Bruits à introduire dans le texte

 

 Commencer un texte par :  « j’écoute le bruit de…… »   puis à intervalles réguliers introduire dans le texte un autre  bruit tiré au sort successivement par chaque participant.

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J’écoute le bruit des semelles du promeneur crissant sur le sentier de gravillons , se mélangeant au  bruit assourdissant du torrent  qui, furieux, se cogne sur les rochers, rappelant  le bruit du marteau résonnant à intervalles régulier, loin dans la vallée porté par l’écho, rejoignant sur la plage  le bruit des vagues  écumantes à marée montante, qui chasse  le bruit d’un dromadaire  blatérant, qui, s’étant laissé distancé par sa caravane se sent perdu ; il se répercute entre les profondes gorges , revient, poussé par  le bruit du vent  puissant qui semble s’amuser, le promenant d’une gorge à l’autre, le mêlant au bruit de la clochette  qui se balance au bout du collier que porte le mammifère autour de son cou.

 

Rina

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J’écoute le bruit

 

J’écoute le bruit de la vieille comtoise. Elle a rythmé la vie de maintes générations. Pourtant, elle continue avec dévouement son rôle de passeur de temps. Il suffit de la remonter pour relever le poids de ses ans et lui donner un regain de vaillance afin qu’elle continue à nous accompagner fidèlement.

 

Le tic-tac donne le tempo au torrent. Mais celui-ci a ses arythmies : selon les caprices du ciel, il roule de pierre en rocher ou gazouille en caressant la rive herbue.

 

La maisonnette dans les Ecrins reçoit les échos des moindres bruits. Celui d’un marteau vient quelque peu troubler l’harmonie. Il s’agit, sans doute, d’un voisin qui restaure sa toiture de lauzes.

 

Mais voilà que la nature s’en mêle en venant coiffer ce lieu idyllique d’une nuée d’orage. Marine, effrayée par le vacarme, enfouit sa tête sous le coussin du canapé  et colle son gros coquillage à son oreille : elle y entend le bruit des vagues.

 

Un éclair terrifiant joint le ciel à la terre. Il est suivi d’un pet tonitruant tel celui d’un dromadairedans un couloir.

Un ventviolent s’ensuit, dispersant tous les autres bruits et les idées stagnantes. Je me laisse emporter vers l’inconnu, n’ayant plus le sens du temps ni de l’espace, cahotant sur des routes inhospitalières.

 

Une accalmie, et, très vite, un ciel d’azur. Les clochettes des troupeaux et le sifflement des marmottes ont repris l’habillement auditif d’un paysage dont la sérénité me plonge dans un Eden resplendissant.

 

Mouty

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J’écoute le bruit du violoncelle chez mon voisin du dessus. Il fait partie de l’orchestre de l’Opéra et il s’exerce souvent. J’aime ces moments où le son de basse de l’instrument emplit mes oreilles et masque les bruits de la vie ordinaire, de la vie de tous les jours. Il me permet de m’évader du quotidien, d’oublier le désagréable. Il n’y a pas que le bruit de la musique qui le permette d’ailleurs, le bruit dutorrent qui ruisselle sur les pierres fait penser à un monde pur où tout ne serait « que beauté, calme et volupté », comme dit le poète.

 

Mais le téléphone sonne, interrompant ma rêverie musicale. Je ne sais pas si je vais répondre, craignant une sollicitation commerciale déplaisante. Non, c’est décidé, je ne réponds pas. Mon esprit se tourne de nouveau vers le son harmonieux qui flotte au dessus de moi, quand un bruit de marteau, venu de je ne sais quel appartement, résonne dans mon crâne. Ah c’est sûrement le bricoleur d’à côté qui ne peut vivre sans planter un clou. A croire qu’il est né avec un outil à la main celui-ci ! Il ne doit pas y avoir chez lui un centimètre carré de mur qui ne soit percé. Oh, il finira bien par arrêter quand même.

 

Que ne donnerais-je pas, par moment, pour être au bord de la mer et entendre le bruit des vagues. N’importe quelle mer, d’ailleurs, mais le plus loin possible, pour un dépaysement total. Oui, tiens, par exemple, le bord du Pacifique. J’imagine que le bruit des vagues y est plus délassant qu’ailleurs. Mon esprit continue à vagabonder et j’imagine maintenant le violoncelliste jouant sur la plage, oasis de fraîcheur, où j’entends alors le bruit d’un dromadaire qui blatère en s’approchant nonchalamment de l’eau pour s’abreuver.

 

Si je continue à rester assise dans mon canapé, sans rien faire, je vais finir par bâtir un roman complètement farfelu. Il faut que je me secoue. Mais le problème, c’est que lorsque le bruit du vent qui souffle entre les tours de la Défense, emplit l’appartement, on n’a pas très envie de sortir de chez soi. On préfère se pelotonner dans une bonne couette. A moins que je ne me décide à faire un gâteau au rythme du violoncelle de mon voisin. C’est bien aussi !

 

Mais le violoncelle s’est tu maintenant. La nuit commence à tomber quand résonne le bruit de la clochette que Mistigri porte au cou. Il se lève, s’étire, vient se frotter à moi, me regarde de son œil doré, miaule, me disant : « je te préviens à l’avance, mais il est bientôt l’heure de mon repas. Cesse de rêver, redescends sur terre et pense à moi. »

 

Gill

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