La chaussure, le flocon......ou le puits et les dix objets

 

                            Écrire un texte contenant si possible tous les objets de la photo jointe                                  ou au moins cinq

 

                 peigne africain, poupée noire, sifflet, collier, broche, vernis à ongles, ficelle de cuisine,                               carte représentant un cœur de fleurs, pièce commémorative de l’inauguration du stade de France,                souris d’ordinateur    

dont le titre sera l’un des cinq suivants

 

« La chaussure qui ne voulait plus marcher »

« Un flocon de neige par une nuit d’hiver »

« Le traversin rempli de larmes »

« Le puits qui ne disait que des mensonges »

« L’armure vide et le vieux fusil »

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Fabienne et jean ont été inspirés par

 

« Le puits qui ne disait que des mensonges »

 

Image par Jean photosstock de Pixabay

 

 

Le puits qui ne disait que des mensonges

Anne, perchée dans sa tour regardait au loin la route mais rien n’apparaissait à la lisière des bois noirs. Depuis la Sainte Euphrasie, son époux était parti vers les rives lointaines de l'Orient emportant avec lui le bonheur qu'ils avaient partagé depuis 10 ans. Anne répétait les paroles de son astrologue « Vois dans ton puits, ô dame ton avenir et le destin de tes amours partis à la guerre ». Le puits au milieu de la cour intérieure du château résonnait d'une mystérieuse voix que seul Castiglio, son astrologue italien était capable de comprendre. Car c'était du latin que la châtelaine ne connaissait pas. Mais ce puits n'était pas très efficace. Il lui avait prédit qu'elle épouserait le fils du roi. Elle ne l'avait jamais vu et avait épousé son cousin Aldebert, un charmant seigneur du voisinage. Le puits avait prévu quatre beaux garçons, ils  n'avaient qu'une fille, mais qui était belle comme un jour de mai. Quand Aldebert était parti, il lui avait passé au doigt un anneau d'or et cerné ses cheveux d'un collier en médailles bénites. Elle lui avait donné une image de son cœur rouge et, « vous emporterez mon cœur avec vous », lui avait dit en pleurant.

Anne redescendit de la tour Magne du Château, passa dans la salle de gardes où des armes, des peignes exotiques, des écus  décoraient les murs.

A cet instant l'astrologue arriva la mine triste et s'inclina devant la dame : « Notre Dame, pardon du chagrin qui va à vos beaux yeux donner ». Le puits a parlé, votre époux a péri devant le Croc des Chevaliers que Saladin assiège depuis Pâques.

Anne fit un geste brusque. « Partez, je ne veux plus vous voir et merci peut-être vous m'apportez grande joie »

Des cris retentissaient à l'orée des bois noirs, tambours, cors, sifflets, aboiements des chiens parvenaient aux oreilles de la châtelaine qui fut prise d'un immense espoir. Si le puits avait annoncé la mort d'Aldebert alors qu’il était vivant? Armeline, sa fille de 10 ans arrivait sa poupée dans les bras, elle se jeta dans les bras de sa mère : « Mère, j'ai vu de la tour mon père bien vivant, qui monte vers le château. »

Grande joie et grande fête marquerait ce retour. Le puits qui mentait fut conservé : Il suffisait d'entendre ses prédictions pour savoir que c'était le contraire.

Les époux vécurent longtemps, eurent quatre fils. Ce fut la seule prédiction du puits qui dès lors ne dit plus rien.

Jean Philippe

 

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Le puits qui ne disait que des mensonges

 

Il était une fois, dans une contrée lointaine, un puits magique. Depuis des décennies, les habitants venaient le consulter pour obtenir toutes sortes de conseils : professionnels, amoureux, de santé… Le message se transmettait de génération en génération.

Amélia avait fait le déplacement depuis Paris pour interroger le puits : elle espérait reconquérir le cœur de son ancien amour, Tristan, qui l’avait abandonnée pour une certaine Iseult.

Pour se porter chance, elle avait placé dans sa poche sa pièce fétiche : la pièce commémorative de l’inauguration du Stade de France. Ce jour-là, pendant ce match France-Espagne, elle avait rencontré Tristan dans les tribunes. Cette pièce, symbole du plus beau jour de sa vie, la suivait toujours dans les moments importants. Elle décida donc de solliciter l’aide du puits.

- Je voudrais que Tristan redevienne mon amoureux. Que dois-je faire, cher puits ? Je suis prête à tous les sacrifices.

- Tout d’abord, il te faut lui adresser une carte représentant un cœur de fleurs, pour lui assurer que ton cœur ne bat toujours que pour lui.

- Et c’est tout ? Parce que, vois-tu, je lui ai déjà écrit plusieurs lettres pour lui exprimer mes sentiments, mais sans succès…

- Ce qui compte, c’est la carte sur laquelle tu lui écriras. Mais ce n’est pas fini… Il va te falloir trouver une grande poupée noire, qui va t’aider à exaucer ton vœu. Pour cela, il te faut prévoir des offrandes : un collier d’agate, une broche ancienne et un peigne africain. Ainsi parée, elle te permettra de reconquérir Tristan.

- Combien de temps cela prendra-t-il ?

- Quelques jours, une semaine tout au plus.

Amélia s’exécuta : elle repartit et réussit à dénicher tout ce que le puits lui avait demandé. Elle trouva une immense poupée noire, majestueuse, dans un magasin de jouets. Pour le collier d’agate et la broche, rien de plus facile : la boîte à bijoux de sa grand-mère regorgeait de trésors. Enfin, elle dénicha un peigne africain chez un antiquaire. Elle para la poupée de tous ces attributs et envoya sa plus belle déclaration sur la fameuse carte, confectionnée par ses soins, ornée d’un cœur de fleurs.

Elle attendit plusieurs jours, une semaine, puis plusieurs semaines. Au bout d’un mois, rien ne s’était produit. Alors elle décida de retourner voir le puits.

- J’ai suivi tes indications à la lettre et rien ne s’est passé !

- Voyons voir, laisse-moi réfléchir. Tu vas ajouter un sifflet autour du cou de la poupée et lui offrir en sacrifice une souris, attachée avec de la ficelle de cuisine.

Tout ceci lui paraissait bien étrange, mais Amélia repartit, décidée à atteindre son but. Pour le sifflet, ce fut très simple : son père avait été arbitre de football pendant sa jeunesse. Idem pour la ficelle de cuisine : sa mère en avait toujours dans ses placards pour les rôtis du dimanche. Le plus compliqué à trouver fut la souris. Elle acheta une tapette et la positionna dans le grenier de leur maison de campagne. Elle dut attendre quelques semaines pour enfin en attraper une, qu’elle prit soin de maintenir contre la poupée avec la fameuse ficelle. Elle attendit, attendit encore, mais rien ne se produisit. Elle retourna voir le puits, très en colère.

- Tu m’as menti ! J’ai fait tout ce que tu m’as demandé et rien n’y fait ! Tristan est plus amoureux d’Iseult que jamais et je n’existe plus pour lui !

- Tu es sûre d’avoir respecté mes consignes à la lettre ?

- Oui !

- La poupée noireavec le collier et la broche, le peigne africain et le sifflet ?

- Je te dis que oui !

- Et la souris, tu l’as bien attachée avec de la ficelle de cuisine ?

- Oui et je peux te dire que c’est dégoûtant de toucher une souris morte !

- Comment ça, morte ? Mais je parlais d’une souris d’ordinateur, pas d’un animal voyons !

- Tu te moques de moi ? Une souris d’ordinateur ? Tu appelles ça une offrande ?!

Le puits partit dans un grand éclat de rire.

- Sache que tu ne peux pas forcer quelqu’un à t’aimer ! Je pensais que tu avais compris la leçon.

Pour Amélia, ce puits ne disait que des mensonges… Si elle voulait reconquérir Tristan, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Elle repartit sur-le-champ… elle avait un plan, un vrai cette fois-ci !

Épilogue : des années plus tard, Amélia dut admettre que ce puits ne disait pas que des mensonges. Non vraiment, même en déployant des montagnes d’énergie, on ne pouvait forcer personne à vous aimer.

 

Fabienne

 

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Liliane a été inspirée par

 

« Un flocon de neige par une nuit d’hiver »

 

Image par kristamonique de Pixabay

 

 

Un flocon de neige par une nuit d’hiver

         Le corps gisait, sans vie, sur le trottoir mouillé : une femme entre deux âges qui avait dû être belle, dans sa jeunesse et surtout avant d’être étranglée. C’est en tout cas ce que se disait l’inspecteur Lambert en examinant la victime.

Déjà l’équipe technique était au travail, s’activant à rechercher des traces. Aussi étrange que cela paraisse, on avait trouvé dans le sac à main une broche, un collier vert et un peigne africain. Piètres indices.

  Comme le froid s’accentuait de seconde en seconde, Lambert décida qu’il allait remettre au lendemain la recherche de témoins. Il n’en n’eût pas le temps. Au moment même où il s’installait derrière le volant de sa Clio, le téléphone sonna. «  Lambert arrive vite ! On vient de découvrir un cadavre Boulevard Leclerc ! ». «  Encore ! Décidément, ce n’est pas ma nuit ! » soupira le pauvre Lambert. Il se rendit sur les lieux en moins de deux minutes.

Cette fois la victime était un homme. Dans la trentaine, sans signe vraiment particulier. Le contenu de ses poches révéla une souris d’ordinateur, un sifflet et une médaille commémorative. « Piètres indices » conclut l’inspecteur non sans avoir constaté auparavant  que l’homme, lui aussi, avait été étranglé.

    Cette fois, il n’eût pas le temps de terminer ses constatations. Le téléphone sonna pour lui signaler un nouveau crime, commis à deux rues de là. Il y alla à pieds….pour découvrir une charmante vieille dame à cheveux blancs frisés et manifestement étranglée de frais. Dans son cabas à provisions, on trouva outre six yaourts et deux tranches de jambon tranchées fin, un flacon de vernis à ongles, une petite poupée gabonaise et bizarrement  une carte de Saint Valentin. « Piètres indices » pensa Lambert. « Oui, d’autant que les trois crimes ont été perpétrés dans un périmètre plutôt circonscrit et ce en moins d’une heure. Donc très certainement, par un même individu. Pourquoi et comment a-t-il choisi ses trois victimes ? Que rien ne rapproche. Ni leur âge ni a priori les objets qu’ils transportaient avec eux, même si leur côté insolite ne m’a pas échappé. Quel est le point commun ? Il faut approfondir. »

     Il en était là de ses réflexions lorsque la neige recommença à tomber. Une neige mêlée de pluie, la même qui avait sévi durant toute la soirée avant de s’arrêter quelques instants. Et voilà qu’elle remettait ça.

Par une étrange association d’idées-vu qu’il n’avait pas d’enfants, enfin pas encore- Lambert se mit à chantonner le fameux air de la Reine des Neiges : « Libérée, délivrée !! »  Ce fut un flocon qui lui sauva la vie. En effet, voulant le happer tout en chantant il avala de travers, se pencha pour tousser…et entendit quelqu’un trébucher derrière lui. Tout de suite en alerte, il se retourna, tout en dégainant son arme de poing. Un homme, le visage convulsé par la haine, s’apprêtait à lui sauter dessus, les mains tendues pour lui serrer le cou. . Mais la vue du pistolet l’en dissuada aussitôt. ; Il se mit alors à sangloter  «  Je n’en peux plus, je n’en peux plus ! Tous ces gens qui chantent faux ! Comment osez-vous massacrer une si belle chanson !! » s’écria-t-il plus ou moins distinctement, les bras levés vers le ciel. Lambert en profita pour lui passer les menottes tout en méditant sur le fait que, décidément, nous sommes bien peu de choses  ma pauvre dame, puisque notre vie ne dépend, finalement, que du bon vouloir d’un flocon de neige par une nuit d’ hiver…

           El Pé

 

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Christian, Gisèle et Gill ont été inspirés par

 

« La chaussure qui ne voulait plus marcher »

 

 

 

La chaussure qui ne voulait plus marcher

Pendant les vacances d’hiver, on avait pris l’habitude de se retrouver entre amis à la montagne. Le soir dans le refuge, après une bonne journée de marche, une fois le repas terminé, on appréciait de s’installer près de la cheminée pour passer une agréable soirée. Il y avait toujours l’un d’entre nous pour organiser une activité dans une ambiance décontractée.

Je me souviens de Jean, à l’imagination fertile, qui avait récupéré de son magasin de brocante toute une série d’objets hétéroclites. On devait les identifier en répondant à des questions énigmatiques, que certains trouvaient  complètement farfelues mais qui avaient au moins le mérite de nous faire rire. Il faut dire que nous étions adeptes de la dérision, fervents partisans de l’ironie. Il faut se replacer dans le contexte convivial, avec les approximations, les hésitations, les sous-entendus qui précédaient l’émergence de la bonne réponse.

Et bien sûr, celui qui avait marqué le moins de points compensait son ignorance par une « tournée générale » 

Vous allez probablement trouver ce jeu stupide et je peux vous comprendre. Mais, comme nous l’avons bien aimé, on vous le fait partager.

- Cela a la couleur du chocolat. A figuré longtemps sur les boîtes de Banania de notre enfance. Cela se savoure chez les cannibales. (poupée noire)

- À poil, il ne sert à rien ! Sans poil, non plus. (peigne).

- Récompense pour les meilleurs ! Pour les trois premiers seulement, les suivants les regardent et continuent d’espérer ! (médailles olympiques).

- Si tu veux brancher ta belle, il te faut d'abord penser à la mettre au courant. Le chat, lui, la fait courir. (souris d’ordinateur).

- Si tu le prends pour promener ton chien, il peut te donner l’idée d’un cadeau pour ta femme. (collier)

- Si le facteur t’amène une (carte postale représentant un cœur garni de rose rouge ?)

- Qu’est-ce que cela t’inspire : Tu t’approches du facteur pour vérifier s’il sent la rose ! Tu pars chez le fleuriste acheter un bouquet ? Tu regardes d’où vient le timbre ?

- De couleur Rouge : Sert à masquer les gerçures ! Arme de séduction massive ! Sert à masquer les ravages de la brume matinale ! (vernis, rouge à lèvres).

- C’est avec quoi que tu vas : ligaturer ! museler ! fagoter ! ligoter ! encorder ! enchainer ! un Roti ! (ficelle alimentaire)

- A Paris, que faisait l’Aubergine, la Pervenche avant de te mettre une prune pour entrave à la circulation (utilise son sifflet).

- Confusion dangereuse entre « embrocher la pintade » et épingler un bijou ressemblant à un volatile. Cadeau de ta mère à ta femme pour qu’elle se souviens d’elle. (broche)

Après avoir épuisé la liste des objets et rincé le gosier, je sifflait la fin de la partie car il se faisait tard et demain à l’aube il ne manquerait plus que « la chaussure ne veuille plus marcher ».

Christian

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La chaussure qui ne voulait plus marcher

« J’ai les semelles qui collent, je vis au ras du sol »

Cette chanson est écrite pour toi.

Te souviens-tu lorsque tu dansais avec la petite poupée noire, les SEDUCTAS vernis qui étaient de vrais miroirs et ces talons très hauts qui donnaient fière allure ?

Lorsque tu randonnais avec les Pataugas dans la forêt de BAINEM, le joli peigne africain  que tu avais trouvé et que tu gardes jalousement dans ta boite cartonnée ?

Avec tes baskets rouges tu attends impatiemment le sifflet qui va ouvrir la course où tu es si rapide.

Tu ne veux pas marcher ? Moi je sais que tu vas recommencer.

        Allez, décolle tes semelles.

 Gisèle

 

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à suivre.....................