Le carnaval

 

Choisir 6 mots commençant par « C »

 

En 20 minutes, faire un texte comique avec les mots choisis sur le thème du Carnaval

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CARNAVAL A CROQUENOTES SUR MER

 

Le Maire de Croquenotes est sur les dents. Ces coquinsde bénévoles chargés de la conduite du défilé de Carnaval n’ont pas encore donné signe de vie. Il aurait bien dû se douter qu’après une troisième mi-temps bien arrosée les carnavalesques de l’équipe de rugby et de la fanfare se feraient tirer l’oreille pour sortir du lit.

 

Enfin ! Le son du cor se déploie depuis une porte grande ouverte. Coiffé d’un pot de crocus, le musicien sort en titubant, suivi d’une mégère munie d’un caquelon et d’une crêpière qu’elle brandit tous azimuts, en hurlant à gorge déployée. Puis, c’est un grand coucou qui leur emboite le pas, brinquebalant ses aiguilles d’un bord à l’autre de la rue. Les déguisements sont tous plus loufoques les uns que les autres. La foule des hurluberlus se presse maintenant entre les maisons aux volets clos : les œufs et la farine tartinent les gens et les murs, alors on ne sait jamais… Un Christ trimbale son clavier. Il faut en avoir du courage ! Partout ça rit, ça caquette, ça caracole, ça se chamaille ! Vraiment, un Carnaval qui décoiffe !

 

Le Maire de Croquenotes craque, carrément blousé par cette foule bigarrée, agitée, et ce tintamarre !

 

Vivement ce soir, les crêpes et le vin chaud vont peut-être mettre un terme à cette escapade dans le monde des décoiffés !

 

Mouty

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En visite dans un beau petit village , je me trouve sur le passage d'un défilé de chariots  bariolés et colorés , garnis de toute sorte d'objets hétéroclites ; le premier  décoré de branchages peints, de fruits de saison formant un personnage d'où émerge un crane dodelinant coiffé d'une tiare, rappelant la coiffe d'un cardinal , mais ç’en est un , je ne rêve pas , son somptueux costume violet et or envoie des étincelles brillant de mille éclats , il est d'une drôlerie , attirant les rires et les applaudissements , et là, c'est la reine qui semble plantée au beau milieu de tout un amoncellement de fleurs coupées , mais qu'est-ce qu'elle est raide , elle fait penser à une statue qui pourrait se casser au moindre saut du char , c'est sa robe de dentelle surmontée haut sur son cou  d'une collerette qui donne cette impression de rigidité , même la cavalcade des enfants tournoyant autour et envoyant des nuages de pétales multicolores qui voltigent sur son visage ne la font pas bouger d'un iota ; le plus amusant est encore le déguisement de ces chanteurs approchant dans une danse folle attifés de camisoles de papiers, vrais fous chantants, leur poignets enserrés de rubans les reliant de l'un à l'autre, déployant sur leur passages des rires communicatifs qui cascadent tout le long de files résonnant entre les hauts murs de ces ruelles étroites, se répercutant au-delà des collines environnantes , 


quel régal , tout ce grand déballage de couleurs, de cris et de tintamarre , si vivant ; je me sens remplie de toute cette joie ambiante.

 

Rina

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C’était un petit village, dans le genre de Clochemerle- pour ceux à qui le nom dit encore quelque chose- village où les mœurs licencieuses des habitants s’étalaient quasiment au grand jour, ce qui désolait le brave curé responsable de cette paroisse libertine. Aussi eut-il, cette année-là, une malencontreuse idée : celle de proposer au maire une alliance (une fois n’est pas coutume) afin de fêter dignement et surtout décemment Carnaval. Monsieur le Maire hésita longtemps, peu désireux de se faire traiter de suppôt de la Calotte par les plus radicaux de ses électeurs…mais…bast ! Un peu d’élévation, voire à la rigueur de transcendance, ne ferait de mal à personne. Ainsi fut fait.

 

        Les commerçants furent bien sûr mis à contribution. Le charcutier fut le premier à répondre présent, déclarant à qui voulait l’entendre qu’il réservait une petite surprise de son cru.  Tout le monde rigolait car la paire de cornes qu’il arborait sur la tête n’était, elle, une surprise pour personne et des paris s’engageaient quant à savoir en quoi consisterait exactement le rôle du cru. Bien. Mardi Gras arriva, avec le gentil défilé des gamins de la Communale, arborant tous la panoplie datant du dernier Noël, suivi par celui des quelques Enfants de Marie ; puis les chars fleuris, allégories plus ou moins réussies faisant référence aux divers commerces, et enfin celui du charcutier, fort attendu comme l’on peuts’en douter.

 

       Il s’agissait en réalité d’une énorme courge, montée sur roulettes et décorée de myriades de saucisses. Du pop art, en quelque sorte. La surprise (tenue secrète jusqu’à ce jour) résidait en la présence de la charcutière à l’intérieur de la courge. Parvenue devant l’estrade où trônait le Conseil Municipal ainsi que le curé-accompagné de sa bonne et du bedeau, pour faire nombre-, la dame devait jaillir de la courge, dans un déferlement de pétards et de pétales de roses, saluer gracieusement l’assemblée des notables, puis distribuer dans la foule, généreusement, les saucisses. C’eut été charmant.

 

      Malheureusement, la dame était claustrophobe, et ça, personne ne le savait. Pas même elle.

 

     Enfermée dans la courge, transpirant d’angoisse, elle arracha ses vêtements durant le temps du trajet, sanglotant et suffocant, puis jaillit en hurlant du légume parvenu en bout de course, pile devant le bedeau qu’elle prit, dans son égarement pour un sauveur. Ce dernier, médusé, ne démentit pas cependant et lui ouvrit grand ses bras

. Et c’est ainsi que l’on vit une charcutière bien en chair, ainsi qu’ en le plus simple appareil échanger un long baiser avec  l’Augustin que ni son bégaiement, ni son acné tenace ne prédisposaient à une telle faveur.

 

     « Ainsi-soit-il » ne put que prononcer le pauvre curé, effondré.

 

        Ceci dit tous, à part lui, apprécièrent beaucoup la surprise qui valut au charcutier un surcroit de clientèle  et au maire d’être réélu, à l’unanimité moins une voix, l’année suivante.

              El Pé

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Texte comique, texte comique, sur le carnaval ! Et si l’on n’a pas l’esprit à la rigolade, comment fait-on ? Ecrire quelque chose sans en avoir envie ne donne pas un résultat bien crédible. De plus, j’ai toujours détesté le carnaval. Revêtir un costume bariolé me donne l’impression d’être coincé dans une carapace qui ne me correspond pas du tout. J’aime mes costumes noirs à l’aspect cossu qui convient au sérieux de mon intérieur. D’ailleurs, regardez autour de moi : pas de couleurs vives, pas de fioritures, pas un brin de poussière, rien qui dépasse, j’y veille. De toute façon, personne n’est avec moi pour déplacer quoi que ce soit. Je suis bougon, je le sais, mais cela m’est égal ; je suis bien chez moi et ne veut pas être dérangé ; c’est curieux, dîtes-vous, et bien non, c’est ainsi !

Mais je parle de moi et encore de moi et le carillon sonne 15 heures 30 ; le temps imparti à la composition du texte est bientôt écoulé et je n’ai rien écrit de comique ;

 

Tiens, et bien voilà, d’un coup de baguette magique, j’imagine que mon chat se transforme en chat botté avec un masque noir et qu’il se met à poursuivre toutes les souris de la maison elles-mêmes revêtues de costumes chamarrés. Les chiens du quartier, déguisés en Pierrot et en Colombine se joignent à eux et cette joyeuse compagnie se met à chanter et danser en bouleversant tout dans mon intérieur. Entrent  alors tous les gamins des environs, affublés de costumes farfelus, qui traversent la pièce en une farandole endiablée avant de ressortir en chantant et en riant pour suivre le carnaval dans les rues du village, entraînant avec eux toute l’assemblée de fêtards.

 

Et me revoilà enfin seul, dans le silence de ma maison vide. Ce n’était donc qu’une vision ! Mais non, me dit mon regard effaré, regarde autour de toi, ta maison ressemble à un champ de bataille ; que s’est-il donc passé ? Monsieur Carnaval, exaspéré par ton rigorisme, n’aurait-il pas voulu te donner une leçon pour t’obliger à plus de fantaisie ? Mets le nez dehors, écoute tous ces rires qui t’appellent et joins-toi à l’ambiance festive du carnaval !

 

      Gill

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