Huit éléments pour une première fois

 

Chacun cherche

un prénom / une saison / un lieu / un objet

une couleur / une émotion / un élément de la nature / une odeur

 

Après tirage au sort pour chaque élément, nous obtenons

Une liste commune

Adélaïde / été / antarctique / parasol

Rouge / joie / pelouse / chocolat chaud

 

Avec ces huit éléments, composez un texte sur le thème de

« La première fois »

 

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Image par Sophie Janotta de Pixabay

 

 

La première fois

 

Adélaïde était une grande rêveuse : depuis toujours, elle avait la tête dans les nuages comme disaient tous ses professeurs. Elle inventait toutes sortes d’objets, tous plus insolites les uns que les autres : un parasol qui s’adaptait sur un vélo et qui s’ouvrait grâce aux mouvements du pédalier, un distributeur de chocolat chaud qui transformait toute tablette en un délicieux coulis. Quant à sa plus belle création, dont elle était particulièrement fière, elle l’avait nommée le martoquetier : étrange mélange entre un marteau et un coquetier, qui permettait de casser puis de déguster des œufs à la coque.

Ses parents espéraient qu’il ne s’agissait là que d’une lubie, qui lui passerait en grandissant… Mais à leur grand désespoir, Adélaïde avait conservé son goût pour les inventions et, devenue adulte, continuait à créer pléthore de dispositifs plus ou moins réussis, parfois totalement inutiles. Mais qu’importait ! Pour Adélaïde, ce qui comptait était d’essayer de fournir aux autres des objets qui amélioreraient leur existence et la rendraient plus gaie. Qui n’avait pas besoin d’un peu de légèreté dans sa vie ? C’est ce qu’elle avait répondu à sa mère lorsque celle-ci lui avait avoué s’inquiéter pour son avenir.

Le projet secret d’Adélaïde consistait à créer une pelouse qui pourrait s’adapter à toutes les conditions. Elle avait donc suivi des études de chimie et d’agronomie, mais sans jamais oser révéler à quiconque le but de son cursus. Elle s’enfermait pendant des heures dans son laboratoire, au sous-sol de la maison familiale pour travailler sur une surprenante création : une pelouse qui pourrait pousser dans les conditions extrêmes de l’Antarctique.

Ce fut le travail de toute une vie… Puis, à force d’acharnement, elle réussit à mettre au point cette étrangeté de la nature, une pelouse rouge, et à l’implanter, lors d’un été un peu plus clément que les autres, en Antarctique. Sa joie fut à son comble quand les journaux titrèrent : « Pour la première fois, une scientifique réussit l’exploit de faire pousser de la pelouse sur des terres glacées. » Une consécration pour cette rêveuse qui regrettait que ses parents ne soient plus là pour partager sa joie.

Fabienne

 

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Image par Sharon Ang de Pixabay

 

 

       Adélaïde  vient de fêter ses vingt-deux ans. Hier, précisément. Anniv très réussi, excellente ambiance, etc. Tout était parfait…sauf le cadeau. Cadeau collectif évidement. Et Adélaïde aujourd’hui se demande si elle ne rêve pas, puisque le fameux cadeau consiste à passer une semaine dans l’Antarctique. Départ demain, Dimanche 2 Février…et arrivée là-bas en plein été, ce qui semble bien naturel quand on fait du tourisme. Un été polaire, mais un été quand même se console la pauvre fille au bord des larmes.

    N’empêche que le lendemain, à l’heure dite, elle décollait courageusement de Roissy direction Buenos Aires. Puis de là Ushaïa où l’attendait l’helico qui finit par la déposer sur une immensité blanche et glacée…joliment agrémentée d’une trentaine d’igloos multicolores, reliés par un réseau de passerelles entièrement closes, étanches et transparentes.

   Une délégation de résidents de la base était venue l’accueillir, tous chaudement vêtus, en dépit de la saison, et fort sympathiques vu que la joie se lisait dans le regard de chacun. Ce qui toucha profondément l’invitée avec la confirmation mélancolique  que les distractions devaient être rares dans ce petit coin de paradis.

   Ce en quoi elle se trompait.

Car si bien sûr, durant la semaine, on l’emmena visiter les environs en chenille-neige  parfaitement hermétique, elle eut la surprise toutefois de découvrir que les igloos recelaient tout le confort possible et imaginable : salle de spectacle, bibliothèque, sauna, et même une piscine entourée d’une pelouse synthétique d’un beau vert tendre et parsemée de parasols rouge-vif, indispensables malgré les filtres du toit de verre protégeant du soleil. La seule piscine au monde, certainement, où l’on dégustait de préférence des chocolats chauds au fumet… inoubliable…tout comme son baptême de glace.

   Aujourd’hui, Adélaïde affirme à qui veut l’entendre que l’Antarctique est en effet un petit paradis. Principalement, on s’en doute, parce que, durant cette merveilleuse semaine, elle y a fait la connaissance de Daniel, le père de ses huit enfants. Mais aussi car c’est là que chaque année, la famille part en vacances.

           El Pé

 

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Image par DEZALB de Pixabay

 

 

Le château d’If

 

Déjà sur le quai je commençais à avoir la nausée. Alors à bord et en pleine mer, je n’osais pas penser à ce que j’allais ressentir.

Habitant Marseille depuis plusieurs années, j’allais visiter le Château d’If pour la première fois. Je n’avais jamais osé me lancer dans l’aventure, ma cousine Adélaïde m’ayant dépeint la traversée comme une terrible épreuve, tant le bateau était ballotté par les vagues, roulant bord sur bord,  trempant les intrépides qui avaient osé s’installer à l’extrémité de la proue, sous l’effet du tangage,  enfin donnant l’impression à tout moment d’être prêt à chavirer. Et ceci, même dans le port, et même en été, sans un souffle de vent. Plus je l’écoutais, et plus je verdissais de peur. Je crois que j’aurais été moins angoissée si j’avais dû embarquer pour l’antarctique.

Je n’étais vraiment pas faite pour les balades en mer. J’aimais la terre ferme, je me voyais plutôt sur un transat, à l’ombre d’un parasol rouge, dans un environnement provençal, ou en train de contempler les massifs d’hortensias roses sur les pelouses d’un joli village breton, ou dans un petit appartement parisien,  blottie dans un confortable fauteuil, une tasse de chocolat chaud à la main, m’entourant d’effluves réconfortantes. Quelle joie !

Non, décidément, ce n’était pas encore le bon moment pour cette « première fois ». Un autre jour peut-être…..

Gill

 

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C’était la première fois qu’ADELAÏDE partait pour le Brésil.  Sa JOIE se reflétât sur son visage dans un sourire éclatant .Elle allait résider chez des amis à Rio de Janeiro , dans la villa faisant face au Christo Redentor en haut du Corcovado.

       C’était l’ETE.

Elle s’était étendue sur la PELOUSE et avait ouvert son PARASOL ROUGE.

Plutôt qu’un soda glacé, elle dégustait un CHOCOLAT CHAUD. Elle pensait que Jérôme, son compagnon, aurait apprécié cette boisson chaude. Il était en mission scientifique sur l’ANTARCTIQUE. Très, très froid. Mission de courte durée.

Il allait la rejoindre bientôt. Elle rêvait déjà à la douceur de ses bras.

                                                                                  

    Gisèle

 

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