Au fil des saisons

 

Les quatre saisons 

écrire un petit texte sous la forme de votre choix

sur chacune des quatre saisons    

ou

écrire un seul texte

où quelques lignes sont consacrées à chacune d’entre elles

 

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Image par Radosław Cieśla de Pixabay

 

 

 

Éternel recommencement de la Nature

Défilé des saisons dans une danse rassurante.

 

Acrostiche du printemps

                                                  Primevères en fleurs s’épanouissent,

                                                  Rayons de soleil printanier, radieux,

                                                  Imbibent mon visage, l’imprègnent de leur force.

                                                  Nature qui s’éveille après un long sommeil,

                                                  Telle une fée endormie,

                                                  Elle se mue en magicienne, ramenant à la vie

                                                  Mimosas entêtants, coquelicots ondoyants,

                                                  Pensées et pivoines colorées,

                                                  Saupoudrant les jardins et réveillant nos cœurs engourdis.

 

Sablier d’été

Enfin sentir la chaleur sur ma peau,

Tenir une poignée de sable fin

Et la laisser s’échapper entre mes doigts.

 

Haïku d’automne

Dans le ciel d’automne

Un planeur jaune orangé

Une feuille morte

 

Acrostiche de l’hiver

Harmonie glacée

Instants givrés

Veillée de Noël

Enfants comblés

Rêves enneigés.

 

Fabienne

 

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Antonio Vivaldi

 

 

LES QUATRE SAISONS

« Antonio, tu m’accompagnes, per favore, tu sais, juste pour l’inspiration… »

Le Printemps

Envie de fredonner la Pastorale, bien sûr, ou même cette chanson de Brassens : « L’herbe est douce à Pâques fleuries… » dès que les premières fleurs apparaissent sur les amandiers, dès que les jonquilles ensoleillent les jardins et les devantures des fleuristes….ou lorsque les lilas, généreux à l’excès, offrent  au passant cette débauche de parfum qui affole les oiseaux.

    Mais que vois-je arriver là-haut ?  Ciel, les Cavaliers, terribles et dévastateurs ! Devant qui, ô misère, le printemps replie ses ailes.

L’Eté

La chambre repose dans la pénombre, un peu grâce au carrelage rouge sombre, rayé par les interstices des persiennes. Une mouche fredonne un petit air provocateur, assurée de ma flemme pour la chasser.

   C’est Juillet en Languedoc et la divine sieste aux allures espagnoles.

L’Automne

Tant de récitations évoquant la vieille femme courbée sous son fagot de bois ou la féérie des couleurs qui s’éteindront, l’espace d’une nuit, ou encore l’écolier, cartable au dos,  avançant, sous la pluie, sur le chemin de l’école.

   Et les jours qui raccourcissent, raccourcissent, comme une peau de chagrin, comme si le soleil s’enfuyait, sur la pointe des pieds….pour toujours peut-être.

L’Hiver

Les Noëls blancs sont rares près de la Méditerranée, mais on fait comme si. Aidés par les chants et les illuminations dans les rues.  Oui Noël avec le solstice, annonciateur de fêtes, de cadeaux, de tendresse…Mais surtout, surtout, du retour de la lumière.

      El Pé

 

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LES QUATRE SAISONS

 

«  Grand-mère, tu me racontes une histoire ? »

Dehors il fait froid, le vent souffle, la pluie tambourine sur les vitres.

«   Quelle bonne idée ! Viens t’asseoir près de moi devant la cheminée, écoute …

Il y avait une fois, il y très longtemps, un roi qui régnait sur un tout petit pays, un pays sans saison, sans fleur, sans arbre, un pays avec peu d’habitants, un pays triste. Le roi décida d’envoyer des messagers de par le monde afin de trouver quelqu’un capable de transformer son petit royaume en un merveilleux royaume en échange de la  main de sa fille , la princesse Charlotte. Au bout de quelques mois tous les messagers rentrèrent bredouilles, sauf un. il ramenait avec lui un beau jeune homme de dix-huit ans élancé aux yeux vifs.

«  Que peux-tu faire, jeune homme, pour mon royaume ? «  lui demanda le roi.

«  Eh bien ! Majesté, je peux le transformer. Pour cela j’ai apporté des graines. J’ai besoin d’eau, d’aide, de pelles, de pioches et de bonne volonté «

Il reçut ce dont il avait besoin et avec de nombreux habitants du royaume ils se mirent au travail. Il fallut dévier le cours de la rivière, faire des canaux, retourner la terre, planter, semer. Le soleil, les nuages, la terre regardaient avec intérêt foutes ces activités et décidèrent de donner eux aussi un coup de main. La pluie se mit à tomber, l’herbe à pousser, de petits arbres sortirent de la terre qui les abreuvait de toutes sortes de bonnes choses pour qu’ils grandissent plus vite. Ce fut le printemps pour la première fois dans le royaume.  Il faisait bon. Des oiseaux migrateurs qui passaient par là décidèrent de s’arrêter et ne repartirent plus tant ils appréciaient l’endroit ! Puis le soleil, ne voulant pas être en reste, décida de réchauffer un peu plus toute cette nature  naissante, ces oiseaux, ces gens. Arriva l’été, ses récoltes, ses belles soirées sous les étoiles. Il faisait bon vivre dans le royaume.

Quel changement !

Arrivèrent des migrants de passage qui décidèrent de rester avec l’accord du roi. Le royaume était un peu plus peuplé. L’automne décida à son tour qu’il était temps de faire son entrée majestueuse. Il couvrit le royaume de teintes mordorées, oranges, rouges et jaunes : un enchantement !!! Le peuple était en liesse !! Puis l’hiver arriva à petits pas, un peu de vent par-ci, par-là, il éparpilla les feuilles mortes, envoya de la neige, pas trop car il fallait instaurer le changement en douceur. Puis comme tout semblait marcher comme sur des roulettes, il leur offrit un Noël sous la neige !!! Les enfants étaient aux anges !!!

Le jeune homme satisfait de son travail s’apprêtait à repartir quand le roi  lui rappela  sa promesse :

«  Tu ne veux donc pas épouser ma fille ? Tu veux partir ? »

«  Oui, Majesté, je dois partir, je ne peux pas rester, vous m’en voyez désolé! »

«  Mais pourquoi dois-tu partir ? »

«  Ma mission ici est accomplie, Il y a sur terre beaucoup de royaumes comme le vôtre sans âme, sans saison, sans joie et je dois continuer ma mission. »

Chris

 

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Image par SnottyBoggins de Pixabay

 

 

Journal canin : ma première année

C’est en automne que je suis arrivé à la maison, juste au moment de l’anniversaire de ma future maitresse. Né des amours de la gardienne d’un club hippique et d’un grand chien de passage, j’ai quitté ma mère et mes frères et sœurs à deux mois et demi, tout juste sevré, mais je ne m’en suis pas tellement rendu compte car j’ai dormi pendant tout le trajet, dans les bras de cette jeune fille presque inconnue qui avait encore sur elle l’odeur familière des chevaux dans laquelle je baignais depuis ma naissance. Après avoir fait connaissance avec le reste de la famille, j’ai mangé puis me suis endormi d’un sommeil profond sur une épaisse couverture sous laquelle des mains prévenantes et affectueuses avaient glissé une bouillotte qui m’a rappelé la chaleur de ma mère.

Après quelques déchiquetages de revues et papiers divers, j’ai appris rapidement à rester seul à la maison et à attendre patiemment le retour de ma nouvelle famille. J’ai compris très vite qu’à certaines heures on mangeait, on allait se promener, on dormait, on allait faire ses besoins dans le jardin et surtout pas dans la maison ! Et j’ai vite su qu’on pouvait jouer et se faire cajoler très souvent.  

L’hiver n’a pas été difficile car le climat breton m’est apparu assez uniforme : neige exceptionnelle, froid très relatif et très supportable et beaucoup de pluie qu’on appelle bruine. Et moi, cette petite pluie, je m’en suis moqué, je dirais même que je l’ai aimée, j’ai trouvé qu’elle me donnait un beau poil !

J’ai commencé à squatter le canapé mais comme je ne suis pas partageur, j’ai grogné un peu quand je devais le leur laisser, mais j’ai obéi car j’ai bien senti qu’ils ne me laisseraient pas être dominant.

Au printemps, toujours de la pluie mais qui a permis aux fleurs de pousser pour donner un magnifique jardin. J’ai particulièrement affectionné un énorme massif d’hortensias bleus, m’abritant dessous à de nombreuses reprises.

C’est à ce moment que j’ai commencé les cours d’éducation où j’ai été extrêmement obéissant, attendant avec hâte la fin pour pouvoir n’en faire ….qu’à ma tête. J’y ai fait un peu d’agility, cela me plaisait beaucoup et me donnait l’occasion de me dépenser.

J’ai tellement grandi que j’ai pratiquement atteint ma taille adulte à la fin de la saison. Je suis devenu un magnifique berger avec de grandes oreilles bien dressées, un museau tout noir, un collier tout blanc et une queue en panache dans laquelle je cache mon nez quand je dors.

Puis l’été est arrivé, la saison de ma naissance, et nous sommes partis en vacances dans le sud de la France. J’ai été confronté à l’inconfort et à la longueur du voyage, étant malade pendant tout le trajet en voiture. J’ai souffert de la chaleur, terrible. Où était ma belle pluie, ma bonne pluie rafraichissante ! mais, j’étais si bien avec mes maitres qui prenaient tant soin de moi que je me suis adapté à cette vie plus nonchalante.

Et c’est alors qu’IL est arrivé, toute petite boule de poils noirs, pas plus grand qu’une main,  qui n’a pas hésité, toutes griffes dehors, à me souffler dessus quand on me l’a présenté. Quel toupet ! Les enfants ont raconté qu’ils l’avaient trouvé, qu’ils le pensaient perdu et qu’ils l’avaient donc ramené, en attendant…………….en attendant quoi, me suis-je dit, pressentant confusément  la suite.

Et bien, oui, nous sommes revenus avec un « quatre pattes » en plus. Mais quand même, un chat, je ne pensais pas qu’ils oseraient. Comme j’avais bon caractère, j’ai apprécié ce nouveau compagnon de jeu qui a pris l’habitude de dormir entre mes pattes.

Après ces quatre premières saisons, il y en a eu beaucoup d’autres, remplies d’amour et de bonheur. Si j’ai le temps, je les relaterai un jour.

Et quand j’irai au Paradis des chiens, il y a une chose dont je sui sûr, c’est que je les attendrai sagement, aussi longtemps qu’il faudra, et que nous nous retrouverons pour d’éternelles saisons.

Gill

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