Une porte qui s'ouvre ou quelques marches menant à la porte

 

Un jeu de lexicon nous a permis de trouver les six mots suivants

 

désordres / blanc / malheur

ci-gît / amputée / trousse

 

En vingt minutes, faire un texte commençant par un des deux extraits ci-dessous.

Y inclure les six mots trouvés

 

« Alors je m’éloigne, d’un pas léger, quand j’entends, derrière moi, une porte qui s’ouvre. Que vais-je faire, me sauver ou me retourner ? »

 

« A cinq heures tapantes je franchis la grille. M’apprêtant à gravir les quelques marches menant à la porte d’entrée  je perçus soudain un grognement sourd, profond, pour tout dire effrayant. »

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pixabay

 

Alors je m'éloigne d'un pas léger, quand j’entends, derrière moi, une porte qui s'ouvre. Que vais-je faire, me sauver ou me retourner? Dois-je craindre quelque malheur car le lieu est propice ? Je choisis donc la fuite: traverser sous la neige qui tombe  dans la plus noire des nuits, ce cimetière blanc aux tombes en désordre. Je cours, la peur aux trousses, je trébuche, je chute et  m'étale juste au pied d'un tombeau. C'est une énorme tombe à la croix amputée où luit dans la nuit écrit en lettres d'or: Ci-gît le diable.

Jean-Pierre

 

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pixabay

 

Alors, je m’éloigne, d’un  pas léger, quand j’entends, derrière moi, une porte qui s’ouvre. Que vais-je faire, me sauver ou me retourner.

Malheur ! je n’ai que peu de temps pour choisir, alors que ma cervelle devient comme amputée de son pouvoir de décision. Je reste interdit, figé sur place, et sent dans mes neurones se créer des désordres indescriptibles. Mes pensées s’embrouillent et je suis incapable de faire le moindre pas en avant ou en arrière.

Pourtant, tout avait si bien commencé. J’avais repéré les lieux qui devaient être vides de tout occupant, j’avais préparé ma trousse avec toute la panoplie du parfait petit casseur : clés en tout genre, passe pour toute serrure, pince-monseigneur, stéthoscope pour ouverture de coffre hautement sécurisé, et ma paire de gants en latex, aussi discrète et efficace qu’une  seconde peau exempte d’empreintes. Sans oublier mes chaussons de danseur en cuir blanc – une petite fantaisie – qui m’assurait une démarche souple et silencieuse.

J’étais entré sans problème, avait travaillé rapidement avec le professionnalisme qu’on me connait, ouvert le coffre silencieusement, choisi judicieusement les pièces les plus discrètes  ayant le plus de valeur – bagues, broches, pendentifs, bracelets, et quelques pierres brutes – délaissant les colliers et les diadèmes plus encombrants et difficiles à écouler. J’avais rangé les bijoux dans une petite bourse dont j’avais serré les cordons et je m’apprêtais à partir aussi aisément que j’étais entré, quand, tout à coup…….. un grain de sable dans l’engrenage, une porte qui s’ouvre, et moi, sur un pied, tel un danseur au milieu d’une pirouette, ne sachant plus quoi faire.

Alors oui, qu’allais-je faire ?

Finalement, mon cerveau ayant brusquement retrouvé toute sa lucidité, m’intima l’ordre de filer à toute vitesse, mais ma curiosité me fit jeter un coup d’œil derrière moi et je vis le gros canon d’un fusil pointé dans ma direction, et les canines acérées d’un énorme molosse qui ne demandait qu’à bondir, brillant dans une gueule écumante et grande ouverte.

Alors je courus, courus aussi vite que je le pouvais, dévalant des escaliers, sautant des haies,  priant le ciel pour qu’on ne puisse pas lire sous peu sur une tombe du cimetière voisin : « Ci-gît un voleur qui fit le casse de trop ». Malheureusement, dans ma fuite, les cordons de ma bourse se desserrèrent et les bijoux tombèrent au sol tels les cailloux du petit poucet. Il ne pouvait en être autrement afin que chacun puisse se dire, à la fin de cette histoire :

« bien mal acquis ne profite jamais »

 

Gill

 

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Rainer Maria Rilke, 1900

wikimédia

 

       Alors je m’éloigne ,d’un pas léger ,quand j’entends derrière moi une porte qui s’ouvre, que vais je faire , me sauver ou me retourner ? Je n’ai jamais été très courageux dans ma vie et sans doute ma première réaction sera de m’enfuir à toutes jambes comme si j’avais le diable à mes trousses. Mais ça c’était avant , quand je n’étais encore qu’un enfant , quand la vie n’avait pas encore jonché ma route de malheurs en  tous genres .Comme il se doit dans tout itinéraire initiatique , j’avais du voler de victoire en victoire , de dépassements en dépassements, de combats en combats, pour juguler un tant soi peu  les désordres d’une vie décousue, aléatoire, en équilibre précaire sur le fil distendu  de ma folle jeunesse  amputée de l’espoir de devenir un jour un écrivain digne de ce nom , avec pour destinée  une épitaphe laconique ! Ci gît  le sosie de marcel Proust !

La porte se ferme puis s’ouvre avec fracas, je reste là , médusé, blanc comme un linge, comme un linceul peut être ! Je me retourne , une jeune et jolie femme me sourit : je me sens soulagé, Rainer Maria Rilke vient à mon secours !

 «  la joie vient d’une peur qu’on a vaincue »

Louis

 

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