Le "R" à l'honneur

 

Après un jeu de 5 minutes qui nous a permis de trouver un maximum de mots commençant par le son « RI », nous avons 25 minutes pour décrire une ville

(patrimoine, ambiance, politique, évènements, population……etc)

contenant un maximum de mots trouvés précédemment ou au fur et à mesure de l’écriture.

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Rigoletta

 

On venait de loin pour visiter Rigoletta. Car ce n’était pas une ville comme les autres : nul rempart, nulle fortification ne l’entourait. Ses rues, au Nord, se perdaient dans les rides parallèles des champs de vigne, et au Sud, aboutissaient aux rives dorées de la Méditerranée. Un vrai bonheur.

 

     On y venait de loin, en effet, car Rigoletta était la ville du rire et de la joie. Aucune règle rigoureuse ne venait les ternir et si dans la région quelques psycho-rigides ricanaient en invoquant l’Inquisition, tant les contes de Toulouse que les évêques de Béziers se dépêchaient de les faire taire. La ville du plaisir ne contribuait-elle pas grandement à la richesse du Midi ?

 

       On ne risquait pas de s’y ennuyer : joyeuses ripailles et plaisantes ribaudes se plaisaient à distraire les épicuriens ; quant aux poètes, la mer leur inspirait des rimes assez sublimes. Comment rester insensible, en effet, à la générosité de ce soleil qui distribuait des milliers de diamants grâce aux ricochets de ses rayons sur les vagues ? Et pour tous, le vin si gouleyant du Languedoc coulait comme de jolies rivières dans les estaminets installés sur de larges places, s’amusant à rivaliser en nombre avec palmiers et pins parasols…

 

       «  La vie est si douce, la vie est si belle

         A Rigoletta, elle nous semble éternelle… »

Chantaient les troubadours. Bref, cela ne pouvait pas durer. Les dieux de l’Olympe et d’ailleurs s’en chargèrent.

 

   Une nuit, le volcan assoupi depuis des lustres dans son grand lit noir entra en éruption. Ce fut terrible. En moins d’une heure, de la pauvre Rigoletta, il n’en resta plus RIEN.

 

   Quelques siècles plus tard, un camp de nudistes s’éleva sur cet emplacement. Mais on a beau dire, ce n’est pas tout-à-fait la même chose.

 

            El Pé

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Les deux visages de Richenqo

 

Richenqo, c’est chez moi, tout au moins "le chez moi" que je me suis choisi, après avoir bourlingué dans bien des pays divers et variés. Et moi, le rimailleur du dimanche, je vais essayer de vous faire découvrir cette ville énigmatique, pleine de contradictions.

 

C’est une petite ville située dans la montagne africaine, non loin de la vallée du grand rift, traversée par une rivière qui ne rivalise pas avec le Rio grande, mais qui n’a rien non plus d’une ridicule rigoleSur ses rives se côtoient la pauvreté et la richesse, les rites ancestraux et la modernité. L’habitat traditionnel où une ribambelle d’enfants noirs fait aux touristes des risettes dignes d’une pub pour dentifrice blanchissant, voisine avec des ilots modernes où de grosses sociétés ont implanté des complexes hôteliers façon Riviera, bien trop luxueux pour cet endroit perdu.

 

En observant les riverains, on voit des femmes aux visages ridés qui s’adonnent au rituel de la préparation du café, tandis que d’autres, parées de couleurs vives, aux allures de ribaudes, allongent leurs cils déjà suffisamment noirs, d’une couche de rimmel bon marché, acheté au super marché voisin.

 

On ne risque pas d’y rencontrer des rhinocéros mais par contre, le soir, les hyènes viennent y chercher leur repas en ricanant. Cela fait partie de son folklore.

 

Le soir, à la nuit tombée, il ne fait pas bon se risquer seul dehors, quand on a la peau blanche. Pourtant quand on se promène, sous le soleil de la journée, la population semble accueillante et dénuée de toute agressivité. Le rythme de la vie est calme, presque paresseux si l’on peut dire. Les rideaux devant les pauvres habitations cachent-ils sans doute une autre population, au mauvais rictus, celle du rififi et des rivalités, celle de la nuit, à l’affût du moindre touriste, ridicule dans son short blanc et sa chemisette ouverte, aux ripailles bruyantes, aux bijoux provocants, laissant penser, à tord peut-être qu’il est plus argenté que les autres.

C’est une ville aux deux visages, celui, rieur et affable du jour où l’on passe sans transition du Moyen Age au XXIème siècle, et celui, sombre et inquiétant de la nuit. Mais c’est pour cela que je l’aime, avec son petit côté docteur Jekyll and mister Hyde.

 

Gill

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Dans un deuxième temps, trouver, en 10 minutes, un maximum de verbes à l’infinitif décrivant la vie quotidienne dans cette ville.

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A Richenqo, la rivière est là pour avoisiner, couler, le temps pour rythmer. On en voit voyager, bourlinguer, se cotoyer, se maquiller, construire, moderniser, implanter, acheter, étaler, risquer, accueillir, agresser, calmer, paresser, cacher, inquiéter, aimer.

 

Gill

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Dans cette ville de Riomont, on aime :

 

Rigoler, recevoir, surprendre le voyageur, se donner en spectacle, remuer, s’égosiller, prendre son temps, regarder la rivière, se taper sur l’épaule, s’éprendre d’amitié, applaudir, se dégourdir les jambes, sauter à l’eau, monter à Riomont le haut, descendre au pont, découvrir de nouveaux visages, s’interpeler, pousser la chansonnette, croire au bon Dieu, tirer le diable par la queue.

 

Claudie

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Infinitifs

 

Rire - s’empiffrer - lorgner – batifoler - se balader - s’ignorer - dépenser - danser - s’esclaffer - bronzer - nager - savourer - chercher - tourniquer - traverser - vadrouiller - virevolter - s’affaler.

 

Mouty

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Enfin, pour terminer, en 15 minutes, faire un tautogramme en « R »

(tous les mots doivent commencer par cette lettre)

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Tautogramme : R

 

Retirez-vous de ma rue, rats, renards, rainettes et rossignols !

Romanichels au regard railleur, rissolez-moi un riche risotto.

Restes et rab régaleront le rhinocéros qui renâcle près du ranch.

Rillettes et ragouts sont rares, j’en suis ravie.

Routes et rivières qui déroulez vos rubans, rassurez-moi : pas de ravins sur vos rivages. Le rio ravine les roches.

Je rêve de retour, de ripailles, de rimmel, sans me rendre ridicule. Mes rimes rythment mes pas. Mes rotules rendent l’âme.

Mouty

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Ricardo rougit sous le regard rieur, bien que racé et réservé, de Ruth. Il était replet et sa redingote râpée et rapiécée le rendait ringard alors que Ruth, radieuse dans une robe en rayonne d’un rouge rutilant, était ravissante. Il rêvait de se retrouver revêtu royalement de reps raffiné, afin que ragaillardi, requinqué, rajeuni et resplendissant, il redevienne réellement la réplique du riche Roméo qui les avait jadis toutes rassemblées autour de lui.

 

Gill

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