Cinq titres au choix et du rouge

 

Choisir une phrase parmi les cinq suivantes

 

 

« La chaussure qui se trouvait trop grande »

 

« le jardin qui ne voulait pas être détruit »

 

« Le pied qui n’avait jamais grandi »

 

« La pierre qui se souvenait de la Révolution »

 

« La souris qui se prenait pour un chat »

 

 

Écrire un texte ayant pour titre cette phrase et où devra se trouver

 

le mot « rouge »

 

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Hall of Supreme Harmony

wikimédia

 

Le pied qui n’avait jamais grandi

 

 

A Pékin, devant la Cité Interdite, assise sur un banc, je contemplais cet édifice incroyable, tout de couleur rouge, allant du rouge foncé mat au crépuscule, au rouge clair lumineux au soleil levant.

Je philosophais sur l'histoire de cette civilisation extraordinaire, lorsque mon regard se dirigea sur un groupe de quatre femmes, relativement âgées, qui se tenaient par la main et marchaient assez péniblement. En cherchant la raison de leur démarche plutôt bizarre, mes yeux se portèrent sur leurs pieds, qui étaient ridiculement, disproportionnés car minuscules.

Je réalisai, que se tenaient devant moi quatre anciennes courtisanes, ou peut-être concubines de ces lieux maintenant vides. Elles étaient la preuve, encore vivante, de cette coutume barbare, qui consistait à bander les pieds des petites filles, de telle sorte, que depuis l'âge de quatre ans, leurs pieds n'avaient jamais grandi. Ce critère de beauté, leur garantissait  le privilège, d'être plus tard mariées richement et dans leur caste.

Bien sûr, avec la révolution culturelle de Mao, tout cela, n'avait plus cours, et ces témoins d'une époque révolue, avaient été "relâchées" dans un monde si différent, et devaient continuer malgré tout à vivre, "clopin-clopant", certainement toutes veuves, après l'épuration associée à la révolution culturelle, essayant d'oublier cette torture et ne pouvant cependant cacher cette honte d'appartenir à une noblesse déchue et réprimée par ce nouveau régime.

Christine

 

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Square des Jardins-d'Immeubles 2

wikimédia

 

 

Le jardin qui ne voulait pas être détruit

 

Accueillant et reposant, coincé ou caché peut-être, cela dépend de la manière dont on voit les choses, entre deux énormes immeubles, il est là, encore là je dirais. Depuis combien de temps ? une centaine d’années peut-être. Il était déjà là quand ma mère est arrivée dans le quartier, toute petite fille. Elle y a fait ses premiers pas. Le quartier était aéré alors, avec des immeubles qui ne dépassaient pas sept étages. Les beaux immeubles haussmanniens ont été conservés, mais beaucoup, vétustes, ont été détruits pour laisser la place à d’autres, très hauts, très modernes, qui ont grignoté, petit à petit, les espaces verts.                                                              

Lui, jusque là, il était tranquille, aucun promoteur n’y avait touché, mais maintenant il était question de le détruire pour y construire une banque.

Chaque fois que je m’y promène avec mon fils, j’ai l’impression de sentir sa détresse, de le voir rouge de colère et impuissant devant ce qui se prépare. Les fleurs semblent s’incliner, toutes dans le même sens, exprimant leur tristesse, les feuilles tombent des arbres qui murmurent des « au secours », comme les larmes d’un immense chagrin. Le jardin pleure et je ressens toute cette mélancolie.

Et mon petit bonhomme me dit, au retour de la promenade :  « maman, moi, je vais me planter devant la porte du jardin, avec mon épée de mousquetaire, et je chargerai les bulldozers qui viendront pour détruire le jardin. Ils n’oseront pas entrer »

Et cette idée germe dans mon esprit. Et j’embarque tous nos voisins dans ma croisade pour le jardin. Tous les matins, depuis quinze jours, un mur humain empêche les engins et les ouvriers de s’approcher. Et ça marche ! Le Maire nous a entendus, le jardin ne sera pas détruit.

Les fleurs se redressent, les couleurs sont éclatantes, les arbres chantent, les feuilles dansent dans le vent. Le jardin revit. Je suis contente.

 

Gill

 

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