, fils de Gaston 1er, c’était un trésor de tendresse et  aussi d’efficacité pour mener les brebis en train de s’écarter.

 

Les rides avaient peu à peu buriné le visage d’Antoine. Il avait un peu rêvé de cette vie depuis la petite école. Ses yeux bleus malicieux et encore remplis d’innocence, reflétaient le ciel insondable des Alpes. Il était heureux.

 

Ancré à la nature, Antoine respirait l’air vivifiant à pleins poumons.

 

Mouty