Joli mois de mai

 

 

Commentez ce que vous inspire cet aphorisme

en deux paragraphes distincts

 

                             Le premier écrit en phrases courtes, (style littérature contemporaine)                                ce qui donne du dynamisme, de la vivacité au  récit

 

Le second en phrases longues (style Marcel Proust)

ce qui donne un effet d'ampleur et de profondeur

 

--------------------------------

 

 

 

JOLI MAI

 

--------------------------------

 

 

ESPOIRS   DE  MAI

 

              1-   La nuit  est claire. Les étoiles dans le ciel  lui sourient. Eloïse se sent un peu ivre. Comme le jour de la boum. Sauf qu’alors, c’était à cause du Martini.  Et aujourd’hui  du parfum des roses et du chèvrefeuille. Et un peu aussi celui d’un after-shave. Même si Jean-Christophe ne se rase pas.

Pas encore.

 Maintenant il l’enlace tendrement. Il se penche vers elle. Que dit-il ? Non, ce n’est pas possible !!! Il vient de lui dire « Je t’aime » ! Et ses yeux le confirment. Alors la nuit de Mai s’illumine. Des aurores boréales surgissent. Hors saison. Rien que pour eux. Et une symphonie éclate. Du Schubert, bien sûr Quoi d’autre ? Le garçon attend une réponse. Elle lui caresse le visage. Doucement, elle murmure …

… « Mademoiselle Je Rêve ! Toujours dans la lune! Comme d’habitude ! Tonitrue la prof de maths. L’air féroce. « Alors : ax+b au carré ? »

Eloïse n’en a pas la moindre idée. Elle a juste envie de pleurer. A deux rangs devant elle, Jean-Christophe la regarde. Il rigole.

                                       X    X    X

2-  « Mais, mais mais, Paris Mai », le Paris de Nougaro est bien de 68 .comme le mien, avec ses marronniers en fleurs au Luxembourg et  à Denfert Rochereau, son lion  qui, depuis toujours, assiste, impassible, aux manifestations.

Des slogans souvent poétiques, ainsi que des pavés et des plaques d’égouts volaient alors dans l’air léger qui sentait la fraise et le muguet fraîchement cueillis.

Quant à moi, allègrement, je  massacrais  avec les étudiants des chants révolutionnaires et buvais les paroles de leaders de vingt ans qui parlaient d’utopie d’aujourd’hui  devenant réalité de  demain… tandis que mon jeune mari, tout frais de l’année, préparait avec ses collègues et néanmoins camarades la grève générale  chez Renault.

Et pendant ce temps-là, le soleil brillait comme un fou, enchanté de donner à cette insurrection un air de fête.

   Et puis se fut le 13 Mai.

Très tôt, un de ses potes, sur sa moto, vint chercher mon mari qui s’écria, alors que la moto démarrait déjà : «  Tous habillés en court !! » Etonnée par ce nouveau slogan, je ne tardai cependant pas à traduire : « Tous à Billancourt » et me préparai à m’y rendre par mes propres moyens lorsque soudain…

…Soudain, je me jetai sur la valise prête depuis quinze jours qui attendait sagement dans l’entrée et me précipitai…

…à la clinique où, deux heures plus tard, naissait le premier de mes enfants, tête baissée et poing en avant.

 

      El Pé

_______________________

 

 

Mes mois de mai  

               

Ce mois-là, je l’ai gardé en mémoire. Il faisait beau. Les pavés sautaient. Il faisait chaud. Les voitures brûlaient. Les slogans fusaient des mégaphones. Les cars de gendarmes verrouillaient le Quartier Latin. Les grenades lacrymogènes éclataient. Les CRS chargeaient. Les barricades montaient. Les vitrines s’écroulaient. Les discours se succédaient. Les discussions s’éternisaient. Un début d’incendie menaçait la Sorbonne. Les sirènes des pompiers hurlaient. L’embouteillage paralysait la place de la République. Le théâtre de l’Odéon souffrait. La contestation grondait. L’espoir d’une vie meilleure fleurissait. Toute une nation tendait vers un même idéal. Paris vivait au ralenti mais  s’enflammait. La liberté s’exprimait. Et moi, J’y étais, le soleil brillait, j’étais jeune, je me sentais bien, c’était en 1968.

 

Mais le mois de mai, c’est aussi le brin de muguet aux clochettes immaculées cachées entre deux feuilles élancées que j’offrais à ma mère qui me souriait en déposant le présent dans un joli soliflore. C’était la période des robes légères, des socquettes blanches et des chaussures d’été qui commençait, les jeux dans la cour de l’école sans redouter la pluie qui nous faisait rentrer en courant à l’abri du préau, telle une envolée de moineaux. Mai, c’était la route qui me menait à la fin de l’année scolaire, la route vers les examens, vers la réussite, la récompense du travail accompli. Mai me conduisait vers les chaudes journées des grandes vacances, vers la campagne tourangelle, vers cette période où le temps était un peu suspendu, où l’on profitait les uns des autres, où l’on regardait les étoiles, où les chaumes écorchaient nos pieds nus, où l’on s’écoutait entre deux pique-niques sur les bords de la Loire, deux promenades ensoleillées ou deux découvertes de châteaux. Mai, c’était, et c’est encore la douce transition entre l’hiver et l’été.

Gill

 

__________________________________ 

 

 Joli mois de mai…bof !

     Vous dîtes : « Joli mois de mai » ? Bof ! Bourres de platane dans les airs, yeux larmoyants, éternuements en rafales.  Balcons salis par les pigeons, trilles suraigües  d’oiseaux importuns.

      Les congés, le confinement me clouent chez moi. Les journées s’étirent monotones, solitaires.

               Je baille. Je m’ennuie.

 

Joli mois de mai ? Bien !

       Joli mois de mai encensé, célébré, chanté par de doux poètes en des élégies ampoulées, délicates.

D’impalpables poussières, d’invisibles virus volettent à petit bruit dans l’air parfumé des glycines ensoleillées.

Mes yeux irrités pleurent le bien-aimé parti au loin. Je chemine, imprégnée de cette joie diffuse, vers un travail justement rémunéré qui me permettra de voyager sous d’autres cieux enchanteurs.

 

         Line

______________________________

 

 Le joli mois de Mai. Le vent se fait plus doux, plus parfumé. Une multitude de fleurs  éclosent en un festival de couleurs, le régal des yeux. Les abeilles butinent avec frénésie.

Les canards marchent et volent deux par deux. Sur les toits des maisons alsaciennes les cigognes claquent leurs becs rouges vifs, renversant leur long cou en une ode à cette saison nouvelle.

 

Joli mois de Mai. La saison des mariages. Éloïse vient de dire "Oui" à Bertrand et ensemble, ils marchent vers la sortie de la petite église gothique du village, semant derrière eux des odeurs de jasmin, de lis, de roses, de pivoines. Les immenses bouquets, maintenant seuls près du chœur, semblent monter la garde, dans le silence retrouvé de ces lieux sains.

Dans le parc, l'immense magnolia ouvrent ses fleurs géantes,  ivoire teinté de rose, auréolées d'un doux parfum. Le mois de mai reste certainement le mois des fleurs.

Tout se donne rendez-vous pour célébrer la beauté éternelle de la nature.

 

Christine

____________________________