Naturellement coquette

 

En 20à 25 minutes, écrire un texte se terminant par

« Je suis une femme, peut-être un peu coquette, que sais-je ? Mais c’est naturellement et sans artifice »

(extrait de La Religieuse de Diderot)

 

 

                                          Y inclure cinq mots trouvés après un jeu

---------------------------------------------------------------------------------- 

 

 

 

 

Coquetterie  féline

 

Naturel, je n’aime que le naturel ! Quand je pense que certaines passent leur temps à se regarder dans la glace, à épier le moindre changement sur leur visage, à utiliser fards et correcteurs pour paraître plus jeune, plus belle, plus lumineuse, plus attirante, plus ensorcelante.

 

Comme cela doit être fatigant d’être sans cesse sur le qui-vive, de s’étudier en permanence, de ne pas se permettre la moindre fantaisie qui gâcherait une coiffure savamment élaborée, de ne pas pouvoir rire sans penser  aux rides naissantes ou courir dans les prairies à la recherche d’élégantes renonculessans craindre de rougir un parfait teint de porcelaine.

 

Et pourtant, ne croyez pas que je sois négligée. Je prends grand soin de ma petite personne et ma toilette est un rituel quotidien incontournable d’une importance capitale. Même si j’étais au fin fond du Rwanda, je n’y manquerais pas. Installée au soleil, écoutant le rémouleur aiguiser ses couteaux, je lustre ma robe rousse et blanche aux longs poils soyeux, je polis mes ongles pointus et brillants. Quand je parais dans une assemblée, ma démarche féline et élégante attire tous les regards ; mes yeux dorés, derrière mes paupières mi-closes, hypnotisent ceux qui les croisent ; mes pattes, qui savent se faire de velours, sont invitées à fouler les plus riches et les plus beaux tissus ; mon pelage, comme un aimant, attire les caresses et j’en joue. Si je parlais comme Renée, ma douce maîtresse, je pourrais dire : « je suis une femme, peut-être un peu coquette, que sais-je ? Mais c’est naturellement et sans artifice ».

 

 

 

 

 

Gill

 

                             

 

 

 

 

 

René et la belle sirène

 

René  adore trainer sur la plage quand arrive le soir et que les enfants braillards ont viré des lieux.

Il s’étire, jouit tout un moment de la brise légère qui lui caresse les épaules et rend sa coiffure un peu folâtre. Ses épis qui bougent dans tous les sens attirent plus l’attention sur lui qu’une image statique.

Il n’y a pas de quoi fouetter un chat sur cette plage. Il se lève en développant ses muscles et va s’asseoir à une table de la guinguette proche qui diffuse en boucle les derniers tubes de l’été.

 

Une serveuse, que dis-je, une sirène au corps sculptural et bronzé vient prendre sa commande.

 

Devant l’hésitation de René interloqué - vous devinez pourquoi - elle lui suggère une salade rafraichissante.

 

Ce sera une roquette avec des œufs durs, lui dit-il. Et un verre de rouge s’il vous plait.

 

Cette salade lui rappelait son Rouergue natal où il allait la cueillir, sauvage et odorante, dans les champs voisins.

 

René laissa alors vagabonder sa mémoire et se revit dans sa petite ville blottie au creux d’un vallon, avec ses jours de marché bruyant qui exhalait les arômes du Midi, où le rétameurcôtoyait le poissonnier et le maraîcher.

 

La sirène revient le rappeler à la réalité, avec sa salade de roquette : un bouquet de fraicheur.

Son regard s’attarde lourdement sur la croupe de la sirène, puis s’y fixe.

 

Elle le toise alors fixement et lui dit : Je suis une femme, peut-être un peu coquette, que sais-je ? Mais c’est naturellement et sans artifice.

 

Mouty

__________________________________________