Il était 8 h 17

 

Écrire un texte commençant par:

 

 «  Il était 8h H 17 lorsque »....

 

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                                                  Elle, M.

 

               Il était exactement 8H17 lorsque Marie Martin vint au monde. C’était un jeudi et un 1 Avril, mais personne ne fit attention à la date… exceptés quelques esprits malveillants qui répétèrent à qui voulait les entendre que les Martin  auraient voulu un garçon, pour l’héritage, bien entendu ! Espoir qui ne se réalisa jamais et Marie demeura fille unique.

     C’était une gentille enfant, éveillée et généreuse, toujours prête à aider ses petits camarades. Ainsi, tout le monde la félicita, mais personne ne songea à relever l’heure « 8H17 » lorsqu’elle plongea dans le fleuve en crue pour sauver un bébé tombé à l’eau.

      Il était encore 8H17, lorsque- prévenue par un mystérieux pressentiment-elle se mit à sonner le tocsin pour alerter la population qu’une horde de barbares approchait  au grand galop… ce qui permit de fermer les portes à temps et protéger la ville du sac, du massacre et du pillage. L’on trouva cela naturel.

     Car il avait été et il fut bien des fois encore 8H17 lorsque Marie Martin dut intervenir pour le plus grand bien de ses concitoyens… Mais nul ne s’en aperçut. Jamais. Elle était si discrète, la Marie, ne recherchant ni les louanges, ni l’admiration qu’elle faisait en quelque sorte partie de l’ordre normal des choses…

     Il était également 8H17  lorsqu’elle mourut subitement à l’âge de 33ans. Toutes les horloges de la province s’arrêtèrent au même instant.

    Il n’y eut ni biographie, ni légende de Marie Martin. Ainsi, personne ne sut que le Bon Dieu, d’humeur espiègle ce jour là,  avait voulu jouer au Poisson d’Avril  en envoyant sur la Terre un nouveau messie : sa fille.

 Pendant des siècles, on l’ignora. Moi-même, je ne l’ai appris qu’hier.

 

 El Pé

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Image par Signe Allerslev de Pixabay


 

 

 

            Il était 8H17  lorsque  j’émergeais nauséeuse et terrifiée de mon cauchemar : un pangolin, chauve-souris sur le dos, s’approchait sournoisement de mon lit. La queue de l’un, les ailes de l’autre s’agitaient frénétiquement, expédiant des escadrilles de virus vibrionnant dans l’atmosphère. Je ne savais comment anéantir cette invasion.

   Je me lève. Le café est amer, le pain rassis, le pot de confiture vide.

Je m’écroule dans mon fauteuil, devant la télé. Le ministre de la Santé égraine la litanie des décès de la nuit : tant en Italie, tant en Espagne, tant en France…On dirait les scores d’une compétition sportive ;  Pitié ! Ne pourrait-on m’annoncer une naissance ? Juste une, mais si c’était des jumeaux, des triplés, quel nirvana ! Montrez-moi la risette d’un bébé, et non les faces sinistres de scientifiques qui ne savent rien mais pérorent leur ignorance. C’est leur moment de gloire.  9H30 : un ministre parle de déconfinement mais à mes risques et périls. L’avenir est sombre : nouvelle vague plus mortelle en septembre, canicule en août.

    10H : La guerre continue. Victime innocente, je n’ai rien pour me défendre Si je revenais me cacher sous les draps ?

     On sonne. Ma voisine m’invite à savourer une tisane accompagnée d’un biscuit. Se ravitailler est difficile.

    Ouf ! Je revis.

Line

 

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A 8 h 17

 

Juliette était contente car elle s’avait qu’elle travaillerait pendant ses 2 mois de vacances. D’abord en juillet, elle serait à la mer avec la famille Watson pour aider la maman avec les petits jumeaux de 5 ans. Ensuite, elle passerait le mois d’août sur la côte basque avec son oncle à la crêperie et au stand de glaces. Ainsi elle se constituerait un petit pécule avant de rentrer à la Fac. Après sa toilette, elle se coucha et sombra dans un profond sommeil, elle dérivait entre ciel et mer puis marchait sur une plage ensoleillée : sable blond, mer turquoise, palmiers, cocotiers... Elle était en maillot et paréo avec un chapeau de paille sur la tête quand, soudain, une entraînante musique Reggae l’attira vers une paillote. A l’entrée, une grosse horloge marquait 8h17, puis une pendule également sur 8h17 posée sur une étagère et à côté 3 réveils avec 8h17, enfin de grosses montres toujours avec 8h17 pendaient du toit de palmes. Il y avait également de nombreuses affiches avec le numéro 14 étalées un peu partout sur le comptoir. Un barman à rastas habillé en pirate dansait et chantait, il lui servit à boire. Il avait 3 montres à son bras gauche marquant 8h17 !!!

-      C’est ça 8h17, c’est bien l’heure et nous sommes le mardi 14, tu as bien compris lui dit-il ?

C’était le gardien du trésor du pirate et il avait sa clé en or pendue à son cou. Il montra du doigt la grosse pendule qui marquait toujours 8h17 et toujours sans changement ??? et reprit qu’on était bien le mardi 14 et que c’était « le jour pour réaliser ses rêves ». 

Juliette toute surprise se réveilla dans son lit : sans paréo, ni chapeau de paille, ni cocotier. Elle se doucha, avala son petit-déjeuner et enfourcha son vélo son sac à dos sur l’épaule pour aller chez les Watson.En pédalant, elle pensait à Jérémy en Australie où il effectuait son année de stage. Deux mois qu’il était parti et il lui manquait terriblement…. Ça oui c’était son rêve, mais financièrement c’était impossible.

Il était 7h45, elle était en avance, elle s’arrêta au bureau de presse de Josette et Armand.  Elle voulait acheter des bonbons pour les jumeaux et un magazine de jeux pour elle. A sa grande surprise, les commerçants étaient habillés en matelots avec des chapeaux de pirates et il y avait un grand coffre aux trésors en carton posé sur le comptoir. Derrière eux, une grande banderole était suspendue avec l’inscription « JOYEUX ANNIVERSAIRE 150 ANS » et suspendus un peu partout des voiliers, goélettes, frégates… toute une flotte de navires de pirates et de flibustiers.

Josette lui expliqua qu’aujourd’hui « Mardi 14 à 8h17 », c’était le lancement d’une grande tombola gratuite pour le jeu anniversaire des 150 ans de l’ouverture du magasin familial. La boutique avait été ouverteun mardi 14… à 8h17. Un beau chèque et pleins de cadeaux étaient à gagner dans le coffre aux trésors.

Juliette était un peu étonnée par cette répétition inlassable du chiffre 14 et du 8h17 c’était, bizarre, bizarre tout cela….Il était 8h17 pile à l’horloge, quand Josette, lui fit inaugurer la tombola.  Bien évidemment Juliette prit le numéro 14, puisqu’il la harcelait ! et elle se sauva rapidement sur son vélo pour aller garder les jumeaux.

Une semaine après, tous les clients étaient invités à un apéritif et au tirage de la grande tombola par la main innocente du petit-fils de Josette. Et, à exactement 8h17, le billet numéro 14 remporta le premier prix, un beau chèque qui permis à Juliette de préparer son sac à dos, sa valise et son passeport et de partir 2 mois plus tard, bien évidemment retrouver son grand amour de Jérémy en Australie.

 

M-Christine

 

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photo-paysage

 

 

Victor et la Nature

 

Il était 8 h 17 lorsqu’une clameur s’éleva. Elle venait d’un petit chemin pas très loin de la maison de Victor. On entendait distinctement : « cela suffit – cela ne peut plus durer – il faut faire quelque chose ». C’était la Nature, fleurs, arbres, brins d’herbe, scarabées, fourmis, enfin tout le petit monde qui peuplait le chemin, en train de vociférer et s’étrangler d’indignation.

Victor était un petit garçon vif, rieur, curieux, qui savait séduire tout le monde mais pouvait se transformer en une seconde en affreux garnement très, très désobéissant. Sa maman avait beau lui dire de respecter la nature, lui expliquer tous ses bienfaits, rien n’y faisait, il détériorait tout sur son passage lors de leurs promenades. Il arrachait les fleurs, les piétinait, prenait des poignées de brins d’herbe qu’il jetait en l’air, essayait d’écraser les scarabées, les fourmis, donnait des coups de pied dans les arbres, détachant des plaques d’écorce, enfin se comportait comme un horrible destructeur.

Donc, à 8 h 17 exactement, ce matin-là, la Nature décida qu’il fallait aider sa maman en donnant une bonne leçon à Victor. Tous les habitants du chemin tinrent conciliabule.

Il arriva dans l’après-midi, avec sa mère, bien décidé à lui désobéir et à être insupportable. Comme d’habitude, il s’apprêta à arracher une fleur, mais au moment où la tige allait céder, il entendit « plop » et la fleur se transforma en une grosse bulle qui éclata et disparut. Victor, médusé, ne comprenant pas ce qui se passait, recommença encore et encore, et la même scène se reproduisit à chaque mauvais geste. Tous les insectes, l’herbe, les arbres firent de même et bientôt la nature disparut entièrement. Il n’y avait plus rien, qu’un chemin de poussière et de cailloux, que du gris, partout. Où étaient passées les couleurs ? Plus de vert, ni de rouge, ni de mauve, envolé le rose, évanoui le bleu ! même les chiens n’aboyaient plus, il ne restait que du silence et plus rien d’agréable à regarder.

Victor, coléreux dès l’abord, tapa du pied et pleura de rage, puis il regarda sa maman et vit tant de tristesse dans ses yeux qu’il se sentit devenir tout honteux.

«  – Tu vois, Victor, je suis triste parce qu’il n’y a plus rien de beau le long de ce chemin. À quoi bon se promener, la nature est partie, elle était lasse que tu la maltraites. Pour qu’elle reste et s’épanouisse, pour qu’elle s’offre à notre vue, il ne faut pas la dégrader, mais la protéger.

   Mais maman, reviendra-t-elle si je la respecte ?

   Je ne sais pas, peut-être, s’il n’est pas trop tard. »

Alors Victor, gagné par la tristesse et le regret, pleura de chagrin, et chacune de ses larmes, en tombant sur le sol, fit revenir un petit morceau de nature qui de nouveau s’épanouit et enchanta le regard de l’enfant. Il avait compris.

Dès lors, en grandissant, il se passionna pour la biologie, se consacra à la recherche et toute sa vie, lutta pour la protection de la nature.

Vous ne croyez pas à cette histoire, et bien vous avez tord. C’est mon grand-père qui me l’a racontée et il ne ment jamais. Il s’appelle Victor.

Gill

 

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Image par Alexandra_Koch de Pixabay

 

 

Il était 8 h 17 lorsque la terrible nouvelle tomba. Il était là à notre porte, ennemi invisible et sournois, tel un prédateur guettant ses proies. Pas de barrières, pas de frontières, rien n’arrête l’horrible bête semant l’effroi, la douleur, la peine, la mort à qui le touche du doigt. Implacable ennemi mettant à dure épreuve parfois au péril de leur vie, le personnel soignant à bout de forces menant sans cesse le dur combat. Le monstre s’en fout, le voilà installé ici, là-bas, ailleurs, partout. Il sait qu’il est traqué, qu’un jour proche ou lointain, ils finiront par l’avoir. Peu lui importe, pour le moment c’est lui qui est aux commandes poursuivant son œuvre destructrice et violente.

Ma pensée va à tous ceux qui, dans l’ombre ou la lumière, chaque jour, s’occupent de nous avec courage.

Merci à eux.

Louisa

 

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Image par Brin Weins de Pixabay

 

 

                          Résolutions

             Il était 8H17 lorsque je pris conscience que le soleil avait disparu depuis un long moment  derrière la colline.

    Plongée dans mon dossier, j’oubliais tout ce qui m’entourait.

     Que de temps perdu !  Je réalisai tout-à-coup que j’avais oublié de prendre  rendez-vous chez le médecin pour les enfants. Mon mari était parti seul voir jouer mon fils au foot.

     Il était temps pour moi de renouer avec mes priorités.

Le temps passe si vite ! Les enfants grandissent à pas de géant !!!  Et moi je suis là, perdue au milieu de ces futilités.

     C’est décidé, aujourd’hui je m’écoute, je fais confiance à ma vie, à la vie.

Brigitte

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Image par Annalise Batista de Pixabay

 

 

Il était 8h17 lorsqu‘ un grand courant d'air venu de nulle part frappe mon dos, glace ma nuque, gonfle et dégonfle le rideau de douche, l'agite autour de moi dans une danse troublante qui cherche à m'enlacer, affolée je le repousse à coups de poing, à coups de pied, il est tenace et déterminé et dans une indécence assassine et en un éclair presse sa peau de plastique sur mon corps ! Les pores de ma peau en appellent aux pompiers. Je suis ensaucissonnée dans un rideau de douche, j'étouffe, je panique, je hurle :

“David qu'est ce que tu fais ?“

David est dans la cuisine, il franchit les trois marches, longe le patio et pénètre dans la salle de bain, sa tasse de café a la main. Et d'un calme olympien dit : “c'est rien c'est le premier mai, c'est le premier anniversaire de la mort de ma mère“.

Le rideau tombe, les mystères de l'au delà !  

 

Françoise 

 

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