Au fil de l'eau

 

Au mois de mars auraient dû avoir lieu les manifestations prévues pour la semaine de la francophonie.

Pour cette première consigne nous allons en utiliser

le thème,  «  au fil de l’eau »

Ecrivez un texte en vers ou en prose

 

dont le personnage central sera un fleuve, une rivière, une cascade ou toute autre forme d’eau

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Image par Roland Mey de Pixabay

 

 

Eaudyssée

Une goutte de pluie

Oui, une goutte d’eau,

Glisse sur la vitre

Puis dans le caniveau.

Elle court vers le ruisseau

 Plonge dans la rivière

Soudain  atteint enfin

Par un delta la mer…

…Qui par un tsunami

Toute la région détruit !

 

Quel  tragique destin

Pour cette goutte de rien

Qui rêvait à la base

De faire pleurer…un vase.

El Pé

 

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Image par It's not permitted to sell my photos with StockAgencies de Pixabay

 

 

                               LA BELLE CASCADE

 

Je suis la belle cascade de la rivière bleue certes, je suis bien cachée, il faut remonter la rivière le long d’un parcours difficile, escarpé et sauvage,  que seuls quelques pécheurs chevronnés et aventureux connaissent.

Mes rochers sont moussus, de mille forme différentes, brillants d’humidité et scintillants de gouttelettes. Du haut d’une belle chute de 10 mètres, l’eau jaillit, saute, fait mille cabrioles sur mes pierres pour finir dans une belle étendue d’eau bleu sombre plus bas. C’est un gouffre à l’eau froide et aux bords tapissés d’une plagette de fins graviers et entourée de beaux noisetiers. Dans ses profondeurs de grands trous obscurs, où vivent de veilles truites retraitées et même une grosse anguille solitaire et une famille d’écrevisses.

Le jour se lève, les oiseaux commencent à chanter, une légère brume monte du gouffre et mouille mes 2 longues pierres plates. J’habite ici depuis si longtemps, c’est d’une telle beauté et d’une grande tranquillité ! enfin pas tout le temps… En effet, j’abrite dans mon dédale souterrain de galeries, de gros blocs, toute une tribu de loutres joueuses. Elles courent, sautent et disparaissent dans le petit lac que forme le gouffre. Plongeant, se querellant, elles pêchent elles jouent et sont de véritables acrobates. Je les aime beaucoup, elles m’amusent tout le temps. Ce n’est pas comme ces lourdauds de castors qui habitent bien plus haut dans la rivière. On se respecte certes, mais on ne se fréquente guère. Je les trouve effrontés et vantards toujours à vous causer de leur barrage, de leurs travaux et de transporter des troncs d’arbres d’un côté et de l’autre de la rivière diminuant ainsi le débit de ma cascade. Et sans me demander mon avis !

Cependant, ils nous ont été bien utiles l’année dernière lorsqu’on a trouvé la petite sirène. Cette écervelée, jouant avec un jeune dauphin, puis suivant une bande de saumons, elle avait quitté son océan, remonté le fleuve, la rivière et ainsi elle s’était perdue. Et moi un matin, oh surprise, je l’ai trouvée en pleurs sur mon gros rocher plat ! Elle était superbe mais pas à sa place ici avec nous.

Nous étions tous étonnés et curieux de sa présence, toute la rivière et tous les animaux étaient en émoi….Après concertation, nous avons décidé tous ensemble d’aider la jouvencelle à retourner au fond de l’océan.

Un solide radeau de troncs d’arbres fut construit par les loutres toujours rapides et efficaces, aidées par les castors travailleurs et compétents et les lapins, les oiseaux et tous les autres…. La jolie sirène fut installée sur son radeau et guidée par les saumons, passa la cascade, redescendit la rivière et fila vers le fleuve. Au grand soulagement de tous, quelques temps après, nous avons appris par des truites de passage qui le tenait d’un brochet grand voyageur que la sirène était bien rentrée chez elle. Un beau travail collectif je l’avoue.

Maintenant, j’ai repris ma vie calme et agréable de cascade au fond de mon vallon bien caché et c’est ça là qu’est mon bonheur…

 

M-Christine

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pixabay

 

Aïe, ouille, ouh là là !! ça y est, me voilà un peu moins à l’étroit, je vais pouvoir me laisser couler plus tranquillement.

Ce soleil me fait du bien, il fait miroiter le fond de mon lit où de jolis cailloux ornent ma rivière.

Tiens, voilà des oiseaux qui viennent boire. Ils se posent sur de gros galets, je fais attention de ne pas les blesser.

Quel beau chêne ! il inspire le calme, la tranquillité, la sérénité. Il sait si bien faire de l’ombre à ceux qui le désirent. Tiens, je vais l’arroser pour qu’il se rafraîchisse, et je continue ma route. Je m’étale nonchalamment, profitant du chant des oiseaux, de l’herbe bien verte sous la chaleur bienveillante des rayons du soleil !

Tout est calme. Mais qu’est-ce que ce bruit ?? Ah, ce sont des enfants qui jouent au ballon.

Plus loi, des amoureux déjeunent sur la pelouse.

Ainsi va ma vie. Je suis une jolie rivière heureuse. Sachez que sans mon eau bien fraîche rien n’est possible. Alors protégez-moi.

Au revoir et à très vite.

Brigitte

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BastilleDay PatrouilleDeFrance (pixinn.net)

wikimédia

 

 

Sous les ponts

 

Bourguignonne à ma naissance

J’entre dans l’île de France

En passant sous le pont amont.

Je fais le lien entre deux rives,

L’une, sophistiquée, conservatrice,

L’autre, lettrée, bohème et artistique.

Rive droite, rive gauche.

 

Enlaçant l’île Saint-Louis et l’île de la Cité

Je glisse sous le pont Marie,

Le pont d’Arcole et le pont Notre-Dame.

Il y a juste un an, un soir, dans mes eaux calmes,

Sous un ciel traversé de lueurs flamboyantes

Se reflétait l’image rougeoyante et fumante

De l’église entourée de flammes menaçantes.

Un jour elle revivra et je la reverrai

Dans toute la splendeur qu’elle a toujours montrée.

 

Passé le pont Saint-Michel, au quartier Latin,

Je m’enfile sous le pont Neuf

Et rêve sous le pont des Arts,

Les promeneurs, qui flânent sur les quais

Attirés par les nombreux bouquinistes

S’arrêtent pour contempler la péniche,

Qui glisse mollement entre mes berges.

J’admire les dorures du pont Alexandre trois

Et le zouave me salue au pont de l’Alma

Puis la Tour Eiffel me domine au pont d’Iéna

La liberté veille au pont de Grenelle

Apollinaire plane sous le pont Mirabeau.

 

Avant de sortir par le pont Aval

De devenir Normande après mon départ,

Je pense à tous ces siècles présents sur mes deux rives

Le Louvre d’un côté, de l’autre la Sorbonne

Et le Palais Bourbon regardant la Concorde

Au centre, la cathédrale, Notre-Dame de Paris.

Alors, avez-vous deviné ?

Je suis… la Seine parisienne.

Gill

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Image par Joaquín Enríquez de Pixabay

 

 

La mer

 

Mais quels sont ces sanglots

Est-ce la mer qui pleure ?

M’approchant de ses flots

De la main je l’effleure

Quand tout à coup,

Déferlant de je ne sais où,

Tout comme un tsunami,

La vague sur moi s’abattit.

Mais que t’ai-je donc fait

Pour ainsi me traiter ?

La mer très en colère

Gémit et vocifère.

N’as-tu point vu

Ce que je suis devenue

Déchet et dépotoir

Voilà mon désespoir.

 

Louisa

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Image par Free-Photos de Pixabay

 

 

 

 

Ma rivière et son eau

 

J’aimais pour les vacances, courir vers ma rivière.

Je connaissais par cœur ses courants et ses pierres

J’adorais y pêcher et les matins de Mai,

Je lui rendais visite ; je n’y manquais jamais.

Par des chemins tortueux, j’allais en bicyclette

Et malgré l’inconfort, pour moi, c’était la fête.

Comme un amant qui court vers l’être de son cœur,

Je sentais poindre en moi une part de bonheur.

Avant d’y arriver, j’en arpentais les rives,

Respirant cet air pur que le matin avive.

J’y arrive et la vois, je la sens, je la touche

Elle a quitté un champ, passant sous une souche,

Pour couler, furtive, à travers la forêt.

On joue à cache-cache, elle se remontre enfin ;

Capricieuse, elle se cabre et gronde entre les pierres.

Est-ce là, gente dame, de bien belles manières ?

Pourtant vous êtes belle et dans ce coin charmant

Le soleil sur votre eau, pose des diamants.

Les fleurs des renoncules et les fleurs des jonquilles,

Vous parent de bouquets qu’aiment les jeunes filles

Comme vous sentez bon ! A chaque pas qu’on fait

Remontent des odeurs de menthe et de muguet

Le vent anime l’herbe d’un léger friselis

On a peine, madame à quitter votre lit.

Ainsi, sous un grand arbre, j’ai posé mon vélo,

Et me suis endormi, avec le bruit de l’eau.

 

Jean-Pierre

 

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