Cartes postales d'antan

 

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illustrant la période allant de l’après-guerre aux environs des années 80

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On aperçoit au loin, d’Étretat la falaise,

Sa  grande arche de pierre qui signe son dessin,

Au premier plan, des femmes, assises bien à l'aise,

Et vêtues de beau linge, qui marque leur destin.

Elles sont toutes habillées de costumes de ville,

Décorées de vraies perles et de riches dentelles,

Loin de simples habits faits d'un pauvre coutil,

Malgré leur port hautin, elles semblent si belles.

Les voiles des bateaux, ferment le paysage,

Et l'ensemble au soleil, respire le bonheur,

Leurs costumes si riches et leurs coquets corsages,

Nous laissent à penser qu'elles vivent sans heurts.

Un peu plus loin, sur la mer, vogue une périssoire;

Elle ajoute au tableau, de la sportivité,

Et j'essaie de sentir, plongeant dans ma mémoire,

Ce que ressent cet homme, dans sa sérénité.

Tout respire en ce lieu, la gloire et l'opulence.

Étretat est la plage des gens peu démunis

Et je vois cette image de la  vie belle et dense,

De ces hommes et ces femmes à l'abri des ennuis.

Cette photo est prise en Juin 1913,

Un an avant la guerre et ses milliers de morts.

Profitez de la mer, du ciel de la falaise,

Dans un an, des envieux vont régler votre sort.

 

Jean-Pierre

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1936, mes premiers congés payés, quelle histoire, je t’en ai déjà parlé bien souvent ma fille, mais nous étions si heureux de pouvoir enfin nous reposer ! Comme nous n’étions pas très riches, nous allions passer nos journées à quelques rues de chez nous. C’était un petit coin bien agréable entouré d’arbres et de buissons, tu vois c’était tout simple, juste une bâche installée auprès de la voiture, une table, deux ou trois chaises, la glacière, et mon journal. Ah, quel bonheur !

Cela suffisait à notre bonheur.

Mon père m’a raconté cette histoire un bon nombre de fois, et moi toujours je répondais « je sais, je sais papa »

Mais comme j’aimerais qu’il me la raconte encore.

Louisa

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Lors de notre voyage - croisière sur le Nil, installés dans nos transats, nous rêvions de cette civilisation somptueuse, qui nous a laissée tant de merveilles, de textes mystérieux, de tombeaux richement décorés. Notre bateau glissait sans bruit en direction du barrage d'Assouan, vers le coucher du soleil, dans une lumière inoubliable.

 

Sur les rives, des femmes portant des vêtements typiques de couleurs vives, de camaïeux de brun, d'ocre et de vert, transportaient des cruches d'eau, à l'image des peintures, immortalisées sur les murs des tombes. Les enfants se baignaient nus et exposaient leur peau dorée. Rien n'avait changé depuis des millénaires.

 

Soudain, les berges du Nil, perdirent de leur largeur, et en plein milieu, qu'elle ne fut pas notre surprise, apparut, suspendu par de multiples câbles d'acier, le masque de pierre

gigantesque,  peut-être de Ramsès II, se balançant, barrant le passage à notre bateau paisible.  Il était majestueux, ses yeux nous fixaient d'un air autoritaire, cependant ses lèvres

charnues amenaient un peu de douceur. Nous étions figés dans le temps.

 

Plus tard, nous apprîmes que dû à d'éventuelles inondations, on transportait ces statues colossales, en pièces détachées, afin de les relocaliser sur les hauteurs des berges.

 

Mais avait-on le droit de prendre de telles mesures, et profaner ces lieux saints ?

Le propriétaire aurait-il  été d’accord, s'il avait été en vie ? Personne bien sûr ne pu le dire!

Christine

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Une colère explosive

Voilà à quoi mènent tes colères. Tu es contente ! Regarde notre maison, regarde ce que tu as fait. Je m’apprêtais à aller tranquillement chercher du lait chez le crémier et je me retrouve au milieu de ces amas de pierres. Tout est détruit !

Tu es vraiment susceptible ! je me moque gentiment de ta coiffure ridicule, de ton maquillage outré, de tes vêtements ringards, je te dis pour rire que tu ressembles à une vieille dame patronnesse, j’ironise en me demandant ce qui m’a séduit chez toi quand je t’ai connue, et toi, tu prends la mouche, tu te mets dans une colère noire, on se demande bien pourquoi, pour une toute petite plaisanterie ! D’ailleurs, la plaisanterie, tu ne l’as jamais comprise.

Alors, qu’est-ce que tu fais ? Tu attrapes ton aérosol de déodorant et tu fais mine de le jeter dans le feu. Alors je te dis « t’es pas cap, t’as jamais eu de cran » et toi, comme d’habitude incapable de te maîtriser,  qu’est-ce que tu fais ?........Tu le jettes, et BOUMMMM, tout saute, et comme il y a la bouteille de gaz de la cuisine et l’essence que je stockais dans le garage, réactions en chaînes, évidemment. Faut dire que les maisons, maintenant, ce n’est pas solide, une pichenette et ça s’écroule.

Et maintenant nous sommes touts sales, tous les deux. Quand je pense que nous étions invités à dîner chez mon patron, ce soir, nous allons devoir annuler. C’est très mauvais pour mon avancement !

Et tout ça parce que tu t’énerves tout de suite….pour trois fois rien.

Gill

 

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  L’AFFICHE

     « Bugatti, le pur sang des automobiles ».

L’affiche, sous verre  et en pur Art Déco, se détachait à merveille sur le mur blanc du salon. Julien la considéra d’un œil mi-amusé, mi-admiratif.

     « -Alors Altesse, je vois que tu as déniché le Premier Prix de Rome ! Félicitations !

-Arrête de m’appeler « Altesse » ou sors tout de suite de cet appartement, répliqua aussitôt Marie-Louise, faisant semblant de se mettre en colère, tu sais bien que dans ma famille nous sommes tous anti-bonapartistes, depuis des générations…

-On dit ça, on dit ça…

-Oh toi ! Sois sérieux cinq minutes pour une fois ! Dis, tu ne la trouves pas fantastique, cette affiche ?

-Mmmmouais. Le cheval surtout…

-Tu as raison, on le croirait sorti tout droit de l’imagination de Pablo, ou d’Ernest ou…

-Ou des phantasmes chers à ton toubib viennois, tu sais, celui qui me fait rire …mais sérieusement, il parait que les jeunes filles ont leurs rêves peuplés de chevaux ! C’est vrai ?

-Oh, tais-toi, tu es affreux !

-Allons mon amour ! Tu sais parfaitement que j’adore à la fois et pareillement ta jolie frimousse, ton bon goût et te mettre en boite. Allez, viens sur mes genoux pour te faire pardonner…

- Dis Julien, tu crois que nous l’aurons, notre Bug, une fois mariés ?

-Evidemment Altesse … »

    Marie-Louise et Julien, parfaits exemples de la jeunesse des Beaux Quartiers et fervents adeptes du Charleston, du surréalisme et de cette nonchalance à la Fitzgerald qui faisaient fureur alors, se virent offrir une Bugatti en cadeau .Les jeunes mariés, cheveux aux vents sillonnèrent donc les routes de France durant leur voyage de noces en chantant à tue-tête et un peu faux  des airs de jazz endiablés.

      Pendant ce temps, de l’autre côté de la frontière, un petit mec avec une drôle de moustache se préparait à devenir chancelier.

El Pé

 

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