Gide, Tilman et Brassens m'inspirent

 

Inspirez-vous de chacune de ces maximes, ou d’au moins deux

Pour écrire un petit texte

A. Gide

« C’est pour te retrouver que je pars »

P. Tilman

« Il suffit d’un coup de dé pour qu’insolence se change en indolence »

Brassens

« Le confort pour moi, c’est un brin d’herbe sur lequel je peux m’allonger »

Brassens

« J’ai horreur de voyager ailleurs qu’à l’intérieur de mon âme »

 

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Portrait d'André Gide par Félix Vallotton    wikimédia

Image tirée d'une vidéo pour l'Encyclopédie audiovisuelle de l'art contemporain  wikimédia


Hegor, CC BY-SA 3.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0>, via Wikimedia Commons

 

 

J’imagine bien Georges Brassens installé au bord de sa table de la cuisine, la pipe dans une main, son stylo dans l’autre, avec sa guitare à proximité dans un coin. Cela fait un bon moment qu’il se désespère devant sa feuille blanche.

Alors, les yeux mi-clos, Il se transporte à la vitesse de la lumière, près de son arbre dans son jardin situé sur le Mont Saint-Clair. Et là, il s’allonge confortablement dans l’herbe fraichement taillée encerclée de thym, de romarin et de lavande, le regard captivé par un rayon de soleil qui se miroite sur la grande bleue argentée. Il ne lui reste plus qu’à se laisser bercer par la brise Marine survolant le cimetière marin pour composer une ballade. C'est sa façon subtile de voyager à l'intérieur de son âme. Au cours de son épopée, il enfouit les mots au fond de sa besace qu’il harmonisera ensuite avec des notes de musique grattées sur sa guitare.

Le cri perçant des cormorans intrépides vient perturber son ineffable rêverie.

De retour dans sa cuisine, il commence par entrouvrir la fenêtre pour se laisser envahir par une brise printanière et pour accueillir le chant des oiseaux. Il aime bien s’évader de sa cuisine car cela lui procure un réel plaisir de la retrouver.

Sa feuille blanche commençait à se couvrir de noir, lorsqu’il fut attiré par un tableau accroché sur le mur en face de lui, représentant un gorille. Guilleret, à la suite de son périple, spontanément, il émit un sourire malicieux en tripotant le dé qu’il avait laissé sur la table. Allez savoir pourquoi en cet instant, il a considéré qu’il suffisait d’un coup de dé pour que son élucubration puisse être orientée par le hasard. S’il ressort du1 au 3, c’est le juge insolent qui aura affaire au gorille. S’il ressort du 4 au 6, le gorille restera peinard dans sa cage.

Et Georges, après ces réflexions hautement philosophiques, prit une nouvelle feuille blanche, toute vierge, qui fut rapidement maculée. Après quelques accords à la guitare, malgré « la mauvaise réputation », « le gorille » a rejoint la postérité.

Christian

 

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C’est pour te retrouver que je pars.

 

Loin

Très loin

Trop loin

Je m’éloigne

De toi

De nous

De tout

De tout ce qui me rattache à toi

Je m’envole

Je m’enfuis

Je m’échappe

Vers cet ailleurs

Loin

Très loin

Mais tu es là

Toujours là

En moi

Et mon départ scelle nos retrouvailles.

 

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Il suffit d’un coup de dé pour que l’insolence se change en indolence.

 

On dit souvent que je suis vaillante

Pourtant, je me sens parfois vacillante,

Ce petit c qui fait toute la différence.

Qui pourra m’aider ?

M’aider à me relever ?

Qui me donnera un petit coup de pouce,

Ou plutôt un petit coup de dé,

Et pourra m’aimer ?

 

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J’ai horreur de voyager ailleurs qu’à l’intérieur de mon âme.

 

Elle en a parcouru, des kilomètres

Traversé, des frontières

Visité, des pays

Exploré, des contrées.

À la recherche de la petite flamme,

Pour mieux comprendre,

Pour se connaître,

Pour trouver du sens.

Elle est revenue,

Épuisée par ses pérégrinations.

Tous ses voyages l’avaient certes éclairée,

Lui avaient permis de faire de belles découvertes

Et des rencontres plus belles encore.

Avec pourtant ce constat :

Seule une introspection lui offrait

Le plus beau des voyages

Celui de la connaissance

De la sagesse

Et de la sérénité.

 

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Le confort pour moi, c’est un brin d’herbe sur lequel je peux m’allonger.

 

Au bout d’un brin d’herbe

Une jolie fleur rouge et noir –

La coccinelle.

 

Fabienne

 

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« Il suffit d’un coup de Dé pour que l’indolence se change en insolence ».

        Sur une île qui ressemblait fort au paradis terrestre vivaient deux jumelles : Indolence et Insolence. Un jour débarquèrent deux jumeaux : Pétard et Têtard. Le premier épousa Insolence et le second Indolence. Ils eurent beaucoup, beaucoup d’enfants et ainsi fut posée l’une des bases de l’humanité.

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« Le confort pour moi, c’est un brin d’herbe sur lequel je peux m’allonger. 

        Pour moi pareil, Georges ! Juste un tout petit, petit lopin de terre. Avec juste un arbre sur lequel s’assoir ou s’allonger en étant sûre que personne ne viendra me déranger.

  Mais je crois qu’en disant cela, tu pensais peut-être aussi à Louise Michel quand elle écrivait : « Mon plus grand bonheur, c’est de pouvoir admirer, à plat ventre sur l’herbe, l’éclosion d’une marguerite.

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« J’ai horreur de voyager ailleurs qu’à l’intérieur de mon âme. »

       Alors là, pour le coup, je ne suis plus du tout d’accord avec toi, Georges ! Voyager, quel bonheur ! Avant, pendant et après !

Avant ? Tous ces préparatifs, tu te rends compte, jusqu’à l’avant immédiat, c'est-à-dire l’attente du départ, sur un quai ou le tarmac d’un aéroport….

Pendant ? L’infinité de découvertes, imagine …et je ne te parle même pas des rencontres !

Après ? Les souvenirs qu’on feuillette, sur un album- photos ou l’écran noir de nos nuits blanches…

PS : Et j’adore toujours voyager à l’intérieur de TON âme, mec.  

 

El Pé

 

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C’est pour te retrouver que je pars, ma valise est prête, mon passeport et mon billet sont dans mon sac. Mon cœur bat la chamade, mes parents essaient de retenir leurs larmes, les miennes inondent mes joues. Ce n’est qu’un au revoir, le Mexique, « ce pays de sauvages  », comme dit papa, n’est pas si loin !

Et puis tu m’attends là-bas, je pars pour te retrouver, pour que nos vies se mêlent, que notre amour grandisse. Je pars pour te retrouver, ne pleurez plus, ce n’est qu’un au revoir.

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J’ai horreur de voyager ailleurs qu’à l’intérieur de mon âme, non mais … ce n’est pas possible…

j’adore voyager à l’extérieur de mon âme, c’est vaste, c’est excitant, on est libre, on va , on vient, on  découvre. Et puis on rencontre de belles âmes !!!

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Le confort pour moi, c’est un brin d’herbe sur lequel je peux m’allonger , évidemment c’est mieux que la planche à clous des fakirs !!!

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Il suffit d’un coup de dé pour que l’insolence se change en indolence ! À bon entendeur salut !!!

 

Chris

 

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Quand je t’ai connue, mon amour,

Je t’ai aimée, jour après jour.

Maintenant, où es-tu ?

Je ne te reconnais plus, je t’ai perdue.

Pourtant tu es toujours là dans ma mémoire

Alors je pars, dès ce soir,

Pour pouvoir te retrouver

Et au fond de moi te garder.

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Lilas est déprimée, rien ne va dans sa vie, ni personnelle, ni professionnelle. Alors elle décide brusquement de consulter une voyante.

Madame Louna, derrière son jeu de cartes, l’écoute attentivement lui exposer sa vie et lui demander quel sera son avenir.

« Tirez une carte, madame, et retournez-là » Apparait le mot « insolence »

« Tirez-en une autre et retournez-là » Apparait le mot « indolence »

Puis Madame Louna prononce sentencieusement ces mots :

« si un coup de dé peut changer l’insolence en indolence, un autre coup de dé peut changer un festin en destin »

« Oui….et après » demande Lilas

« Après ? Mais c’est à vous de méditer mes paroles. Cela fera 100 euros »

Lilas, déçue, repart avec en tête les paroles sibyllines de Madame Louna, puis comme rien ne se passe, les oublie, retrouvant sa morosité.

Quelques mois plus tard, un nouveau directeur commercial arrive dans l’entreprise. Un grand buffet est organisé pour que le personnel fasse sa connaissance, un vrai festin ! c’est alors que les yeux de l’une vont plonger dans les yeux de l’autre et provoquer un véritable coup de foudre et que Lilas va entrer pour toujours dans le bureau et la vie du nouvel arrivant, connaissant ainsi un nouveau destin.

Qui a dit que les voyantes étaient des arnaqueuses !!!

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Enfant, il était casanier et maniaque, il ne pouvait vivre qu’avec un quotidien bien réglé, dans un confort de tous les instants, ses petites affaires bien rangées.

Adulte, après des lectures qui ont stimulé son imagination et l’ont transporté au-delà des frontières, il est devenu aventurier, aimant la nature, les voyages, les lieux insolites, les découvertes, couchant à la belle étoile si nécessaire, supportant le froid comme la chaleur, la faim comme la soif, se contentant de rien et ne sachant jamais de quoi demain serait fait.

On peut presque dire qu’un brin d’herbe sur lequel s’allonger lui suffit pour être bien !

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Certains voyagent dans leur âme, moi je préfère m’en évader, parcourir le monde, découvrir d’autres lieux, d’autres hommes, partager d’autres coutumes, plonger dans  l’inconnu.

Moi je préfère voyager sous d’autres cieux.

Gill

 

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