Frontières

 

Cette année, le Printemps des Poètes a pour thème

« Frontières »

Nous allons nous associer à cette manifestation

En écrivant un poème ou un texte poétique

Sur ce thème

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Image par Arek Socha de Pixabay

 

 

« FRONTIÈRES »

Monde immense qui inonde

Nos vies de toutes ses ondes,

Monde si imaginaire

Qu’il déroule ses frontières

Bien au-delà de nous,

Ce qui en fait notre pouls !

 

           Monde vaste, lointain,

           Sans frontière…

           Monde des Pensées,

           Sans frontière…

           Monde de l’Amour,

           Sans frontière…

 

                  Front ? Tiers ?

                  Fiers ? Hier ?

                  Mais demain ?

                  En cage ? Hein ?

                  Mais non, rien !

                  A demain Liberté

                  Et Générosité…

 

Main tendue vers tous,

L’affront date d’hier…

Car sans cage et avec vous

Il n’y aura plus de frontière !                                        

 

Syrinx

 

 

Image par Joe de Pixabay

 

 

Frontières

 

Quand je me retrouve à la lisière du jour,

Quand la lumière décroit, encore et toujours,

Quand je songe avec effroi à ce passage,

Quand tout est assombri par de noirs nuages,

Quand j’essaie de m’extirper de cette obscurité,

Quand le silence, autour de moi, se fait,

Quand la nuit s’empare de moi, changeant tout en pierre,

Quand je m’apprête, chaque soir, à traverser cette frontière,

Alors je pense à ceux qui traversent des mers,

Je pense à ceux qui traversent des déserts,

Je pense à ceux qui fuient leur enfer quotidien,

Et je me dis que rien, non absolument rien,

Ne peut m’empêcher de franchir cette barrière,

Pour enfin retrouver la lumière.

 

Fabienne

 

 

 

West African Dance at the White House, 2007Apr25

 

 

PARTIR ET PASSER LA FRONTIERE

 

Le train me berce, m’endort le passeport dans la poche, je pars, je ne sais où aller mais loin de toi !

Partir, partir vers où, le sud, le nord, vers quel pays, vers quelle frontière toujours avec mon passeport.

Partir prendre l’avion, passer une frontière, une barrière, des douaniers, des gendarmes pour vérifier votre identité, vos bagages, interrogateurs, soupçonneux, suspicieux, méfiants….

Comme les migrants, toujours partir plus loin passer au-dessus d’une frontière pour échapper à la pauvreté, à la misère, à la guerre, moi j’échappe à mon appartement vide sans toi, parti en me laissant le chat et les tortues et un cœur vide, enfin plus de cœur je crois...

Partir loin vers l’Afrique, je me suis décidée à présent. Je traverse 1, 2, 3 plusieurs frontières en avion, puis en bus, en jeep et l’arrivée en terre inconnue inondée de soleil. Le Botswana (tout en bas de l’Afrique) pour t’oublier toi et notre petite vie égoïste ….. Illusions perdues. Gaborone m’aveugle soleil, chaleur, couleurs, c’est un mélange incongru, de bruits confus et discordants, de musique, ça grouille de

vie. A nouveau un long trajet en 4 X 4 dans une réserve luxuriante puis l’arrivée dans un gros village perdu dans la brousse où le bétail déambule librement. Des femmes qui portent leur bébé sur le dos et des enfants plein de rires nous accueillent avec leurs chants et leurs danses, leurs yeux pétillants me réconfortent. Le langage ne sera pas une frontière, ils sont bienveillants nous auront la richesse du cœur pour échanger…. Je découvre le dispensaire mon prochain lieu de travail où déjà on m’attend. Je serai bien ici, j’avais raison je t’oublierai.

 

 

M-Christine

 

 

Image par alohamalakhov de Pixabay

 

 

Frontières

Lorsque j’étais gamin, je me souviens de mon grand-père qui m’amenait dans ses vignes. Il était fier de me faire découvrir les résultats de son travail sur l’ensemble de son territoire. J'étais impressionné par cette vie de labeur imprégnée inévitablement par ces limites géographiques, en respect profond de la Nature. Tous les jours, il passait quelques heures au Jardin pour entretenir le potager et nourrir les poules. Régulièrement, il parcourait quelques kilomètres avec son cheval et son chien pour se rendre à la vigne. Par nécessité et sans doute aussi pour rompre la solitude, il se rendait au centre du village pour faire ses courses, rencontrer ses amis au bar de la place et parfois pour régler un incident avec le Maire ou le Curé.

J’observais le décalage grandissant entre cette façon de vivre qui semblait lui convenir, « enfermé » dans un cercle naturel plus que restreint, avec l’explosion de mon cercle que je commençais à entrevoir.

Le soir, installé dans son fauteuil près de la cheminée, il écoutait la Radio qui lui servait de lien avec le monde extérieur. Et moi, encore imprégné du « Pourquoi » de la curiosité enfantine, je souhaitais mettre à nue l’information relative aux difficultés inhérentes aux frontières.

J’avais à peu près compris l’utilité de segmenter l’espace géographique afin de respecter la diversité et l’organisation sociale des populations sur un territoire limité. Mais j’avais du mal à intégrer la réalité des motivations à franchir et même disait-il au poste à « violer la frontière ».

Je sentais bien que mon grand-père était embarrassé pour faire de la pédagogie sur ce sujet sensible. Je me rendais bien compte que ces histoires de litiges sur son territoire n’avaient rien à voir avec le sujet développé à la radio. J’écoutais en vrac, l’histoire du poulailler ouvert chez le voisin par un inconnu pour lui voler les œufs ; l’abattage sauvage d’un arbre qui faisait de l’ombre dans le potager limitrophe ; la plainte à la gendarmerie pour un chien qui aboie la nuit….

Je me souviens de lui avoir lancé un regard perçant, nourri d’incompréhension, pour lui faire comprendre, sans avoir besoin de le lui dire que cela n’était pas en phase avec les commentaires du journaliste. Qu’il essayait de « noyer le poisson » pour éviter de me répondre. Serait-ce de la « désinformation ». De Qui ? Pourquoi ?

Il a spontanément terminé l’exposé des litiges de voisinage pour me préciser simplement que c’était des problèmes complexes ; que les enfants de mon âge n’avaient pas encore la maturité suffisante pour bien les comprendre ;qu’il s’agissait bien souvent de litiges relatifs au partage du pouvoir entre des hommes portant sur des questions multiples, culturelles, religieuses, de captation de ressources, de raisons économiques et financières pouvant résulter de points de vue divergents concernant de vieilles traditions historiques et géographiques…Même si je ne comprenais pas bien l’envolée de ce qu’il était en train de me dire, j’aurais aimé qu’il m’en raconte davantage. Mais non, je m’en souviens encore, il s’en est sorti par une pirouette.

Demain, si tu veux, nous irons voir la mer et ferons le voyage avec la charrette tirée par le cheval et bien sûr notre chien. Tu pourras alors te rendre compte et même imaginer les frontières naturelles ouvertes sur plusieurs pays au-delà de l’horizon.

Et moi, aujourd’hui, j’ai atteint la double limite de ma Frontière fixée par la fin de ma page et aussi la fin du temps imparti. Il ne me reste plus qu’à déposer mes armes composées d’un crayon et d’une gomme délicatement sur ma table.                         

 

Christian

 

 

 

 

Frontières

 

- Halte là, vos papiers ! Eugène Oxy ? Voyons, voyons

- C’est moi. Et mon collègue : Ox Ygène.

Nous venons au secours des frères Poum Hon

-Vous ne voyez donc pas cette peste

De mucus nauséabond ?

Qui toute la région gangrène

Impossible pour vous d’avancer

Même si en règle sont vos papiers.

- Nous allons chercher du renfort

- Faites donc ça, peut-être alors

Pourrez-vous tenter de passer

Et vous sauverez de la mort

Les pauvres Poum Hon encerclés

Qui de là bas font de grands gestes

Désespérés.

 

Suzanna

 

 

Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

 

Frontières

 

            Quel humain a créé la première frontière ?

            Sont-elles pour toujours des bornes nécessaires

            Faites pour diviser ou pour nous protéger ?

            Si un jour la paix s’impose sur la Terre

            Planète enlaidie par le manque d’amour,

            Les frontières fondront comme neige éphémère

            Et la fraternité régnera pour toujours.

 

Jean

 

 

Image par Lisa Redfern de Pixabay

 

 

 

LE PASSEUR

 

Les chats se moquent des frontières

C’est une chose bien entendue.

Lui, était grand, noir, aux yeux verts,

Quant à son nom…il s’est perdu.

Il vivait là, dans la montagne

Juste à deux pas de la frontière,

Tous les jours, allait en Espagne.

Il aimait ça.   C’était la guerre.

                               (Une guerre nommée seconde encore

                                  Sans doute pour conjurer le sort.)

Seul, il connaissait un passage

Secret, ignoré des humains.

Quinze maquisards du village

Se mirent à le suivre un matin.

Ils furent sauvés. C’est la raison

Pour laquelle, amis, je salue,

Au travers de cette chanson

La mémoire du grand chat inconnu.

 

El Pé

 

 

 

Image par Víctor Mendoza de Pixabay

 

 

ESPOIR

De Yared et Selam, je me souviens très bien,

Leur imagination était sans frontière.

Dans leur pays, c’était la misère,

De l’autre côté ils espéraient un Eldorado quotidien

Mais il fallait franchir la frontière, cette barrière.

Ils sont partis, dans l’insouciance,

Comme des enfants en vacances,

Sans se douter qu’ils allaient affronter l’enfer

Du froid, du désert,

De l’eau glacée des mers.

Un soir,

Ils ont frôlé les frontières du désespoir.

Que sont-ils devenus

En arrivant en terre inconnue ?

Je ne l’ai jamais su.

Qu’ils aient au moins trouvé une aide humanitaire

Et une solidarité sans frontière !

 

 

Gill

 

 

Image par Gerd Altmann de Pixabay

 

 

Aucune frontière

Aucune barrière

Pas un garde

Pas une arme

Nul n’aurait pu m’empêcher

De venir te chercher

N’en doute une seconde

Toi mon enfant

Du bout du monde

 

 

Louisa

 

 

Nous avons partagé nos textes avec tous les membres de l'UTT en les exposant dans la cour d'entrée