Et si ma tasse parlait!

 

Vous avez sûrement une tasse, un mug, un verre fétiche

que vous utilisez quotidiennement ou presque pour boire

votre café, thé ou tout autre breuvage 

 

Dans un premier temps, vous allez en faire une courte description

nous indiquer son "histoire"

 

Vous allez ensuite écrire

le monologue

de votre tasse  

quand vous l'utilisez

 

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Maler der Grabkammer des Menna 010

 

 

Mes petites-filles à l'occasion d'une visite à l'Institut du monde arabe m’avaient offert un Mug représentant une Égyptienne installée au fond d’un sarcophage. Elle était recouverte d’un costume en lin blanc, les traits du visage bien conservés, coiffée d’une couronne en or sur la tête. Elle était entourée de prêtres égyptiens vêtus d’une longue tunique blanche sur laquelle était dessiné un magnifique sphinx. Cette image exprimait avec un réalisme saisissant la représentation d’une veillée funéraire.

Et de regarder ce Mug me rappelait le souvenir de cette visite mémorable ou muni d’un casque de réalité augmentée, on avait visité la pyramide en circulant à l’intérieur pour se promener à travers les scènes de la vie quotidienne. J’avais été profondément impressionné par le regard perçant et la beauté de cette égyptienne.

 

Aussi, je prends un réel plaisir à la retrouver chaque matin avec mon petit café bien chaud. Et encore à moitié dans les limbes, je l’entends me susurrer à l’oreille :

Je me souviens de ton regard dubitatif lorsque j’étais installée pour l'éternité dans ce sarcophage, entourée des prêtres égyptiens. Tu étais là, devant moi, inquiet. Je lisais dans tes yeux ton envie de me délivrer pour partir avec toi à l’autre bout du monde. Mais, tu as compris que j’étais prisonnière du Pharaon jusqu’à la fin des temps.

Aussi, je peux concevoir que cela te réchauffe le cœur en me serrant dans tes mains tous les matins. Mais, la chaleur torride me réveille en sursaut et je pousse chaque fois un cri effrayant, laissant croire aux prêtres qui me surveillent que j’ai fait un horrible cauchemar. Comment leur expliquer que c’est depuis que tu es venu, avec ton allure de martien, le casque sur la tête en t’approchant de moi pour dire à ta petite fille : regarde comme elle mystérieuse, elle est d’une beauté à couper le souffle. Il ne lui manque plus que la parole. Tu sais, que j’ai hésité à te répondre. Mais, j’ai eu trop peur que tu me fasses une crise cardiaque.

Il faut que tu saches que j’ai le privilège de traverser le temps. Mais, je t’en prie, arrête de me verser ton café brûlant chaque matin. Change de tasse. Car si tu persistes, je serais contraint de te faire déguster un peu de cyanure. Certes, cela aurait l’avantage de te permettre de venir me rejoindre. Mais avant, il faudra procéder à la pesée de ton âme, avec le risque que tu ailles faire un petit tour en enfer afin de te rendre compte de l’impression que cela représente de se faire brûler les pieds tous les matins.

Christian

 

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MON MUG

Mon mug a vingt ans. Fin, racé, strié de larges bandes bleues, jaunes et blanches, le contenant idéal pour mon thé matinal et mon thé de l’après-midi. Cadeau de ma mère, posé sur son petit plateau de forme allongée aux mêmes couleurs à côté  de la jolie théière chapeautée d’argent.

 

SOLILOQUE DU MUG

«  Oh la la !!! Elle va encore m’ébouillanter ! le cauchemar recommence toujours, chaque matin et chaque après-midi. J’en ai vraiment assez. La seule chose que j’apprécie c’est l’odeur, ce thé Earl Grey sent vraiment bon ! En général elle se verse une deuxième tasse, donc si je puis m’exprimer ainsi : rebelotte,  elle m’ébouillante de nouveau… Quel enfer !!!

Si seulement elle aimait le thé glacé, ce serait beaucoup plus cool ! Non, non elle préfère son thé bouillant …

Ensuite je dois supporter un bain chaud. J’ai l’impression d’être un pur-sang car elle m’étrille vigoureusement avec une éponge verte et du savon qui pique. Elle frotte, elle frotte, j’en ai des douleurs partout, surtout après avoir été ébouillanté deux fois ! Je l’ai entendu dire que le thé tachait la porcelaine et qu’il fallait frotter. Alors pourquoi ne boit-elle pas de l’eau ou du lait? Je suis blanc à l’intérieur, ce serait mieux, pas besoin de frotter ! Je ne comprendrai jamais les humains : toujours à faire compliqué quand cela pourrait être  si simple !

Bref quelle vie ! Je résume : elle m’ébouillante, seul petit plaisir l’odeur, elle m’ébouillante une deuxième fois, elle m’étrille avec du savon qui pique, elle me sèche et elle me pose sur mon  plateau juste à côté de mon ennemie, la théière ! C’est la même chose tous les jours.

Vous appelez ça une vie ?Moi non , c’est l’enfer !!! Et cela dure depuis longtemps , bien trop longtemps . »

 Gros soupir du mug …

Chris

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Cadeau de fête des Mères

C’est un de ces mugs sur lequel on peut imprimer des photos et écrire ce que l’on souhaite. Je l’utilise tous les matins, sans exception, pour boire mon rooibos. Mon mari Renaud me l’a offert lors de ma première fête des Mères en tant que « maman ». Mon fils, n’ayant que quelques mois, était trop jeune pour me confectionner un cadeau – il s’est rattrapé depuis avec de nombreux bibelots : boîte à bijoux, miroir en forme de cœur, magnets… et maintenant cartes avec des poèmes.

Cette tasse possède – ou plutôt possédait – la mention « Bonne Fête Maman », entourée de deux photos de mon fils, choisies par Renaud, sur fond blanc. Avec le temps, les inscriptions et les photos se sont effacées – maudit lave-vaisselle – mais qu’importe ! Je l’utilise toujours comme un objet qui me ramène à cette première fête des Mères et je peux encore décrire avec précisions les photos d’Aurélien même si elles ont disparu : le petit gilet à rayures colorées mauves et bleues et son regard, si expressif, qui reflète la lumière.

 

Monologue de mon mug

Oh là là ! Elle n’a pas l’air réveillée ce matin. Elle m’a attrapé machinalement dans le placard, sans un seul coup d’œil… Elle a bien failli me lâcher, je l’ai senti… D’habitude, elle se saisit de mon anse avec délicatesse, me pose avec douceur sur la table, avant de verser de l’eau chaude sur la petite boule emplie de rooibos et elle m’admire – enfin, je ne suis pas dupe, elle ne m’admire pas vraiment MOI, mais plutôt les photos de son fils.

Mais ce matin, elle m’a posé sans ménagement, à la va-vite sur le plan de travail. Je devrais plutôt dire qu’elle m’a jeté, au risque de me briser… Elle doit être en colère… Oui ce doit être ça, elle s’est disputée avec Renaud. Ou alors, elle a mal dormi ? Son merveilleux enfant, celui qu’elle regarde béatement sur les photos dont je suis ornée, l’a sûrement réveillée cette nuit…

Eh oh, je suis là, MOI, eh oh, je suis là, toujours là pour TOI… Tous les matins, j’attends ce moment béni où tu poses les doigts de ta main droite sur mon anse, ceux de ta main gauche de l’autre côté, pour te réchauffer, en bâillant. Je diffuse ma chaleur et mon énergie en toi. Puis, tu approches tes narines et tu me humes avec douceur et tu t’imprègnes de mon odeur. Et enfin, quand tu poses tes lèvres sur moi, pour goûter au breuvage ambré que je contiens – ton fameux rooibos à la vanille -, plus rien n’a d’importance pour moi… et je veux croire que pour toi c’est pareil…

Bon, revenons à ce matin : elle ne s’est même pas assise, elle est restée debout dans la cuisine et au lieu de me tenir entre ses mains, elle pianote sur son fichu téléphone. C’est donc ça… Ce maudit travail lui empoisonne l’existence ! Dès les premières heures du jour, elle est harcelée… Et cela brisera notre relation, si elle n’y prend pas garde… Le rooibos refroidit et elle m’a à peine touché. Mais qu’est-ce qu’elle fait ?! Elle renverse tout dans l’évier alors qu’elle n’a pris qu’une gorgée ! Elle doit être très en retard… Et voilà, c’est le moment de la journée que je déteste le plus : elle m’enferme dans le lave-vaisselle, au milieu des assiettes et des couverts de la veille qui sentent le poisson… Et puis, c’est tout noir en plus… Et bientôt, je vais me faire arroser de tous les côtés !

Il faudra bien que quelqu’un lui dise qu’elle regrettera… Qu’elle regrettera les photos disparues, à cause de la température excessive de cette satanée machine et des produits qu’elle utilise. Qu’elle regrettera surtout ce temps qu’elle n’a pas passé avec moi, calmement, tous les matins. J’espère qu’elle me gardera, lorsque je serai vieux et flétri.

Fabienne

 

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MA TASSE PREFEREE

Ce mug plutôt une grosse tasse que j’aime beaucoup a été décorée à la main par une artiste anglaise connue Emma Bridgewater. Il représente un célèbre grand magasin de Londres qui s’appelle LIBERTY avec ses belles façades en bois et ses superbes colombages. L’extérieur est très élégant avec 5 étages et son escalier sculpté à l’intérieur est absolument magnifique. J’avais beaucoup aimé le visiter et y faire du shopping. Cette tasse je l’utilise chaque matin pour boire mon café. Mais un jour, elle a été ébréchée et a perdu son anse à la sortie du lave-vaisselle, quelle déception  elle était inutilisable,! je n’ai jamais trouvé l’auteur du forfait. Cependant, à ma grande joie, j’ai reçu la même tasse en cadeau de Noël quelques mois après.

 

Je ne comprends pas pourquoi elle s’évertue à me noyer dans ce breuvage fort et amer tout noir, qu’elle appelle café ! moi je suis né en Grande Bretagne et je suis un pur produit anglais, donc j’aime le thé! Le thé vert, à la menthe, au jasmin, le maté, le matcha, le thé noir de Ceylan ou de Yunnan, le darjeeling, le thé blanc que sais-je encore mais un thé! parfumé avec du lait ou du citron… J’aimerai reprendre mes bonnes habitudes anglaises…Je rêve d’un bon breakfast, avec des œufs au bacon ou brouillés, des saucisses frites et des haricots à la tomate, des toasts savoureux recouverts de marmelade et un pot de lait chaud…. Et elle pourrait rajouter un joli bol en porcelaine aux couleurs claires rempli de porridge. Avouez que tout cela constituerait un beau plateau avec ma belle tasse pleine de thé fumant. Toutefois, je pourrais aussi participer à un Five ’O Clock Tea une après-midi pour recevoir ses amies. Je ne snoberais pas une assiette de toasts au concombre ou au saumon, des cupcakes ou des scones sympathiques servis dans un service de fine porcelaine! En quittant mon rayonnage élégant de LIBERTY je pensais rejoindre une maison à architecture Georgienne ou Victorienne so British dans un quartier élégant londonien comme Chelsea, Notting Hill, S. Kensington ou Belgravia… que sais-je. Hélas me voilà loin de mon île dans le sud de la France, joli pays mais où il fait si chaud, sans pluie et où on me noie dans le café.  Cela me déçoit il est vrai, je suis peut-être un peu Old English, un peu snob. Mais au dernier Noël, quelle agréable surprise de nouvelles tasses décorées d’un beau paysage de neige sur la campagne anglaise peint à la main toujours par la même artiste sont venus me rejoindre. Elles aussi,  ont droit au café, cela les surprend beaucoup mais quelle joie de partager mon étagère. Nous bavardons sans cesse et elles me donnent les derniers potins du pays, un régal ! Elles vont vite s’adapter au café.

M. Christine

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Image par Penelope883 de Pixabay

 

 

Mon mug du matin

- Bonjour Mug

- Bonjour Femme

- Petit exercice : on va te décrire chacun, chacune, à notre tour.  Tu commences ?

- Je suis beau, de subtile couleur verte et d'allure élégante.

- Mon mug est ordinaire, d'un vert un peu criard et banal à périr

- Je suis en porcelaine, solide et très pratique

- Mon mug est en faïence, il s'ébrèche facilement et je le trouve difficile à laver

- Mes frères et moi sommes très prisés du public

- Il était bon marché, c'est une qualité.

- Dis donc, Femme, si tu me vois comme ça, pourquoi m'utilise-tu tous les jours que Dieu fait ?

 - Parce que je t'aime, mon petit mug chéri

- Evidemment, c'est une raison pour un humain stupide...

Suzanne

 

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Cette tasse vient d’Éthiopie, de la ville de Dire Daoua. Elle s’est retrouvée au Kenya à la suite de l’immigration de ses propriétaires dans ce pays, où ils tiennent un café éthiopien dans un lotissement. Elle m’a été rapportée par mon fils.

Elle est blanche, plus étroite en bas, renflée au milieu et évasée en haut. Elle n’a pas de queue. Elle est décorée de motifs stylisés : fleurs rouges qui surmontent une tige et des feuilles vertes. Entre chaque fleur, une grande feuille verte. Au col, un liséré marron doré. Elle repose sur une soucoupe marron foncé.

 

Ça y est, je piaffe d’impatience sur ma soucoupe, si je peux m’exprimer ainsi. Le repas est fini, c’est l’heure du café, et moi je suis née pour être remplie de café, mais pas n’importe quel café, du café éthiopien préparé de manière traditionnelle. Et tous les jours, j’espère un miracle. Ce sera peut-être pour aujourd’hui………Mais non, elle commence à me remplir avec un breuvage qui n’a de café que le nom, même s’il vient d’un paquet de café moulu éthiopien, comme dit l’étiquette du supermarché. Alors je repense avec nostalgie à ce creuset où je sentais les grains en train de griller, tournés et retournés par la main d’une femme ou d’un enfant, jusqu’à ce qu’ils soient uniformément brunis. Je revois le temps pendant lequel l’eau chaude s’imprégnait de cet arôme unique, laissant présager un breuvage exquis. Et enfin la merveilleuse sensation de chaleur parfumée quand le liquide coulait sur mes parois avant que ne se posent les lèvres noires qui allaient me vider de ce liquide bienfaisant. Que cette vie était donc merveilleuse !

Après ce rêve éveillé, je reprends conscience de la réalité quand elle m’emporte dans le salon et me dépose sur un petit plateau algérien, avant de boire le soi-disant café que je contiens. A cette place, j’avoue que je me sens un peu mieux. En arrivant ici, j’étais dépaysée, je me sentais déracinée mais la première fois qu’elle m’a posée sur ce plateau et que j’ai vu ce qui m’entourait, je me suis sentie rassérénée. Ici des colliers tahitiens, une statuette de l’île de Pâques, des masques et des peignes africains, là une tirelire d’Australie, des tasses japonaises, toute une collection de sables et pierres venus des quatre coins du monde, bref, un environnement cosmopolite dont je me sens solidaire.

Elle s’assoit, me prend délicatement, approche ses lèvres rosées qui sont douces. Ce n’est pas désagréable. Puis elle me vide à petites gorgées. Ensuite, elle me garde un moment entre ses doigts, me regarde affectueusement, pensant certainement à son fils qui vit à l’étranger, bien loin d’elle, et qui, je le sais pour lui avoir appartenu, n’aime que le vrai café éthiopien, puis elle m’emporte pour me laver. Propre, séchée, quand elle me repose sur mon petit plateau de cuivre, je me sens bien, je ne suis plus la seule qui vient d’ailleurs. Ce salon représente le Monde, et chaque objet, un pays différent.

Mais j’espère quand même qu’un jour, elle m’offrira un café digne de ce nom !

Gill

 

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