Chat et chien, avions ou Far West

 

 

Parmi trois images, en choisir une

 

Un chat et un chien à la fenêtre

Un salon aéronautique

Une rue au Far West     

 

Ecrivez un texte inspiré par l’image de votre choix

 

 

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Par Grombo — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,                wikimédia

 

 

GOOD  OLD  TIME

      La diligence s’immobilisa  devant une baraque en bois voulant à l’évidence passer pour un saloon.  Dorothy Malone  commença alors à ouvrir la portière afin de jeter un coup d’œil à l’extérieur. « Mais c’est un bled ! » s’écria-t-elle. Et dire que le billet péniblement acquis ne lui permettait pas d’aller plus loin !

       Le shérif en effet avait été très clair : «  C’est par pure bonté d’âme et par amitié pour ta pauvre mère- à qui tu ne ressembles guère- que je t’autorise à quitter la ville au lieu de te jeter en prison, comme tu le mérites. Ne laisse pas passer cette chance : refais ta vie, honnêtement cette fois, là où personne ne te connait et…que je n’entende plus parler de toi, compris ? »

Dorothy, des larmes dans la voix et entre deux sanglots réussit à balbutier, la main sur le cœur: « Vous n’aurez pas à faire à une ingrate, Shérif !  Je vous jure, sur la tête de ma pauvre maman, de ne pas retomber dans mes erreurs passées. De ne peux plus tricher aux… non, non, je veux dire, de ne plus toucher aux cartes ! De me trouver un mari sobre et travailleur et non pas un gredin d’aventurier comme je les ….comme tous ceux que j’ai connus hélas ! D’aller à l’office chaque dimanche et d’élever mes futurs enfants dans le respect de la Loi et de la Religion ! Et de... »  Mais la diligence démarrait déjà, interrompant ses touchantes promesses et Dorothy n’eut que le temps d’apercevoir le shérif qui s’en retournait, haussant les épaules.

     Bon. Et maintenant, après deux jours d’un harassant voyage, elle était enfin arrivée. Tout en arrangeant d’une main experte sa coiffure, elle finit d’ouvrir la portière, posa le bout de sa bottine mignonne sur le marchepied, et saisit la main qui se tendait pour l’aider à descendre. Levant les yeux elle vit , avec une certaine satisfaction, que cette main appartenait à un homme grand, bien découplé, arborant éperons et moustache et fleurant bon- ô joie- le cheval et le whisky. Avec l’un de ses sourires coquins dont elle avait le secret, elle lui lança : «  Merci  Cow Boy, tu me paies un verre ? »

          El Pé

 

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Je m’appelle Grisette. Enfin, ce sont mes maîtres qui m’appellent ainsi. Quand ils prononcent mon nom, cela semble leur faire plaisir que je pousse un petit miaulement, pour leur signifier que je les comprends. Depuis quelques mois, j’ai un compagnon. J’étais loin d’être ravie quand il est arrivé à la maison. C’était chez moi ici et je ne me sentais pas prête à partager les lieux, les caresses et les attentions avec quiconque. Et encore moins avec un chien ! Oui, oui, vous avez bien entendu, un chien ! Mon petit maître avait tellement insisté. Je l’avais entendu plusieurs fois dire à ses parents en pleurnichant :

- Grisette s’ennuie toute la journée, quand elle est seule. Elle doit tourner en rond dans l’appartement sans nous. Quand je pars à l’école le matin, elle dort dans le fauteuil. Et lorsque je reviens le soir, elle n’a pas bougé, elle est toujours couchée à la même place. C’est triste, la pauvre ! Il lui faudrait un copain pour jouer.

Ah cet Arthur ! Je n’avais pas besoin de compagnon et je riais intérieurement en pensant qu’il croyait que je l’attendais bien sagement sans bouger de la journée… Les humains peuvent se montrer bien naïfs parfois !

Et puis un jour, Rouky est arrivé. Quand il avait parlé de compagnie, je m’attendais à voir débarquer un chat, une autre chatte à la limite. Mais là, un chien ! C’était plus que je ne pouvais supporter : partager mon territoire avec un autre félin, passait encore, mais avec un stupide canidé !

Les semaines ont passé, je l’ai d’abord ignoré superbement. Il n’avait pas l’air de s’en offusquer. Alors j’ai commencé quelques mesquineries : petits coups de griffes, l’air de rien, quand il dormait, un petit pipi dans son panier quand il avait le dos tourné. Rouky n’a pas cherché à se rendre. Au contraire, un jour, il me dit :

- Tu sais, au lieu de dormir toute la journée et d’attendre le retour de nos maîtres, nous pourrions nous amuser.

- Nous amuser ? lui répondis-je avec dédain. À quoi veux-tu que je joue avec toi ? À lever la patte ? lui dis-je, narquoise.

- Viens voir ! me répondit-il.

Il se hissa à la fenêtre de notre appartement et un instant, je crus qu’il allait sauter. Il faut bien avouer que l’idée d’être débarrassée de lui m’avait traversé l’esprit. Je le suivis néanmoins et nous nous postâmes à la fenêtre. Et là, un nouveau monde s’ouvrit à moi. Rouky me fit découvrir le quartier, les habitants, leurs allées et venues, leurs habitudes, les autres animaux.

Depuis ce jour, nous ne manquons pas une miette de ce qu’il se passe dans notre rue et nous profitons ensemble du spectacle de la vie, les pattes posées sur le rebord de la fenêtre. Je dois avouer que Rouky a changé mon existence, mais chut ! hors de question qu’il le sache.

Fabienne

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BETTY ET LOLA

           

         Betty était une petite chienne de 2 ans, le cadeau de mes grands-parents pour mes 10 ans. Elle était gentille, vive, joueuse et très affectueuse. Comme beaucoup de ses congénères, elle avait une haine féroce pour les chats. Aucun félin n’était autorisé à passer dans son jardin, dès qu’elle en apercevait un, elle se mettait dans ‘’une colère noire’’ comme disait maman. Lors d’une longue promenade en campagne avec mon père, elle gambadait devant nous sur un chemin de terre, lorsqu’elle descendit dans un fossé et se mit à aboyer furieusement. Elle bondissait, montait et descendait le talus comme pour nous alerter avec ses aboiements. Papa et moi, fort intrigués, nous arrivèrent encourant auprès d’elle. Il y avait un amas de gravats de toutes sortes, des bouts de planches, rouleaux de tapisserie… et Betty qui aboyait toujours et grattait frénétiquement la terre. Papa me dit «elle a senti quelque chose là-dessous, on va l’aider à agrandir le passage». Nous avons écarté tous les détritus et la chienne s’est faufilée dans un trou. Elle revint en ramenant avec délicatesse un chaton, puis un deuxième et enfin un troisième. Les chatons étaient moribonds et un seul semblait un peu vaillant. Nous les avons enveloppés dans le pull de papa et Betty toute fière attendait nos félicitations. De retour à la maison, un seul chaton avait survécu. Nous l’avons nettoyé, alimenté à la pipette et réchauffé suivant les conseils téléphoniques du vétérinaire. Une visite médicale était programmée le lendemain. Dans le garage, nous avons déposé le chaton dans une corbeille douillette près de la chaudière mais Betty nous suivait de partout et refusait absolument de repartir dans la maison. Papa l’obligea à retourner dans sa corbeille dans la cuisine. Elle s’est mise alors à aboyer jusqu’à nous casser les oreilles, assise devant la porte qui allait au garage et grattant sans cesse le panneau de bois. Papa ne supportant plus ce vacarme lui ouvrit la porte alors à notre grand étonnement elle se rua sur le chaton et l’emporta délicatement par le cou jusqu’à sa corbeille dans la cuisine. La petite chatte fût baptisée Lola et dormit toute sa vie contre Betty dans la même corbeille. Elles étaient très complices et partageaient le même poste d’observation sur la fenêtre de la cuisine. En effet, côte à côte elles surveillaient notre rue et la vie du quartier. Ainsi ce fût une grande histoire d’amour maternel entre la chienne et la petite chatte

        

M-Christine

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Par Dmitry A. Mottl — Travail personnel, domaine public   wikimédia

 

 

Naissance d’une vocation

« Grand-père, raconte-nous encore pourquoi tu es devenu pilote ».

Sans me faire prier, je vais la raconter de nouveau, cette histoire qui me ramène à un jour heureux, un jour qui fut décisif pour la suite de ma vie.

Je crois que j’ai dû naître avec le nez en l’air car dès mon plus jeune âge, j’ai été attiré par le ciel, les oiseaux, les insectes, tout ce qui avait des ailes. Pourtant je suis né au bord de la mer. Mais quand mes camarades de classe ne vivaient que pour l’océan, la baignade, les bateaux et l’aviron, je ne pensais que vol, planeur, aéromodélisme et passait mon temps à construire des modèles réduits de tous les avions célèbres.

Donc, ce jour-là, en 1969, je visitais le salon du Bourget. J’avais 13 ans. Mes yeux ne savaient où se poser, tant il y avait  de merveilles à voir en l’air et au sol.

La capsule Apollo VIII était là, devant moi, ses tôles noircies témoignant de la chaleur intense qu’elle avait subie lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre. J’imaginais très difficilement les trois cosmonautes dans cet espace qui me semblait si réduit. Et en même temps, ce voyage autour de la lune me faisait rêver. Je m’y voyais.

Mais ce que j’attendais surtout, c’était  le passage de ce magnifique oiseau blanc à la forme futuriste, au nez pointu capable d’adapter sa position, redressée s’il volait, basse s’il roulait. Cette aile triangulaire, élégante, me fascinait. En fait j’attendais le vol de « Concorde » qui allait survoler Paris pour la première fois. Enfin, je le vis, tel un oiseau scintillant dans le ciel bleu, et une certitude m’envahit alors, telle une évidence : je serai pilote d’avion, ma place était là-haut. Ma vocation était née, elle ne s’éteignit jamais, à aucun moment de ma vie.

Je n’ai jamais piloté le Concorde, et le sort lui a réservé une bien triste fin, mais j’ai volé sur bien d’autres, avions de chasse, avions de ligne, et suprême honneur, j’ai fait partie de la patrouille de France et dessiné un panache bleu blanc rouge sous le regard émerveillés de la foule.

Oui, mes enfants, je ressens encore, en vous le racontant, le bonheur que j’ai ressenti d’avoir passé la moitié de ma vie dans le ciel.

Gill

 

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