Une journée pour la femme

 

La journée de la femme a eu lieu au mois de mars, et pour la célébrer, lors  de

 

             l' atelier du 21 mars, El Pé nous a proposé cette consigne

 

     Faîtes le portrait d 'une femme qui a beaucoup compté pour vous  et, ou

 

                  considérablement influencé le cours de votre vie

 

 

 

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Lisons Sylvaine

 

C’était une sœur du coté paternel et je ne sais ni pourquoi ni comment nos

attirances au fil des ans se sont consolidées.

Je connais par cœur les tristes périodes de sa vie. Un vécu de souffrance et

de misère.

Tout d’abord les guerres, et l’élu qui revient du Front avec une tuberculose

qui n’épargne aucun combattant.

Un plus tard malheureux dans un premier mariage décousu et la perte d’un

enfant tant désiré. Suivi d’un divorce très mal vu à l’époque.

Un second mariage, mais hélas l’être aimé souffrait de crises d’épilepsie.

Une nouvelle épreuve, des soins nombreux jusqu’au dernier moment.

Malgré tous ses fardeaux elle aimait la vie et par manque d’enfant, choyait

ses neveux et nièces. Son affection et son amour débordaient. Aussi grande

que généreuse elle avait apprit à se battre mais ne nous épargnait rien.

-          les mains propres avant et après les repas,

-          les coudes hors de table, le dos droit,

-          l’autorisation de prendre la parole …..

-          Et tant de recommandations que je ne peux oublier.

Je restais admirative devant son élégance, sa démarche alerte, son port de

tête «belle dame », son tempérament, et je la suivais en respirant le parfum

qu’elle portait et que je persiste moi aussi à utiliser depuis son départ.

Et nous avions la même passion, celle de soigner.

Elle était tante et confidente, l’oreille que l’on guette pour un conseil, la

parole qui rassure et la main qui câline au besoin.

Je lui rendais visite souvent à Paris et j’ai eu la chance qu’elle connaisse

mon mari et mes deux filles. Nous avons vécu de très grands moments de

bonheur. Son portrait trône depuis toujours sur la bibliothèque histoire de

partager encore avec elle notre vie.

Elle me manque c’est certain, Elle le sait j’en suis sûre.

 

                        Sylvaine

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Lisons El Pé

 

« On ne naît pas femme, on le devient » disait Simone. Pas Signoret, non. Ni Weil, mais notre très chère Castor alias Beauvoir ; de pour les intimes. Elle a en effet considérablement influencé ma vie, mais elle n’est pas la seule. Combien de femmes, sciemment ou non ont marqué mon esprit et mon âme pour que je devienne femme. Une femme parmi d’autres mais cependant unique, grâce à elles.

Ma mère d’abord, comme de juste. Si belle avec ses yeux verts et sa tignasse rousse ; si gracieuse tandis qu’elle dansait… Quelle fierté de marcher près d’elle, ma main dans la sienne ! C’était un peu de sa gloire qui descendait sur moi ! Et je m’efforçais en retour de lui plaire. Sur ses genoux, j’apprenais à lire, à écrire, à compter. J’aurais tant voulu que cela ne s’arrêtât jamais. Hélas, on me mit à l’école. O rage, ô désespoir !! Mais on se fait à tout..

D’autant qu’à douze ans, j’eus la chance d’avoir comme professeur de français une ancienne maquisarde. Elle entreprit de nous entretenir de la Résistance en illustrant par son propre vécu «  la Rose et le Réséda » d’Aragon. ;

L’illumination !!Je me pris à rêver d’une vie héroïque. Je serai journaliste de guerre ou révolutionnaire ! En dévorant les biographies de Louise Michel , de Rosa Luxemburg, j’aspirais à donner ma vie pour une Cause, noble et juste cela va sans dire… Et puis, au détour d’un bouquin, je découvris Florence Nightingale et décidai, dans la foulée, que je serai infirmière, dans un dispensaire perdu aux confins de la civilisation. La Chine m’attirait beaucoup. Et encore aujourd’hui d’ailleurs.

Mais c’est Colette qui me donna dans l’ordre : le goût, l’envie, la passion d’écrire…Pourvu que l’Eternité existe, que je puisse la rencontrer !

Etre femme, ce n’est pas seulement cela, évidemment, mais ces modèles ont bel et bien forgé mon identité, comme l’on dit dans les milieux bien informés.

Toutefois, c’est à ma grand-mère que je dédie ces lignes, avec ma reconnaissance. C’est elle en effet qui, en toute simplicité, m’a appris ce qu’est la vraie tendresse et aussi à faire pousser les fleurs. C’est finalement le plus important.

 

                         El Pé

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Lisons Mouty

 

LA journée de la femme ! Tiens donc… Si je comprends bien, je n’ai qu’un jour pour penser à son influence sur le déroulement de ma destinée ! De toute façon, les autres jours, le comportement des hommes sature mon planning au point de n’y trouverunonce de temps pour philosopher sur la place d’une femme dans la société. Pas même la mienne.

Voyons… Il y eut Blanche-Neige, mais vraiment trop bécasse. Il y eut Clochette, trop tête en l’air. Bien avant, Marie, peut-être pas si vierge qu’on veut bien le colporter. Pas si nunuche qu’on veut bien l’y faire passer, avec des yeux bleu clair sur un teint blafard.

Non, la femme, pour moi, fut incontestablement Jeanne d’Arc. La pucelle. Encore une ! Cette petite Jeanne, issue d’un trou de campagne dont personne n’avait encore entendu parler. Son idéal et son courage furent les fers de lance de l’exemple que je m’étais donné de suivre. Je ne raconterai pas son histoire, tout le monde la connaît. Quel que soit le décor dans lequel je me trouve, j’y vois en filigrane sa silhouette de cavalière altière portant haut l’étendard de la victoire, ne craignant ni les ennemis, ni les soi-disant amis, avançant pour bouter qui mal y pense.

 

                                    Mouty

 

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Lisons Gill

 

 

L’ai-je connue ? Est-ce que je l’imagine ? Ou plutôt, elle représente à elle seule toutes les femmes qui m’ont entourée ou que j’ai croisées au hasard de la vie.

Je lui trouvais un charme fou, indéfinissable. Brune aux cheveux frisés, son physique oscillait entre Orient et Afrique du Nord, pourtant elle était bien française, « bien de chez nous », selon l’expression consacrée. Ses lointains ancêtres avaient sans doute beaucoup voyagé, mêlant leur sang à des sangs d’autres rives. Elle aurait d’ailleurs pu être blonde aux cheveux raides, ou rousse aux cheveux ondulés, ce qui caractérisait ce visage fin, c’était ses yeux remplis d’amour qui calmaient les douleurs, apaisaient les tensions ou redonnaient confiance ; mais on y lisait aussi une détermination sans faille et un force indestructible.

Adolescente, elle était révoltée contre la pauvreté, l’injustice, l’intolérance. C’est pour cela qu’elle avait choisi un métier au service des autres ; elle était enseignante mais elle aurait pu aussi bien être médecin, infirmière, éducatrice ou pompier. Elle avait besoin de responsabilités mais pas de reconnaissance. Mais tout cela ne lui suffisait pas, un métier seul, aussi enrichissant soit-il créant  une vie à moitié pleine ou à moitié vide. Elle pensait que l’amour pour un homme était l’essentiel, la part la plus importante de la vie, avec son prolongement, les enfants.

Elle a vécu harmonieusement, avec tout ce qui faisait sa vie. Elle a donné tout d’elle, infatigablement. C’était une femme parfaite. J’ai souvent essayé de lui ressembler dans tout ce qu’elle avait d’excellent. Et puis finalement, je me suis dit peut-être un peu tard que, ne pas chercher la perfection, avoir un brin de fantaisie, savoir se faire plaisir, garder du temps pour soi, c’était cela la clé du bonheur d’une femme.

 

                              Gill