La maxime vous inspire

 

Chacun tire au sort deux papillotes

où sont inscrites des maximes

Écrivez un texte qui commentera ou illustrera

une maxime au choix ou les deux

 

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Image par Steve Coray de Pixabay

 

 

« Un seul être vous manque  et tout est dépeuplé »

 

                                                                                 Lamartine

 

            La foule en liesse l’entourait, le bousculait. Lui qui avait horreur de ça. Bon, la France avait gagné, et après ? N’empêche qu’il faudrait bien retourner bosser demain. Quel plaisir prenaient donc ces gens à cette promiscuité ? Sans parler des odeurs, des virus…

    Il en était là de ses réflexions misanthropiques  quand soudain, ouille !!! Un méchant uppercut le frappa en plein estomac. Prêt à le rendre, ou du moins à signifier sans ménagement à l’individu sa façon de penser, il s’arrêta net. Car l’individu en question prenait un « e » à la fin et, incroyable mais vrai, était belle à couper le souffle. Certes, ce n’était pas son style de nana, cette grande blonde venue tout droit de Scandinavie ! Mais ses excuses gazouillées en langue inconnue ainsi que son sourire éblouissant l’aidèrent très vite à passer outre  ce petit détail. Et quand elle lui prit la main, toute velléité de représailles s’envola.

Autour d’eux, la foule, complice, les liait, les collait l’un contre l’autre.  Le cœur de sa fée des neiges battait la chamade, lui aussi. A l’évidence, elle ressentait le même trouble, le même bonheur. Un rêve….

…Un cauchemar plutôt lorsque la foule, les séparant, engloutit la fille à jamais. Cette foule à nouveau haïe, ennemie. Un vers lui passa par la tête : « Un seul être vous manque  et tout est dépeuplé ». Tu parles, Alphonse, tout est repeuplé, oui. Maudite foule qui continuait à le presser de toutes parts, maudite foule qui  avait  repris ce qu’elle lui avait donné, aveugle à sa détresse, à ses larmes !

        Puis  soudain, le miracle, inattendu, inespéré : une femme qui atterrit dans ses bras. Et cette fois tout-à-fait son genre: petite, brune et pulpeuse .Parfaite, quoi. Ah non ! Une fois pas deux ! On n’allait pas lui refaire le coup ! Sans donner le temps de réfléchir à la (c’était sûr) future femme de sa vie, il enlaça fermement sa  taille et l’entraina en courant, vers une rue qui s’ouvrait à sa droite. Une ruelle divinement calme où ils eurent tout loisir de faire amplement connaissance.

     Et dès le lendemain, ils entreprenaient ensemble un tour du monde à la voile.   En solitaires.                                                

El Pé

 

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Image par PIRO de Pixabay

 

 

 

"Chacun de nous est une lune avec une face cachée que personne ne voit"

 

 

                                                                                                                    Mark Twain 

 

Personne ne se montre dans son entièreté. Et cependant, c'est la totalité de l'être de l'autre qu'il est important de connaître si l'on veut établir une relation saine.  Mais, une relation saine n'est pas forcément une relation plaisante. Et l'on cherche d'abord à voir dans l'autre ce qui nous plaît pour se l'attirer ou ce qui nous déplaît pour s'en défendre. Or ce qui plaît ou déplaît n'est pas toujours la même chose pour chacun. C'est pourtant tout le monde qui détermine la place que l'on prend parmi les autres, chose vitale. Déjà se pointent les conflits...

Ainsi, l'on devient deux personnes : l'une pour soi-même, avec tout ce qu'elle comporte de problématique et une pour les autres, qui comporte une problématique différente et quelquefois même opposée.  À savoir que pour soi-même, il s'agit d'évoluer et donc de changer, devenir un être double, ou triple, multiple peut-être, et que pour les autres, il s'agit d'être sécurisant, immuable, donc unique.  Car il faut obtenir une place parmi eux, c'est vital, du point de vue de la sécurité et du point de vue de l'appartenance.

Or avec quoi s'en va-t-on de l'autre côté où il n'y a plus besoin de sécurité mais où l'appartenance  est le bien suprême. Avec l'être social, immuable, sécurisant pour autrui ? Ou avec ce que l'on est vraiment, évoluant, changeant, insécurisant pour soi-même parfois autant que pour les autres ?

L'être social, face visible de la lune, peut s'avérer brillant, ce que l'être intime désirait souvent tout autant, mais qui lui est difficile, voire impossible d'acquérir tel qu'il est.  Car, s'il veut survivre, cet être intime, il lui faut faire attention aux "prières exaucées" qui coupent l'être social de ce qu'il est vraiment.

Sainte Thérèse de Lisieux : "Il y a plus de larmes versées dans les prières exaucées que dans celles qui ne le sont pas".

Suzanna

 

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Image par Lumpi de Pixabay

 

 

« Un baiser légal ne vaut jamais un baiser volé »

 

                                                                     Guy de Maupassant

 

 

 

             Un baiser légal                                  Un baiser volé

 

        Unanimement autorisé                     Un baiser à la saveur unique

        N’y voyez aucun interdit                   Né en un éclair

        Baiser permis                                 Bouleversant    

        N’a aucune saveur de péché               Amoureusement souhaité

        Il est presque                                  Irréel, fugace

        Sans goût                                      Spontané  

        Et si vous voulez                             Eternel souvenir

        Recommencer cent fois                    Rêve inachevé

        Libre à vous de vous y adonner          Volé par surprise

        En toute légalité                             Objet précieux

        Généreusement                              Léger comme une plume

        Sans y penser                                Et gardé au fond du cœur

        La permission vous avez.

Gill

 

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