En tournant les pages d'un livre
Après avoir cherché des phrases et des mots au hasard dans quatre livres
nous tirons au sort une phrase et retenons quatre mots
En 20 minutes, écrivons un texte ayant pour incipit cette phrase
« La joie des enfants conçus par amour… »
Et comportant les mots suivants
Froid / aveugle / croire / temps
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La joie des enfants conçus par amour, Marcel n’en avait que de vagues souvenirs. Bien sûr, ses parents se tenaient quelquefois par la main au cours de leurs promenades du coté de Méséglise, bien sûr il avait soupçonné quelques bisous furtifs au détour d’un chemin, auréolé des parfums d’invisibles et persistants lilas. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Mais alors, comment expliquer cet état de manque, cette inquiétude permanente, cette angoisse persistante au moment du coucher, cette attente désespérée du baiser de maman qui lui aurait procuré tant de félicité, et assuré d’un sommeil profond et réparateur ? Pourquoi ne venait elle pas ? Est-ce la présence inopinée de monsieur Swann qui l’en empêchait ? Est-ce, aux dires de Françoise, une punition infligée à un enfant trop gâté ? Comment croire que les circonstances extérieures, si incontestables qu’elles fussent, aient pu faire oublier à cette femme le rituel du bonsoir, le baiser sur le front tant espéré ; les quelques mots doux murmurés d’une voix tendre et enveloppante, qui l’eussent bercé lentement et caressé progressivement jusqu’au sommeil, jusqu’au bonheur infini de sa présence ? Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce froid dans cet escalier tant redouté? Tout à l’heure, quand ce monsieur Swann sera enfin parti ! Maman montera lentement, pas après pas les marches aux odeurs de cire d’abeille que Françoise avait embellies le matin même; le petit martèlement saccadé de son ascension comme une symphonie vers une promesse de félicité nouvelle, lui apportera la paix , sa respiration s’atténuera, son cœur se régularisera, il ne sera plus jamais malade, ce sera le temps retrouvé . Mais pourquoi ne vient elle pas ?
Louis
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« La joie des enfants conçus par amour s’exprime dans leurs faits et gestes, tout au long de leur vie. Ce sont des êtres parfaitement équilibrés et charmants ». C’est ce que j’entendis lors d’une discussion animée entre gens de cour. Présent dans ce cercle de nobles proches de la Reine, je me hâtai de répondre à ce que je considérais comme une affirmation gratuite.
« Permettez-moi, Madame, de vous narrer un récit qui va sans doute faire vaciller vos convictions. »
En ce temps-là, pendant un hiver très froid, naquit un enfant dont les parents étaient on ne peut plus amoureux l’un de l’autre. Ils l’avaient attendu pendant si longtemps qu’ils ne croyaient plus à cette naissance qui les combla de joie.
D’emblée, à l’âge du nourrisson, l’enfant se montra agressif, même avec sa mère, qu’il griffa et mordit alors qu’il tétait encore. En grandissant, il ne supporta aucune contrariété, tyrannisa les gens de la maison et maltraita les animaux, chiens et chats domestiques. Les parents, aveugles, refusaient de reconnaître la gravité de la situation et laissaient l’enfant grandir sans remontrances. Devenu adolescent, il exigea d’avoir, en plus de ses appartements, une pièce pour lui seul, dans la maison, qui fut interdite à quiconque, où il passa de longues heures et dont il déteint la clé en permanence sur lui.
Il sut cependant se montrer sous un jour plus aimable pour plaire aux nombreuses jeunes femmes conviées aux brillantes et somptueuses fêtes que donnaient pour lui ses parents. C’est ainsi, qu’à l’âge adulte, il y rencontra sa future épouse. Le mariage fut célébré dans le faste et le couple s’installa dans la demeure tandis que ses parents se retirèrent dans un petit château de campagne.
Sans que personne ne sut ce qui s’était passé, au bout de quelques mois, la jeune femme disparut, et son mari, après une période convenable de veuvage, prit une nouvelle épouse.
La même chose se reproduisit, deux fois, trois fois, sept fois. Étrange, n’est-ce pas ! Nul ne découvrit ce qu’il advint de ces femmes et l’histoire s’arrête là. Mais ce qui est sûr, c’est que cet enfant conçu par amour, ne respirait pas la joie.
« -Monsieur Perrault ! cette histoire est digne d'un de vos contes !
-Certes, Madame. Puisque vous m’y faites penser, en étoffant l’histoire, en l’agrémentant un peu…, en créant un personnage plus horrible encore… et en l’affublant d’une grosse barbe… de couleur peut-être ? pourquoi pas ? ce pourrait être la trame d'un conte ! Faites-moi la grâce d’en choisir le titre. »
Gill
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LA JOIE DES ENFANTS CONÇUS PAR AMOUR
et par tous les TEMPS est bien connue.
Quand Hector est né, ce n’était que joie, rires et chants autour de lui. Pourtant le jour de sa naissance avait été marqué par un grand FROID polaire, du jamais vu de mémoire d’homme !…
À en CROIRE sa grand-mère c’était un signe de chance …
On verrait bien !!!
Hector grandit tranquillement entouré de sa famille et de beaucoup d’amour. C’était un enfant joyeux. Quand il eut six ans , il commença sa vie d’écolier et c’est là que tout
bascula !
Sa petite vie douillette à la maison lui manquait terriblement, son papa, sa maman, ses grands-parents n’étaient plus avec lui toute la journée. Leur amour passionné et AVEUGLE pour le garçonnet avait atrophié sa capacité d’indépendance. Il devint tour à tour infernal, intenable, déprimé, triste. Le maître ne savait plus quoi faire. Hector perturbait la classe, les enfants avaient peur de lui, bref c’était l’enfer !!! Que faire ?
Le maître consulta la directrice qui consulta la psychologue scolaire, qui consulta un pédopsychiatre renommé.
La solution au problème tardait à venir et Hector était au plus mal. Le rendre à ses parents, arrêter brutalement l’école, revivre dans son cocon, non ce n’était pas la solution !
L’institutrice des tout-petits proposa une solution : elle prendrait Hector dans sa classe tous les après-midi afin qu’il puisse faire la sieste, des travaux manuels et écouter des histoires. Peut-être que ces moments privilégiés l’aideraient un peu. Ce qui fut dit fut fait et miracle Hector se prit de passion pour l’heure des histoires et des contes et tout doucement s’apprivoisa au fil des jours !!!
Maintenant Hector a sept ans et va à l’école avec joie !
Christine
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