Est-ce une bonne idée de venir à ce rendez-vous?....

 

On distribue un carton à chacun

Chacun écrit le nom d’une personne et passe le carton à son voisin

Chacun écrit un prénom et passe le carton de même

Chacun écrit un âge et passe

Chacun écrit un métier et passe

Chacun écrit un « hobby », une distraction, une habitude et passe

Chacun fait un texte sur un sujet libre, avec les éléments qui sont notés sur le dernier carton qu’il a reçu, en y incluant la phrase suivante

« En poussant la porte, il (elle) se demanda si c’était une bonne idée de venir à ce rendez-vous »

 

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Lydie Duvernois, 27 ans, péripatéticienne depuis 7 ans, travaillait dans le 20 ème et le rendez-vous qu’elle avait accepté sans trop réfléchir était à 20 h dans le 16 ème ! Elle n’avait pas du tout l’habitude d’aller dans les beaux quartiers.

Elle prit une douche, mit sa plus belle robe, simple, noire, qui lui allait à merveille. C’était une jolie femme, brune, élancée avec de grands yeux de biche, de longs cheveux bouclés. Elle se maquilla légèrement, se coiffa simplement, prit son sac et se dirigea vers la station de métro. Après deux changements et de longs couloirs, elle déboucha rue Victor Hugo. Il était presque 20 h. En poussant la porte, elle se demanda si c’était une bonne idée de venir à ce rendez-vous.

Le maître d’hôtel la mena vers le fond de la salle, poussa une porte cachée derrière une grosse tenture et la fit entrer dans un luxueux cabinet privé aux lumières tamisées. Au centre une table élégamment dressée pour deux, du champagne et de chaque côté un fauteuil confortable. Le maître d’hôtel la pria de prendre place et s’éclipsa sans un mot en refermant la porte.

Elle s’installa, légèrement angoissée. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Qui avait bien pu l’inviter dans cet endroit si luxueux ?

Quelques minutes plus tard une deuxième porte s’ouvrit à l’opposé de la première. Un être grand, habillé comme un prince, beau comme un dieu apparut devant elle. Il lui baisa la main et s’installa en face d’elle. Elle en avait perdu la voix, quand elle reprit ses esprits elle voulut lui parler, il lui fit signe de se taire.

Les deux portes s’ouvrirent et le défilé de serveurs portant des mets divins commença !!! Elle n’avait jamais mangé de telles nourritures, délicates, parfumées, délicieuses. L’étranger n’avait toujours pas parlé, il mangeait peu et observait la jeune femme avec tendresse, semblait-il. Puis ce fut la fin du repas. Quand tout fut débarrassé, ils se retrouvèrent seuls, face à face.

L’homme la regarda longuement et lui dit :

«  Tu es l’Élue, viens avec moi, tu ne le regretteras pas ! »

Voilà comment Lydie Duvernois, péripatéticienne de profession, 27 ans, lectrice passionnée de romans à l’eau de rose, entra dans un de ces romans d’amour qu’elle affectionnait tant !!!

Chris

 

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Gabriel Duquesnoy, 30 ans, ébéniste, était au chômage depuis plus d'un an. Il aimait son métier passionnément : les senteurs du bois coupé, les différentes essences, suivant que les planches étaient de bois vert ou sec. Il avait développé un "nez", capable de sentir, même à distance,  dans quelle forêt il se trouvait. Lorsqu'il était encore en activité, en fin de journée, seul dans l'atelier, il faisait le tour, et regardait avec tristesse, tous ces troncs, dont il fallait retirer l'écorce et imaginait ces arbres, élancés, leurs branches tendues vers le ciel, sur les pentes montagneuses des Pyrénées ou autres, puis son côté artiste reprenait le dessus et il envisageait quoi créer à partir de ces coupes de différentes épaisseurs, escaliers, bibliothèques ou peut-être planchers ? Cela il n'aimait pas, car marcher sur ces planches, lui faisait mal, c'était un manque de respect à la nature.

 

Un matin, le téléphone sonna, il ne décrocha pas tout de suite, non qu'il fut fainéant, ou nonchalant, mais il ne croyait plus au fait, que quelqu'un viendrait lui signifier quelqu'emploi bien spécifique à son "art", car oui il se sentait "artiste dans l'âme" !  Avant le dernier son, il décrocha le combiné, et la voix charmante de la secrétaire de "Pôle Emploi", qu'il commençait à bien connaitre, lui annonça :"M. Duquenoy, j'ai lu dans votre  CV  comme "Centre d'intérêts"  vous avez écrit  "Courses automobiles";  bien sûr, je ne pense pas que vous pratiquez ce sport, je crois que vous aimez juste les voir sur place, ou devant un écran.  J'ai là , les deux offres à vous proposer, un travail et votre "hobby" , n'est -ce pas  merveilleux ? Il s'agit de construire un hangar en bois, cela se situe dans les  " Ecuries Ferrari " de la ville du Mans "

Je ne pus refuser, de peur de perdre mon soutien financier. Le même jour, je passai à l'endroit indiqué, et là je vis avec effroi, une pile gigantesque de bois vert, magnifique, je crois qu'il s'agissait de tilleul exotique, embaumant encore les forêts du Vietnam.

Devant pétaradait une voiture monstrueuse, envoyant tous ses gaz d'échappement contre les planches magnifiques, mon cœur se brisa et je me demandai si " en poussant la porte, cela avait été une bonne idée de venir à ce rendez-vous."

 

Christine

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Image par Kevin Phillips de Pixabay

 

 

Rencontre en ligne

Marcel Duschnock, ébéniste de son état, était célibataire à 32 ans.

C’était un homme qui avait les pieds sur terre et aimait tout ce qui était naturel, authentique. C’est pourquoi son métier lui donnait tant de satisfaction. Passer ses mains sur le bois brut, penser à cet arbre qui venait d’une forêt qu’il imaginait sans peine, où il se promenait en pensée, puis tailler, sculpter, façonner avec amour et art ce noble matériau, pour en faire une pièce unique, un magnifique meuble, bien solide, qui allait traverser le temps et faire partie de la vie d’une famille, lui procurait un plaisir presque inavouable.

De même il éprouvait autant de plaisir à s’adonner à la pêche à la ligne, activité qu’il pratiquait autant qu’il le pouvait et qui lui permettait d’être en communion avec la nature. Le chant des oiseaux, le vent dans les arbres, les clapotis de la rivière qui accompagnaient sans le perturber le silence de la campagne lui apportaient la sérénité dont il avait besoin pour être heureux. Notre homme était un calme, un silencieux, qui ne décidait jamais rien dans la précipitation.

Cependant Marcel rêvait aussi de l’âme sœur et s’était inscrit sur un site de rencontre, seule concession faite au modernisme. Il y avait rencontré Élisa dont le physique magnifique l’avait tout de suite mis en émoi. Il lui avait raconté pratiquement toute sa vie, l’amour de son métier qui lui avait rapporté jusqu’à maintenant de très belles sommes qu’il avait fait fructifier intelligemment, étant très économe. Lorsqu’elle lui avait proposé un rendez-vous dans son appartement, il avait accepté immédiatement sans même savoir ce qu’il y trouverait, sans réfléchir au fait qu’il ne savait rien d’elle, Élisa cultivant savamment le mystère. Alors ce jour-là, en poussant la porte, il se demanda si c’était une bonne idée de venir à ce rendez-vous. Allait-il trouver son alter ego ou au contraire son adversaire avec qui rien ne pourrait se construire ?

Il sonna, la porte s’ouvrit dévoilant une entrée obscure, et c’est alors qu’il la vit, stupéfait. Il fit un pas en arrière, mais il était trop tard pour s’enfuir. Des mains l’attirèrent vivement à l’intérieur, et la porte se referma derrière lui !.....................

Gill

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