Le chat, la fleur et la cloche

 

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dont le thème sera

 

Il était une fois une cloche, une fleur et un chat 

 

 

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On avait festoyé pour ton anniversaire

Et après le dîner, après de nombreux verres,

On passa au moment de s'offrir les cadeaux.

Evidemment pour toi, je choisis les plus beaux.

Et si, pour mon malheur, devançant tes désirs,

Je loupais la façon de te faire plaisir,

Connaissant ton horreur pour tout ce qui est moche:

Quand je ratais mon coup, tu me traitais de" cloche"

J'avais pensé ce jour, en souhaitant ton bonheur,

Te cueillir puis t'offrir, la plus belle des fleurs.

Mais toi tu as choisi, plaidant pour ton rachat,

De prendre en ton giron, moi, ta cloche et un chat.

 

Jean-Pierre

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Il était une fois….la rose noire

 

Abeba, chat abyssin de toute beauté, aux allures de Bastet, avait l’habitude d’entendre le son cristallin de la petite cloche de faïence bordée de bleu et parsemée d’étoiles marron, qui signifiait qu’il était temps de rentrer au logis pour déguster la succulente pâtée que Marie, sa maîtresse, avait préparée.

Il rentrait à pas feutrés, sautait souplement sur la table basse du salon pour humer l’arôme délicat de la rose qui garnissait le soliflore, renouvelée chaque jour par la maîtresse des lieux. C’était un rituel que le chat ne manquait jamais car tous les jours, la rose, tournée vers le grand rosier du jardin, semblait triste, malgré la beauté et le parfum qui émanait d’elle.

Un matin de décembre, Abeba attendit en vain le tintement familier, et devant le silence qui s’éternisait, décida de rentrer sans en être prié. Aucun bruit dans la maison, et la rose dans le vase, le col incliné, les pétales tombants, morte ! Comment était-ce possible ! ce matin, tout était normal. En quelques bonds, il atteignit la chambre de Marie, sauta sur le lit : elle était là, immobile, les yeux fermés. Était-elle morte, elle aussi ? Non, grâce à Dieu, un léger souffle sortait de sa bouche, elle respirait. Le chat se précipita chez la voisine et se fit si bien comprendre que les secours arrivèrent très vite et transportèrent Marie à l’hôpital. Et là, grand mystère, personne ne pouvait dire de quel mal elle souffrait.

Les semaines et les mois passèrent. Abeba s’étiolait en même temps que sa maîtresse. Il s’enfonçait dans les sombres bois, devenait sale, maigre, sauvage et  faisait peur à voir. Puis un jour, son nez délicat crut sentir ce parfum qu’il aimait tant. Il suivit cette odeur qui l’amena au pied d’un arbre où s’épanouissait, émergeant d’un tapis de feuilles, une superbe rose noire. Mais que faisait-elle là ? les roses noires n’existaient qu’en Turquie ! « Je suis magique dit-elle doucement, je donne la santé. Puisque tu m’as trouvée, tu peux me cueillir, et ainsi guérir ta maîtresse, mais attention, à l’avenir, elle ne doit plus jamais en couper d’autres pour son soliflore, car les fleurs sont faites pour vivre de la terre. » Abeba accepta le marché et, l’ayant délicatement cueillie, se hâta d’apporter la rose noire près de Marie, qui se réveilla aussitôt, comme par enchantement.

Tout à fait rétablie, elle rentra chez elle et déposa la rose noire dans le soliflore. Abeba fut si présent auprès de Marie, lui fit tant de caresses, en la sollicitant à chaque instant qu’elle en oublia de remplacer la fleur chaque matin. Ainsi, le contrat étant rempli, la rose magique demeura dans le vase, témoin muet de l’amour du chat pour sa maîtresse, et on la vit même changer de couleur certains jours, au gré de sa fantaisie, sans que personne n’en soit surpris.

On entendit de nouveau la petite cloche tinter gaiement. Tout avait repris sa place.

 

Gill

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Le chat, la fleur et la clochette

 

Il était une fois , il y a bien longtemps , un chat.

Près de l’âtre chantant le chat se lave avec soin. Toute la famille s’est endormie. Il est bien, il a chaud, il a mangé copieusement et compte faire un bon somme après avoir terminé sa toilette. La vie est belle, vraiment belle.

Son petit panier douillet l’attend. Tout à coup il dresse les oreilles, écarquillent les yeux. Il a entendu un bruit au loin. Qu’est-ce que c’est ? Était-ce dehors ? Était-ce à l’étage ? Il tend l’oreille droite, rien …  Il tend l’oreille  gauche, ça y est, le bruit recommence.

 

Ça vient de dehors. Dommage il aurait préféré rester au chaud, maintenant il va falloir  sortir dans le jardin, il fait froid et il fait bien noir. S’armant de courage, il se glisse dans sa chatière et risque un œil dehors. Oui pas de doute le bruit vient du jardin. D’un bond le voilà dehors tout frissonnant. A pas de velours il se dirige vers le bruit, un bruit qui ressemble à des pleurs. Au pied d’un arbre il découvre une fleur magnifique, grande, majestueuse, parée de mille couleurs, des larmes cristallines coulent sur son doux visage, de gros sanglots la secouent de part en part.

« Pourquoi pleures-tu ? » lui demande le chat.

Entre deux hoquets la fleur essaye de lui répondre :

«    Je pleure … je  pleure parce que … parce que »   Un énorme sanglot la secoue et elle ne peut terminer sa phrase.

«  Je pleure, je pleure, parce que …. AH!AH!AH!  comme je suis triste !!! »

Le chat s’impatiente, il a froid aux pattes, il a envie de rentrer au chaud, de reprendre sa toilette et pourquoi pas de refaire un petit tour du côté de la cuisine.

« Alors que se passe-t-il, pourquoi pleures-tu ? »

«  Je pleure, je pleure, car j’ai perdu ma clochette, elle était ce matin encore attachée autour de mon cou, Bouh! Bouh! Quelle tristesse ! … Et elle repart de plus belle !!!

«  Ta clochette ? ta clochette ??? Mais qu’est-ce que tu fais avec une clochette autour du cou ? » lui demande le chat légèrement interloqué.

«  C’est mon porte-bonheur, ma marraine me l’a offerte quand je suis née et elle m’a dit qu’avec elle, je serai la plus belle et que sans elle je mourrai !!! Bouh ! Bouh ! » 

Impossible d’en savoir plus. Le chat s’en va à pas de velours.

Derrière lui les sanglots se mêlent à la nuit et au froid. Il rentre au chaud et s’endort tout de suite.

Le lendemain matin, il se précipite au fond du jardin, au pied de l’arbre … rien … pas trace de fleur magnifique.

Avait-il rêvé ? Dans l’herbe, un peu plus loin, quelque chose étincelle  au soleil. Le chat s’approche et découvre entre deux touffes vertes une jolie clochette argentée qui brille de milles feux ….

Avait-il rêvé ? …

 

Christine

 

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Si j’avais une cloche etc. 

            «   Si j’avais une cloche, je sonnerais le jour* »… mais pas la nuit, à cause des voisins. Je sonnerais les évènements de la vie, en trois tons différents, mais aussi le tocsin et surtout la liberté. Ce serait tantôt un carillon, tantôt une cloche d’école, et plus rarement le bourdon de Notre-Dame.

    Si j’avais une fleur, je ferais vite des boutures, pour garnir les jardins et offrir des bouquets : l’un pour ma mère, l’autre pour Spielberg et le troisième pour le vainqueur du Tour de France. J’en ferais aussi des couronnes pour orner le front des petites filles qui jouent à la mariée.

    Si j’avais un chat, ce serait Garfield ou O’Malley. Il serait très intelligent (quoique, attribué à un chat, ce qualificatif puisse frôler le pléonasme).Ainsi, je pourrais lui raconter mes petites histoires sans qu’il se mette à bailler en regardant sa montre. Parfois aussi, il se transformerait en vrai tigre, pour me faire plaisir ; même si Dieu a inventé le chat pour que l’Homme ait le plaisir de caresser le tigre.

      Mais, au fait, j’AI une cloche pour me dire que les sons existent sur la Terre !

Et j’AI une fleur pour m’apprendre que les parfums enveloppent le monde.

Et puis, ô merveille, j’AI aussi un chat, pour me convaincre que, quoiqu’il advienne, nos yeux peuvent toujours contempler la grâce et la beauté.

   Car il suffit d’une cloche, d’une fleur et d’un chat…pour «  être le plus heureux… »*

 

       El Pé

* Un grand merci à Claude François et son inoubliable marteau

*Idem

 

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