Jouons avec les oxymores

 

 

hâte-toi lentement

une indulgence sévère

un amour haineux

 

Voici trois oxymores ou figure de style qui réunit deux mots en apparence contradictoire

 

En 20 minutes, écrivez un texte où doivent se trouver au moins trois oxymores

 

Vous pouvez utiliser ceux cités en exemple ou en trouver d’autres

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pixabay

 

Elle était terrible, tout le monde avait peur d’elle. Elle n’avait pas une main de fer dans un gant de velours  mais seulement une main de fer sans le gant.

La douce violence, elle ne connaissait pas, par contre la violence oui, elle connaissait !!

L’indulgence sévère ? cela n’avait aucun sens pour elle !!! par contre la sévérité oui, elle connaissait !! La terreur régnait autour d’elle.

« Hâte-toi lentement »  n’était pas sa devise mais plutôt

« Marche ou crève !! »  On évitait de croiser son regard, de la rencontrer au détour d’un couloir.

Ses réflexions n’étaient pas aigres-douces  mais franchement aigres ! Elle se croyait à la tête d’une armée de moutons qui devaient bêler à l’unisson et s’agenouiller devant elle.

Elle n’était pas  un personnage  doux-dingue,  non elle était complètement dingue.

Les arrêts-maladie, les malaises, les palpitations, elle

contestait tout, avec elle pas de faux-semblants : « Marche ou crève »

Or un jour alors qu’elle était en train de piquer une colère mémorable, elle s’effondra aussi sec qu’un chêne foudroyé ! La première réaction de ses employés fut d’applaudir !!! Puis la honte les saisit et ils appelèrent les secours.

Le docteur lui  conseilla de prendre  beaucoup de repos et

l’avertit que ses accès de colères noires devaient cesser !

Quand elle reprit possession de son poste elle n’était plus qu’une  furie apaisée , une mégère apprivoisée qui se hâtait lentement,  son amour haineux pour son travail s’était transformé en amour tout court.

Et finalement elle n’inspirait plus la peur.

Christine

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pixabay

 

Couché dans la cage, les oreilles aux aguets, Jazz ne bouge pas un poil. Il sait qu’il est à l’abri maintenant, il n’a plus rien à craindre, personne ne viendra le maltraiter ici mais il ne peut s’empêcher de ressentir une confiance sceptique. On ne peut lui en vouloir, il a tant souffert de la main de l’homme, de celui qu’il appelait son maître et pour qui il éprouve encore un amour haineux. Dans sa sévère indulgence, il lui trouverait encore des circonstances atténuantes : la perte de son emploi, le départ de ses enfants, l’abandon de sa femme, , sa maladie. Il sait cependant que rien n’excuse la méchanceté quand elle est gratuite.

Pourtant, quand il regarde autour de  lui ses compagnons d’infortune, il se dit qu’il n’est pas le plus à plaindre. Lui, au moins, n’a pas été abandonné par un maître en qui il avait confiance, n’a pas été attaché dans un bois ou laissé seul dans la rue, n’a pas vécu une telle trahison. Ç’aurait été pire que des mauvais traitements. Lui, ce sont des voisins compatissants qui ont signalé son maître à la SPA pour le mettre à l’abri.

Il en est là de sa réflexion quand il voit s’approcher un jeune couple qui s’arrête et le regarde. Il relève à peine la tête… qui voudrait de lui !  il a l’air d’un mort vivant, son regard est sans joie, ses oreilles basses, son poil terne et il est d’une maigreur effrayante. Malgré tout, un espoir désespéré l’envahit, puis il détourne les yeux, il ne veut pas se faire d’illusions. Il entend les pas s’éloigner, c’est fini, il le savait.

C’est alors qu’une voix douce et joyeuse l’appelle : « approche, viens me voir, n’aie pas peur ». Elle est restée ! Il sent instinctivement qu’il peut lui donner sa confiance, sa nouvelle maîtresse, celle à qui il pourra donner tout son amour, c’est elle. Lui, il revient avec une laisse, la porte grillagée s’ouvre, Jazz a trouvé un nouveau foyer.

Gill

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