Bien caché!

 

Écrire un texte qui commence par 

J’étais bien caché, il ne me restait plus qu’à attendre, en silence… 

 

Y insérer  la phrase suivante 

manger trop salé est mauvais pour la santé 

et 3 mots commençant par MAI

 

 

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Image par Julia Casado de Pixabay

 

 

         « J’étais bien caché, il ne me restait plus qu’à attendre en silence. »Ainsi débutait la légende que, de génération en génération, on racontait dans notre famille. Mon si lointain aïeul s’appelait «  Paludier au grand cœur ».

      Il travaillait aux salines d’Aigues-Mortes. Misérable, il vivait dans une maison aux murs de torchis, parmi d’autres gueux. Le seigneur leur disait : « Manger trop salé est mauvais pour la santé ». C’était une insulte, car, presque esclaves, ils ne pouvaient acheter de sel.

Alors, fier quoique maigrichon, quand régnaient les noirceurs de la nuit, il revenait aux salins.

Il remplissait son sac des précieux cristaux qu’il partageait généreusement avec ses voisins.

Maintenant, on achète le sel au supermarché. Mais les petits-enfants, émerveillés, écoutent toujours l’histoire du pépé « Paludier au grand cœur ».

      Line

 

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Image par Damaris Dharmah de Pixabay

 

 

J’étais bien caché, il ne me restait qu’à attendre en silence ….

On se trouvait la veille de Noël. Ma mère avait confectionné un de ces gâteaux qu’elle réservait aux anniversaires ou aux fêtes carillonnées: un quatre-quarts qu’elle fourrait avec de la confiture d’oranges amères et qu’elle enrobait d’une ganache de chocolat noir.

Un vent de folie soufflait sur la maison. Ma petite sœur courrait dans tous les sens, sautillant d’un pied sur l’autre et criait à tue-tête : demain c’est Noë….le ! Demain c’est Noë….lle ! »Elle ne tenait plus en place; il fallait l’occuper et ma mère l’avait embauchée pour arranger la crèche. Elle avait aménagé une sorte de grotte en papier, couleur des rochers et elle y plaçait les santons qui dormaient au fond d’une boîte en carton depuis l’année passée. Il y avait même une chèvre, avec ses cornes et sa barbichette; après le petit Jésus sur son lit de paille St Joseph et la Vierge Marie, c’était la préférée de ma petite sœur. Elle la changeait continuellement de place, lui murmurant chaque fois à l’oreille des choses que, elle seule et la chèvre étaient capables de comprendre.

Et moi, j’étais parti avec mon père dans le bois de pins qui surplombe la maison pour y cueillir un petit arbre ; notre sapin de Noël.

La journée s’est déroulée dans un état d’euphorie collective et de joie débridée. Nous étions veille de Noël et la nuit prochaine, le père Noël allait passer …..

Le repas du soir terminé, on m’a envoyé me coucher.

Je dormais dans une petite chambre attenante à la pièce commune et dont les murs étaient percés de deux portes. Une au Nord donnant dans la maison, l’autre à l’ouest donnant sur la cour.

Je me couchais, attendis que se fasse le silence intra muros et je me relevais. J’enfilais un pantalon sur mon pyjama, mis un gros tricot de laine, la canadienne que m’avait offerte ma grand-mère pour la rentrée des classes et je sortis par la porte donnant sur la cour.

Dehors, il faisait un de ces froids comme il en fait dans ces nuits de décembre. Le vent s’était mis au Nord et une bise glaciale balayait la cour, s’engouffrant en sifflant sous les portes.

Quelques canards sauvages attardés passaient au-dessus de ma tête pour rejoindre ceux qui dormaient déjà sur l’étang de l’Ayrolle. Le cri lugubre d’un hibou se mêlait à l’appel insistant d’un paquebot demandant l’entrée à Port la Nouvelle. Je dois l’avouer, dans ma tête d’enfant, je n'étais pas rassuré.

Dans la cour, côté Ouest, contre le mur, un ami de mon père, ancien ébéniste, avait construit la niche du chien .Ça ressemblait plutôt à une maison de poupée. Je pouvais presque m’y tenir debout. Le sol était en partie recouvert par un vieux matelas récupéré dans un ancien lit d’enfant et la  porte était fermée par un sac de jute très épais suspendu à une tige de fer.

Le maître des lieux s’appelait Olaf. C’était un chien solide et impressionnant fruit de l’accouplement d’une chienne Berger Allemand et d’un mâle Berger Belge; il y a bien longtemps, comme vous le voyez, ils avaient déjà fait l’Europe. Nous avions le même âge puisqu'il allait vers ses 6 ans et nous avions grandi ensemble. C’était mon protecteur et j’étais fier de l'avoir pour ami.

Il sembla quelque peu étonné de me voir rappliquer dans son antre en pleine nuit .Il se poussa sur le bord du matelas pour me faire de la place et je me couchais à plat ventre à ses côtés, le nez à la porte pour bien voir à l’extérieur. Alors il se détendit et posa sa grosse tête sur mon dos.

La lune était belle et éclairait le paysage comme en plein jour. On y voyait à cent pas et les silhouettes fantasmagoriques des cyprès du jardin se découpaient sur l’horizon.

Là, j’étais bien caché et il ne restait qu’à attendre en silence. Quand le père Noël va passer, je ne pourrai pas le manquer.

Je ne sais pas depuis mon arrivée, combien de temps s’est écoulé, mais le marchand de sable est passé et je me suis endormi.

Au petit matin, ce sont les appels angoissés de mes parents découvrant ma couche vide, qui m’ont réveillé.

«  Mais qu’est-ce tu fabriques dans la niche du chien ? Dépêche-toi de rentrer. Tu n’as pas eu froid au moins ? »

Dépité, déçu, je suis rentré en vitesse. Le père Noël était passé et je ne l’avais pas vu ! Comme chaque année, il avait abandonné une tasse à café vide sur le coin de la table. Sur le bord de la cheminée il avait laissé une paire de chaussures neuves, les mêmes que celles que j’avais essayées quelques jours auparavant dans un magasin de Narbonne et que ma mère avait refusé d’acheter sous un fallacieux prétexte. J’ai trouvé aussi un pantalon en velours côtelé assorti à ma canadienne et un tricot de laine vert, la même que celle livrée par ma mère à ma grand-mère quelques semaines auparavant.

Je vais vous le dire franchement, c’est à partir de ce jour-là que je n’ai plus cru à l’existence du père Noël

 

Jean-Pierre

 

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Image par FOTOKALDE de Pixabay

 

 

          « J’étais bien cachée, il ne me restait plus qu’à attendre, en silence. » En comptant, j’étais arrivée à 72, si à 100 Rushie ne m’avait pas trouvée, ce serait à lui de payer le sachet de bonbons .Rushie, c’est mon frère jumeau sauf qu’on ne se ressemble pas du tout. Lui est maigre à faire peur alors que moi… je suis disons… potelée. Maman dit que c’est plus joli pour une fille, oui, n’empêche qu’en maillot ! Mais ce n’est quand même pas une raison pour renoncer aux bonbons « Homme Prune* » ! Maman dit aussi que manger trop salé est mauvais pour la santé. C’est sans doute vrai mais je sais que sans Hommes Prunes, la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Oh, après tout, je n’ai que douze ans, j’ai bien le temps de penser à faire un régime !

       Sur ce, je me suis endormie, je le crois du moins, pelotonnée dans ma cachette, au fond de la cave. Je me rappelle avoir rêvé d’orages extraordinaires, de tonnerre assourdissant…puis plus rien.

        Quand j’ai ouvert les yeux, tout était noir et sentait la fumée. La porte donnant sur le jardin avait disparu mais, en me faufilant, j’ai réussi à sortir grâce à un trou dans le mur. Dehors je n’ai rien reconnu. Plus de maison, plus de rue, plus de bruit. Il y avait une ville, et puis plus rien**. Rien que des ruines fumantes et une pluie de cendres s’étendant à perte de vue. Quand j’ai appelé Maman, Rushie, Grand-père, personne n’a répondu.

       Alors la peur s’est abattue sur moi pour ne plus me quitter. Sans trop savoir ce que je faisais, je me suis mis à balbutier : « Ô Dieux, Ô Dieux, faites que ce soit, un mauvais rêve, réveillez-moi, réveillez-moi** … ! »

A Hiroshima, le 5 Août 1945 

             Pour Yoko,

                     El Pé

*petites prunes séchées et salées ; bonbons japonais.

**En hommage à Monsieur Claude Nougaro, avec ma plus grande admiration et mon plus profond respect.

 

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J’étais bien cachée, il ne me restait plus qu’à attendre en silence que le patron du restaurant soit endormi pour me glisser, en douce, vers le garde manger, où abondait une délicieuse charcuterie fait maison. Vu mon maigre diner, une petite collation n’était pas pour me déplaire. Au menu jambon de montagne, saucisson, terrine de campagne, sans oublier le fromage. Voilà, une soirée qui ne s’annonçait pas trop mal pour mon estomac. Je dévorais le tout des yeux, j’en avais l’eau à la bouche. Quand soudain, cette petite voix tenace que nous connaissons tous, s’est manifestée. « Félicitations , j’avais cru comprendre que tu voulais maigrir.  Et bien dis donc, si tu crois que c’est la bonne façon pour y parvenir, et ton cholestérol, il en est où ? sans parler de tes triglycérides. Puis, comme si cela ne suffisait pas, elle a ajouté la célèbre phrase : manger trop salé ! Mauvais pour la santé. » La voix de la raison venait de parler, et c’est le ventre vide que j’allais me coucher.

Louisa

 

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J’étais bien caché, il ne me restait plus qu’à attendre en silence …

  Tout à coup j’entendis un craquement  au loin, presque imperceptible, mais j’avais l’oreille fine ! Puis un deuxième craquement qui semblait plus proche.

  Quelqu’un ou peut-être un animal se  déplaçait avec précaution.

  Une chouette hulula à deux pas de ma cachette.

  De nouveau le silence s’installa. Zut ! je commençais à avoir des crampes dans la jambe droite et des fourmis dans la MAIN gauche. je n’osais pas bouger, tout juste si j’osais respirer ! J’ajustais mes lunettes « vision de nuit » afin de percer la noirceur de cette nuit sans lune. Toujours rien, je devais MAITRISER mon impatience …

  J’étais si près du but. Tant de mois d’effort, de recherches, finalement tout cela allait être récompensé, enfin je l’espérais ! La chouette s’envola, elle avait dû repérer une proie, au moins elle n’avait pas besoin de lunettes « vision  de nuit » , elle !!!

  Un troisième craquement se fit entendre sur ma gauche. Je tournais la tête et vit s’approcher une forme MAIGRELETTE. Ce personnage avançait avec précaution, tout en titubant légèrement sous la lourde charge qu’il portait sur son dos.

  «  Vous verrez, m’avait renseigné un de mes indics, il est maigre, il opère seul et en principe la nuit. Il a plusieurs itinéraires mais son préféré passe par le  Bois aux Cailles, mais attention il est insaisissable !!! »

  Bingo, j’étais au bon endroit, à la bonne heure ! Insaisissable ??? c’est ce qu’on allait voir !!!  J’attendis un moment avant de sortir de ma cachette. J’allais le suivre en prenant moi aussi toutes mes  précautions. Je le repérais entre deux arbres à une centaine de mètres. Je me demandais comment il faisait pour porter une telle charge, il avait l’air si fragile ! J’en étais là de mes réflexions quand il disparut brusquement ! Je m’approchais de l’endroit où il s’était littéralement volatilisé. Rien !!!  Une petite clairière … vide … Ce n’était pas possible !! Frénétiquement j’en fis le tour, scrutant le sol recouvert d’herbes folles et de  fleurs sauvages à la recherche d’un indice. Des fleurs écrasées devant un arbre imposant attirèrent mon attention. L’herbe avait été foulée à cet endroit, puis plus rien ! Je fis le tour de l’arbre et disparus avalé par une trappe qui s’était ouverte sous mes pieds. Je glissais à vive allure le long d’un toboggan. J’atterris dans une sombre caverne. Je me redressais vivement légèrement étourdi. Heureusement je n’avais pas perdu mes précieuses lunettes. Un couloir s’ouvrait sur ma gauche, une petite lueur  semblait en émaner ainsi qu’un bruit ténu. J’avançais silencieusement, le couloir déboucha sur une seconde caverne illuminée, scintillante, tapissée d’un blanc immaculé !!! Il y avait au centre, retenu par deux chaines dorées qui descendaient de la voute, un énorme écriteau suspendu sur lequel était écrit en lettres d’or :    «  MANGER TROP SALÉ EST MAUVAIS POUR LA SANTÉ » .

 J’en restais bouche bée !!! Notre homme volait  le sel de toute la région depuis des mois pour cette raison !!! Tout le monde le cherchait, il disparaissait tout le temps avec son gros sac de sel volé !!! Les gens commençaient à déprimer, manger sans sel c’est bon pour les malades !!! J’avais enfin percé le mystère !! Sûr, j’aurais une promotion, peut-être commissaire, qui sait ?!!! Et le sel serait restitué à qui de droit !

   Quand tout coup la caverne fut plongée dans le noir et au même moment je fus violemment projeté dans ce qui semblait être une grande boîte, du sel me recouvrit aussitôt, j’étais fait comme un rat !!!

  Et j’entendis ces dernières paroles avant que le couvercle ne se referme  lourdement sur moi :

   «  MANGER TROP SALÉ EST MAUVAIS POUR LA SANTÉ MAIS TROP DE CURIOSITÉ ÉGALEMENT !!! »

 

Chris

 

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Image par JackieLou DL de Pixabay

 

 

LA CACHETTE

J’étais bien cachée il ne me restait qu’à attendre en silence après que Mamy et sa copine Martine repartent dans la cuisine pour préparer une nouvelle recette de madeleines au chocolat. Pourtant Mamy avait bien fait remarquer à Martine qui était toujours au régime « que manger trop salé est mauvais pour la santé et trop sucré aussi bien sur ». Un peu plus tôt dans le cellier, elles avaient installé Betty la petite chienne dans une grande caisse tapissée de couvertures en attendant que ses premiers bébés arrivent, certainement dans la journée. Cette jeune chienne avait été abandonnée blessée et affamée dans le fossé de l’autre côté du chemin non loin du potager. Papy et Mamy l’avaient soignée et recueillie dans leur grande maison. J’aimais cette maison de pierres solides avec plein de pièces, de cheminées et de cachettes. Mais maintenant je veux être la première à voir les chiots  avant ma sœur et ma cousine qui jouent dehors à la balançoire. Il y en aura un pour moi et un autre pour ma maîtresse qui est triste d’avoir perdu sa chienne l’an passé. Je suis blottie derrière le grand portemanteau entourée d’impers, de doudounes, de parkas, de bottes de pluie et même d’une épuisette ! Je m’endors sous un châle en mailles multicolores tricoté par Mamy. Lorsque je me réveille, çay est les bébés sont là, je me précipite vers la chienne qui me regarde fièrement. Il y a quatre chiots, un petit blanc comme Betty et les autres un peu plus costauds : blanc et caramel comme l’épagneul d’Antoine le boulanger, c’est bien lui le papa comme supposait Papy. Je caresse la chienne sur la tête comme elle aime et je la félicite. Je regarde le plus petit bébé tout blanc il est trop mignon je crois que nous allons être amis tous les deux.

         A ce moment-là, Mamy et Martine arrivent et sont étonnées de me voir là, elles me cherchaient partout et tombent en adoration devant les bébés. Je leur annonce mon choix de prendre le tout blanc. Ma sœur et ma cousine Chloé accourent et admirent déjà les petits qui se poussent contre leur mère pour téter. Chloé choisira le sien plus tard avec sa mère. Donc il en restera deux, un pour ma maîtresse et l’autre….Après consultation de Jean-Paul son mari et bien Il partira chez Martine qui a littéralement fondu de tendresse devant cette portée. Ils ont déjà un labrador Hugo qui se fait bien vieux et il n’est plus trop en forme maintenant, cela lui fera un petit compagnon. Donc, Betty n’aura qu’à bien s’occuper de ses bébés et se faire câliner dans cette bonne maison.

Nous voilà rassurées et nous allons goûter les nouvelles madeleines au chocolat dans la cuisine.

 

M-Christine

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Image par Bastien Ruhland de Pixabay

 

 

J'étais bien cachée, il ne me restait plus qu'à attendre en silence.   Tapie n'osant bouger, je me remémorais ce qui m’avait encouragée à venir dans ces lieux incroyables.

 

Une petite flèche discrète, indiquant :  Chambres d'Hôtes, "La Forêt".  Cinq cent mètres plus loin, je découvris ce qui sera mon havre de paix pendant une semaine : une maisonnette entourée de buissons et de fleurs odorantes, magnifiques. Des oiseaux se répondaient en grande compétition, un petit paradis. Attendant mon souper, je soufflai délicatement à la serveuse :" manger trop salé est mauvais pour la santé ", "aucune inquiétude madame, me répondit Sylvie avec un petit sourire de connivence ".  Le maitre de maison apparut et me demanda ": Connaissez-vous la légende de la forêt de Brocéliande ? "   " je crois, monsieur, j'aimerais tellement rencontrer la fée Mélusine !"  , " Savez -vous que tous les ans, la nuit du solstice d'été, il se passe des faits étranges dans cet endroit mythique, mais nous n'en parlons que très rarement. A ce sujet trop de superstitions subsistent et nous ne voulons pas déstabiliser nos aïeuls. Je vous avertis au cas  où vous  entendriez cette nuit-là, des sons étranges de voix, de rires et instruments de musique typiques de notre belle région.

Je pris congé de mon hôte, fatiguée du voyage, rejoignit ma chambre douillette, sentant la bruyère séchée. Je ne dormis pas, demain je me rendrai au cœur de la forêt de Brocéliande, la curiosité me dévorait trop, je restai une partie de la nuit les yeux grand ouverts  scrutant le ciel étoilé, à travers le store ajouré, bercée par les rossignols.

 

il doit être 22h, derrière ce chêne majestueux, et sous ses branches protectrices  j'étais bien dissimulée. Soudain les chants d'oiseaux cessèrent, le vent léger se calma, tout semblait statique. D'abord un chœur de femmes se rapprochait, avec des sons un peu étranges, une plainte douce, puis les voix des hommes rejoignirent avec force accompagnées de harpes celtiques et d'autres instruments inconnus. Dans une grande lueur ils avançaient. Les femmes de blanc vêtues, avec des couronnes de fleurs de genêts et de fougères ;  les hommes drapés dans des toges de lin bis, rappelaient les druides. Je me sentais bien, peut-être car un lac nous séparait ! La lumière encore présente, fit place doucement à l'obscurité, mais curieusement, tous ces personnages apparurent comme transfigurés, presque surnaturels ? Il y eut une continuation de chants, de farandoles.

La mare prenait vie, les acteurs se reflétaient dans cette eau sombre et tranquille. Un petit brasier, à présent, crépitait,  illuminait la nuit noire, il montait vers le ciel des senteurs de bois et de feuilles séchées.

Après une farandole endiablée, au son des harpes et tambourins, une grande clameur à faire frémir tous les dieux de la forêt, retentit, la colonne s'enfonça dans la forêt, entonnant la même douce mélopée que lors de son apparition. Les hommes fermèrent la marche avec ce chant puissant uni au chœur des femmes. L'été sera bientôt là . Les braises subsistaient, ainsi qu'une paire d'yeux qui me fixaient, n'émettant aucun son, tout restait irréel, avais-je rêvé ? Je pense que non. De retour dans ma petite chambre douillette, je revivais cette nuit incroyable, j'étais heureuse d'avoir été privilégié et témoin de cette scène inoubliable.

Au petit déjeuner, l'hôte me demanda :" Comment a été votre nuit madame ? "

 " magnifique monsieur !  Merci " . Avait- il deviné, que ce soir -là j'étais dans la forêt ?

Peut -être, car j'eu la surprise de trouver la porte d'entrée restée ouverte, attendait-il que je rentre pour la fermer ? Il ne me demanda pas, et moi je gardais tout dans mon jardin secret.

Christine

 

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Image par Nadine Doerlé de Pixabay

 

 

« J’étais bien cachée, il ne me restait plus qu’à attendre en silence. » J’étais dans le Grand Pré, l’herbe était douce et tendre, l’air était embaumé par toutes les germandrées qui poussaient sous mes pieds.

     Aucun son, aucun bruit, je somnolais un peu.

C’était le mois de mai.

Après ce bon repos, je décidai de rentrer car j’étais invitée. Je marchais d’un pas vif, j’arrivai devant la maison, je sonnai et j’entrai. Tout le monde était là, et tous, ils m’attendaient. La maitresse des lieux m’accueillit, aussitôt verre de bienvenue et petits fours salés, c’était très convivial.

Pourtant dans mon oreille une petite voix murmurait : « Manger trop salé est mauvais pour la santé » ; je ne l’écoutai pas, c’était trop délicieux !...

Plus tard dans la soirée, d’un geste de la main je leur dis au revoir. Le mainate excité répétait sans arrêt : « Au revoir, Au revoir ».

Quelle bonne soirée avec tous les amis !

        C’est à recommencer.

 Gisèle

 

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Image par David Mark de Pixabay

 

 

J’étais bien caché, il ne me restait plus qu’à attendre, en silence… oui, bien caché aux yeux du public, en coulisse, mais bien visible à ceux des acteurs qui comptent sur moi.

Surtout, surtout, ne pas faire de bruit et être attentif aux comédiens, connaître le texte de chacun, et si l’un d’eux s’approche de moi et me regarde, être prêt à sauver sa mémoire défaillante. Pendant le spectacle, j’endosse le rôle de souffleur, le reste du temps, je suis le metteur en scène.

J’ai beaucoup joué quand j’étais jeune, mais comme j’aime transmettre, j’ai pris la direction de cette petite troupe de théâtre amateur. Ils sont de tous âges, et tous très attachants : Stéphanie, la doyenne, au maintien irréprochable sur scène, férue de diététique, qui veille sur notre santé en nous abreuvant de conseils en tout genre, style « manger trop salé est mauvais pour la santé ». Nous nous moquons gentiment d’elle car sa minceur s’accompagne de beaucoup de privations : pas de chocolats, pas de bonbons, ni de gâteaux… Puis Léo et Mélanie, ce petit couple charmant qui attendrit toujours le public dans la scène du balcon de Roméo et Juliette. Et Lili, la benjamine, le petit clown de la troupe, actrice comique en puissance, dont le père, directeur de la Maison des jeunes et de la culture, a mis à notre disposition, ce soir, la salle de théâtre. Et aussi Chris, le roi du mime, aux mains et au corps si expressifs. Puis Christelle, Agathe, Roland, Jean-Pierre et compagnie, tous aussi talentueux les uns que les autres.

Attention, les trois coups ont retenti, je me concentre, bien que je connaisse le texte presque par cœur. Je suis prêt à palier à toute défaillance mais je ne crois pas que j’aurai beaucoup à intervenir, tous maîtrisent parfaitement leur texte.

Gill

 

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