Petit tour en cuisine

 

Écrire un texte au thème libre en utilisant le plus possible des expressions qui font référence à la cuisine

Soit des expressions familières

Ex : être comme un coq en pâte, mettre les petits plats dans les grands…….

Soit des expressions qui contiennent un élément comestible

Ex : gros comme un haricot

Y incorporer le mot « printemps »

 

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Image par tookapic de Pixabay

 

 

MONSIEUR BRICOLO

 

C’était une vraie passoire, il oubliait tout … pourtant il avait une haute estime de lui-même, il se prenait pour la crème de la crème !!! Il avait le melon en somme !

Quand vous lui demandiez des précisions, il vous donnait des chiffres à la louche, il vous conseillait du matériel qui n’avait rien à voir avec votre projet, un peu comme  un cheveu sur la soupe. En plus comme il ne les attachait pas avec des saucisses, il vous orientait vers le matériel le plus cher.

L’addition, longue comme un jour sans pain, était salée !!

Au PRINTEMPS dernier, Lucien voulut rénover sa véranda. Il aimait y prendre le café, tout en contemplant son jardin, bien installé au chaud comme un coq en pâte. Il alla donc chez Monsieur Bricolo. Ce dernier s’empressa de lui proposer à boire et à manger pour mener à bien sa rénovation.

Le bec enfariné, Lucien rentra chez lui avec suffisamment de matériel pour construire une deuxième véranda !

Il aurait dû mettre de l’eau dans son vin et ne pas se laisser embarquer dans de telles dépenses.

Ce gros plein de soupe de Monsieur Bricolo l’avait bien eu encore une fois !

 

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Image par Th G de Pixabay

 

 

 

EXPRESSIONS CULINAIRES

Julie ma sœur, arrive chez moi rouge comme une tomate et furieuse, la vapeur sort par la soupape, on dirait une cocotte-minute. Enfin elle m’annonce qu’elle a mis Patrick dehors en le priant d’aller se faire cuire un œuf ailleurs. Ma petite sœur est un véritable cœur d’artichaut mais c’est une fameuse cuisinière, un véritable cordon bleu, qui met les petits plats dans les grands. Mais Patrick ne se rendait pas compte qu’il était un véritable coq en pâte bien qu’il soit épais comme un haricot vert avec ses cuisses de grenouille. Terminé à présent, il a mangé son pain blanc, il ne lui racontera plus de salades. Maraîcher ? non il était charcutier sans un radis et disait souvent « tout est bon dans le cochon » ainsi, il ne la pressera plus comme un citron! Elle trouvera un autre amoureux gentil qui ne lui fera pas monter la moutarde au nez j’espère !.

M-Christine

 

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Image par Omi Sido de Pixabay

 

 

Je me souviens du vent glacial de l’hiver, qui m’amenait à parcourir très vite le chemin du retour de l’école, pour retrouver la grande table familiale afin de me réchauffer, par une délicieuse soupe à l’oignon. Parfois, au cours d’une visite, notre oncle de Castelnaudary nous apportait un cassoulet mitonné par ses soins, garni de saucisses exquises. Cela nous donnait chaud au cœur.

Mais les meilleurs souvenirs de cette époque se passaient au printemps. On s’installait dans le jardin au milieu des arbres en fleurs où les caresses des rayons de soleil juste à la bonne température entretenaient notre joie de vivre.

On se retrouvait le Dimanche pour faire un bon repas à la bonne franquette, ce qui permettait de compenser les carences pour ne pas dire la banalité de la « bouffe » de la semaine. On avait la chance d’avoir notre grand-père qui prenait plaisir à enfiler le costume de Chef cuisinier à la plus grande satisfaction de tous.

Il commençait le repas en faisant revenir à la poêle  tourne-retourne des tranches de foie gras  roulées dans la farine  apportées par son neveu, éleveur dans le Sud-ouest venu se rapprocher de la plage pour le weekend. Cela alimentait des discussions passionnées sur le plaisir partagé concernant l’harmonie et la finesse du foie gras qui fondait dans la bouche en laissant un arrière-gout savoureux sur les papilles. Mon cousin tournait discrètement son regard vers la poêle pour vérifier s’il restait encore la  part du pauvre  car il se considérait bien placé pour l’obtenir.

Un rituel magique,en usage chez les grands, consistait à prendre le temps d’humer plusieurs fois le vin à la couleur dorée, moelleux à souhait, gorgé de soleil, issu des coteaux en escalier du Roussillon, pour en détecter et savourer les cépages d’origine. Puis, ce nectar s’attardait en bouche, le temps de le laisser s’imprégner par les papilles afin d’en conserver le goût, avant de substituer la saveur délicieuse du foie gras par cette autre saveur subliminale issue du terroir.

Mon oncle prenait un malin plaisir à taquiner notre grand père pour lui faire remarquer que les figues ou les raisins de notre territoire seraient mieux assortis que les pommes de Normandie

Et mon grand-père avec son air vif, délicieusement espiègle de lui répondre mi-figue mi-raisin : Tu pourrais le prévoir pour le repas de mon anniversaire le mois prochain. Et mon père, lui, en profitait pour dire : autant que cela soit à l’occasion du jour où l’on doit  pendre la crémaillère  de ta petite fille adorée.

Mon grand-père avait installé au fond du jardin, des sarments et des ceps de vigne recouverts d’un trépied et d’une grille qu’il avait fabriquée pour y déposer un magnifique loup qu’il avait péché la veille. Nous aimions être près de lui pour voir le tourner et le retourner délicatement en l’arrosant d’une sauce composée d’huile d’olive, d’ail, de citrons et de fines herbes.

On se léchait les babines en dégustant ce loup à la chair au parfum extraordinaire. La brise marine envahissait tout l’espace. Il n’y avait pas besoin de fermer les yeux pour s’imaginer en route vers l’infini sur une mer calme. Et à nouveau, le rituel magique fut recommencé avec un chardonnay issu du Pic Saint Loup.

Et puis venait, amené par mon cousin, le roquefort bien crémeux, délicatement parfumé par l’odeur tenace des brebis broutant l’herbe au fin fond de l’Aveyron. Et là, le rituel magique avait pris un peu de plomb dans l’aile, car le gros rouge qui tache produit par le Grand père était devenu incontournable afin de conserver l’heureuse harmonie familiale.

Ce n’est pas entre la poire et le fromage que nous mettions un point final à ces agapes mais par une odorante tarte aux fraises préparée avec amour par notre grand-mère. Et là, il fallait faire semblant de sabler le champagne en absorbant le mousseux, cuvée spéciale de notre grand père.

Et puis, venait les remerciements unanimes adressés à nos grands-parents et en particulier ceux destinés à notre grand-père qui aimait bien les entendre. Cela le rendait heureux, d’être apprécié, entouré des siens. C’était un vrai moment de bonheur.

Et traditionnellement après le café, se formait deux groupes, l’un se dirigeant vers le terrain pour pratiquer une partie de boules de pétanque quand l’autre se dirigeait à l’ombre des pins pour faire une bonne sieste.

Christian

 

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Image par svklimkin de Pixabay

 

 

L’héritage

Aujourd’hui, c’est le Printemps et en même temps l’anniversaire de tante Rosalie, la femme de l’oncle Eusèbe.

Tante Rosalie est une petite femme pas plus grosse qu’un haricot, la peau ridée comme un pruneau et l’oncle Eusèbe est gras comme un loukoum et a le faciès rouge comme une tomate. Ils ont tous les deux pris le melon depuis qu’il a été élu Maire de leur petite commune. Ils vivent comme des coqs en pâte dans une très belle maison de maître et sont propriétaires de plusieurs hectares cultivés par les membres d’une association caritative, ce qui ne leur coûte presque rien. Ils ont tout, le beurre et l’argent du beurre. Inutile de dire que leur fortune est conséquente et que toute la famille les courtise pour se voir couchée sur leur testament.

Tous les ans, à cette occasion, ils invitent la famille à un barbecue pour pouvoir étaler leur réussite. Ils ne vont certes pas mettre les petits plats dans les grands, étant assez avares, il n’est pas question de faire trop bonne chère, ce sera à la bonne franquette, on ne va pas en faire un fromage, de ce repas !

En observant l’assemblée, on peut voir le cousin Charles caresser affectueusement le gros Médor, alors qu’il déteste les chiens, tout cela pour pouvoir être copain comme cochons avec l’oncle et la tante, qu’il considère comme la poule aux œufs d’or. Il s’extasie de même sur « les magnifiques plantations »  du parc, alors qu’il n’y connait rien. C’est qu’il ne faut pas mettre ses œufs dans le même panier ! Pendant ce temps, les arrières petits enfants n’arrêtent pas de hurler et tout le monde a la tête comme une cougourde.

Pendant le repas, chacun scrute l’attitude de son voisin et rivalise   de gentillesse avec nos hôtes. Puis le cousin Baptiste, ramenant sa fraise, mets les pieds dans le plat en faisant allusion négligemment à l’héritage.

Et c’est là, entre la poire et le fromage que, d’un air solennel, le couple confie à l’assemblée que leurs deniers iront à la SPA.

L’annonce retentit comme un coup de tonnerre. Chaque convive en reste comme deux ronds de flan, tous leurs salamalecs n’ayant servi à rien. Chacun a l’impression d’être le dindon de la farce, de s’être fait rouler dans la farine. Il n’y a plus rien à espérer, c’est la fin des haricots. Il n’y a plus qu’à partir, les carottes sont cuites.

Gill

 

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