Scènes de crime

 

 

Un crime a été commis ; la police arrive sur place et procède aux premières constatations. En 25-30 minutes, écrire un texte dans lequel c’est la victime qui parle. Utilisez les éléments (tirés au sort) que vous possédez : le lieu du crime, l’arme du crime et le nombre de suspects potentiels ainsi que les mots à inclure dans le texte :

                       Dissuasif    diminutif   diable   dilettante

 Vous pouvez traiter le sujet à la manière sérieuse des « experts » (série télé) ou de manière humoristique ou farfelue.

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LE CRIME DU THEATRE

 

Les loges du théâtre sont si exigües et su peu équipées en étagères et placards que le diable n’y retrouverait pas son trident. Au milieu d’un amoncellement de fripes, git Victor, le vieil acteur cabotin, yeux grands ouverts et langue pendante. Arrivent le brigadier de gendarmerie et son équipe, le commissaire flanqué des agents de la police scientifique. La vue du cadavre et l’étroitesse des lieux eurent un effet dissuasifsur ceux qui n’avaient pas un premier rôle dans l’intervention à effectuer. Un scientifique, affublé d’un survêtement blanc - qui n’était pas un costume de théâtre mais l’uniforme de sa profession - scella un sachet en plastique après y avoir introduit un pistolet ramassé à un mètre du corps.

 

Victor, dit Vic - c’était son diminutif- regardait la scène de là-haut, imperturbable. Le passage vers l’au-delà l’avait planté dans la zénitude.

 

Quelle bande de cons dit-il, ils ne sont même pas foutus de mettre les pieds aux endroits où il y a de la place ! Ils piétinent mes rhingraves bordés de dentelle que j’arborai pour le derniers Molière ! Ont-ils seulement pris les photos d’usage avant de bouger mes membres pour passer ? Je savais bien qu’ils étaient nuls, mais là, ils dépassent les bornes ! Ils n’ont même pas pris la peine d’arranger un peu mon visage. Pourtant, j’aurais aimé ne pas être trop moche pour ma dernière sortie.

 

J’espère qu’ils vont interroger mes quatre collègues de scène avec lesquels j’ai joué maintes fois. On a bien rigolé ensemble, l’issue des spectacles n’était pas triste ! Mais on ne sait jamais ce que chacun a derrière la tronche, d’autant plus qu’ils venaient souvent en dilettantes

 

Eh, les amis, c’est peut-être bientôt fini les planches pour vous aussi ! Je vous attends dans mon coin de paradis. On reprendra la conversation et les rigolades après.

 

Mouty

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« ALLO ! Commissariat, BONJOUR , je signale un crime au 5  Rue du Château,  Appartement Rez de Chaussée  gauche.

 

- oui Monsieur, ne raccrochez pas S V P , votre nom ? Tu , tu , tu… Zut, il a raccroché l'imbécile » , fulmine l'agent qui a noté l'appel , un coup de fil anonyme ; les gars , une équipe pour le 5 rue du Château , c'est à deux pas d'ici , on nous signale par un coup de fil anonyme un crime , sans aucune précision , il faut aller voir ce qui se passe.

 

Alors ils arrivent ou quoi, ces flics , ce n'est pas que j'ai besoin d'eux maintenant , mais ce couteau  entre mes omoplates commence à me gêner sérieusement  et je sens un grand froid m'envahir, engourdissant tous mes membres ; pourtant je n'ai pas mal et vu d'en haut je sens que je vais me régaler de voir les tronches de la flicaille chercher des indices, une dernière fois, c'est moi qui domine la scène de ce crime qui est le mien . Ah les voilà , toute cette clique pour moi , Mo Mo , c'est mon diminutif je m'appelle Maurice et je suis un grand Caïd dans le milieu de la cambriole ; je n'en ai jamais tant vu , il doit y avoir de la nouvelle recrue en formation là ; alors qui commence c'est le légiste , au rapport , et enlève moi ce foutu couteau avant de me retourner vieux , c'est vrai que je suis mort  et que je ne dissuaderai plus personne à présent avec ma grande gueule et ma carrure , moi le Grand Maurice ; c'est que ça n'a pas été un voyage en dilettante , sur cette planète terre , alors je crois que je vais avoir droit directement à l'enfer avec le diable qui va pouvoir montrer tous ses satanés tour de cruauté à commencer par son rire sarcastique , j'en tremble ; mais je suis tout  ouïe. «  Commissaire, regardez,  le crime vient d'avoir lieu environ 20 à 30 mn au plus le corps est tiède et souple et l'arme est fiché entre ses omoplates , la victime était sûrement en train de vider ce coffre dos tourné ,il n'a pas entendu  les autres s'approcher , ils étaient au moins deux , c'est sûrement un règlement de compte. »


Mais évidement que c'est un règlement de compte , de ces salopards de Jojo et René  qui ont eu peur que je me taille avec le fric ,et à présent je n'en profiterai plus de ce fric , voilà, j'ai voulu être trop gourmand , je le paye au prix fort , ils doivent bien rire tous les deux ,mais leur tour viendra , je les attends car on va se retrouver tous ensemble dans cette fournaise enfer ;un rire tonitruant fait trembler toute la pièce ; horreur le diable arrive ,on me tire par les pieds , TERMINUS, Messieurs , je vous tire ma révérence.


Rina

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Le Crime du 16ème étage

 

Etalé à plat-ventre, groggy, je suis en très mauvaise position pour voir ce qui se passe dans ce bureau du 16ème étage d’un immeuble de la Défense ; mais j’entends des bruits, en fait tout un brouhaha autour de moi. Et je vois du coin de l’œil des pieds, dont certains sont couverts de chaussons de bloc, s’affairer autour de ma personne.

 

Que fais-je dans cette posture bizarre ? Et bien je suis mort, ayant été pris en traitre par un familier qui m’a proprement fait passer de vie à trépas, si j’en crois la flaque de sang dans laquelle je baigne et le sacré mal de tête que je me trimbale. J’ai dû être assommé par un objet dur et massif qui m’a fait exploser le crâne, style gros cendrier par exemple. D’ailleurs, si je tourne un peu la tête, je peux m’apercevoir que le dit « gros cendrier », qui est sur mon bureau d’habitude, a disparu !

Mes chers amis de la police scientifique, je ne vais pas vous être d’une grande utilité, car, étant de dos, je n’ai pas vu mon agresseur, mais à mon avis, il n’y a que 3 suspects : ma secrétaire, à laquelle je donne le diminutif de kiki, une grosse idiote qui ne peut pas me voir en peinture, mon adjoint qui ferait n’importe quoi pour prendre ma place et mon collègue du 17ème étage avec qui j’ étais en compétition pour ce poste et qui travaille en dilettante plutôt qu’en professionnel. C’est bien le diable si la police n’arrive pas à coincer le coupable.

 

Quoi que, en observant ce qui se passe, je commence à douter de l’efficacité de ces scientifiques. Regardez la grande fille, là, elle a des cheveux qui dépassent de sa combinaison et va en semer sur toute la scène de crime, de quoi fausser les données et perturber tous les tests ADN ; et le grand balèze, là-bas, à la stature dissuasive, il ne s’aperçoit même pas qu’il transporte une petite goutte de sang sur son chausson ; il va en laisser partout. Et Dieu sait combien les taches de sang sont importantes pour la compréhension des faits.

 

Quant aux trois faux-jetons, les suspects, voyez leurs larmes de crocodile ; j’espère bien que la police ne se laissera pas abuser par leurs jérémiades. Hou hou, Monsieur le commissaire, ils me détestent, ils me détestent ; ne les croyez pas. Zut, pas facile de se faire entendre quand on a été assassiné. Je vais être obligé de patienter, d’attendre que l’enquête se déroule. Ce qui m’embête, c’est de me retrouver bientôt en tête à tête avec le médecin légiste. J’espère que ce ne sera pas douloureux, car le temps, à la limite, j’en ai maintenant, et attendre, je n’ai plus que cela à faire, mais avoir mal, ça, jamais. Je suis mort, c’est déjà pas mal, faut pas exagérer quand même !

 

 

     Gill

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