Un bol d'air

 

Voici les 10 mots officiels édictés pour la francophonie

 

AILE    ALLURE    BULLER    CHAMBRE A AIR 

 

DÉCOLLER    ÉOLIEN

 

FOEHN    FRAGRANCE    INSUFFLER    VAPOREUX

  

En choisir 5 et les inclure dans un texte ayant pour thème

 

"L'Heure d’Été"

 

 

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Image par anncapictures de Pixabay

 

 

LE GARDIEN DE L’HEURE

 

Dans un lointain pays, niché dans un vallon, entouré de hautes montagnes, il y avait un gros bourg qui avait beaucoup d’allure ! Ce gros bourg était très spécial…En effet c’était le siège de l’Heure d’Été.

Le gardien de l’heure en était le personnage principal. Personne ne savait son nom ni même son prénom. Personne ne savait d’où il venait, peut-être était-il arrivé sur l’aile d’un oiseau, en tous les cas il semblait avoir toujours été là ! Les habitants l’appelaient « Maitre de l’heure » ou « Gardien de l’heure » avec un grand respect. Evidemment tout le monde le connaissait. On voyait sa grande silhouette vaporeuse, à toute heure du jour et de la nuit, glisser silencieusement dans les rues à la recherche d’une horloge, d’une pendule, d’une montre à réparer. Il les connaissait toutes, il les soignait toutes. Il avait un faible pour l’énorme horloge du clocher de l’église et pour celle qui ornait la  façade de la mairie. Par contre celle qui se trouvait au-dessus de l’entrée de l’école lui donnait du fil à retordre. Régulièrement un enfant maladroit ou mal intentionné envoyait  le ballon de football en plein milieu du cadran, ce qui décollait les aiguilles ou simplement le choc arrêtait les rouages et il fallait réparer !

Mais pourquoi, me direz-vous, ce village était-il le siège de l’Heure d’Été?

Pourquoi ce village avait-il un Gardien de l’heure ?

Et bien voilà … depuis la nuit des temps, il avait été décidé par des forces invisibles qu’à cet endroit précis l’heure d’été serait annoncée chaque année. Tout retard ou tout empêchement entraineraient le report du printemps, de la floraison, de la fonte des neiges, … et replongeraient la terre entière dans les affres de l’hiver !

Il y avait donc depuis toujours, dans chaque maison, dans chaque édifice publique, une pendule ou une horloge, bref un appareil pour pouvoir lire l’heure avec précision. Il fallait impérativement que tous ces objets soient en état de marche et surtout à la même heure ! D’où la nécessité d’avoir un Gardien de l’heure.

Il s’affairait de ci de là, vérifiant l’heure, répondant aux appels des habitants angoissés dont l’une  des pendules ne fonctionnait plus. Il n’avait pas une minute pour buller.

Il venait de tout vérifier pour le prochain passage à l’heure d’été. Ce serait à 2 heures du matin dans exactement  24 heures et 4 minutes. Il était sur des charbons ardents. L’arrivée du printemps et de ses fragrances délicieuses, la fonte des neiges, le jaillissement des torrents jusque-là pris dans la glace, toutes ces merveilles de renouveau dépendaient de lui ! Il repartit au galop pour une ultime vérification, tout semblait parfait, pourtant une petite voix lointaine, bien enfouie dans son cerveau lui soufflait un avertissement. Il avait beau tout passer en revue dans sa tête, recenser les pendules, refaire l’itinéraire qu’il suivrait dans 24 heures pour changer rapidement l’heure, il ne voyait rien de spécial.

Il décida, pour se calmer, de se reposer un peu avant d’entreprendre sa tâche la plus importante de l’année : passer à l’heure d’été.

24 heures plus tard, le voici s’élançant de maison en maison. Ça y est, c’était fait… Toutes les pendules, toutes les horloges du village carillonnèrent en chœur l’heure d’été.

Mais voilà le lendemain matin le jour était gris, venteux. Pareil les jours suivants, pas un rayon de soleil !!! L’inquiétude gagna les villageois, que se passait-il ? Le gardien de l’heure était anéanti !! Le printemps n’apparaissait pas ! Il se rappela la petite voix qui avait essayé de le prévenir. Il avait dû oublier une pendule, c’était la seule  explication. Absolument toutes les pendules devaient être à l’heure !!!

Il colla des affichettes partout :         Qui a une horloge,

                                                               une pendule,

                                                               une montre en panne ?

                                                               Venez vite me voir !!!

Personne ne vint le trouver et l’hiver avait l’air de se réinstaller ! Quelle catastrophe !!! Puis un beau matin un petit garnement vint trouver le Gardien de l’heure. Il fait peur et n’en menait  pas large. Il lui expliqua qu’un jour, en février, il avait voulu entrer chez sa grand-mère par la fenêtre afin de lui voler quelques biscuits, et il se rappelait qu’en atterrissant sur la commode, il avait entendu quelque chose tomber entre le mur et la commode. C’était peut-être une pendulette, mais voilà il n’osait pas le dire à sa grand-mère !

Aussitôt le Gardien de l’heure se précipita chez la grand-mère avec l’enfant. Ce dernier dut expliquer son méfait et on tira la commode. Effectivement une petite pendulette en piteux état était coincée derrière la commode. Le Gardien de l’heure l’emmena pour la réparer, ce fut long et difficile mais il réussit à la remettre en marche. La pendulette était finalement à l’unisson avec toutes les pendules, horloges et montres du bourg.

Aussitôt le soleil apparut, la neige se mit à fondre, l’eau à couler. De magnifiques fragrances envahirent le  village et la terre entière. L’Heure d’Été était finalement arrivée !!!

 

Chris

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         L’heure d’été, c’est le printemps qui s’avance à tire d’ailes ; c’est le soleil qui fait briller tout ce qu’il touche.

C’est la fragrance des seringas et des abélias ; c’est un bord de la mer, le lointain vaporeux.

C’est insuffler sa joie pour pouvoir partager avec tous ceux qu’on aime, courir à vive allure, prête à décoller pour arriver plus vite près de la mi-été.

                          

       Gisèle

 

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             La grande aiguille a fait le tour du cadran à toute allure et désormais, tout est changé.

   Le jour  a certes un peu de mal à décoller aujourd’hui, mais ce n’est pas grave puisque le soleil ne tardera pas à dorer de ses rayons un ciel vaporeux  avant de poursuivre sa course.

  Midi aussi se fait attendre mais le voilà enfin, même si une mouette un peu égarée caresse de son aile une ombre pourtant un peu longue…

    Et puis vient le soir. Le premier des soirs qui n’en finissent plus tant la lumière a de peine à quitter la délicieuse fragrance des vergers toujours fleuris.

Car nous sommes le 28 Mars. Hier encore, l’hiver était là, et aujourd’hui  par miracle, du bout des doigts, nous effleurons l’été.

     El Pé

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         Réfléchissons calmement : pour être à l’heure d’été, dois-je avancer ou retarder les aiguilles du réveil ?

Sur le balcon, les pigeons, ivres de soleil printanier, battent des ailes énergiquement. 

Sortant de l’engourdissement hivernal, mon pas a une allure conquérante.

Le foehn, qui teinte de rouge saharien le linge étendu, m’apporte des fragrances de pays lointains que je ne peux visiter.

Je devine que ma vie, oublieuse d’un terne passé, décolle vers un avenir radieux.

     Line

 

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l’heure des taies

 

–   Bonjour Mesdames, bonjour Mesdemoiselles, bonjour Messieurs

Vous êtes sur Radio Baratin, votre station de radio préférée et comme tous les jeudis, nous vous présentons une émission axée sur une activité originale de votre région.

J’ai près de moi monsieur Jules Langolfi, PDG des établissements « A l’embarras des Morphines «

Mr Langolfi parlez-nous un peu de votre établissement.

–   Nous fabriquons des oreillers de toile dont le contenu est issu de la nature. Pas de synthétique chez nous .Pour les bourrer, nous nous axons sur le naturel avec une prédilection pour les fleurs de camomille ou de tilleul, dont la fragrance favorise l’endormissement, ou bien d’autres plantes aux vertus médicinales connues pour leurs effets sur le système nerveux comme les fleurs de pavot ou les feuilles de cannabis.

Nous avons d’ailleurs déposé une demande de remboursement auprès du ministère de la santé et de la sécurité sociale. Dans la mesure où, dans un pays comme le notre, la consommation d’anxiolytiques et de somnifères est monnaie courante et en perpétuelle augmentation, nous pensons qu’en facilitant l’endormissement, nos oreillers pourraient être à l’origine de substantielles économies.

Le client y pose la tête et, au bout de quelques minutes, il se trouve projeté dans un environnement vaporeux, une véritable bulle de béatitude tout en profitant d’un confort extraordinaire : nos oreillers sont pourvus d’un système de chambre à air dont nous gardons le secret.

Le dormeur en herbe, si j’ose dire, se sent décoller à tire d’ailes pour atteindre rapidement la tranquillité des plaines et des montagnes au climat adouci par le foehn, bénéficiant d’un sommeil profond, réparateur et parfois psychédélique.

–     Mr Langolfi « A l’embarras des Morphines «  d’où vient le nom de votre entreprise ?

–   D’une erreur de typographie: j’avais commandé 15 000 exemplaires de bulletins publicitaires à déposer dans les boîtes aux lettres au nom de : »Dans les Bras de Morphée », ce qui me semblait tout indiqué pour une fabrique d’oreillers. Le monsieur qui a pris la commande a mal compris le message. Pour ne pas jeter ces 15000 feuillets, nous avons changé le nom de l’entreprise.

–   Dans votre entreprise, vous avez combien d’ouvriers ?

–   Trois et un pilote d’essai.

–   Un pilote d’essai ?

   Oui. C'est un corse originaire de mon village. Il essaie les oreillers et il me donne son avis circonstancié sur la qualité du sommeil induit. Il peut travailler jour et nuit et même le dimanche

–     Et vous le payez en heures supplémentaires ?

–     Non c’est un contrat spécial entre corses du même village. Nous avons des arrangements.

–    Nous sommes entrés dans l’heure d’été  .  Cela   peut-il perturber le fonctionnement   de  votre entreprise ?

–   Mais pas du tout! Tous les jours, le travail de fabrication terminé, hiver comme été, toujours à la même heure, nous finissons la journée en habillant nos oreillers, variant les formes et les couleurs de ces enveloppes de fine batiste. C’est l’heure des taies. Ah l’heure des taies, pour moi c’est la meilleure de la journée

–   Merci monsieur Langolfi pour cette visite guidée de votre belle entreprise et n’oubliez pas de déclarer votre pilote d’essai à la sécurité sociale, il serait navrant qu’il soit victime d’un accident du travail.

 

Jean-Pierre

 

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Décalage horaire

« Aujourd’hui, heure d’été ou pas, je ne me lèverai pas une heure plus tôt, dit l’oiseau en déployant ses ailes. Les fleurs des champs s’ouvriront comme hier, pour embaumer l’air de leur subtile fragrance, le foehn ne soufflera ni plus ni moins fort, et les éoliennes ne tourneront pas plus vite. L’ombre et la clarté continueront à guider la nature. »

Pendant ce temps, dans l’air vaporeux du matin, un avion long courrier, à la destination paradisiaque, qui hier décollait au petit jour, s’envolera dans la nuit encore noire. Le commandant de bord, nullement perturbé par ce changement, s’apprêtera à faire 1500 kilomètres et à se retrouver 11 heures en arrière à l’atterrissage ! lui se joue des heures, cinq d’avance, trois de retard, il saute de fuseau en fuseau.

Alors, pourquoi tant de discussions autour de cette petite heure qui nous mène vers l’été.

Gill

 

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L’heure d’été.

Chaque année, l’heure d’été est un sujet de conversation, elle a du plus et du moins.

Je vais  commencer par le moins  Elle me vole une heure, perturbe mon sommeil et je n’ai pas fière allure au réveil.

Le plus : Les soirées sont beaucoup plus longues ce qui me permet de prolonger la baignade à la mer, quand il n’y a pas trop de foehn.

Parfois aussi sous un ciel vaporeux, une petite balade à bicyclette entre amis n’est pas de refus, en prenant soin toutefois d’éviter la crevaison d’une chambre à air. Puis enfin, le moment tant attendu, installée confortablement en sirotant un bon thé glacé, je ne pense qu’à une chose, buller.

Louisa

 

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