Bienvenue à notre nouvel adhérent à l'atelier

 

Voici deux textes qu'il partage avec nous

 

 

 

 

 

L’automne

 

C’est un rythme ralenti d’une saison de feuilles mortes,

Il pleut, il vente, comment ne pas se désespérer d’avoir perdu l’été.

Le chant du vent dans les arbres a remplacé celui des oiseaux qui piaillent et s’ébrouent de naissance, l’été.

De l’été folâtre à l’automne grisâtre le temps affecte l’humeur.

Le soleil décline jusqu’à bientôt marquer une pause alors ses feux se voilent d’ombre.

Comme la lumière s’éteint plus tôt, le jour se restreint.

A mesure que la saison avance la température se ressent de ces restrictions.

Je suis sensible à ces changements et me prête facilement au nouveau déguisement de chaussettes plus hautes et de manches plus longues.

 

Poésie du matin et du ressentiment, l’automne a pointé son nez, je ne me sens pas rajeuni, mon jus amer je vous le livre en prime, regard en arrière et petite foulée, pour moi c’est l’automne aussi, mes feuilles tombent et se ramassent sur l’oreiller.

La température dégringole doucement, mes racines blanchissent, la terre est prête à retourner, c’est le temps des labours.

Mon arbre plie doucement, il a livré ses fruits, 2 beaux garçons pour ma descendance.

La relève est assurée, j’ai l’espoir d’une famille plus grande.

Mes branches inclinent vers le sol, je perds de la force et je penche déjà.

 

Michel

 

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Les outrages de l’âge

 

Les années qui s’égrènent produisent maintenant leurs effets sur nos corps, et notre vitalité. La jeunesse fuit, ce que nous sommes n’est plus ce que nous avons été. Nous ne sommes pas vieux mais plus âgés encore désireux de rivaliser avec nous même, tandis que les vieux ont cessé de se vouloir meilleurs. Esprit conquérant  et corps athlétique sont les souvenirs d’une époque révolue, comme des trésors ensevelis dans une mémoire incertaine.

 

Nous sommes beaux encore, cependant la beauté maintenant n’est plus la même, elle est la marque d’une certaine allure, c’est un charme différent, il ne s’agit plus d’une peau lisse, tendue sur des muscles saillants. Elle reflète une vie solidement menée comme une barque filant l’écume de la vie, cette allure maintenant a un tout autre attrait que la beauté de la jeunesse.

Notre jeunesse et nos souvenirs sont souvenirs de la préhistoire. Il faut accepter de passer de mode et revenir à ce qui vaut la peine d’exister et d’être consacré : la vie pour être vécue, l’amour pour rêver.

 

Parfois l’âge est une excuse pour se tenir à distance, ne plus participer et laisser faire. Si votre tempérament vous porte dans cette direction n’accusez pas le nombre des années qui couronne votre tête, soyez plus sincère et reconnaissez votre attitude toute de lassitude.

Il faut être mieux engagé et s’impliquer autant que nécessaire pour survivre à ces affections, si nous laissons faire, croyez ma médecine le pronostic moral est engagé à mesure que la motivation se délite, c’est une démission que de s’en remettre à d’autres. Cette paresse est à bien des égards votre ennemi.

De ne plus vouloir et de ne plus pouvoir, vous manquez de ressort et devenez dépendant. Être dépendant, c’est une façon de n’être plus, déjà un pas vers le renoncement de la vie.

 

La maladie quelquefois profite de cette misère, elle creuse son sillon et s’enivre de votre santé vacillante. L’homme, la femme entre ses mains devient marionnette, aussi vaillants qu’ils aient été, leur ombre plane au dessus de leur lit.

 

Pour prix des années passées, comme il est difficile de se souvenir et se repérer. Au nombre des faillites : la désorientation comme l’amnésie sont des fléaux. Beaucoup se plaignent de manquer et d’oublier ce qui ne devait pas l’être, ils s’inquiètent et prennent pour symptôme ce qui ne mérite pas plus d’alerte. Ils en concluent une défaillance voir une dégénérescence qui n’existe pas, mais ce regard est morbide et d’aucune utilité. Quand on vieillit on s’inquiète de son état en permanence et l’on veut se juger et se jauger pour mesurer à quel point se précipite la descente.                

Rien à dire, rien à espérer, ce sont les outrages de l’âge

 

 

Michel