Chacun un titre, un texte pour tous

 

Chacun invente un titre qui pourrait être celui d’un roman

 

Avec les 13 titres  obtenus

 

Quelle aventure !                    Rendez-vous 10 ans après

Les cerisiers ne sont pas les seuls arbres à fleurir au printemps

Mes chiens et l’auto                 le miroir magique

Le choix                                    Le pas sage

Pourquoi suis-je sur terre        Demain je partirai

L’enfant et l’oiseau                   La salamandre rouge

Les survivants                           une carapace verte

 

Ecrivez-un texte en contenant au moins 10, tous si possible

 

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RENDEZ VOUS DIX ANS APRES

        

         Je suis assise sur le banc devant l’école, il est 17h45. Le mail disait : « Rendez-vous vers 18 heures toujours au même endroit dix ans après ». C’était un message général à «notre bande » de la classe de troisième B. À ce moment-là, nous avions tous entre 15 et 16 ans et nous étions une dizaine de bons copains très complices. Une auto passa rapidement avec 2 chiens langues et oreilles pendantes à la fenêtre. J’attends avec impatience sous les prunus fleuris, les cerisiers ne sont pas les seuls arbres à fleurir au printemps ! Une autre voiture pétaradante passe, la radio à fond et je reconnu « l’enfant et l’oiseau ou l’oiseau et l’enfant », je ne sais plus. Enfin, je vois arriver Patrick toujours avec sa démarche nonchalante, il me fait un grand sourire et un petit signe de la main. Mais Il est barbu maintenant, bon c’est lui le deuxième, il en manque encore. Une salamandre rouge traverse la pelouse devant moi suivie d’une tortue à la carapace verte. Patrick s’assoit sur le banc me fait la bise et je sors le cadre avec le portrait d’Emmanuelle « notre Manu » notre copine qui disait toujours, « Demain je partirai, loin, très loin » effectivement elle a beaucoup voyagé. Manu s’était engagée dans l’armée à 18 ans. Malheureusement son convoi militaire de réfugiés de la Croix Rouge sauta sur une mine en Afghanistan et lui ôta la vie. Mais elle est là sur la photo avec nous dans son bel uniforme. Ensuite Adrien et Isabelle arrivent main dans la main, leur histoire dure depuis silongtemps ! Je pense qu’ils avaient fait leur choix à l’école primaire. Embrassades, congratulations, éclats de rire, échange de nouvelles. Nous savons que Micka et Cyril ne viendront pas, l’un est à l’étranger, l’autre à trop de travail avec son entreprise. Soudain un gros camping-car rutilant vient se garer devant l’école et telle une tornade, Jean-François barbu, chevelu, tenue de baroudeur et pataugas descend du véhicule. Incroyable quelle transformation, lui toujours habillé« vieux et démodé» ! C’est un survivant, il a réussi à échapper à sa maman chérie. Il a bien changé et commence à nous raconter toutes ses aventures sur les routes du globe. Un cycliste arrive c’est Fabien, il est boulanger pâtissier ici, comme il le voulait et il a repris la boutique de ses parents.Je suis contente de les voir tous à nouveau mais, il manque une pièce importante du puzzle si je trouvais un miroir magique…Et bien, je lui demanderais où est le Nicolas de mes 16 ans que j’adorais mais qui ne bavait que pour cette pimbêche de Valérie qui ne l’a jamais regardé ! Soudain une voix moqueuse derrière moi « alors ma blondinette a coupé ses nattes ? » Il est  là, je sens sa présence et son souffle chaud quand il me fait la bise dans le cou. Je me retourne le charme opère toujours. Ses yeux rieurs et son sourire !!!! Pourquoi suis-je sur terre ? pour me retrouver dans ses bras et profiter de la vie ! Peut-être avoir ma chance maintenant qui sait ? mais c’est certain je vais vite oublier Boris.

        

         M-Christine

 

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Image par StockSnap de Pixabay

 

 

J’avais rencontré Julien au cours de notre classe préparatoire, qui je dois bien le dire, nous avait quelque peu changés. Nous nous considérions comme les survivants de ces deux années terribles, où nous avions passé tout notre temps à nous abrutir de travail, tout ça pour réussir ces stupides concours. Ah, ces années de galère, quelle aventure ! Chacun avait fait le choix d’une école différente à l’issue des concours, alors que nous étions inséparables, comme l’enfant et l’oiseau de la célèbre chanson. Nous étions séparés par plus de mille kilomètres et nous nous voyions de moins en moins souvent. Il était pourtant ma béquille, mon autre, et surtout mon « pas sage », véritable contrepoids à ma tendance trop raisonnable. Il était mon oxygène et il me semblait que j’étouffais quand je ne lui parlais pas. Il m’avait téléphoné pour m’annoncer son départ, je me souviens précisément de ses mots : « Demain, je partirai… ». J’avais eu envie de lui répondre : « A l’heure où blanchit la campagne ? » mais je ne me sentais pas d’humeur à rire. Il m’avait donc abandonnée pour partir à l’étranger à l’obtention de son diplôme. Certes, il m’avait donné rendez-vous dix ans après, pour découvrir ce que nous serions devenus et savoir comment nous aurions réussi à vivre l’un sans l’autre.

Et ce jour était arrivé, alors que je n’y pensais plus vraiment. Les années avaient passé, j’étais en poste, mariée, avec des nouveaux amis, heureuse avec mes chiens et mon auto – mon mari l’appelait ainsi, car il s’agissait d’une petite Mini. Julien m’avait contactée pour organiser nos retrouvailles à La salamandre rouge, un restaurant qu’il fréquentait beaucoup depuis son retour à Paris. Je me préparais mentalement à le revoir, cette vie étudiante me semblait si lointaine désormais. Je me regardais dans le miroir qui, tel un miroir magique, me renvoya le reflet de celle que j’étais devenue. Je m’étais construite sans lui, j’avais réussi à fissurer ma carapace – une carapace verte, disait-il, en référence à la couleur de mes yeux – pour aller vers les autres, m’ouvrir à eux. Je compris que c’était sa présence qui m’avait empêchée de le faire jusqu’alors. Je décidai donc de ne pas me rendre au rendez-vous, le meilleur choix pour moi.

Fabienne

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Image par Jill Wellington de Pixabay

 

 

« Demain je partirai Quelle aventure ! Ce sera le printemps. Oh, je sais bien que les cerisiers ne sont pas les seuls arbres à fleurir au printemps ! Mais voilà que dans un miroir magique, je vois l’enfant et l’oiseau, la salamandre rouge, une carapace verte, mes chiens et l’auto. Que fais-je ici ? Et pourquoi suis-je sur terre ? Y-a-t-il des survivants ? Mais ai-je le choix ? Dois-je faire le passage ? Mais est-ce un pas sage ? Je suis jeune encore. Je me donne rendez-vous dans dix ans. Après… »

Tina

 

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Image par truthseeker08 de Pixabay

 

 

Un enfant et un oiseau

 

Lorsque l’enfant et l’oiseau se rencontrèrent, ils se demandèrent chacun vers quelle aventure les mènerait cet évènement.

L’enfant dit : « pourquoi suis-je sur terre ? »

L’oiseau répondit : « pour respirer le vent, admirer l’arbre tendu vers le ciel, entendre les chuchotements de la salamandre rouge, courir dans les herbes folles, nager au creux des rivières dorées. »

L’enfant : « si j’avais le choix, je gravirais cette montagne pour voir ce qu’il y a de l’autre côté »

L’oiseau réfléchit un moment : « pour cela, tu dois d’abord aller voir le Pas Sage. »

« Le passage ? » questionna l‘enfant.

« Non, le Pas Sage » répondit l’oiseau, « il vit au pied de la montagne, bien caché derrière une carapace verte. »

Un grand silence se fit, l’enfant ne comprenait pas et se demandait : « comment puis-je laisser mes chiens et l’auto ? Les premiers sont mes amis depuis longtemps, ils me manqueraient. Et ma voiture rouge aussi car c’est un cadeau de mon Papy. Ma première voiture… même si elle a des pédales, je peux faire de la vitesse avec. »

L’oiseau reprit : « demain je partirai et tu seras seul mais aujourd’hui je peux t’accompagner. »

L’enfant lui demanda : « qui est ce Pas Sage ? »

L’oiseau murmura : « c’est le dernier des survivants, il connaît le mystère de la vie, quand tu seras arrivé jusqu’à lui, il te présentera le miroir magique, tu te regarderas… et là…. »

E.O.

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Image par StockSnap de Pixabay

 

 

Qui sera là ?

Rendez-vous dans dix ans ! Quelle aventure ! vous vous rendez compte ! y aura-t-il des survivants à notre groupe de jeunesse et combien serons nous à répondre à l’appel ?

Je retourne en arrière et j’essaie de me remémorer chaque visage, chaque caractère, chaque bon ou moins bon moment de notre histoire.

Est-ce que Sophie viendra, elle qui disait toujours « mes chiens et l’auto, ce n’est pas le grand amour ». Bien sûr, ce ne sont pas les mêmes, mais la connaissant, je suis sûre qu’elle ne peut toujours pas vivre sans eux, ni envisager de les laisser, ne serait-ce que quelques heures, si elle peut faire autrement.

Et Joël, qui énonçait à tout bout de champ des maximes, genre « les cerisiers ne sont pas les seuls à fleurir au printemps », puis qui les décortiquait, les commentait, les expliquait,  qu’a-t-il pu devenir ? Je le vois bien prof…prof de littérature.

Comment s’appelait-elle déjà, celle qui philosophait volontiers, disant « pourquoi suis-je sur terre ? Je ne sais pas ! Mais si j’y suis, c’est pour profiter de tout. Car une vie pas sage vaut mieux qu’un vie de regrets ». Le lendemain, en pleine déprime, elle nous annonçait avec le plus grand sérieux « demain je partirai, loin, très loin de l’agitation de la ville et je vivrai en ermite ». Ah oui, c’était Virginie. Elle n’a pas fait partie longtemps de notre groupe. Très, très particulière, cette fille.

La douce Céline, elle, répondra à l’appel, j’en suis sûre. Elle avait une jolie voix, chantait souvent « l’enfant et l’oiseau » et une autre chanson qui parlait de tortue et de carapace verte, dont j’ai oublié le titre.

Par contre, si j’avais le choix, j’aimerais mieux que Loïc ne soit pas là. S’il a toujours aussi mauvais caractère, il va gâcher la journée, à moins qu’il se soit amélioré en dix ans.

Quant aux quelques autres, j’aimerais bien savoir s’ils viendront, histoire de m’organiser, puisque c’est moi qui suis chargée de préparer ces retrouvailles. N’ayant pas de  miroir magique à interroger, je vais devoir improviser.

Mais au fait, se souviendront-ils de moi, qu’ils avaient surnommée  « la salamandre rouge », en référence à une bague en ayant la forme et la couleur, que j’affectionnais particulièrement. Qu’est-ce que j’en ai fait d’ailleurs ? je ne sais plus…

En tout cas, moi, je serai là !

Gill

 

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