Les cinq éléments: j'aime ?    Je n'aime pas ?

 

Qu'aimez-vous et que n'aimez-vous pas parmi les

cinq éléments du film de Luc Besson?



terre / air / eau / feu / amour



Écrivez-le sur deux papiers et mettez les papiers en commun pour que chacun

en tire un au sort et écrive un texte sur le thème tiré 

 

Ajoutez dans votre texte les six mots suivants

 

Acclamant / amant / jument / calmant

boniment / serment

 

 

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pixabay

 

Elle n’aime pas le feu :  pourtant quand il lui a susurré des serments à l’oreille, quand il a déposé sur ses lèvres un baiser annonciateur d’étés interminables sous les tropiques dans la chaleur incandescente du soleil,  quand elle a ouvert l’écrin pour s’aveugler des mille facettes flamboyantes de rubis, d’émeraudes, de diamants étincelants, elle a senti monter en elle la flamme éternelle de l’amour : oubliés dès lors les  boniments de ses amants supposés tous brûlant de convoitise pour le sacre suprême, tous rêvant de s’avancer sur le balcon devant la foule acclamant aux cris de « vive le roi »! Non, celui là, l’emporterait, loin du pouvoir, loin de tous les pouvoirs : il l’enlèverait au petit matin, au galop de sa jument sous les étincelles de feu de ses sabots ! Elle referme la fenêtre, le soleil rougeoie et roussit, elle va se coucher, les bûches dans la cheminée s’enflamment !  Comment dormir avec tous ces rêves éveillés ; vite un calmant !

Louis

 

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Rossettenstauden

wikimédia

 

Eso es mi tiera

        J’aime la terre. J’aime ma terre. «  Eso es mi tiera » disait ce descendant d’aztèque et producteur de café dans une pub passée depuis à la postérité.

        Mais lui, qui le connait ? Qui connait son histoire ?  La voici :

Il était une fois un petit garçon, mi indien, mi espagnol, comme le sont en grande majorité les habitants de la Colombie. Un petit muchacho qui vivait dans un village, quelque part sur les hauts plateaux… et qui rêvait, quand le soleil couchant, calmant sa vitalité exubérante, colorait d’or l’horizon et ses rêves.

          Il rêvait en effet de gloire et d’amour : chevauchant une jument noire, fine et racée, il traversait un peuple en délire l’acclamant,  pour rejoindre sa bien aimée, la plus belle fille du pays, bien sûr. Et chaque soir, il faisait, en grand secret, serment de réussir.

           Ce qu’il fit.

Parvenu à l’âge d’homme, il partit  en effet pour Bogota où là, un soir, il fit la connaissance d’une femme sublime ! (mais il faut dire que lui n’était pas mal non plus), femme qui, en plus, était celle d’un gringo. Réalisateur de films publicitaires en l’occurrence. L’ex péon et la jeune beauté devinrent amants évidemment. Quelques boniments bien placés suffirent à faire engager le jeune homme.

            La suite, vous la connaissez : en tout cas, vous reconnaitriez entre mille la célèbre petite musique née quelque part sur l’Alti Plano.  Si, eso es mi tiera, amigo !

 El Pé

 

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pixabay

 

Le rite initiatique

 

Tout seul, exilé, loin de ma tribu, je rumine, je déprime, je dépéris. C’est le feu qui m’a conduit ici, c’est le feu qui m’a joué un tour, un vilain tour.

Étant petit, j’ai acquis le nom de Poisson agile parce que je nageais plus vite que l’éclair et ainsi, j’attrapais des centaines de poissons et contribuais à nourrir toute la tribu. Tout le monde m’acclamait après chaque pêche, quand j’arrivais sur ma jument, mes paniers remplis.

En grandissant, mon don s’affirmait et impatiemment j’attendais d’avoir l’âge d’homme pour me soumettre au rite initiatique, une plongée en apnée, qui me permettrait de devenir l’amant de la belle Plume de lune, et d’échanger avec elle des serments éternels.

Mais le jour tant attendu se transforma en cauchemar, car cette année-là, le grand sorcier, Totem irritable, se lança dans une série de boniments, prétendant que les dieux du feu, ignorés depuis longtemps, avaient décidé de s’inviter au rite initiatique pour y être honorés. Il fut décidé que le passage à l’âge adulte se ferait par la traversée d’un mur de feu ! Et moi, j’avais du feu une peur bleue, irrépressible et incontrôlable, qui m’obligeait à prendre des calmants – de la graisse d’ours et des orties marinées– pour ne pas devenir fou, rien qu’en le voyant. Et comme je m’y attendais, il me fut absolument impossible de traverser le mur et je dus, sous les quolibets, quitter la tribu et m’exiler pendant un an, me débrouillant pour subsister tout seul, et cherchant jour après jour à me conditionner pour pouvoir subir l’épreuve du feu.

Sinon, adieu Plume de lune, adieu ma famille, adieu la douceur du tipi, le soir, après une dure journée.

Réussirai-je à surmonter ma peur ?

Vous comprenez maintenant pourquoi je n’aime pas le feu !

Gill

 

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