Cadavre exquis

 

Consigne de Mouty: cadavre exquis

 

La consigne est constituée de 8 éléments inscrits sur une feuille blanche :

1 - Année (précise ou approximative) :

2 - Lieu et saison (Pays et endroit précis : intérieur de bâtiment, ou extérieur en ville ou dans la nature) :

3 - Deux personnages - Homme(s), Femme(s), Enfant(s) - et âge approximatif :

4 : Sujet de dialogue entre les deux personnages

5 - Un à trois animaux :

6 - Cinq objets :

7 - Arrivée d’un troisième personnage :

8 - Courte phrase à introduire dans le texte (à n’importe quel endroit du texte) :

 

Chacun inscrit un ou plusieurs mots ou une courte phrase dans l’espace laissé libre sous le N°1 en réponse aux indications données. Il replie ensuite le haut de la feuille pour occulter ce qu’il a écrit et passe la feuille à son voisin de droite qui répond au N° 2, replie, passe à son voisin et ainsi de suite jusqu’à épuisement des rubriques, puis dernière transmission au voisin de droite.

Chacun déplie la feuille qu’il a entre les mains et dispose de 30 minutes pour rédiger un texte libre en suivant les 7 premières consignes dans l’ordre donné et en y introduisant la phrase indiquée au N° 8. Donner un titre à ce texte.

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Consignes à suivre pour le texte ci-dessous :

 

1 :1650 / 2 : Dans l’Ain, dans une grange / 3 : Adèle, la cinquantaine, et Marcel, la soixantaine / 4 : Tu préfères manger chaud ou froid ? / 5 : il y a là un chat, un chien et un lapin / 6 : Une table, un oreiller, une bouteille, un livre, un cœur / 7 : un nain / 8 : « ça grinçait ».

 

 LE RETOUR DU FILs

 

1650 : l’année où tu vis le jour. Les gens de la cour n’en pouvaient plus de lécher les bottines de notre roi Louis. Sa puissance et sa gloire prenaient une ampleur démesurée. Et nous, misérables serfs, n’en pouvions plus de serrer la ceinture.

Tu naquis dans les montagnes du Jura, au bord de l’Ain, dans une grange, après un dur périple au travers des pentes neigeuses. D’autres que nous avaient connu un même cheminement Mille six cent cinquante ans auparavant, dans un autre pays. Pour eux, la galère, c’était la chaleur.

Adèle, la cinquantaine, emmitouflée dans sa pèlerine, écoute Marcel conter à leur fils les débuts de sa destinée. Marcel vient de fêter ses soixante ans. Assis sur le petit banc du cantou, le visage rougi par les flammes, il se remémore souvent la vie et les évènements d’antan. Adèle et Marcel ont chacun un vieux livre délabré, ouvert sur les genoux. Ils le feuillètent tous les jours entre deux sommes. Ils avaient appris à lire en catimini avec les enfants du seigneur et maître qui n’aurait pas vu d’un bon œil cette incursion de la valetaille dans la culture réservée aux grands de ce monde. Leur façon de s’exprimer aurait pu l’alerter, mais, ayant reçu l’ordre de travailler en se taisant, ils se contentaient de répondre « oui, mon maître, ou non, mon maître ».

La lecture les avait éclairés, fait voyager, découvrir le monde et les mœurs, grâce aux livres échangés à quelques colporteurs contre une poule ou un lapin. Ils avaient à leur tour appris à lire à leur enfant, en cachette bien sûr, pour n’éveiller ni les soupçons, ni les jalousies. Le petit garçon s’était éveillé à son environnement, puis sa curiosité s’était étendue aux contrées lointaines qu’il avait par la suite parcourues sans plus donner signe de vie.

Le voici revenu au bercail, conteur d’histoires, heureux de revoir ses vieux parents, avide de connaître ses origines.

Tu préfères manger chaud ou froid ? lui demande Adèle en se levant péniblement. Le chat ouvre un œil et pousse un miaulement d’impatience, Le chien s’étire, se décoinçant d’un engourdissement douloureux. Au fond de la pièce, un lapin tape du pied dans sa cage.

Marcel réajuste l’oreiller derrière sa tête et lève ses yeux vers la table où s’affaire Adèle. La bouteille de vin, à moitié vide, semble lui faire signe. Il pose son livre, le cœur battant. Ce livre conte la légende d’un nain, perdu dans la forêt.

Le vent s’est levé, et la froidure du dehors commence à pénétrer dans la maison. Adèle barricade la porte avec force. Ça grinçait, dit-elle, il faudra penser à y mettre une barre de plus.

Marcel s’assoit au bout de la table, rejoint de chaque côté par Adèle et le fils prodige. Il en a, lui aussi, des histoires à conter. Pour l’instant, la soupe au chou et au lard sent trop bon. Un silence recueilli suit le bénédicité traditionnel.

 

Mouty

 

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Consignes à suivre pour ce texte

 

Année 2222 - A Minerve,  en juillet dans la ville fortifiée -   Femme 31 ans enfant  1 jour -
l'obéissance  (désobéissance) de leur chien -  Un chat et un bœuf -  Une trottinette 1 cafetière

1 chapeau  1tabatière  1 orange - Blanche neige -  que comptez vous faire pour améliorer la situation

 

L'An 2222  à Minerve , juillet

 
je pense  à ce village planté tout en haut de ces rochers si difficile d'accès, ancien  village fortifié, je le vois aujourd'hui, je l'imagine dans deux cent dix, deux cent quinze ans, comment par exemple une femme dans les trente ans ,(nous faisons aujourd'hui notre premier enfant vers cet âge là )  donnera naissance à un  premier bébé en 2222  ?


Je me transporte dans ce siècle futuriste, je la vois la future maman elle n'obéira pas aux critères d'une délivrance préparée dans les règles d'aujourd’hui; elle sera rebelle et ? voudra l'exception pour son premier nouveau né ; la voici en 2011 la  Baba Cool donnant une tape gentille à son chien , une caresse au chat ,  vêtue d'une jupe longue un chapeau sur la tête en ondulant elle se dirige vers la cafetière expresso, je ne vais  surement pas commencer à diminuer mon café pour autant, sur le guéridon on aperçoit une tabatière ouverte, elle la néglige et choisit une orange, elle se demande si pour se faire remarquer elle n'utiliserait pas le char à bœuf pour  animer le village de commentaires juteux , la trottinette est exclue dans son état, quoi que ? La provocation l'amuse ; elle s'en délecte, mais oui !!!!!! Pourquoi ne pas se déguiser en blanche neige  affublée de sept  anges portant chacun le costume et le nom d'un des sept nains et elle croquant la pomme, quelle franche rigolade !!!!! (Entre nous la pomme elle l'a croquée il y a belle lurette et  celle -ci ne l'a pas du tout endormie)


Redevenons sérieux, le moment venu il faudra bien se décider et ?  En 2222  que comptons-nous faire pour améliorer la situation ? 
les choses ont changé, tout est allé très vite, les technologies nouvelles  nous permettent de profiter de tas de choses si rapides comme:  les navettes qui sillonnent le ciel, les avions supersoniques, les trains à grande vitesse, la future maman partira  casquée, habillée de combinaison de  maille, en avion aérodynamique quelle dirigera  peut-être elle même ou alors :  escortée de soignants qui commenceront la préparation pendant le voyage , en deux temps trois mouvements l'enfant sera là et poussera son premier cri, pas d'angoisses  comme nos grand’mères autrefois, plus de souffrances longues et exténuantes où l'on préparait l'accouchement sans douleurs  avec  la respiration, le halètement du chien vous connaissez ? Quelle chanceuse cette maman du futur.


 vivement 2220 !!!!!  Mais......serais-je sur cette planète terre ?  Bien évidement, changée en extra terrestre  dirigeant les opérations. 
 
Rina.

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Consignes à suivre pour ce texte

1/ 1963-2/ dernier étage de la Tour Eiffel, en hiver-3/ femme 30 ans, enfant7ans-4/ Discussion sur le paysage qu’ils voient-5/ chien, agneau, oiseau-6/ portefeuille, bague, téléphone portable, montre, ticket de métro-7/ un astronaute-8/ je ne vais pas bien du tout.

 

                               

 Du haut de la Tour

 

Ils sont là, immobiles, l’enfant blotti contre sa mère mais les yeux grands ouverts, contemplant tout Paris à leurs pieds et restant un instant sans voix devant ce qu’ils considèrent comme une vue magnifique.

Nous somme en 1963,  Noël est tout juste passé et l’année touche à sa fin. Profitant de ce beau jour d’hiver débutant, froid et sec, Fabienne, la trentaine, a emmené son fils Thierry, 7 ans, mais bientôt 8 comme il aime le préciser, au dernier étage de la Tour Eiffel. Il a déjà visité la Tour, mais c’est la première fois qu’il monte tout en haut, et il est émerveillé par ce spectacle vu du ciel, dans une douce lumière, légèrement voilée. Ils sont bien emmitouflés dans leurs manteaux douillets, mais ce jour là, il y a peu de vent et le froid de l’altitude est tout à fait supportable.

 

Thierry observe sa mère qui regarde loin devant elle, les yeux dans le vague ; c’ est une vraie parisienne, amoureuse de son Paris natal qu’elle ne quitterait pour rien au monde et où elle mourra probablement, à moins que…. Elle a communiqué à son fils cette passion pour ce qui n’est, après tout, qu’un minuscule point dans le monde, mais  son port d’attache à elle et à lui aussi maintenant. Ses yeux s’abaissent alors vers Thierry : « Mais je ne vais pas bien du tout ! Je t’ai amené ici pour te raconter Paris et je rêve toute éveillée en oubliant mon trésor » Et elle se met à lui nommer tous les monuments alentours, assortissant cette énumération de commentaires historiques ; Fabienne est férue d’Histoire et elle a toujours une réponse à apporter aux questions du garçonnet. « Regarde la Seine qui serpente, on dirait un ruban argenté ; laisse tes yeux la traverser et tu es dans les jardins du Trocadéro avec au fond, la Palais de Chaillot. De l’autre côté, tu auras le magnifique Parc du Champ de Mars. Là, le Grand Palais, là, les Invalides et partout la multitude des toits de Paris que j’adore regarder. Tu vois, on essaie d’aller dans l’espace alors qu’il y a tant à découvrir ici. Thierry écoute sa mère raconter avec passion quand le mot espace retient son attention ; alors il s’attend presque à voir surgir dans la clarté du ciel, un cosmonaute dans sa fusée ressemblant à Youri Gagarine qui a fait un tout de Terre il n’y a pas si longtemps. Il serre alors encore plus fort un des livres reçu à Noël, « De la Terre à la Lune », qu’il a tenu à emporter pour lire dans le métro. Quand il était petit, il se contentait de livres d’images plein d’animaux : chiensagneauxoiseaux, mais  depuis qu’il est grand et sait lire, il sent qu’il va dévorer tout ce qui passera devant ses yeux et l’emmènera dans des aventures imaginaires.

 

Mais les jours sont courts en hiver et il faut songer à redescendre. Fabienne retire son gant pour regarder dans son portefeuille s’il lui reste des tickets de métro, elle remet sa bague à l’ endroit et consulte sa montre. Ils sont un peu en retard pour passer chez Monette, sa sœur, comme c’était prévu. Elle se dit en soupirant : « Pourquoi n’existe-t-il pas de téléphones qu’on pourrait utiliser même dehors, portables en somme! Allez assez d’extrapolations, Monette attendra, c’est tout. »

 

Gill

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