Temps de Noël: anaphore

 

Ecrire un texte en prose ou en vers comportant des anaphores (mot ou groupe de mots au choix de chacun) sur le thème de Noël. (20mn)

 

(Une anaphore est la reprise d’un mot ou d’un groupe de mots au début de phrases ou de membres de phrases qui se suivent, produisant un effet de renforcement de symétrie.)

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RIBAMBELLES

 

Ribambelle d’étoiles dans un ciel bleu profond

Ribambelle de rires, ribambelle de sons,

Ribambelle d’enfants déjà en plein délire

En attendant Noël pour combler les désirs.

Ribambelle de pluches déshabillant les pommes

Avant leur mise au four, arrosées de Candy.

Ribambelle de chants, de prières et de psaumes.

Ribambelle d’arômes flottant dans les ruelles

Mêlant le pain d’épices au parfum de cannelle.

Ribambelle attablée, ou au zinc des bistrots

En se revigorant devant un bon vin chaud.

Des truffes, du foie gras, douceurs en ribambelle

Chez les uns…

Mais aussi du chagrin. Des pauvres en ribambelle,

Ceux qui n’ont pas choisi d’être seuls ou vaincus.

Des soucis de santé, d’argent, en ribambelle.

Fasse Noël un jour un peu meilleur !

Non, pas un jour, des jours en ribambelle

Pour magnifier la vie et réchauffer les cœurs.

 

Mouty

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C’est une si belle fête, Noël, avec les bougies, le sapin, les cadeaux et le repas de famille ; une si belle fête, avec le champagne, le foie gras, les huîtres et la bûche glacée. Vraiment une si belle fête avec la messe de minuit pour célébrer la naissance de l’enfant divin ; une si belle fête qui voit pour quelques heures s’arrêter les combats.

 

 Une si belle fête ? Pas si belle pour ceux qui sont seuls. Une si belle fête ? Pas si gaie pour ceux qui sont tristes. Une si belle fête ? Plutôt une épreuve pour ceux qui sont séparés.                                                                                                                     

Cette si belle fête, nous la gardons tous en mémoire : si belle fête pour moi qui était gâtée à chaque noël, mais pas si belle fête pour toi dont les cadeaux se résumaient à une orange et une papillote : tu n’étais pas l’enfant de la maison !                          

Cette si belle fête, elle est bien loin de tous ceux qui souffrent dan leur chair ou leur âme, de tous ceux qui sont emprisonnés, victimes innocentes de la dictature,  de la guerre ou du terrorisme ; cette si belle fête, espérons qu’un jour tout le monde pourra la vivre dans la joie.          

 

Gill

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La  marche des rois

                         « Marche ! » Balthazar s’est placé le dernier, en serre-file. « Marche ! » Tous les quarts d’heure à peu près, il est obligé de fustiger Melchior dont la proverbiale tendance à lambiner se vérifie à merveille ce soir. Bon, c’est vrai, cela fait des jours et des jours qu’ils suivent cette étoile ; baptisée du berger sans doute parce qu’elle ne cesse de scintiller, en morse : « Marche ! Marche ! ».

       S’l l’osait, Balthazar serait prêt à demander à Gaspard, au pied léger et à la longue silhouette d’ado, de ralentir un tantinet l’allure. Car Melchior, le plus vieux des trois, lui fait peine, trainant ses rhumatismes et son éternel rhume de cerveau. « Marche ! ». Non, il ne doit cependant pas s’attendrir, bien qu’il en meure d’envie en songeant que ce vieil empoté est avant tout un poète, un rêveur…D’ailleurs, n’est-ce-pas lui qui les a attirés dans cette aventure ? « Marche ! » Certes, certes, Balthazar ne doute pas, mais tout de même…trouver un dieu dans ce coin paumé, c’est pas crédible. Au milieu des cailloux, des moutons et des chèvres !… « Marche ! »

            Gaspard, avec ses grandes jambes, a pris trois longueurs d’avance ; il ne faut pas se laisser distancer. « Marche ! » Une grotte, servant d’abri pour le bétail  la nuit, apparait soudain devant eux.

             Melchior se retourne. « On est arrivés », chuchote-t-il, et juste à l’instant, un cri de bébé, joli comme un chant d’oiseau leur parvient  du fond de l’étable.

             «  A genoux », ordonne alors Melchior.

              El Pé