L'argot dans tous ses états

 

Transformer les mots de la liste suivante en langage familier ou argotique

Yeux / nez / cheveux / dents / oreilles / visage / mains / pieds / jambes / chien / pantalon / poches / chemise / chaussures / casquette / argent

En 20 minutes, écrire un texte en utilisant les mots transformés et commençant par

« C’était une soirée costumée très mondaine »

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 C’était une soirée costumée très mondaine à laquelle participait une bonne centaine d’invités prestigieux, la fine fleur du Gotha, quoi !

 

       A l’entrée de la reine d’Angleterre, déguisée en Gavroche pour l’occasion, toutes les mirettes se sont fixées sur sa gapette vert fluo. Très convaincante assurément Sa Gracieuse Majesté, avec les paluches dans les fouilles, les pinceaux dans de vieilles godasses éculées et la liquette d’un blanc douteux à moitié sortie du fute. Très applaudie, succès monstre !

 

     Le « Premier », autrement dit le premier ministre britannique, quant à lui, blair et ratiches en avant comme à l’accoutumée, indeed, allait de groupes en groupes en ouvrant grandes ses esgourdes en quête d’informations insolites, on ne sait jamais. Quoiqu’il en soit, costumé en Pirate des Caraïbes, il surpassait Johnny Depp de plusieurs longueurs.

 

      Mais lorsque Sharon Stone apparut, un grand silence se fit et toutes les tronches se tournèrent vers elle. Portant la tenue qui lui seyait tant dans Basic Instinct et dégageait ses guibolles jusqu’à la taille, arborant en outre une tignasse décoiffée façon « saut de lit », elle exhalait de la sensualité et du Channel numéro 5 à la tonne. Son clebs- un danois mâtiné de doberman comme chacun le sait- ajoutait un surplus d’érotisme provocant qui enflammait les…esprits de toute la gente masculine, en grand émoi.

 

      Bref, ce fut une soirée inoubliable, d’autant que le grisbi, ostentatoire et omniprésent, en était l’invité d’honneur. Ce qui, n’est-ce-pas, est toujours bien agréable... Mais je vois que le temps d’antenne qui m’est imparti arrive à son terme.

 

      A bientôt donc, chers  amis pour un prochain rendez-vous mondain.

C’était Stephen Berg, en léger différé de Buckingham Palace.

 

 

                        El Pé*

*A qui fut malencontreusement confiée la rédaction de ce reportage.

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La soirée d’Hippolyte

 

C’était une soirée costumée très mondaine et Hippolyte souhaitait depuis longtemps assister à l’une d’elles.

 

Hippolyte, je vous en ai déjà parlé, c’est ce sans-abri de Belleville qui avait trouvé un ticket de loto gagnant et pensait, avec tout cet argent, devenir un « champagné ».

 

Effectivement, étant multimillionnaire, il avait eu accès à toutes les soirées possibles, s’habillant chez les meilleurs tailleurs, emmenant son chien Malko partout. Mais lui, ce dont il rêvait, c’était de côtoyer tout le gratin, revêtu de son ancien costume. Et voilà que l’occasion se présentait. Il allait pouvoir endosser ses fringues de clochard pour aller à cette soirée, accompagné de son chien.

 

A l’entrée déjà, avec sa tronche mal rasée, ses tifs en pétard, ses sourcils broussailleux cachant ses mirettes, son pif d’où sortaient quelques poils gris, ses ratiches plus ou moins jaunes, il eut du mal à convaincre l’agent de sécurité de le laisser entrer, même en lui montrant son invitation en bonne et due forme, qu’il sortit de sa fouille droite avec sa grosse pogne.

 

Une fois dans la place, il ouvrit tout grand ses esgourdes pour écouter en rigolant les commentaires qu’il suscitait de la part de tout le bottin mondain présent à cette sauterie. Même les costumes transpiraient l’oseille et bien sûr, de clodo, il n’y avait que lui. Il croisait des marquis à la tignasse poudrée, aux quilles serrées dans des collants argentés, aux pinceaux coincés dans des pompes vernies, des élégants avec liquettes en dentelle et futals au pli impeccable, des duchesses parées de colliers rutilants ayant coûté un max de flouze. Et Malko, son fidèle clébard, poil hirsute, déambulait près de lui au milieu de tout ce beau monde.

 

Il jubilait Hippolyte, de pouvoir, avec ses vieilles sapes, obliger tous ces gens pourris de fric à l’accepter comme l’un des leurs.

 

Alors, il profita bien du buffet, dansa même avec la reine Marie-Antoinette et au petit matin, satisfait, remit sa gapette, et souriant, quitta cette belle assemblée un tantinet coincée, suivi de son inséparable cabot, pour aller prendre un petit noir à Belleville.

 

Gill

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C’était une soirée costumée très mondaine. Le gratin avait sorti ses plus beaux atours. Tout ça sentait l’oseille à plein tarin : liquettes en soie, falzars dernier cri, pompes Weston. Ils vous en foutaient plein les mirettes. Et vas-y que je te serre des pognes, que j’affiche toutes les ratiches de mon râtelier. Fallait voir leur tronche de mecs pleins aux as, le grisbi leur coulait des paluches.

 

Tout d’un coup, un clébard a déboulé dans ce cirque. Il a bousculé tout ce beau monde. Les greluches se sont retrouvées les quilles en l’air, la tignasse en bataille. Les plus courageux ont joué des pinceaux pour se mettre à l’abri. Le cabot était bien à son aise pour dévorer les petits-fours.

 

Puis un grand gars est arrivé, il a filé un coup de tatane au clebs qui est parti sans demander son reste. Après ça, le héros était fier comme un coq, il montrait son panard vengeur. Il a farci les esgourdes de la compagnie de son exploit.

 

Eh bien ! je ne suis pas prêt à lui tirer ma gapette à ce gus.

 

Claudie

 

 

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C'était une soirée costumée très mondaine, le clochard avait quitté son banc pour observer de plus près les invités.  Les mirettes aux aguets, je vais pas perdre une miette du spectacle, se dit-il, mon clebs collé à mes pinceaux.

 

« Wouah les quilles , cria-t-il en voyant arriver une belle fille à la robe courte. Et le mec avec sa gapette , son falzar déchiré et sa liquette froissée, il veut me faire concurrence ou quoi ? Hé mon clebs t'as vu les grolles du gars au gros tarin, ma parole, il les a achetées aux puces, il a pas dû dépenser beaucoup d'oseille ! Ah ah ! La tronche de celui qui a les pognes dans ses fouilles , avec ses tifs collés au gel, on dirait Ribouldingue ! Ça y est, c'est parti pour la musique, ils vont se crever les esgourdes ! Enfin, quand je pense à c'qui doit y avoir sur le buffet, j'en ai les crocs. »

 

Marie

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