Nuit insolite

 

Après une recherche de mots en rapport avec la NUIT, en sélectionner quelques uns pour faire une liste commune.

En 20 minutes, écrire un texte sur un endroit réel ou imaginaire où vous avez ou aimeriez avoir dormi  comprenant les mots de la liste commune.

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La randonnée que nous avions organisée en Bulgarie tirait à sa fin et je n’en n’étais pas fâchée. J’avais certainement présumé de mes forces en tablant sur mon aisance (toute relative cependant) sur les pentes du Caroux, car, au bout de trois jours, je ne sentais plus mon corps à tant escalader les monts escarpés  de ce néanmoins beau pays.

 

   Fort heureusement, demain midi, un vol Air France nous ramènerait vers le sol natal. Plus qu’une nuit donc…à passer dans un gîte quatre étoiles, nous promit notre guide, garçon fort sympathique au demeurant et qui manifestement, connaissait bien son affaire…

 

…Sauf qu’au crépuscule, nous errions encore sur des crêtes désertes, dans une pénombre de plus en plus angoissante. Il fallut en convenir : nous étions perdus.

 

Et la nuit nous tomba dessus sans crier gare, transformant les abîmes que nous longions en profonds puits d’encre. A minuit, nous errions toujours au bord des précipices, transis et pas même encordés car le guide, qui portait le matériel, avait brusquement disparu. Un vrai cauchemar.

     Soudain, des lueurs phosphorescentes surgirent des ténèbres, dans un lointain pas si lointain que çà, vu qu’en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire nous nous en trouvâmes cernés. « Les loups !! » hurlai-je afin de remonter le moral de la troupe.

 

     Une torche s’enflamma alors, comme par miracle et nous vîmes alors, sans pour autant être plus rassurés que cela,  que six individus se tenaient proches de nous. Très proches. Ils souriaient, ce qui nous permit de comprendre aussitôt à qui nous avions à faire : à des vampires !!

 

       Ensuite, jusqu’ ‘au matin, le trou noir.

 

Nous nous réveillâmes fort curieusement sur une aire d’autoroute, dans la vallée, située non loin de l’aéroport. D’un commun accord toutefois, nous fîmes mine de trouver ça parfaitement naturel et évitâmes soigneusement, dès lors, d’évoquer notre mésaventure en particulier et la Bulgarie en général.

 

  N’empêche. Depuis, je ne sais pas pourquoi, j’ai une sainte horreur de l’ail.

 

          El Pé

                                                              

  

 

A la belle étoile

 

C’était une nuit d’été des années 60, la nuit du 15 août, pour être précise, une nuit qui me paraissait aussi noire que de l’encre. Je n’avais même pas vu passer le crépuscule, après le repas, tant nous avions mis de temps à chercher un hôtel pour y passer la nuit.

 

Imaginez cinq personnes débarquant à Toulon, en plein mois de vacances, le nez au vent, sans avoir prévu quoi que ce soit pour la nuit ! Il y avait là mes parents, ma sœur et son mari qui nous offraient cette escapade méditerranéenne pour un week end, et moi, gamine de 12 ans, excitée comme une puce à l’idée de voir la « grande bleue » en vrai, autrement que sur une carte postale, mais un peu inquiète quand même sur la tournure qu’allais prendre la suite de la soirée. Nous n’allions quand même pas dormir à la belle étoile !

 

Et pourtant c’est bien ce qui s’est passé. Nous avons trouvé un endroit à l’ écart de la route et décidé que nos parents dormiraient dans la 203, à moitié allongés sur les sièges, tandis que nous trois nous installerions dehors, dans le duvet pour deux qui nous contiendrait bien tous les trois, moi grosse comme un haricot,  comptant pour du beurre.

 

Une fois le couchage installé tant bien que mal, dans la pénombre, je m’y suis glissée, couverte jusqu’aux yeux malgré la chaleur, et serrée contre ma sœur dans l’attente d’un sommeil qui me permettrait d’oublier que je n’avais pas de toit au dessus de la tête ; J’imaginais tout autour une multitude d’yeux phosphorescents qui nous épiaient, des yeux de vampires prêts à nous sauter dessus. Mais mes paupières ont fini par s’alourdir et  se fermer sur tous ces monstres sanguinaires et j’ai dormi d’un trait jusqu’au lendemain, sans avoir fait le moindre cauchemar. J’ai alors raconté à qui voulait l’entendre que c’était la meilleure nuit que j’avais jamais passée et que j’étais prête à recommencer, n’ ayant, bien sûr, jamais eu la moindre crainte.

 

Encore maintenant quand j’y repense, il me vient une bouffée de tendresse pour tous ces moments passés en famille, dans l’insouciance et le bonheur de l’enfance.

 

Gill

                                                                 

 

 

 

DANS MON LIT OU EN ENFER ?

 

Les derniers rayons du soleil ont sombré à l’horizon, dans une brume qui s’épaissit en voilant le paysage de gris bleuté. Le crépuscule s’accentue. Il m’enveloppe pour me statufier dans une pénombre glauque.

 

Je ne sais si je suis scotchée au banc sur lequel j’ai trainé une partie de la soirée ou si je suis dans un lit râpeux aux draps de jute. La lourdeur de mes paupières a raison de mes efforts pour rester éveillée. Je baigne maintenant dans un noir d’encre. Un vampire aux yeux phosphorescentsjaillit soudain de nulle part, avançant vers moi d’un pas pesant et décidé, écrasant sous ses chaussures cloutées des souris égarées, criant à gorge déployée.

 

Mon cauchemar est à son comble. Je cherche à me protéger avec un bouclier. Mais non, ce n’est qu’un livre qui m’a plongée dans un monde dantesque.

 

Je me réveille en sursaut. Mon chat noir aux yeux phosphorescents vient me faire son câlin matinal habituel dans mon lit douillet.

 

Mouty