chemin de rêve ou de cauchemar

 

SUR LE CHEMIN DE MON RÊVE OU DE MON CAUCHEMAR

 

 En 25 minutes, écrire un texte sur une feuille comportant une illustration de chemin. Le narrateur est sur ce chemin et livre son admiration ou son effroi en décrivant le paysage, ce qu’il lui suggère, et peut-être son cheminement intérieur ou ses souvenirs. Fiction ou réalité, au choix.

 

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L’OASIS DE L’ERRANCE

 

Je marche depuis des heures. Je ne sens plus la plante de mes pieds. Mes vertèbres se tassent douloureusement sous le poids de mon sac à dos et m’exaspèrent. Ma tête est prise dans un vertige qui fait tanguer l’horizon. Je ne sais où je vais. Je n’ai pas de but. La chaleur harassante me transforme en zombie. Le soleil a fixé ses rayons sur la prairie qui offre une palette nuancée de jaune d’or. Il commence pourtant sa fin de course journalière. Quelques légers nuages ouatent le cobalt du ciel d’été.

 

Tout à coup, un arbre, là-bas, dans l’immensité uniforme. Un arbre, donc une ombre. Ah ! Mon sauveur ! Instantanément, je tombe amoureuse de toi, de ta prestance, de ton abri de rêve. J’enlacerai sans tarder ce tronc rugueux, et goûterai la douceur des  feuilles caressantes. Je serai  ragaillardie par ta couche d’herbes fraîches. Tu es mon oasis.

 

Un souvenir m’envahit : celui d’une forêt froide et sombre où je m’étais perdue. J’y avais subi une humidité malsaine qui m’avait anéantie, réduite à l’état d’éponge flasque.

 

Ici tu es MON arbre, mon seul et unique, mon réconfort.

 

Je suis enfin à tes pieds. Je jouis de ta présence dans ce monde austère. Je t’ai enfin trouvé, Oasis de l’errance.

 

Mouty

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Chemin…de fer

 

     « Le p’tit train, s’en va dans la campagne… », Enfin, « s’en va » !, Un présent pas du tout d’actualité, en l’occurrence !

 

   La voie ferrée est désaffectée depuis longtemps : des herbes folles poussent entre les rails, et les traverses de bois manquantes la font ressembler à un sourire édenté.

 

   Un chemin de fer désaffecté dans un paysage bucolique si paisible, si lumineux qu’on le dirait peint par Cézanne. Mais où donc menait cette voie ? Ah !!

 

     Spontanément, on dirait : « Aux vacances bien sûr ! ». Dans quelque village pittoresque, blotti au creux d’un vallon fleuri, refuge béni de citadins chanceux, épris d’air pur et de lait de ferme… Ou bien encore vers quelque camp scout, fréquenté par nos parents dans l’entre deux guerres ! Et on les verrait presque, ces gamins en shorts kakis et chemises rouges, groupés autour d’un feu de camp et chantant sous les étoiles…

 

      Et bien non, malheureusement. Cette voie désaffectée, glissant dans ce décor champêtre conduit tout droit vers un lieu qui n’existe plus et avait nom : Dachau.

 

PS : Il s’agit du petit train des Rita Mitsuko, bien entendu.      

          

El Pé

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Le pont

 

Sur le chemin, les arbres sans feuilles m’entourent de leurs hautes statures et semblent désolés en attendant une saison plus clémente. Des branches et des souches jonchent le sol, m’obligeant à regarder par terre pour ne pas me buter. De la mousse et des feuilles d’un beau vert longent le sentier apportant une note de fraîcheur et de vivante nature. Il règne une atmosphère mélancolique mais pas désagréable, sereine pourrait-on dire.

 

Ce n’est pas un bois d’été, mais il me fait quand même penser aux promenades de l’enfance, pendant les grandes vacances à la campagne. Joyeuses promenades qui regroupaient toute la famille, où nous chantions pour ne pas sentir les kilomètres défiler sous nos pieds, où nous marchions en cadence d’un pas allègre, où nous cueillions noisettes ou fruits de ronciers et où nous avions parfois la chance d’apercevoir une famille de faisans.

 

Mais revenons à la réalité. Pour l’instant le chemin arrive à l’entrée d’un petit pont qui n’a pas l’air bien solide. Qu’enjambe-t-il d’ailleurs ? Un ruisseau ? Il ne semble pas y avoir d’eau mais un enchevêtrement de branches sèches qui masque la profondeur peut-être plus importante qu’elle n’en a l’air. J’hésite ; le pont a l’air vermoulu ; s’il s’écroulait sous mon poids ? Mais si je ne passe pas, je suis obligée de rebrousser chemin et je ne pourrai pas poursuivre ma promenade. Alors, après quelques secondes de réflexion, en me disant : « advienne que pourra », je m’élance et traverse le pont en trois sauts pour me retrouver, saine et sauve, de l’autre côté, ravie de pouvoir continuer mon chemin.

 

Il en est ainsi dans la vie. Il faut savoir prendre des risques pour pouvoir avancer. Sinon, le temps passe sans qu’on n’ait jamais rien accompli.

 

Gill

 

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Sur le chemin de mon imagination

 

Le vent souffle et fait chanter mes oreilles, je marche tranquillement sur ce chemin désert où tout semble calme et reposant ......

 

Mais pourquoi mon imagination me joue -t-elle des tours ? , impossible de la juguler , elle ne court pas elle galope à la vitesse d'un animal apeuré .... Je me vois tel l' acteur vedette dans le film Ben Hur , attelée à un chariot en donnant des coups de cravaches à un cheval furieux bavant et fumant par ses efforts désespérés .

 

Complètement prise par cet enfer, je décolle du chemin avec le chariot et le cheval se met à rire en montrant ses deux rangées de dents blanches comme de la nacre.

 

Je vole ! ... et oui je vole ! ... les cheveux dans le vent ... je passe au dessus des pins et je m'enfonce dans les nuages floconneux du ciel du midi.

 

Et puis soudain comme revenue à une triste réalité, je me retrouve sur le sol face contre terre et les bras en croix ..... mirage ou folie ? je ne le saurai jamais, et encore aujourd'hui j'espère que cette aventure soit réelle tant ces courts moments de folies furent pour moi un souvenir que je ne suis pas prête d'oublier…..

 

             Sylvie

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