Hésitation

 

Chacun cherche 4 couples « d’un mot et son contraire »

 

Chacun garde un couple pour former une liste commune   

 

 

méchanceté / gentillesse          gai / triste          Ange / démon

perdre / gagner          amour / haine          bruit / silence

gentleman / goujat         veiller / dormir          désert / verdure

 

 

Utiliser au moins 5 couples dans un texte dont le thème sera

 

 

HÉSITATION

 

 

-----------------------------------

 

HESITATION

     Edgar s’inclina devant la jeune fille. Elle comprit aussitôt naturellement et se dirigea sans un mot vers la piste de danse. Le garçon apprécia cet échange de silence, survenant dans un environnement aussi bruyant. La piste s’emplissant à vue d’œil, l’orchestre choisit alors judicieusement de jouer un slow. (Oui, c’était à l’époque bénie où les slows existaient encore.) Les lumières baissèrent sensiblement.

   Très, très loin d’avoir l’air d’un playboy, Edgar n’avait cependant rien d’un goujat. Bien au contraire ! Tout de suite son allure, son regard, ses gestes laissaient deviner un gentleman.  Un peu gauche et emprunté, mais gentleman quand même. Ce qui ne l’empêcha pas d’ailleurs, dès les premières mesures de la chanson, de se faire un début d’opinion sur sa partenaire. Honni soit qui mal y pense ! Nombre de jeunes gens ne cherchent-ils pas en effet à savoir si l’aspect moral d’une jeune personne vient ou non contrarier son aspect physique, surtout si ce dernier est fort troublant.

Tout d’abord, il se sentit plutôt rassuré en constatant que pas une ombre de méchanceté ne venait ternir la gentillesse de ce joli minois. Ah, un bon point pour elle ! Qui (oh, bien sûr, il ne parierait pas une fortune là-dessus malgré tout ah ah on ne sait jamais) appartenait selon toute vraisemblance à l’espèce des anges, et non à celle des démons, genre de femmes trop répandu dont il avait une sainte horreur mais qu’hélas on ne découvrait le vrai visage que trop tard.

  Le corps à corps prometteur s’acheva sans qu’un seul mot fût échangé, ce qui confirma le garçon dans son diagnostic. Bien. Il lui proposerait par conséquent d’aller prendre un verre à la buvette, pour commencer. Puis, après avoir fait connaissance- on n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas-de démarrer peut-être une relation dont le sens restait encore à définir mais sans doute pleine de charme. Du coup, en raccompagnant la jeune fille à sa chaise, Edgar décida témérairement de se lancer, car ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre une telle fille. Allons, du cran, puisqu’il n’avait en définitive rien à perdre et tout à gagner. Aucune hésitation ! De l’audace, encore de l’audace, toujours…

« -Mademoiselle… » Elle lui coupa aussitôt la parole :

« -Madame…et justement, j’aperçois mon mari qui revient de la buvette. Salut. », Dit-elle en remettent son alliance et lui tournant le dos.

  Ni sourire ni Monsieur ni merci. Rien. 

         Honteux et confus, Edgar se promit, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus.

   El Pé

_____________________

 

 

 

 

Hésitation

 

Il veillait pendant que ses compagnons dormaient. Dans ce désert immense, il se sentait seul et mélancolique. Cerné par l’espace velouté et le silence de la nuit, il n’entendait que le bruit desrespirations lentes. Il repensa à la journée écoulée et aux doutes qui l’avaient envahi. Avait-il bien fait d’accepter ce voyage où il n’avait rien à gagner et tout à perdre ? Il pouvait encore y renoncer et aller retrouver la verdure de sa vallée chérie.

C’est elle, la Femme, qui l’avait finalement convaincu, mi- ange, mi- démon, elle avait un sourire auquel nul ne résistait et surtout pas lui. Sa gaieté était contagieuse et lui donner l’envie d’aller toucher les étoiles. Avec elle, il se sentait à l’abri de la tristesse du monde.

Pourtant, ce périple n’était pas sans danger. Mais c’est aussi cela qui l’avait séduit : mettre un peu de piment dans l’existence, sortir des sentiers battus. Ah quel plaisir des yeux lorsqu’après le bleu de l’océan, ils avaient contemplé les dunes de sable doré ! Certes, il en aurait des souvenirs à raconter, alors…Continuer ? Retourner ? Que faire ?

Evelyne

____________________________

 

 

 

 

Hésitation

 

Quand tous ne voient en toi qu’un goujat alors que je t’imagine gentleman,

Quand tes actes semblent ceux d’un démon alors que je n’aspire qu’à revoir ton visage d’ange,

Quand ton silence m’envahit tout entière alors que le bruit de mon cœur résonne,

Quand je parcours le désert de mon existence alors que je rêve de verdure à tes côtés,

Quand je médite sur ma triste condition alors que je souhaite une vie gaie auprès de toi,

Quand je tente de faire dormir mes sentiments alors que je ne désire rien de plus que veiller sur toi,

Quand tous me disent que j’ai tant à perdre alors que je ne pense qu’à gagner ton cœur,

Quand mon amour pour toi est inconditionnel alors que tu n’éprouves que de la haine pour tes semblables,

J’entre dans la valse-hésitation et ne sais plus si je dois poursuivre ma quête de toi, qui oscille sans cesse entre méchanceté et gentillesse.

 

Fabienne

 

___________________________________

 

Espinouse 8

 

 

Après ce confinement pénible pour tous et les restrictions kilométriques à respecter, nous pouvons enfin sortir et nous promener à notre guise. Nous avions hâte ma sœur, mon oncle et moi de partir en randonnée avec nos compagnons à quatre pattes. Les contraintes sanitaires avaient soulevé tant de méfiance, d’agressivité et même de Haine que je souhaitais m’éloigner de tout cela et me ressourcer dans l’Amour de la nature, des arbres, des plantes, des roches, des cascades…. Pour moi vivre en ville dans ce Désert de bitume et bénéficier de si peu de chlorophylle c’était bien frustrant !. J’avais un immense besoin de retrouver de grands espaces entourés d’air frais et de Verdure. Tout ce matraquage sur l’infâme virus nous poussait à nous éloigner du Bruit incessant de la ville et nous suggérait de retrouver le Silence reposant des Hauts Cantons. Le choix de la destination nous fit Perdre pas mal de temps, tonton souhaitait partir vers le lac du Saut de Vesoles et sa belle cascade, ma sœur proposait un chemin de randonnée du Col du Cabaretou et moi j’avais envie de rejoindre la table d’orientation de la Femme Allongée. Alors où aller ? après un temps d’hésitation, il fallait se décider. Finalement après consultation de la météo, c’est ma destination qui a Gagné, nous sommes partis vers le Caroux. Quel bonheur de retrouver l’odeur des feuilles tombées à terre, de la mousse, des fougères et d’entendre le crissement de nos chaussures sur les cailloux du chemin. Nous cheminions sous la voute de la châtaigneraie avec plaisir même si la montée était ardue (manque d’entrainement).Tonton sifflait Gai comme un pinson en traversant une forêt de pins odorante avec ses 2 chiens gambadant à loisir devant nous eux qui étaient si Tristes enfermés dans leur jardin. Nous profitions à chaque instant avec bonheur de notre liberté retrouvée.

M-Christine

 

___________________________

 

 

 

Au Mexique, dans une petite bourgade, Carlita vient d'avoir 15 ans. La famille, le village, tout le monde se prépare à fêter la " Quinceañera ". Carlita ne sait plus comment réagir, se comporter, est-elle gaie ? Peut-être, triste ? Oui le soir, en pensant à ses amis, qu'elle quittera bientôt pour aller étudier en ville.  Elle a souvent des invitations, en fin de journée, pour le "Paséo", non seulement de gentlemen anglais, mais les goujats des mauvais quartiers, tentent aussi leur chance. Quelquefois, elle attend le silence de la nuit pour se faufiler dans les ruelles et rentrer chez elle. Souvent elle veille tard et ne peut dormir. Tourmentée, elle se demande :"Qui dois-je inviter ? Où doit-on installer l'estrade de danse ? A la porte du désert ? Ou sous les tonnelles de verdure de la Plazza ?.

Lorsqu'elle croise les "mamies" chez le boulanger ou l'épicier, elle voit tellement de gentillesse dans leurs yeux, même les anciennes camarades rivales, n'avaient plus ni haine ni méchanceté, tout le monde l'enviait : Quince años, quelle fiesta !.  Et la robe pensa-t-elle ?

Je pense opter pour une "Robe de Princesse" blanche et rose pâle. J'espère que Francisco viendra aussi, j'ai vu tellement d'amour dans ses yeux, la dernière fois, à la messe. Mes parents l'ont toujours pris pour un démon, avec sa grosse moto bruyante, mais moi je le trouve si séduisant, et ses yeux ! d'un vert vif ... Reste la persuasion ... Je manque de courage, pour demander à mes parents d'ajouter Francisco, sur la liste déjà longue de tous les invités.  Mon père, me lança un regard complice, accompagné d'un léger sourire, je devinais que Francisco et moi allions ouvrir le bal, la partie était gagnée, j'étais ivre de bonheur....

 

Christine

 

_________________________

 

 

 

Hésitation

 

Peux-tu me raconter toutes tes nuits de veille ?

 

Triste, les yeux cherchant le grand champ des merveilles

 

Mais parfois gai aussi, car pour donner le change,

 

Tu tuais les démons,  remplacés par des anges

 

Tu voyais dans tes rêves des beaux champs verdoyants

 

Et parfois le désert aride et désolant.

 

Je sais tout de ta vie, je connais ta détresse

 

Et le clan des méchants, pillant ta gentillesse,

 

Veiller ou bien dormir, quelle est la solution ?

 

Et c’est là que commence la valse hésitation.

 

Jean-Pierre

_______________________

 

 

 

 

Les soldes ! période bénie ou maudite ?

Pour en profiter, je m’interdis de veiller jusqu’à minuit et de dormir jusqu’à midi. Je dois  être fraiche et dispo, sur le pied de guerre dès 6 heures du matin, pour être la première, devant tout le monde, à l’ouverture du magasin.

Là, je me prépare mentalement à refouler toute gentillesse et aller chercher au fond de moi la méchanceté qui y sommeille.

Je regarde la foule qui se presse autour de moi, j’observe chaque comportement. Y vois-je un seul gentleman ? Aucunement, seulement des goujats !  car les soldes, activités plutôt féminines, sont de plus en plus appréciées par ces messieurs. Ils hésitaient à s’y montrer, il y a quelques années, craignant le ridicule, mais ils ont passé outre, contaminés, eux aussi, par le virus des « bonnes affaires ».

Arrivée dans le rayon, c’est la recherche DU PRODUIT, celui-ci ? celui-là ? non, encore trop cher, non, trop grand, et avec deux ou trois modèles dans chaque main, je ne sais lequel choisir.

Peu à peu, toutes les discussions, tout le bruit autour de moi me fatigue. Vais-je rester ? je commence à désirer le silence. Je ne m’amuse plus, je cherche la sortie. Et puis finalement, je reste, ce serait triste de partir sans rien.

Et de nouveau je me lance dans la bagarre. Le produit trop cher il y a une minute devient celui que je dois absolument acquérir. Je l’agrippe d’un côté, tandis que de l’autre une main tire dessus avec violence. Les anges se transforment en démons. Finalement après réflexion, je lâche car franchement je n’ai pas besoin de ce t’shirt.

Tous les ans, c’est pareil, j’hésite à venir, je viens, j’hésite à partir, et je pars sans rien acheter. Quelle girouette je fais ! Je n’irai pas l’année prochaine… quoi que…

Gill

 

_____________________