Conte de Noël pour petits et grands 

 

Imaginer un conte qui comprendra 4 parties à écrire en 20minutes chacune.

 

1ère partie 

Camper les personnages (humains, animaux, objets, ou fictifs)  et leur environnement (lieu, temps, etc.). Penser aux éléments (eau, feu, etc.). Mettre en éveil nos cinq sens (vue, ouïe, toucher, goût, odorat)  L’histoire peut être contemporaine  ou passée, elle peut se dérouler à notre époque ou au temps jadis, il y a peut-être des siècles. Ce peut être un rêve ou la réalité.

Inclure dans le texte les cinq mots suivants :

fanfreluche / tonnerre / plumier / sang / hexagone. 

 

2ème partie

Un évènement insolite et inattendu se produit.

Introduire dans ce paragraphe les vers suivants extraits du poème de Guillaume Apollinaire, Le pont Mirabeau :

                Vienne la nuit sonne l’heure

Les jours s’en vont je demeure

 

3ème partie

Journée de blues ou journée de liesse.

Arrive un voyageur mystérieux qui va changer le cours des choses.

 

4ème partie

Fin de l’histoire.

Insérer dans ce paragraphe  les cinq mots suivants :

Noël / lumière(s) /  soir /disparaitre (conjugué) / douceur

Terminer éventuellement par une morale.

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Le conte de LINE

 

A Noël, c’est traditionnel, il faut écrire un conte pour le journal télévisé. Il ne doit ni faire peur (donc pas Dracula) ni faire pleurer (donc pas Blanche-neige ou Peau d’Ane). Allons-y. Il était une fois ….il ou elle ? Va pour il, cela nous changera. Il était une fois un vilain monsieur qui ressemblerait à mon voisin qui excite son chien contre tous les locataires. Va-t-il habiter en forêt, au bord de la mer ? Non, le héros du conte pourrait habiter dans mon immeuble. Et d’abord comment s’appelle-t-il ? C’est écrit sur sa boîte aux lettres : Justin. Mais pas le Justin Bridoux du saucisson, mon Justin à moi est végétarien. Donc mon conte va se dérouler dans notre hexagone, la rue où il promène son chien, zigzagant sur le trottoir entre les poubelles qui ne sont pas décorées et les meubles de rebut. Quand je le regarde, il parait bien propre sur lui, mais son chien Médor aurait besoin d’un lavage parfumé. Justin suce toujours des bonbons, jamais il ne gronde son chien qui aboie et qu’on n’a pas envie de caresser. Personne ne sait s’il avait une femme que l’on ne peut imaginer portant des fanfreluches. Justin a le teint un peu foncé. Ou il ne se lave pas ou c’est un sang mêlé. Parfois, de son cabas émergent du papier, une règle, un plumier. Il m’intrigue. Mais tonnerre de Brest, comment entamer le dialogue avec un être pareil ?

 

Le téléphone sonne, c’est le rédacteur « ça avance ? Fais-moi de l’original, du jamais vu, du jamais entendu, un conte qui convienne aux grands et aux petits, et surtout au directeur de la chaîne ». Je soupire et râle « et puis encore ? Un peu de poésie, peut-être, pour ne pas oublier la magie de Noël ? » « Bonne idée répond-t-il  case moi dans ton texte vienne la nuit, sonne l’heure,les jours s’en vont, je demeure, nuit de Noël, sonne minuit, le jour est fini, le spectateur demeure devant son poste ». C’était, je devais en convenir, une demande insolite, un évènement inattendu. Cela ne m’aidait pas dans mon écriture, au contraire, cela compliquait ma tâche. Collée à la vitre je regardais Justin. Il n’avait pas le profil d’un humain heureux à qui papa Noël aurait apporté, non des joujoux mais plein de gâteries, et surtout, les sourires chaleureux d’enfants et l’aide d’une main bienveillante. Pour une télé où forcément tout le monde devait apparaître joyeux, il ne pouvait convenir pour un conte enchanteur. Planté sur le trottoir, immobile, il attendait que Médor termine des besoins qu’il ne ramassait jamais. Je m’apprêtais  en soupirant  à revenir à mon bureau, quand je vis Justin se figer plus encore, lâcher la laisse de Médor qui en profita pour courir après un chat, ouvrir les bras, murmurer un  ah émerveillé ; une dame aussi âgée que lui marchait à petits pas menus dans sa direction. Ils se regardaient, muets. Justin avait l’air extasié de qui aurait vu le Père Noël en personne.

 

Il me sembla que les lumières des lampadaires brillaient d’un plus grand éclat, semblables à celles de Justin et de la dame. Quand ils se rejoignirent, je compris que c’était sa femme (Justin avait une alliance) qui, en ce soir de Noël plein de douceur venait le chercher. Les cloches carillonnaient, les étoiles palpitaient, l’atmosphère sentait l’encens et la myrrhe. Se prenant par la main, ils s’envolèrent et disparurent.

 

Un nouveau locataire remplaça Justin, il adopta Médor. Il s’appelait Loué (pas celui des poulets élevés en plein air) il était gentil et serviable.

 

Il ne faut jamais désespérer: le rêve peut devenir réalité, mon conte est achevé.

 

Line

                                                     

 

 

 

 

 

 

Le conte de Gill

 

 

Grève chez le Père Noël

 

Le père Noël est assis dans son atelier, la tête dans les mains, l’air hébété. Son bonnet de travers penche tristement, son costume rouge, fripé, a perdu de son éclat et paraît aussi désespéré que celui qui le porte. Nous sommes au matin du 24 décembre et rien n’est près! Les chaînes de fabrication de jouets sont à l’arrêt, les ouvriers sont en grève, bloquant l’accès aux machines, brandissant des pancartes et scandant des slogans revendicatifs : de la main d’œuvre supplémentaire, augmentation de la ration de bonbons, du chocolat pour le goûter, des pauses supplémentaires pendant les fêtes ! Et tout cela parce qu’il paraît que la grève, c’est à la mode dans l’hexagone. Impensable.

 

Par contre, le Père Fouettard, avec sa longue barbe sombre et ses cheveux hirsutes, va et vient d’un air satisfait dans sa superbe usine, où ses ouvriers super-disciplinés et encore plus féroces que lui fabriquent avec un sourire démoniaque des milliers de martinets au manche rouge sang, des monceaux de tonnerre, et de puissants éclairs pour transformer la nuit de Noël en un gigantesque orage.

 

Le Père Noël, devant son plumier inutile dont aucun crayon ne sort pour noter les commandes honorées se demande bien comment il va sortir de cette triste situation. A quoi vont servir toutes les fanfreluches destinées à orner les paquets cadeaux.

 

Le Père Fouettard, qui se frotte les mains, se souvient alors, avec une pointe d’agacement, d’un Noël où des parents avaient jeté au feu un de ses martinets qu’il avait subrepticement déposé au pied du sapin familial. « Bah,  se dit-il, cela fait partie des échecs. Ce sont des choses qui arrivent. Il faut dire que cet enfant, qui s’appelait Guillaume, était particulièrement sage ; il disait sans cesse ces mots : vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure ». A peine a-t-il prononcé le mot « nuit » que toutes les lumières s’éteignent et que toutes les chaînes de fabrication s’arrêtent. Courant partout, tapant du pied, criant comme un beau diable, il s’aperçoit avec horreur qu’il va perdre son avance sur le Père Noël.

 

Les deux usines à l’arrêt, c’est un moindre mal, mais la situation est complètement bloquée. Que faire ? C’est alors que, jugeant la situation très préoccupante pour tous les enfants de la planète, arrive un personnage aux cheveux longs aussi blancs que sa robe ; sans hésiter, sachant qu’ils sont amoureux l’un de l’autre, il va chercher la fille du Père Noël et le fils du Père Fouettard, prénommés respectivement Marie-Noëlle et Jean-Balthazar (si l’on en croit Jacques Dutronc) et se présente : je suis Mac Gyverix, expert en potion magique et résolution rapide de tout problème. J’ai un plan pour que tous les enfants du monde puissent avoir leur commande le jour J. Et Mac Gyverix se met à s’affairer, faire bouillir liquides, herbes, aromates, filtrer, assaisonner, enfin, bref, à concocter deux chaudrons de potion : l’une, stimulante et euphorisante pour les ouvriers du Père Noël et l’autre, également euphorisante mais contenant un puissant tranquillisant. Marie-Noëlle et Jean-Balthazar sont chargés de distribuer ces potions aux ouvriers de leurs pères respectifs.

 

En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, les potions ont fait effet. Côté père Noël, les ouvriers, euphoriques, ne songent plus à revendiquer quoi que ce soit, et leur énergie stimulée est à son comble. Les chaînes se remettent à fonctionner à toute vitesse. La mauvaise humeur a disparu pour laisser place à une agitation joyeuse et efficace. Côté Père Fouettard, la lumière est revenue comme par miracle mais les ouvriers, gavés de potion calmante, s’assoient ou s’allongent les uns après les autres avec des sourires de satisfaction béate. Leur patron a beau tempêter, pas question pour eux de faire le moindre effort.

 

En un clin d’œil, toutes les commandes de Noël sont honorées. Ce soir, tout est prêt à partir et les lutins vont charger la hotte. Demain, 25 décembre, les cadeaux seront au pied des sapins et la douceur et la joie seront au rendez-vous. Même quand tout semble perdu, il ne faut jamais désespérer.

 

Gill

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Le conte de MOUTY

 

 

 

 

 

SOUVENIR DE NOEL D’UN VIEUX PICHET ET D’UNE BOUTEILLE

 

I - Le pichet en céramique campe au bout de la table. Il désaltère la famille depuis plus d’un demi-siècle. Il maintient l’eau du puits au frais. Son bord ébréché témoigne d’une l vie de travail intense. Un clin d’œil à sa voisine, la bouteille de rouge, semble prouver que ces deux abreuvoirs sont de connivence de longue date.

 

Le pichet : - sais-tu, vieille copine, ce qu’on fera ce soir ? C’est la nuit de Noël. J’ai bien peur qu’on nous relègue au fond d’un placard : nous ne sommes plus très présentables…

 

La bouteille : - t’as raison, nous sommes des vieilles branches bonnes à cacher. La vue de nos atours risquerait de faire tâche. Ecoute, cachons-nous, le rideau bienvenu du bout de l’étagère saura nous protéger des malintentionnés. Sa jolie fanfreluche sera Noël pour nous. J’entends déjà la fête aux accents de tonnerre. Pousse-toi vieux pichet  à côté du plumier et de la belle rose rouge sang.

 

Le pichet : - Et bien crois-moi ma bonne, des has-been comme nous, y en a plein l’hexagone !

 

II - Blottis dans la pénombre, le pichet, la bouteille, le plumier, le cendrier et la pipe de bois chuchotent leur passé à la rose attentive : souvenirs et fraicheur meublent une conversation animée, quasi silencieuse.

 

Soudain, la comtoise au tic-tac monotone s’éveille : il est bientôt minuit !

 

« Vienne la nuit, sonne l’heure

Les jours s’en vont, je demeure »

 

clame-t-elle.

 

Un vent frisquet entre dans la pièce. Une présence impalpable frôle les murs. Une houppelande rouge caresse la bouteille.

 

« - Non mais ! » dit celle-ci.

 

Un nuage échevelé, comme dans un ciel d’hiver, la suit.

 

« - C’est une barbe blanche » dit le pichet.

 

Du coup, on se remémore les Noëls précédents.

 

III - Les fêtards arrivent en trombe. Ils s’éparpillent dans la pièce, grande cuisine salle à manger où brille un feu de joie dans la cheminée aux abords noircis.

 

La messe est terminée. Les psaumes ont fait place aux chansons de corps de garde.

 

Pichet et dive bouteille n’en reviennent pas : il y a toujours du nouveau par rapport aux années précédentes. Les enfants ont grandi. Bien grandi…

 

La rose fait sa précieuse, elle n’avait jamais entendu des paroles aussi licencieuses.

 

Et le Père Noël apparait, tout blafard de frimas mais gardant le nez rouge.

 

« - Ce vieux bougre m’avait oubliée l’an dernier » dit la pipe. « Va-t-il me récupérer ? »

Père Noël - ou Père Bacchus - entonne un cantique égrillard, laissant la maisonnée interloquée.

« - Beau Noël que voilà ! » dit la vieille bouteille, constatant béatement l’oubli des cadeaux sur la passerelle du ciel.

« - Et bien, dit le pichet, on remettra la fête. Si ce n’est aujourd’hui, ce sera pour demain ! ou peut-être plus tard ! ou peut-être jamais…

 

IV - Ça pourrait être ici la fin de cette histoire, si les petits enfants, réveillés de bonne heure, n’avaient chassé les grands qui ne pensaient qu’à boire. A leur tour ils chantent Noël. Dans la douceur. Les lumières du soir ont disparu. Les jouets, par miracle, dorment sous le sapin.

 

Ah ! Quelle affreuse peur d’un conte qui s’effondre, alors que la réalité fait battre tous les cœurs !

Et notre beau pichet a retrouvé sa table où l’on rejoint la bouteille vidée, le cendrier, la rose fatiguée.

 

Tiens, la pipe a réintégré la poche du Père Noël ! Y sera-t-elle encore l’année prochaine ?

 

« - Encore un an d’attente, se dit le pichet. Une ébréchure de plus ou pire ? »

 

Mouty

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 Le conte de DEDOU

 

 

 

 

 

 

 

Chez les Paddington

 

La montagne est couverte de neige, le ciel s'est assombri et au loin le tonnerre  gronde. C’est impressionnant mais à l'intérieur règne la joie et la musique est à son maximum .Le chalet retentit de cris joyeux.

 

Tous les lutins protecteurs de la fôret (dont la forme fait penser à un hexagone) ont envahi le sous-sol et se travestissent de mille fanfreluches, c’est Noël et toute la famille Paddington attend avec impatience la venue du Père Noel.

 

Les oursons ont mis leurs chaussons doux et soyeux sous le sapin en espérant trouver au matin jouets, ballons et bonbons. Le plus jeune a demandé un plumier avec des crayons de couleur, car il voudrait aller bientôt à l'école.

 

Le sapin lumineux, odorant, parfume l'air ambiant .La joie mêlée d'une légère anxiété fait battre le sang dans les tempes des occupants  du chalet.

 

Les oursons dorment profondément. Monsieur Paddington attise les braises dans la cheminée, Madame Paddington tricote un chaud bonnet pour son mari. Tout est calme, soudain un grondement dans le lointain leur fait tendre l'oreille. Madame Paddington est très inquiète,  mais curieuse, tire les rideaux et son cri se perd dans le grondement .Elle vient d'apercevoir un charriot lumineux trainé par un petit renne au nez rouge comme un lumignon. Il est trop mignon, mais ce n'est pas le Père Noël !!

 

Derrière le charriot, en lettres d'étoiles, ces vers étonnants

 

 

 

 

 

 

Vienne la nuit,

sonne l'heure                                                                  Les jours s'en vont, je demeure

 

 

Que peuvent-ils bien vouloir dire?

 

Les châtaignes crépitent dans le feu, un énorme pot de miel et du pain d'épices trônent sur la table .Les Paddington ont oublié ce qu'ils croient avoir rêvé .Le soleil qui brille fait scintiller la montagne, c’est un jour de liesse.

 

Soudain on toque à la porte ! Qui cela peut-il bien être ? Nous n'attendons personne s'écrient en chœur les oursons.

 

La porte s'ouvre et oh ! Surprise,  un personnage troublant fait irruption dans la pièce : Je suis la bienveillance, bien mal traitée dans ce monde égoïste, faites moi une place à votre table, et je veillerai sur vous. À votre tour vous chasserez  l'égoïsme et sèmerez la joie autour de vous

 

Le repas de noël se déroula dans une ambiance empreinte de douceur, la famille Paddington et leur hôte bavardèrent jusqu'au soir.

 

Lorsque la lumière du jour déclina, le visiteur prit congé et disparucomme il était venu, emmenant avec lui tous les lutins protecteurs, allant ainsi de maison en maison à travers le pays.

 

Dedou

                                                 

 

 

Le conte d’EL PE

 

 

 

 

 

     Noël à Moulinsart

 

« Tonnerre de Brest, explosa le Capitaine  Haddock, ça y est, la Castafiore va débarquer, avec ses roucoulades et ses fanfreluches, bon sang de bonsoir !!

 

-Voyons Capitaine, répliqua Tintin, un peu de tolérance tout de même ! Vous savez bien que nous avons pris désormais l’habitude de tous nous réunir à Moulinsart, pour les Fêtes de fin d’année et nous sommes si heureux de nous retrouver, n’est-ce-pas ? Allons, ne vous faites dons pas plus bougon que vous n’êtes car votre bon cœur est connu de tous…

 

-Hum, ronchonna Haddock en rougissant, vous avez raison, comme toujours, Tintin ! Mais laissez-moi cependant demander à Tournesol  ce qu’il pense de la venue imminente de la …tralala… diva. Hé, Professeur, alors, c’est bien vrai que vous êtes fou de joie à l’idée de passer Noël avec la Castafiore ?

 

- Des fleurs pour Noël ? S’étonna l’aimable et toujours aussi sourd professeur, oui bien sûr, c’est une bonne idée, mais ne sont-elles pas un peu chères en cette saison ? Et pour ma part, il me semble qu’un sapin serait plus approprié, non ?

 

- Mille sabords, j’y renonce, soupira le pauvre Capitaine »

 

 Ce qui eut comme effet immédiat d’encourager Tournesol à retourner illico à ses travaux. Bien mystérieux en vérité car, saisissant un compas dans son vieux plumierd’écolier (vestige d’un passé ô combien lointain), d’une main sûre, il inscrivit un cercle parfait dans un hexagone non moins bien réussi.

 

   Milou, quant à lui, ne participa pas à la discussion. Plongé dans un profond sommeil, il rêvait de tout son petit cœur de chien qu’un Père Noël canin lui ouvrait enfin toutes grandes les portes de la boucherie Sanzo, garnie pour l’occasion de centaines de guirlandes de saucisses…

 

« Mais qui se soucie des rêves d’un fox terrier ? » Se dit-il en décidant finalement d’ouvrir un œil, rendu mélancolique autant par le silence qui régnait dans le grand salon que par l’heure crépusculaire ; mélancolie d’ailleurs plus ou moins partagée par les autre occupants de la pièce, hormis naturellement Tournesol, trop absorbé par la mise au point de sa nouvelle invention qui, bizarrement, prenait plus ou moins l’allure d’une soucoupe volante. Ils en étaient donc là lorsque soudain, un chant  strident perça le silence :

 

-« Vienne la nuit, sonne l’heure

    Les jours s’en vont, je demeure », le tout sur l’air entrainant de la Barcarolle. La Castafiore venait de faire son entrée.

 

« Catastrophe !!! », marmonna le Capitaine dans sa barbe.

 

Il ne croyait pas si bien dire.

 

Car dans la seconde qui suivit, un fracas épouvantable fit voler en éclats les vitres du château tandis que tous, diva comprise, obéissaient comme un seul homme à l’ordre péremptoire de Tintin : « Tous à terre !! Couchez-vous !! ».

 

  Au vacarme succéda le silence, terrifiant cette fois, alors que les uns et les autres s’interrogeaient du regard, sans oser relever la tête, toutefois.

                                               

Quelques minutes s’écoulèrent ainsi et évidemment ce fut Tintin qui, le premier, reprit la station debout en même temps que la parole. « Ne bougez pas, je jette un coup d’œil dehors. » Il s’approcha alors avec précaution d’une fenêtre donnant sur le parc et s’écria aussitôt, stupéfait: « Ciel, que s’est-il donc passé ?? »Car Tintin naturellement et quelques soient les circonstances ne perd jamais ni son sang froid, ni un parler correct.

 

 Tous se précipitèrent près de lui et se mirent à hurler de concert, Haddock plus fort que les autres, mêlant à ses vociférations quelques jurons échappant à son répertoire coutumier.

 

      Il y avait de quoi ! Un énorme cratère sombre et fumant s’ouvrait sur la pelouse, elle-même recouverte sur une centaine de mètres alentour d’une épaisse poussière noire.

 

    « -C’est certainement un météorite, proposa Tournesol

 

        - Pas du tout, c’est une bombe, affirma Haddock

 

        -Ô anges miséricordieux », entonna la cantatrice, sa voix de soprano aussitôt relayée par celle de ténor léger de Milou, fou d’angoisse.

 

   Tintin ne disait rien mais n’en pensait pas moins. Un plan d’investigations s’établissait déjà dans sa tête lorsque « Toc toc toc », on frappa à la porte du salon.

 

« Entrez ! », crièrent en chœur les convives, soulagés à l’idée de voir surgir Nestor, le valet de chambre. Espoir déçu. En effet, quand la porte s’ouvrit apparut une bien étrange créature. Humanoïde, sans doute…quoique. Ses membres, son cou, gigantesques et flexibles le faisaient plutôt ressembler à une grosse sauterelle.

 

     La créature les dévisagea l’un après l’autre, assez longuement, puis, apparemment satisfait du résultat, d’une voix éraillée, elle déclara :

 

    « ET needs home. »

                                                

« Rhizome ! Une fougère maintenant ! Je maintiens que le sapin est beaucoup plus de circonstance voyons ! »S’exclama Tournesol

 

-         Non Professeur, c’est de l’Anglais, hurla Haddock dans son oreille, mais du diable si je comprends quelque chose à ce que baragouine ce bachi-bouzouk !!

-         Je crois savoir, moi, intervint la Castafiore (habituée des livrets d’opéra internationaux). Ce jeune homme vient d’ailleurs, à l’évidence, et il voudrait retourner chez lui.

-         Qu’à cela ne tienne, nous allons l’y aider », décida Tintin, à son habitude.

 

 Aussitôt dit,  aussitôt fait, ou presque.

 

L’invention du professeur, si fraichement achevée allait s’avérer fort utile. L’on mobilisa la population du village de Moulinsart et sous la haute direction d’ET, de Tintin et du Professeur, et grâce aux plans extrêmement précis de ce dernier, en quelques heures, un vaisseau spatial, très simple mais de bonne facture ne tarda pas à se matérialiser. Le premier essai fut concluant, si bien que, quelques minutes à peine passées minuit, l’astronef était prêt à décoller.

 

    « Je vous en prie, montez à bord ! Je vous invite à faire un petit tour dans l’espace. C’est d’ailleurs tellement peu de choses, je ne sais vraiment pas comment vous remercier, mes amis ! », dit alors ET, un pied déjà sur la première marche du vaisseau. Le tout dans un français sans accent, car il avait indubitablement le don des langues.

 

    Tous acceptèrent, moitié par politesse, moitié par curiosité et surtout parce que de toute façon, ils n’en étaient plus à une aventure près.

 

     Le soir avait laissé place au jour de Noël, et ce fut assurément le plus beau de leur vie. Lorsque les lumières de la Terre disparurent dans la nuit céleste, une douceur incomparable emplit tous les cœurs, aidée peut-être par les quelques bouteilles de Champagne que le Capitaine avait pris la précaution de rassembler, juste avant le départ. Aux confins du système solaire, les chants traditionnels célébrèrent le grand jour, chants auxquels ET mêla sa voix, même si cela ne s’avérait pas tout-à-fait indispensable.

 

      L’histoire -qu’Hergé n’aurait sûrement pas écrite mais qu’il nous pardonnera volontiers- ne dit pas si Tintin, Milou, la Castafiore,  Haddock et Tournesol décidèrent finalement d’aller jeter un coup d’œil sur la planète d’ET. Sans doute le firent-ils car ça fait un bon bout de temps que l’on n’a plus eu de leurs nouvelles.

 

 

        El Pé 

                                                             

 

 

 

 

Le texte d’El Pé a séduit un jeune adepte de Tintin qui nous conte

« Un Noël Périlleux »

Nous n’avons pu résister au plaisir de vous faire partager son récit

 

 

 

 

 

 

 

Un Noël Périlleux

 

Personnages : Capitaine Haddock, Tintin, Milou, Liliane Korisky, Bianca Castafiore et Professeur Tournesol.

 

 

 Hadd :

 

Je déteste les fêtes de Noël, à chaque fois, c’est la même chose ! La diva Castafiore va venir à Moulinsart me chauffer les oreilles pour ne pas attraper froid.

 

Tintin :

 

Allons Capitaine, ne vous énervez pas ainsi. Je reconnais que les fêtes de fin d’année sont des fêtes de famille sans diva…mais je suis sûr qu’elle ne va pas vous faire de gros poutous dans le salon.

 

Hadd :

 

Et son diabolique perroquet qui ne change toujours pas de disque !

 

Milou :

 

 Moi j’aime bien les animaux…

 

Hadd :

 

Cet incroyable Tournesol qui étudie les tournesols pour en faire des blancs en plastoc …quelle idée de cadeau pour une diva !

 

Tintin :

 

Tenez, le voilà justement.

 

Hadd :

 

Hé Professeur ! Vous pensez donc en lui offrant des fleurs qu’elle va vous aimer un jour ?

 

Tourn :

 

 

Non merci, mais un peu de sucre sera parfait pour moi.

Tintin :

 

Capitaine, une dame à la grille !

 

Hadd :

 

Tiens ? Ce n’est pas la Castafiore ? Mais c’est une vraie personne !

 

 Lili :

 

Bonjour ! Je me présente : Liliane Korisky. Fan de Hergé et ravie de vous voir ! Ici c’est bizarre, il n’y a que du dessin…Les arbres et les châteaux sont faits de feuilles cartonnées A1 et même vous ! Qu’Hergé dessine bien ! Je voulais voir beaucoup de gags, aussi je suis accompagnée de Bianca Castafiore. LOL.

 

 

Hadd :

 

 Non ! C’est…c’est un cauchemar !

Casta :

 

Bonjour Tintin, Capitaine Haddock et Tournepasse !

 

Tourn :

 

Madame, je vous offre des fleurs blanches de tournesols, pour vous !

 

Casta :

 

Mais savez-vous que j’en ai rien à faire de vos fleurs ? Vous me saoulez ! Adieu !

 

Hadd :

 

Merci du fond du c… ! Heu du cœur, Tournesol !

 

Tourn :

 

Non non, trop de sucre pour moi.

 

Lili :

 

Capitaine ! Décidemment, la joie vous égare ! Et bien, je retourne chez moi. A la prochaine quand même…

 

 

F I N

 

    MARK  11 ans

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