Au fond du placard

 

Un vêtement ou un accessoire vestimentaire, tiré au sort, oublié au fond d’un

placard depuis plusieurs années, vous interpelle.

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Les chaussures fatidiques

 

Il y a quelque temps, après le décès de mes parents, j’ai dû ranger la maison familiale avec mes frères au bord de la mer.

J’ai découvert au fond d’un placard dans un carton une paire de chaussures en cuir marron clair, toutes neuves.

Et soudain je me suis revue dévalant un escalier du métro la tête la première  en 1978 !!

Ce matin-là, je devais prendre le train gare St Lazare pour Cherbourg afin de passer une semaine chez mes parents.

J’étais rentrée la veille d’un voyage au Mexique et au Guatemala.

J’avais dans ma valise blanche Samsonite 2 bouteilles de Margarita mexicaine pour mes parents qui appréciaient ce cocktail et bien sûr quelques vêtements.

J’avais revêtu un joli ensemble, jupe et veste, acheté récemment et les fameuses chaussures à lacets aux bouts légèrement pointus également achetées récemment.

Je quittais mon appartement de bonne heure afin de ne pas rater mon train.

Sans encombre, je suis arrivée à la station La Madeleine, je me suis dirigée vers la correspondance pour la gare St Lazare.

Je descendais les escaliers quand ma chaussure droite au bout pointu s’est coincée dans je ne sais quoi et me voilà partie pour une séance de cirque improvisée ! Ma valise est arrivée en bas bien avant moi, j’ai suivi et atterri de tout mon long à côté d’elle !

Des gens autour de moi se sont empressés de me relever, inquiets et plein de sollicitude.

Plus de peur que de mal, les genoux en sang, les collants déchirés mais rien de cassé !

En revanche … la valise saignait !!! Les 2 bouteilles de Margarita s’étaient brisées et elle baignait dans une douce odeur de citron vert et Téquila !!! J’étais très embêtée, les gens allaient penser que j’étais une pocharde qui transportait son mini-bar dans sa valise !! La honte !!

J’ai essuyé tant bien que mal avec des kleenex ma pauvre valise.

Je ne pouvais pas rentrer chez moi pour me changer et nettoyer ma valise, j’aurais manqué mon train.

Je suis montée dans le métro, descendu à la gare en clopinant et je me suis installé dans le train qui était déjà à quai.

En arrivant chez mes parents, sans cadeau ! j’ai constaté les dégâts dans ma valise. L’intérieur de cette  valise était capitonné avec un joli tissu rouge vif. Tous mes habits imbibés d’alcool avaient acquis de surcroît une magnifique teinte rouge que je n’ai jamais pu éliminer.

Les fameuses chaussures ont donc terminé leur vie dans une boite dans un placard pendant toutes ces années. Hors de question que je rechausse ces maudites chaussures à bouts pointus !

 

Christine

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Oh la la ! La corvée ! Certes, je l’aimais bien l’oncle Jimmy, c’est sûr, et nous avons passé de chouettes moments ensemble, tous les deux, c’est sûr aussi. Il m’avait servi de grand-père, moi qui n’ai pas eu la chance de connaitre les miens et j’adorais retrouver, au VRAI premier jour des vacances, la bonne odeur de tabac à pipe qui imprégnait ses vêtements et sa grosse moustache…Mais enfin, ce n’était pas une raison !!

    Non, ce n’était pas une raison pour me faire avoir comme ça ! Il en avait d’autres, des neveux et nièces, le Tonton ! Pourquoi diable, sous le coup de quel attendrissement inopportun m’étais-je donc proposé pour faire le tri dans ses affaires, avant d’appeler Emmaüs ! De toute façon, il n’y avait quasiment rien à garder. Tiens, là dans la penderie par exemple, devant laquelle je me trouve en ce moment : que des vieilleries ! Tout juste bonnes à faire des chiffons pour cirer les chaussures ou vérifier les niveaux de la bagnole. C’est vrai que cela faisait facilement cinquante ans qu’il n’avait pas renouvelé sa garde-robe, l’Oncle. Pas vraiment radin, mais plutôt le genre j’m’enfoutiste, quoi…

     Mais, qu’est-ce-que… ?Ah, mais c’est son imper, ça ! Dire que je l’avais oublié ! Brun pisseux, les poches plus qu’un peu décousues. Je l’ai toujours vu avec. Un vrai truc de clodo, qu’il adorait, vu qu’il ne le quittait jamais, même en été ! Enfin, presque jamais en été. En tout cas, il l’avait quand il m’emmenait à la pêche sur le lac à l’aube, ou cueillir des champignons  en automne. Je l’entends encore : « Ouais, il est joli le rouge à points blancs, mais celui-là, on va le laisser tranquille, hein, Canard … » Ou bien le soir dans le jardin quand il m’apprenait les étoiles…

       L’imper de l’oncle Jimmy ! Impossible de le jeter. Mais le garder, pour quoi faire ?

Et soudain, une illumination brillante comme une évidence vient m’apporter la réponse : Le voilà le fameux accessoire que je cherchais pour « marquer » mon personnage…dans la série qui doit débuter bientôt et qui va s’appeler…comment déjà ? Ah oui, Columbo !

 

 El Pé

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