j'ai la phobie d'un animal! Mets-le en scène

 

Chacun écrit sur un papier le nom de l’animal dont il a la phobie

Après les avoir mélangés, chacun en tire un au sort

Écrivez un texte dont le personnage central sera l’animal que vous avez tiré au sort

Insérez dans votre texte la phrase suivante

« Vous êtes fatigué(e), vous ne dormez pas assez »

 

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Albert Camus, gagnant de prix Nobel, portrait en buste, posé au bureau, faisant face à gauche, cigarette de tabagisme

 

 

Il bailla bruyamment et se leva pour se verser une troisième tasse de café noir. Décidemment, l’inspiration ne venait pas. Puis il alluma une cigarette au mégot de la précédente et entama, à marche forcée, une promenade  autour de la petite pièce qui faisait office de chambre et de bureau à la fois. Au cinquième tour il alla ouvrir la fenêtre. La nuit était chaude, moite, une vraie nuit d’Afrique, avec plus d’étoiles que partout ailleurs. Tant pis pour les moustiques, tout valait mieux que cet immense ventilateur au dessus de sa tête qui brassait un air puant le renfermé et dont le vrombissement devenait vraiment angoissant, à la longue.

  Il s’assit derrière son bureau, attrapa  d’un geste las son crayon et une feuille vierge…et les reposa aussitôt, déjà découragé. Au même instant, une voix aigüe, pointue, grinça à ses oreilles : « Vous êtes fatigué, vous manquez de sommeil ! ». Cherchant du regard la provenance de cette voix,  il découvrit un bon gros rat confortablement allongé sur le rebord de la fenêtre. « Ce n’est pas possible, se  dit-il, je dois être en effet beaucoup plus fatigué que je ne le pensais ! »

     Le rat le considéra un moment puis se redressa  avec grâce, lissa ses moustaches,  fit un clin œil tout en esquissant un sourire malicieux…plein de dents. Avant de disparaitre.

   Très étrangement, Albert se sentit alors en pleine forme. Sans prendre la peine d’élucider ce mystère, il se saisit  du crayon et de la feuille abandonnés et jeta les premiers mots de ce qui allait devenir un super best seller.

                  Dehors, Oran dormait.

      El Pé

 

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Image par LillyCantabile de Pixabay

 

 

Pétage de plombs

 

On appelait Axelle la "tornade blanche" ou "Mary Poppins".

Le désordre, la saleté, la simple malpropreté, la rendaient positivement malade. Dès les premiers jours chez ses nouveaux patrons hindous - Axelle était femme de ménage - elle fut terrassée psychologiquement par le manque évident d'hygiène qui régnait dans l'appartement. Bien sûr, c'était pour  cela même qu'elle avait été engagée. Mais c'était plus fort qu'elle : son besoin presque maladif de perfection dans la propreté éveillait toujours chez elle un esprit critique virulent. "Des cochons" pensa-t-elle, furieuse.  "Mais ils offrent un bon salaire" dit une autre voix en elle. Et elle se mit à l'ouvrage.

Elle passa d'abord une heure à faire la chasse aux toiles d'araignée. Il y en avait absolument partout. Et des araignées aussi. Certaines suivirent leurs toiles dans le ventre de l'aspirateur. L'une d'elle qui se baladait tranquillement au plafond lui tomba dans les cheveux.

Sa patronne - une ravissante Hindoue aux yeux d'un noir intense et au regard très doux - alertée par le hurlement, surgit au moment où, s'étant débarrassée de l'immonde arthropode, Axelle piétinait la bête avec fureur. Elle lui dit doucement : "Chez nous, vous savez, on ne tue pas les animaux sans nécessité."

Axelle se contint, mais très difficilement. On voyait bien qu'elle fulminait.

Sa jolie patronne ajouta, du même ton plein de sérénité : "Vous êtes fatiguée.  Vous ne dormez pas assez."

Il y eut quand même un entrefilet dans le journal du lendemain : "Elle assomme sa patronne à coup de tuyau d'aspirateur." Finalement, elle resta...

Suzanna

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Image par Schmidsi de Pixabay

 

 

L’araignée et la souris

J’adore harceler les humains. Après tout, c’est de bonne guerre. Ils n’ont de cesse de nous traquer, avec toutes sortes d’armes : balais, têtes de loup, chaussures. Et s’ils nous aperçoivent le matin, ils ne peuvent s’empêcher d’énoncer ce dicton idiot : araignée du matin, chagrin. Et là, vous pouvez être certain que la traque ne sera pas vaine et que la pauvre victime finira écrasée. Pourtant, nous ne voulons faire de mal à personne ! J’ai donc décidé de venger mes congénères en pourrissant la vie d’un individu qui en a tué des centaines. Je peux même dire que cette activité est devenue le but de mon existence.

En journée, et surtout le matin d’ailleurs, je me planque dans un petit trou du mur de sa chambre. Mais la nuit, je sors et je m’en donne à cœur joie. Dès qu’il s’est endormi, ce qui survient quelques minutes après qu’il a éteint la lumière, je passe à l’action. Ses ronflements m’indiquent qu’il est hors d’état de nuire. Je descends le long du fil que j’ai tissé en son absence et me pose délicatement sur son coussin. Et là, je parcours son visage, en dansant et en usant de mes huit pattes, jusqu’à ce qu’il se réveille. Je suis bien rodée à présent : dès qu’il cesse ses ronflements, dans un grognement, je sais qu’il va sortir de son sommeil et je me carapate derrière son coussin, pour ensuite me faufiler sous son lit et rejoindre la plinthe qui possède un petit trou parfait pour m’accueillir. Il se réveille en sursaut, allume sa lampe de chevet et cherche désespérément la cause de son réveil : je l’entends se frotter le visage dans tous les sens, soulever coussin, drap, couette à la recherche du coupable – à ma recherche – en vain. Il se rendort et je recommence inlassablement, tout au long de la nuit. Cela fait des semaines que ce petit manège dure et je vois ses traits qui se creusent de jour en jour. À la fatigue, s’ajoute l’agacement de ne pas réussir à me débusquer.

Hier, j’ai surpris une conversation avec sa voisine, venue lui emprunter une tapette pour tuer les souris. Décidément, ces humains ne pensent qu’à tuer des innocents !

- Vous êtes fatigué, vous ne dormez pas assez, Paul.

- Ne m’en parlez pas ! Toutes les nuits, je suis réveillé par une bestiole, sûrement un insecte, qui fait des claquettes sur mon visage. Cela fait des semaines que ça dure et impossible de mettre la main dessus ! Cela me rend fou. Mais vous n’avez pas l’air en forme non plus…

- Eh bien, figurez-vous que moi aussi, je suis réveillée la nuit ! Par une souris, j’en suis sûre, qui parcourt mon lit de long en large. Je sais que vous avez le matériel qu’il faut pour m’en débarrasser. Si vous voulez, je vous prête une bombe d’un puissant insecticide : peu importe la taille de votre harceleur, il n’y résistera pas !

- Merci, Chantal, j’ai hâte de retrouver le sommeil.

- Avec plaisir, Paul. Entre voisins, il faut bien s’entraider !

Vite, il faut que j’aille prévenir ma copine souris et que nous échangions nos appartements. La tapette ne me fait pas peur ; quant à elle, elle ne craint pas l’insecticide. Entre voisines, il faut bien s’entraider…

Fabienne

 

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             « Vous êtes fatiguée, vous ne dormez pas assez » me dit ma voisine effrayée par ma triste figure. «--  C’est vrai, répondis-je, je m’explique :

  J’aime les chiens, passionnément. J’en ai sur les meubles, le lit, en bois, en fourrure, en peluche, de toutes races, tailles, couleurs.

   Dès que j’en vois un dans un magasin, je l’achète. Mes amis m’en offrent.

-- Je ne comprends pas, dit ma voisine interloquée, d’autant plus que je me gratte férocement.

-- Chez mes parents, repris-je, nous avions des chiens avec des puces. Des vrais chiens, des vraies puces. Les puces sautaient sur ma mère et moi, dédaignant mon père et mon frère. Tous deux riaient en se cachant, nous voyant nous trémousser. J’ai la phobie des puces. Quand je vois mes chiens, j’imagine les puces et je me gratte désespérément.                                                                                     

 

  --Mais enfin, soupire ma voisine, donnez vos chiens et achetez par exemple des nains de jardin !

-- Je ne peux pas, je suis droguée à la race canine.

-- Euréka ! s’écria la voisine, achetez un insecticide et trempez vos bêtes dedans ! »

     Ce que je fis. Mes chiens sortirent ragaillardis de ce bain original, et depuis, nous vivons en bonne harmonie.

       Moralité :   Puces disparues

                         Sommeil revenu.

              Line

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       J’étais dans mon jardin assise dans un profond fauteuil, je me suis assoupie. Mes nuits sont agitées, je ne dors pas assez.

Mais pourquoi ai-je regardé ce documentaire sur les serpents ? Animaux qui me  terrorisent !... le discours de cet herpétologiste et ces images qui m’effrayaient mais aussi me captivaient…

Ce n’est pas raisonnable car j’en rêve la nuit, et cela me procure de nombreuses insomnies. « Vous êtes fatiguée, vous ne dormez pas assez » Ah ???

On dit que la couleuvre est utile au jardin, cela m’est bien égal, sa vue me rend nerveuse et m’oblige à m’enfuir. Qu’elle reste loin de moi, c’est mon plus cher souhait.

        Et je poursuis ma sieste à moitié rassurée.

 Gisèle

 

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À suivre....