Quelles superstitions vous inspirent ?

 

Après un jeu qui nous a permis de trouver des superstitions, nous les mettons en commun

Nous en choisissons une ou plusieurs dans la liste obtenue

puis nous écrivons un texte s’y rapportant

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pixabay

 

 

Un conte de Noël

  

      Ce jour là, Paulin se réveilla avant l’aube. Rien d’étonnant à cela puisque l’on fêtait aujourd’hui la Saint Nicolas ! Le calendrier affichant en même temps un superbe Vendredi 13, le petit garçon ne fut pas surpris de ne rien trouver dans la chaussette accrochée la veille à la cheminée. A coup sûr, le bon saint avait dû faire un grand détour pour éviter de croiser Azraël, le chat noir du voisin, et du coup, oublier la maison. Tant pis.

     Il s’habilla en vitesse et partit pour l’école alors qu’il faisait encore nuit. C’est sans doute pour cela que, sans y prendre garde, il passa sous une échelle et s’étala un mètre plus loin dans une flaque d’eau. Normal.

      Le dimanche arriva deux jours plus tard et, comme chaque semaine, Paulin partit pour l’hôpital rendre visite à sa grand-mère. La brave femme  en effet se remettait difficilement de sa fracture de la hanche et attendait avec impatience  les visites hebdomadaires de son petit-fils et de son petit bouquet de roses blanches. Malheureusement, ce matin-là, il n’en restait plus une seule aussi Paulin acheta innocemment six œillets blancs…que sa Mémé se dépêcha de jeter par la fenêtre  sitôt que le gamin les lui eût remis, tout en s’écriant : « Petit misérable, c’est donc ma mort que tu veux ? Allez, tu es bien pareil aux autres, finalement ! »

      Les jours passèrent dans la grisaille de l’hiver (bien que l’automne fût encore là, officiellement), et Paulin, comme tout le monde, finit par aboutir au 24 Décembre. Il savait que le Père Noël, lui non plus, ne passerait pas chez lui cette nuit. Sans doute parce que le cher homme  pensait que la poisse, c’est contagieux, et comment lui donner tort ?

  Triste, le petit garçon marchait tête baissée dans le chemin creux, lorsqu’il faillit marcher dans…oups, pardon…sur…un trèfle à quatre feuilles, qu’il s’empressa de cueillir et dès cet instant, sa vie… !

  Mais ça, n’est-ce-pas Rudy, c’est une autre histoire.

     El Pé

 

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Soizic et le pompon rouge

 

En ce temps là, il y a plusieurs siècles, pour entrer dans la Marine Nationale, l’aspirant marin devait confectionner son bonnet lui-même pour compléter sa tenue.

Dans cette petite maison située à l’extrême pointe du Finistère, balayée par les vents, le couple étai bien pauvre, et la laine était bien chère, aussi Soizic en avait-elle peu. Il faudrait qu’elle l’économise pour que son François puisse coiffer son bonnet bleu. Et tous les soirs, à la lueur de la lampe à pétrole, elle tricotait à points bien serrés pour utiliser le minimum de matière. François avait la tête petite et un front bas, ce qui était une bonne chose car ainsi, le bonnet ne serait pas très grand.

Malheureusement arriva le moment où la pelote fut finie, mais pas le bonnet. Il restait un trou, de la taille d’une grosse pièce d’or, au sommet du bonnet, comme une honteuse tonsure. Que faire, se lamentait Soizic, en fouillant tous les recoins de tous les tiroirs de sa pauvre demeure. La seule chose qu’elle trouva fut un reste de laine d’un beau rouge vif. Impossible d’utiliser cela, pensa-t-elle, mais pressée par le temps et n’ayant pas d’autre alternative, elle confectionna un pompon avec ce reste de laine, qu’elle cousit à la place du trou.

François cria bien un peu, au moment de coiffer le bonnet, mais comme il aimait Soizic et savait qu’elle y avait mis tout son cœur, il le vissa sur son crâne et rejoignit le bord, tentant de se dissimuler autant que possible, derrière ses camarades.

Dès le lendemain de l’appareillage, le vent se leva et le navire fut pris dans une effroyable tempête. Il sombra, précipitant l’équipage dans les flots déchaînés. Tous les marins périrent, sauf un, François. Par chance, Il réussit à s’accrocher à une planche, par chance, il garda son bonnet, et par chance, la vigie d’un bateau repéra le rouge de son pompon et il fut sauvé.

Devant le miracle, peut-on dire, de ce sauvetage, la Marine Nationale adopta le pompon rouge sur les bonnets de ses marins et il fut reconnu que ce pompon portait chance.

 

Gill

 

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