Le sapin de Noël

 

  En ce temps de Noël, voici la consigne proposée

 

Trouver six mots à l'aide de grilles contenant des lettres. Les mettre en commun    puis en tirer trois au sort.

 

Sur le modèle de la fable de La Fontaine, « le rat des ville et le rat des champs », écrire une fable sous forme de poème ou de texte poétique, contenant les trois mots tirés, sur le thème : « le sapin des villes et le sapin des bois »     

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LE SAPIN DES VILLES ET LE SAPIN DES BOIS

 

Du haut de l’échafaud le beau sapin des villes

 

Snobait de ses six mètres le sapin des bois

 

Dominant de ses ors de manière futile

 

Ses frères enneigés  tristement aux abois

 

Agrippés au roc froid dans une brume épaisse.

 

De l’étal de poissons, la morue, œil vitreux,

 

L’apostropha tout net et sans qu’il y paraisse

 

Lui décrivit le sort des sapins malheureux

 

Car de fêter Noël est destin peu enviable.

 

Sans décors ni lumières tu seras miséreux,

 

Tes jours seront comptés, alors tais-toi que diable !

 

 

Mouty

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 Un sapin des bois coulait des jours heureux

 

Dans une grande forêt, pas très loin de Montreux

 

Làs ! Noël approchant, son beau tronc fut scié

 

Et il se retrouva sur une place de marché

 

Parmi des congénères, dont plusieurs synthétiques.

 

« Oh là mon brave fit l’un d’eux d’un air fort sympathique

 

Ce n’est pas la peine de faire ta gueule de bois

 

Noël est une fête formidable tu verras !

 

Moi j’ai l’habitude. Petits souliers au pied

 

Guirlandes , boules, étoiles, regards émerveillés ;

 

Cantiques, dinde, bûche, messe de minuit,

 

Ambiance garantie :

 

Douceur, tendresse et famille réunie. »

 

Quelque peu rassuré,

 

Le sapin des bois fut bientôt transporté

 

Dans une maison genre vieux loft rénové.

 

Pauvre conifère ! En guise de « Beau Sapin »

 

Il eut droit à des rocks jusqu’au petit matin

 

En guise de dinde, de la morue bouillie,

 

Et de Père Noël six punks, avec crêtes et treillis.

 

                                 El Pé

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Dans le livre d’images de Théo,

 

Le sapin des villes, sage, sur la page six

 

Jette un regard condescendant

 

Sur un grand sapin des bois, branches au vent

 

Dressé sur la page voisine.

 

Cher ami, lui dit-il de sa voix apprêtée,

 

Vous semblez tristounet dans ce vert appareil

 

Sans aucun avantage pour vous enjoliver.

 

Regardez mes dorures, mes lumières, mes guirlandes

 

Dignes d’une rock star sous les feux de la rampe.

 

Le grand vert, exhalant des effluves boisés

 

Lui répond d’une voix tranquille :

 

« -A Noël, sous votre habit de lumière,

 

Vous serez peut-être le roi de la fête,

 

Mais bientôt dépouillé de tout votre apparat

 

Vous me ressemblerez mais en plus gringalet

 

Car une morue, même bien préparée, reste une morue.

 

 -Pourquoi ce ton acerbe rétorque le doré

 

Par ces mots vous montrez que vous êtes jaloux

 

De tous ces agréments que vous ne possédez.

 

-Moi, jaloux, vous rigolez,

 

J’ai la forêt, l’air pur, la liberté,

 

Les rayons du soleil à travers mes épines

 

Et les flocons de neige tapissant ma ramure.

 

Bientôt privé de terre

 

Vous perdrez votre robe et vous assècherez.

 

Tandis que je m’épanouirai en respirant l’air frais

 

Vous vous transformerez en petit tas d’aiguilles.

 

Rejetez les richesses et gardez vos racines

 

A vouloir trop briller on peut perdre la vie. »

 

     Gill

 

 

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