Souviens-toi, cet été! Quel événement t'a le plus marqué ?

 

L’été n’est pas si loin, aussi, pour nous en souvenir

En 20 minutes, racontez l’évènement

qui vous a le plus marqué cet été

Vous pouvez raconter un fait réel ou en inventer un

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pixabay

 

 

    Le bateau l’Aquarius, pour la nième fois , recueille des migrants à son bord .Les images défilent : des hommes , des femmes et des enfants dérivent sur un semblant de canot pneumatique, depuis des heures . Affamés, affaiblis, exsangues, certains n’ont même plus la force de saisir l’échelle qui les amènera à bord du paquebot.

 

    Je suis sur la plage, quelque part sur la terre, au bord de la méditerranée: il fait chaud, j’ai soigneusement déplié mon parasol je crains le soleil et je vais me rafraîchir .Des enfants construisent des châteaux de sable, des familles ont apporté les glacières, on étale des immenses serviettes de bain et on s’allonge. Après avoir nageoté un moment, je choisis de me sécher sur les rochers qui bordent la plage.

 Ils sont là, une famille, le père, la mère et trois enfants: ils arrivent derrière moi, en se faufilant pour ne pas être vus : pas de serviette de plage, pas de seaux ni de pelles ! Que des visages exténués, fatigués, et surtout inquiets. Je dois faire quelque chose, mais quoi ? Soudain l’inspiration me vient : je fais signe aux enfants,  je leur demande de se déshabiller, ils se retrouvent en slip, ca passera pour des maillots de bain.je leur conseille :

«  Venez, jouez avec les autres enfants, voilà, le sable les pâtés, les châteaux »

 Les parents eux aussi se mettent plus  ou moins en tenue de plage, et se mêlent a la foule des baigneurs : bientôt on ne reconnaîtra plus qui est qui. Une heure plus tard, je vois les enfants affamés, partager des beignets avec leur nouveaux camarades de jeu ! Je suis heureux et je plonge directement du rocher dans la grande bleue ! Un délice !

 

Louis

 

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Panorama Montréal-Mont royal

wikimédia

 

Aucun évènement ne m’a marqué cet été, alors permettez-moi de tricher et tordre quelque peu la consigne. Retour vers le passé : été 70 !!! Bon d’accord j’ai vraiment exagéré, ce n’est pas une petite entorse à la consigne, c’est énorme !

Je rentrais en France après ma première année passée à Calgary au Canada où j’enseignais dans une maternelle.

J’avais décidé de faire une escale de quelques jours à Montréal.

Je m’étais offert une belle chambre à l’hôtel Montroyal et je visitais la ville de long en large.

Un midi alors que je déjeunais tranquillement dans une petite cafétéria, à côté de l’hôtel, juchée sur un tabouret devant le comptoir, un groupe de 4 individus fit irruption à côté de moi.

Une femme très pâle, grande, mince, aux traits sévères, au chignon noir impeccable, vêtue de noir. Elle ressemblait à une duègne espagnole. Deux grands types au teint olivâtre, en costume mal ajusté, eux ressemblaient à des gardes du corps. Et un petit homme rondouillard, au teint jaune, avec une sérieuse calvitie,  la soixantaine à peu près,  lui ressemblait à un voyageur de commerce.

Ces 4 personnages prirent place sur 4 tabourets, 2 à ma droite et 2 à ma gauche.

Le petit homme rondouillard entreprit la conversation en m’annonçant qu’il s’appelait Monsieur Mazda, la lumière dans sa langue natale, qu’il vivait à Montréal mais était originaire d’Egypte. Sa compagne avait tout à fait l’air de réprouver cet échange et pinçait les lèvres, ce qui lui donnait un air encore plus sévère !

Il voulut savoir mon nom, je lui donnais mon prénom seulement, d’où je venais, ce que je faisais …

Je répondais vaguement. Quand il se tournait vers moi pour me parler, ses deux incisives supérieures légèrement déchaussées galopaient à toute vitesse, spectacle proprement fascinant !!!

Sa veste de lin jaune, fripée et trop grande lui donnait un teint encore plus jaune !

Je ne savais plus comment m’échapper, j’étais prise en tenaille.

Je me ressaisis et prétextant un rendez-vous je me levais, il me retint par le bras, j’eus l’impression que mon cœur s’arrêtait !

C’était pour me tendre sa carte de visite et me dire qu’il m’attendrait devant l’hôtel à 19 heures précises afin de m’emmener diner dans un restaurant exclusif à la campagne.

Sa compagne était verte cette fois-ci, au bord de l’apoplexie !!!

Je pris la carte et m’échappais sans me retourner sur ce quatuor diabolique !!!

Vers 18h 30 je me suis enfermée à double tour dans ma chambre.

A 19h30 ma porte a été ébranlée par de grands coups, quelqu’un tambourinait si fort de l’autre côté que j’ai cru qu’elle allait sortir de ses gonds. Je ne pipais mot et je n’ai jamais su qui avait frappé à ma porte de la sorte. Cette nuit là je n’ai pas très bien dormi poursuivi par des petits hommes rondouillards …

Le lendemain, départ pour Paris !

Christine

 

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_Aergara

wikimédia

 

La crue de l'AUDE

De Limoux à Fleury, passant par Carcassonne,

On entend dans les villes le vil tocsin qui sonne.

La rivière de l’Aude, arrache les toitures,

Envahit les maisons empile les voitures,

Les hommes des vallées y voient périr leurs biens

Chacun fait l'inventaire et recompte les siens

On chiffre les déboires chacun pleure son sort,

Et parfois le malheur veut qu'on compte les morts

Cette eau, source de vie, sème le désespoir;

Certains ont tout perdu, même jusqu'à l'espoir,

Et témoins impuissants des flots que rien n'arrête,

Ils ont senti le ciel leur tomber sur la tête.

Jean-Pierre

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Ça en valait la peine….. mais que de peine !

Cet été – pour moi, l’été, ce sont les deux mois de vacances scolaires – est passé depuis déjà huit semaines, mais je ne suis pas près d’oublier cet évènement car mes pieds s’en souviennent encore.

C’était juste avant la rentrée des classes, je venais d’arriver à Nairobi, dans mon nouveau poste. J’avais fait la connaissance de mes collègues pendant la soirée de bienvenue et l’un d’eux avait proposé à tout le monde de faire, avant la pré-rentrée,  une excursion au  Mont Longonot, un ancien volcan, pour en faire le tour. Je m’étais dit que c’était une excellente façon de finir l’été, c’est-à-dire les vacances. J’adore la marche à pieds et je suis un bon marcheur.

7 heures du matin, me voilà au départ après un léger petit-déjeuner, avec des chaussures un peu grandes prêtées par un collègue – j’ai oublié les miennes en France – prêt pour cette promenade. Une heure et demie de voiture pour arriver à l’entrée du parc. Belle route, bel endroit.

Montée assez facile au début puis très vite cailloux, poussière, gorge desséchée et mes pieds qui commencent à me faire terriblement souffrir. A chaque fois que je crois que c’est fini, que le cratère va enfin se montrer, il faut encore et encore monter. Arrivée très pénible  au sommet, à 2780 mètres, mais arrivée, enfin ! Et là, le magnifique panorama sur la vallée du Grand Rift, la récompense après toute cette peine. Je me dis, c’est fini, heureusement, on va pouvoir redescendre. Suis-je stupide ! Et bien, non, ce n’est que le début, tout ça. Les 7 kilomètres du tour du cratère, surtout la première moitié, encore pire ! Montées escarpées épuisantes, descentes dans la poussière où il est plus facile de courir à petits pas que de marcher et tomber, puis par moment escalades dans des endroits étroits avec forcément des parois abruptes des deux côtés. C’est encore plus épuisant, je n’en peux plus, même si, passée la moitié du trajet, le chemin est plus plat et plus facile. J’ai presque des crampes à l’intérieur des cuisses et mes pieds sont en sang, mes chevilles griffées et bleuies par les pierres. Comme je regrette mes bonnes chaussures de randonnée.

Franchement, je ne sais pas comment j’ai pu arriver au bout de cette « promenade » sur un chemin si dangereux et étroit qu’on ne peut s’en écarter sans risquer de dégringoler la pente. Et pourtant,  un regain d’énergie et de fierté, m’a quand même permis de finir le tour en tête.

Puis après, la descente, où les cailloux roulent sous les pieds et où il vaut mieux courir que marcher. Enfin la voiture, les 2 heures de retour avec la longue file de voitures revenant de week end. Et puis, ouf, le repos, mes pieds qui n’en peuvent plus enfin baignés, soignés.

Je ne suis pas près d’oublier cette excursion si pénible, moi qui partais pour une petite promenade, mais lorsque j’y repense, je me dis que la beauté du lieu vaut bien tous les maux que j’ai endurés.

Gill

 

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Beethovenfries2

wikimédia

 

    Dieu, qu’il fut long, cet été ! D’ailleurs, il finit à peine, comme à regret, s’accrochant désespérément aux feuilles des arbres et refusant, dans la région du moins, de faire  descendre le thermomètre en deçà des 10° le matin.

   Il fut long, et il s’est passé tant de choses, comme la Coupe du Monde de foot et la Feria de Béziers, affichée en grand deuil, cette année.

    Tant de choses !...comme par exemple aussi la méduse collée sur la figure de mon voisin de baignade, à Valras. Morte, la pauvrette, mais ça fait quand même son petit effet de voir émerger, à un mètre de soi, un individu hurlant et arborant sur le visage une créature rappelant fâcheusement un Alien. Vous savez-bien, celui qui avait causé tant de misère à Sigourney…

  Non, ce qui m’a personnellement le plus marquée, c’est un spectacle que j’ai vu en Juillet à Paris.

  Cela se déroulait à l’Atelier des Lumières où étaient projetées des œuvres de Klimt,  d’Ubberwasser ainsi qu’une séquence appelée : « Poetic AI », que l’on peut traduire par : « La poésie de L’Intelligence Artificielle ».

   Les images, sans cesse changeantes, habillaient murs, sol et plafond  de la (grande !) salle, accompagnées d’une musique fantastique, où dominaient les basses, ce qui ne manquait pas de tous nous prendre aux tripes, naturellement.

   Magique, féérique, irréel, aucun adjectif ne peut expliquer l’émotion qui nous étreignait. Les spectateurs étaient  assis, couchés, debout. Immobiles ou déambulant et tous leurs visages reflétaient la même expression. Celle que l’on doit avoir, je le devine, lorsqu’à l’heure H, l’on découvre enfin le paradis. Quelque chose qu’aucune imagination humaine ne saurait prévoir.

      J’en garde encore le souvenir très précis.

       El Pé

 

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