Un mot pour un titre

 

Trouver un mot de trois lettres puis lui ajouter une lettre pour former un mot de quatre lettres, puis de cinq, six…etc jusqu’au mot le plus long possible.

Un tirage au sort nous permet de garder le mot « écourtées »

 

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Regarder une image puis noter les deux mots qu’elle nous inspire pour former une liste commune

noir / blanc / départ / évasion / question / solitude / sauvage / rapide

En 20 minutes, écrire un texte comportant les 8 mots communs

dont le titre sera : « Ecourtées »

 

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Amphithéâtre Sorbone

wikimédia

 

 

 

Ecourtées

 

Mesdames, messieurs, tout n’est pas noir ou blanc dans la vie. C’est une question de point de vue.

Par exemple, pour moi, la solitude est noire, mais pour celui qui vit en permanence dans la foule, la solitude, c’est plutôt blanc. Autre exemple : moi je suis ici, dans un amphithéâtre de cette faculté, pour vous faire un cours sur le relativisme. Pour vous c’est peut-être un moment blanc, car, en bons étudiants ivres de savoir, vous venez boire mes paroles. Mais pour moi, c’est un moment noir car je préférerais être en train de préparer mon évasion vers un pays lointain. Je préférerais même être sur le départ vers des contrées sauvages au lieu d’être confiné ici.

 

Aussi, comme c’est moi qui ai le pouvoir de décision, mon exposé sera très rapide. Grâce à ce préambule, j’estime avoir traité pratiquement tout le sujet de mon intervention. Je ne vous retiendrai donc qu’un quart d’heure au lieu d’une heure réglementaire et pour le reste vous étudierez mon polycopié. Ceux qui me connaissent déjà savent que mes conférences sont toujours un peu écourtées. Mais ne vous insurgez pas contre cette pratique car vous n’en apprendrez que mieux à travailler par vous-mêmes.

Mesdames, messieurs, je vous remercie de votre attention. Bonne lecture. A la semaine prochaine.

 

Gill

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Ecourtées

 

Noir ou blanc,

 

Telle est la question, aurait dit Shakespeare. D’accord, il proclame ce qu’il veut, moi j’affirme blanc et noir, j’insiste sur le et et non pas le ou. Cela rend mon texte universel. On ne parle pas de solitude puisque universel, c’est général. C’est que je suis adepte de la colombophilie et quand un pigeon s’envole, c’est pour moi symbole de départ, d’évasion vers les autres. L’oiseau bat des ailes, tend le cou, ébouriffe ses plumes et rapide part vers des contrées sauvages où je n’irai jamais je tiens trop à ma tranquillité, à mon douillet appartement. En vérité, ce ne sont pas les justes raisons de mon quotidien routinier. Seulement mon patron tyrannique me donne des vacances écourtées tout au long de l’année. Je peux passer trois jours à Valras, cinq jours–quand il est de bonne humeur–au Pic Saint-Loup, à Tantajo. Vivement la retraite et les grands voyages. Mais à 65 ans ou même plus, serai-je encore apte à les faire, sinon en rêve ? « wait and see » dit-on en anglais, alors attendons.

 

Line

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