La journée de la femme 2016

 

Après un jeu qui nous a permis de trouver trois mots tirés au sort

bonheur, Noël, travail

en 15 minutes, faites le  portrait d’une femme

existant ou imaginée, aimée ou détestée, à qui vous voudriez  ressembler ou pas, que vous plaigniez ou que vous enviez et comportant les trois mots.

Terminez votre texte en disant si la journée de la femme a un aspect positif pour celle dont vous avez fait le portrait.

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Journée de la femme

 

Elle domine le monde du haut de son mètre quatre-vingt huit. Du moins croit-elle le dominer. Ses lunettes cerclées d’or et ses bijoux signés confirment son appartenance à un « autre monde ». Elle regarde par-dessus ses luxueux binocles dont le port adoucit la ligne de son nez aquilin. La bienveillance feinte ne masque pas toujours la fulgurance du regard qui en dit long sur sa réelle personnalité. Instable, revêche, voire malveillante quand la jalousie vient la taquiner, elle ne tarde pas à se dévoiler et à vous lasser de sa compagnie. Vipère à souhait, et moralisatrice par-dessus le marché, elle n’en finit pas de vous coller si par lassitude vous avez trop laissé passer ses observations. Elle ressent alors un sentiment de domination qui la réconforte et la stabilise dans une supériorité qu’elle éprouve avec délectation. Elle ne se rend pas compte à quel point son attitude est pitoyable et ridicule.

 

Vous ne la haïssez pourtant pas, il y a longtemps que vous avez constaté que la bêtise n’a pas de limites : il faut faire avec.

 

Elle déteste le travail qu’elle juge réservé aux sous-couches de la société, mais elle adore s’occuper d’œuvres de charité où elle peut parader en tant que bienfaitrice : Noël chez les vieux, kermesses chez les enfants, que du bonheur apporté aux autres !

 

C’est elle, et elle seule, qui organise la journée de la femme, car elle croit la représenter bien entendu. Il en faut bien des « comme elle » pour positiver à cent pour cent !

 

Mouty

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On dirait, à la voir, le bonheur personnifié. Que ce soit à Noël, à Pâques ou en n’importe quelle occasion, elle essaie sans cesse de lui faire plaisir. Elle est toujours tirée à quatre épingles malgré tout le travail qu’elle a. Ils donnent, eux deux et leurs enfants, l’image d’une famille idéale.

 

Pourtant, elle est la seule à savoir ce qui peut arriver à tout moment : les reproches, les brimades, les coups, si par malheur quelque chose lui déplait, mais pas n’importe quels coups, ceux qui font mal sans se voir. A chaque fois il dit qu’il regrette, qu’il ne recommencera pas, qu’il l’aime et qu’elle le sait. A chaque fois elle se persuade qu’il dit vrai. Il était si tendre au début.

 

Elle a beau se dire que ce n’est pas normal qu’il agisse ainsi, elle lui trouve toujours des excuses. Après tout, peut-être a-t-il raison, tout ce qui arrive est sa faute, à elle. Et puis que ferait-elle sans lui ? Où irait-elle avec les enfants ?

 

Peut-être un jour quelqu’un saura-t-il lui ouvrir les yeux, lui faire comprendre qu’elle n’est qu’une victime face à un manipulateur et lui donner la force de la quitter, avant l’ultime coup de trop.

 

Alors, oui à la journée de la femme, ne serait-ce que pour rappeler que 365 jours par an il faut penser à elle et avoir, présente à l’esprit, la certitude que tout n’est pas acquis, que beaucoup reste encore à faire.

 

Gill

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