Incipit "la marquiqe........."

 

En vingt minutes, écrire un texte commençant par cette phrase :

« la marquise quittait son hôtel à cinq heures »

 ------------------------------------------------------------------ 

 

 

LE JOGGING DE LA MARQUISE

 

La marquise quittait son hôtel à cinq heures. Son réveil la tirait du lit avant l’aube. Son rituel était alors immuable. Après avoir jeté un regard alangui sur le ciel de lit qui la surplombait - il faut dire qu’il était agrémenté d’un grand miroir circulaire orné de fresques coquines - elle ouvrait sa porte-fenêtre encadrée de rideaux de satin broché et allait prendre quelques grandes aspirations sur son balcon en admirant la Croisette où brillaient encore les réverbères en attendant les premières lueurs du jour sur la mer ambrée. Elle se faisait elle-même une tasse de thé - du Royboss -  et le savourait à petites gorgées en regardant changer doucement la couleur des flots, virant sur l’oranger puis l’azur.

 

La marquise enfilait alors son jogging et ses Adidas de marche sportive, et, à cinq heures pile, elle franchissait le seuil de l’hôtel pour aller courir le long de la Croisette en revenant par la plage. A cette heure-ci, les lieux n’étaient pas trop encombrés, mis à part quelques fêtards pour la couleur locale.

 

La marquise aimait faire sa course quotidienne au lever du jour qui transformait les couleurs et les ombres et amenait doucement les bruits de la ville qui s’éveille. C’était sa mise en train. Aller faire du sport en salle n’était pas sa tasse de thé justement. Elle préférait l’espace et la brise légère des journées qui s’annonçaient ainsi favorables à son bien-être. Son jogging était une partie indissociable de sa vie. Après son heure sportive, elle rentrait épanouie à son hôtel, bluffant le personnel de service qui la saluait obséquieusement.

 

Mouty

_________________________ 

 

 

 Espoir du matin

 

La Marquise quittait son hôtel à cinq heures, hiver comme été, invariablement. Son habillement  changeait à peine, car dans ces îles du Pacifique, la température ne varie pas beaucoup au cours des saisons. Un paréo drapé autour de la poitrine et des samaras aux pieds, elle partait pour le bord de mer, à une petite demi-heure de marche. Elle n’était pas peureuse du tout car il faisait nuit jusqu’aux alentours de six heures ; mais qui aurait pu lui vouloir du mal  dans cet endroit.

 

Ce qu’elle aimait par-dessus tout, c’était voir le soleil se lever sur l’océan encore sombre ; Cette lueur pâle, s’éclaircissant petit à petit, ce halo doré, à peine visible, s’élargissant de seconde en seconde, ce disque sortant de l’horizon puis montant vers le ciel, embrasant l’infini, éclairant de sa chaude lumière, réchauffant les corps et les âmes.

 

La Marquise restait là, assise, contemplant cette merveille de la nature. Vous vous doutez bien que ce n’était pas une vraie marquise. En réalité, cette marquise-là n’était pas une cliente mais elle était propriétaire du seul hôtel de l’île, une magnifique construction ancienne, et descendante d’un marquis  portugais dont un ancêtre avait découvert l’île. On disait que l’épouse de ce portugais lui ressemblait beaucoup, d’où ce surnom de « Marquise ».

 

Et savez-vous pourquoi on la voyait là, immuablement, tous les matins ?  Parce qu’à part le lever de soleil, qu’elle voyait comme l’espoir, elle attendait l’arrivée d’un bateau, d’un canot, d’un radeau qui lui ramènerait l’homme qu’elle aimait et qui s’était volatilisé après être parti pour un voyage en mer, il y avait déjà dix ans. Elle ne pouvait croire à sa mort et attendait là jusqu’à sept heures tous les jours. Après, elle repartait sans perdre une once d’espoir, en se disant ; « demain, il sera là, demain ».

 

Gill

 

_______________

 


La MARQUISE Quittait son hôtel à Cinq Heures , juste au moment ou Mr le MARQUIS sonnait à la porte d'entrée ; il ne risquait pas de se croiser car  Isabelle, la ravissante Marquise de Chaudron , pour la nommer, était sortie par une porte donnant sur une ruelle à l'arrière de L'hôtel particulier des Chaudron ; Joseph , le valet, courut ouvrir  et voyant se matérialiser la silhouette du Marquis devant lui , eut un petit mouvement de recul , vite réprimé ; c'était exceptionnel pour le Marquis de rentrer si tôt , il sentit que quelque chose clochait mais sut rester impassible .

 « Joseph dit -il , je monte à mes appartements , vous m'y apporterez mon dîner s'il vous plait .

-Monsieur est-il souffrant ?

-Euh !!!! non , non , tout va bien Joseph »

dit le Marquis s'esquivant rapidement , un peu trop vite au goût de Joseph ,il avait remarqué le visage au traits tirés du Marquis et son dos vouté comme ployant sous le poids des ans , il savait qu'il ne pourrait pas prévenir Madame la Marquise de ce retour impromptu, ne sachant pas évidement où elle passait tous ses après midi , car ISABELLE était jeune et rester tous les jours dans ce grand hôtel si silencieux ne lui convenait pas du tout , elle aimait s'amuser et aurait aimer y donner de brillantes soirées , le faire vivre, le voir s'illuminer avec les somptueux lustres accrochés au haut plafond ; elle rêvait d'entendre la musique qui ferait tournoyer au son d'une valse les jolies femmes , leur traîne soulevée d'une main , la tête penchée, les yeux dans les yeux  d'un beau partenaire .

Elle se voyait dans les bras de Charles, Charles  qui était fou d'elle, de son corps svelte, qui lui passait tous ses caprices , vous avez compris que ce Charles était son amoureux , depuis longtemps déjà, car le Marquis était bien gentil mais si vieux et  le bruit et surtout, la musique, les fêtes , tout cela l'ennuyait tellement , il préférait passer tous ses après midi, sa petite sieste terminée, dans son club, rejoignant ses chers amis, aussi déprimants et grognons que lui , à jouer au bridge ;il ne rentrait que fort tard dans la nuit et sitôt couché, Isabelle savait qu'il s'endormait comme une masse , elle s'était assurée de la profondeur de son sommeil plusieurs soirs de suite , avant de commencer ses sorties nocturnes , collant l'oreille contre la porte de sa chambre ,entendait les ronflements sonores qui lui procuraient un sentiment de sécurité , elle était tranquille ; alors la belle Marquise s'était organisée ; avec l'accord de Charles, c'est à son Hôtel ,chez lui , qu'elle les faisait, les fêtes , si joyeuses avec de nombreux amis, tous gais et aimant tant rire et s'amuser ; aussi à chacun de ses retour, elle se glissait sans bruit, sur la pointe de ses pieds déchaussés , jusqu'à sa porte de chambre  qui était toujours fermée ,mais  l'huis bien huilé  s'ouvrait sans bruit ; de toute façon depuis longtemps déjà  le Marquis avait aussi délaissé la chambre  de sa si jolie Marquise mais cela n'empêchait pas le pauvre Marquis  de ressentir l'aiguillon de la jalousie le piquer , et se doutant que sa jeune épouse le trompait ; il s'était renseigné , à présent il allait la surprendre , lui demander des explications  ce soir même , ce pourquoi il était rentré si tôt .

Isabelle ne se doutait de rien, confiante , elle fit comme à son habitude, se déchaussa , marcha tout doucement jusqu'à sa porte, et  au moment ou elle introduisait la clé dans la serrure , il surgit devant elle, tel un spectre, allumant toutes les lumières ;elle poussa un cri strident ; « vous mon ami , mais comment , pourquoi, devant ma porte , si tard ? Etes-vous souffrant ?  Le Marquis furieux était livide , il voulut s'avancer , menaçant, vers elle,  lui crier toute sa colère, mais ne put ; aucun son ne sortit de sa gorge , seul un cri puissant s'éleva dans l'air, ses bras se tendirent puis  il s'affaissa au sol comme un pantin ; terrifiée la Marquise était incapable de bouger , mais tout ce bruit avait réveillé le personnel  qui accourait ; se penchant sur le Marquis, le maitre d'hôtel le premier  posa son oreille à l'emplacement du cœur et, constata qu'il ne battait plus ; « Madame la Marquise , Monsieur est mort »  dit-il ,se courbant vers elle ;son cœur a cessé de battre ; blême, Isabelle le regarda  sans avoir l'air de comprendre , puis d'un seul coup elle réalisa et donna toutes les directives pour le transporter dans ses appartements , et appeler le médecin qui devait certifier le décès ,tout n'était à présent qu'une question de temps , de patience ; qu’y pouvait-elle, si son vieux mari , sous le coup d'un forte colère , avait cessé de vivre , il était si vieux et si fatigué, c'était tout à fait normal pour elle ; à présent, se dit-elle, je vais pouvoir enfin vivre à ma guise ,  faire des fêtes autant que je voudrais ;mon ami , je pense à vous avec tristesse , je vous dois beaucoup , mais la vie est si courte savez- vous  !!!!!!!!!

Rina

_____________________________________________________________

 

 

 

     La marquise quittait son hôtel à cinq heures. Vêtue d’un imperméable kaki et de bottes en caoutchouc assorties, nul n’aurait pu deviner son titre, et pourtant ! Pourtant elle descendait d’une des plus grandes familles de France, n’en déplaise aux Sans Culottes demeurés parmi nous (moi-même, il y a de cela quelques jours, j’ai chanté « Ah ça ira » avec une telle ferveur que j’en ai eu les larmes aux yeux mais là n’est pas le sujet), d’une des plus nobles familles Ventrebleu !

     Noblesse de sang : l’un de ses ancêtres avait participé aux Croisades avant de mourir de la peste à Tunis, près de Saint Louis, mais l’évènement le concernant avait été beaucoup moins médiatisé, bien sûr.

      Noblesse de Cour : un autre ancêtre, un peu plus récent celui-là, avait eu l’honneur de vivre à Versailles dans une chambre ressemblant à une cage à poules, et qui en avait d’ailleurs l’odeur. Mais diantre quel honneur lorsque Le Roy (Louis XIV en l’occurrence), daignait l’inviter à une partie de piqué, en soirée privée. Sa vie en était illuminée durant des semaines à ce cher marquis…

     Noblesse de bouchon enfin puisque son vin de Bordeaux ultra millésimé provenait de vignobles prenant naissance en bordure des Landes et avaient vu le jeune Mauriac gambader en culottes courtes parmi les pieds de vigne, lorsqu’il était invité pour les vacances au Château.

  C’est vrai, on aurait plutôt vu sortir la marquise en tailleur haute couture et prendre place dans une limousine noire dont le chauffeur, casquette à la main, maintiendrait ouverte la troisième portière droite.

   Mais que nenni. La marquise, chaque jour que le Bon Dieu fait, été comme hiver, toujours vêtue de la même façon, quittait à dix sept heures son hôtel,  particulier et avec vue sur le bois de Vincennes.

    Munie d’une glacière en plastique bleue, elle s’acheminait alors vers le zoo, passait les portes, saluée par les gardiens qui la connaissaient bien…puis elle marchait droit vers le bassin où s’ébattaient phoques et otaries, y pénétrait, s’arrêtant toutefois quand l’eau atteignait le haut de ses bottes et là…

      La marquise lançait des sardines à ses charmants pinnipèdes qui accourraient vers elle avec de joyeux barrissements et moult applaudissements de nageoires. Elle lançait des sardines et récitait des vers.

       El Pé