Quand la fiction nous obsède

 

Sur le papier qui vous a été remis vous notez un lieu, une saison, un ou des personnages, la situation dans laquelle ils se trouvent, un objet, un animal et enfin une courte phrase.

Tout cela peut être du réel ou de la fiction pour laquelle les idées les plus fantaisistes, voire incongrues sont admises.

Vous passez votre papier à votre voisin de gauche qui va se faire un plaisir d’écrire un texte issu de la réalité ou de la folie douce en 30 minutes chrono, en faisant intervenir tous les éléments indiqués et en employant la phrase donnée.

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VIREE EN ECOSSE

 

 Marie-José serrait fiévreusement son sac à main dans lequel elle avait méticuleusement rangé son billet d’avion pour Edimbourg.

 

Quand elle quitta la cabine, elle fut immédiatement enveloppée puis transpercée par une brume grise et froide. Elle ne fut pas surprise car c’est ainsi qu’elle avait imaginé l’Ecosse : extérieur réfrigérant et intérieurs chaleureux aux habitants vous accueillant comme des amis de longue date.

 

Le givre matinal commençait à s’accrocher sur la lisière des feuilles ocres qui ornaient encore quelques branchages. Marie-José avait choisi l’automne pour être loin des flux touristiques qui auraient parasité ses expéditions dans la nature. Paysage inquiétant, comme elle l’avait souhaité. Ecrivain à ses heures, venues en touriste, elle recherchait une ambiance et divers éléments pour son prochain polar.

 

Après une première soirée transformée en cocon bruyant par la famille chargée de son hébergement, elle passa une nuit douillettement blottie sous la couette, ne se souvenant plus de ses rêves ou de ses cauchemars à son réveil.

Réveil à l’aube pour arpenter en voiture et à pied ce pays chargé de mystères.

La lande écossaise lui rappelait fortement la lande bretonne. Quelques kilomètres dans la froidure la conditionnèrent pour toutes rencontres. Aussi ne s’étonna-t-elle pas de tomber sur un feu de camp près duquel officiaient deux sorcières. Allure de braves vieilles femmes vêtues de loques, ridées et basanées, au regard transperçant. Marie-José ne put supporter ces yeux de braise, lacérant son extérieur et son intérieur. Elle salua ces magiciennes sorties d’un autre monde, qui lui indiquèrent le chemin pour rejoindre le Loch Ness. C’était jour de Sabbat, il ne fallait pas les déranger davantage.

 

Marie-José s’engagea sur la sente rocailleuse suggérée par les sorcières, soucieuse d’avoir pris la bonne voie. Elle sortit son téléphone portable et appela le gite près duquel elle avait laissé sa voiture. Mais elle ne put capter aucun réseau. Elle était seule, dans une nature inhospitalière où l’on ne distinguait pas l’horizon. « Le brouillard envahissait la lande quand retentit un hurlement sinistre » qui la figea. Elle avisa un cairn à la croisée des sentiers qui lui fit penser qu’elle était sur le bon chemin. Puis un autre, ce qui la rassura. Cependant, elle continua d’avancer avec prudence. Un hurlement plus intense et glacial s’éleva de derrière les roches postées à une centaine de mètres. Marie-José, sur le qui-vive, avança à pas de loup et découvrit, stupéfaite, Nessie la légendaire, émergeant du lac noirâtre.

 

Ça y est, Marie-José possédait la trame de son futur polar.

 

Mouty

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 Depuis longtemps , Marie avait un fantasme très fort , amener Louis son amant, à passer une soirée dans ce lieu très mystique et spécial qu'est le Moulin de laPlantade , le vieux Moulin Cardier ,sur l'ORB , dans le jardin de la Plantade  dont Louis est l'un des gardiens , mais le problème pour Marie c'était récupérer les clefs et en faire un double , Louis, à cheval sur les principes, ne laissait jamais trainer ces fameuses clefs ; mais Marie réussit par miracle , un soird'hiveroù son amant avait la tête dans les comptes , à les lui chiper, fit rapidement un double et là , l'esprit tranquille, elle put préparer son projet .

 

Elle eut tout le temps, dans une folle excitation , après maintes allées et venues , transportant ce qu'il lui fallait pour la décoration  de la soirée dont elle rêvait depuis tant de jours , et là, elle y était la super soirée ; à présent elle allait prévenir Louis, souhaitant qu'il accepte, sans poser de questions ,de la suivre ; elle lui demanda de se faire beau, pour une surprise qu'elle avait prévue et  organiseé ce soir en son honneur . Louis ouvrit de grands yeux, haussa un sourcil , mais ne dit rien ; aussi, quand elle arriva le visage illuminé de joie , il la suivit, plein de curiosité ; voyant le chemin ou Marie se dirigeait , il eut un geste de recul , mais l'excitation commençant à le gagner , il laissa Marie ouvrir la porte grinçante du Moulin ; il ne pensait plus ; médusé, il écarquillait les yeux , voyant le petit poêle à bois rougeoyant apporter une douce chaleur dans la pièce , le prenant par la main , les deux amants avancèrent  vers un lit de fortune fait d'épaisses couvertures et  de coussins recouverts de fourrure ; Louis fit un pas, regardant Marie , mais elle lui chuchota à l'oreille !!!!!!, non après , réchauffons-nous d'abord avec un bon café ; et Marie, ravie , joua à la Meunière, servant Louis  entre deux baisers .

 

De plus en plus pris par leur jeu , ils ne virent pas la chauve souris  énorme pendue, griffes crochetées  aux aspérités du haut plafond , Marie aurait hurlé,  elle avait une peur bleue  de ces bestioles ; installés, serrés l'un contre l'autre, prenant leur café, tout a leur bonheur , ils durent reprendre leurs esprits , entendant un bruit assourdissant au-dessus de leur tête , il levèrent les yeux et virent avec effroi le monstre fondre sur eux ;le cauchemar !!!!!  Se jetant à terre, ils n'eurent que le temps de s'enfouir sous les couvertures , n'osant plus bouger , espérant que la chauve souris repartirait tout en haut se rendormir ; jetant un œil , Louis, ne voyant plus rien , pris Marie par le bras et  la tira vers la porte  en faisant le moins de bruit possible , puis le visage fermé, l'œil sombre, il regarda Marie , lui demandant si elle réalisait à ce qu'elle avait échappé , et d'une toute petite voix , levant les yeux timidement vers Louis , Marie répondit : «  jamais je nereviendrai dans un lieu aussi maléfique ».

 

Rina

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