Une femme, un sac....que contient-il ?

 

Un escalier se trouve devant les participants(es) à l’atelier

Une femme s’y trouve

Elle porte un sac

En 20 minutes, imaginez le contenu de son sac

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« -Que faites-vous là, Madame, près de la photocopieuse ?

-Je, je…

-Et bien parlez enfin ! On était là, tous les dix, tranquilles, à écrire, et soudain, surgie de nulle part tel un aigle noir, vous apparaissez, là, en haut de l’escalier.

-Je, je…

-D’ailleurs, vous auriez pu vous manifester plus tôt. Vous avez tout entendu, ce n’est pas très poli. Nous, vous savez, on ne fait pas de chichis ; nous vous aurions invitée à vous assoir parmi nous pour écrire, manger des Cannelés de Bordeaux…

-Mais, mais je…

-Depuis quand êtes-vous ici, d’abord ? Et puis, qu’est-ce-que c’est que ce sac que vous tenez, là, contre vous ? Un sac de voyage ? Bizarre, je n’en ai jamais vu de ce modèle, en tapisserie. C’est vintage ?

-Je ne sais pas. C’est un sac ordinaire, de tous les jours en quelque sorte.

-Ce n’est pas une excuse. Vous êtes venue pour voler, hein ? Les ordis bien sûr ! Allez, ouvrez ce sac, et plus vite que ça !

-Oh, je n’ai rien volé, je vous jure !

-On va voir ça tout de suite. Allez, ouvrez et sortez tout le contenu. Sans rien oublier, je vous ai à l’œil.

-Et bien voilà : un petit miroir à monture d’argent, un éventail en nacre et satin, un petit pot de rouge…pour les joues, vous savez… Ah ! Mon porte monnaie, avec juste quelques cents, le départ a été tellement précipité…Ah ça ! Ne le dites à personne, s’il-vous-plait, c’est juste un petit flacon de Cognac, pour le cas où… et …mais où est-il ? Ah le voilà : le portrait d’Ash…, et c’est tout.

-Vous voyagez léger vous ! Même pas une brosse à dents ! Et puis, d’ailleurs, ça ressemble à quoi, cette tenue que vous portez. Je n’aime pas critiquer, mais tout de même, on n’est plus au Carnaval !

-Mais c’est ma robe de tous les jours, je n’ai pas eu le temps de me changer ! Moi aussi, après tout, j’aurais des choses à redire sur vos toilettes, n’est-ce-pas ? Mais je sais me tenir. Ecoutez : je m’apprêtais juste à fuir Atlanta dans la carriole volée par le Capitaine, quand soudain j’ai été happée par un tourbillon, une sorte de cyclone…qui m’a déposée ici. Oh, sorry, may I introduce myself ? My name is Scarlett O’hara Hamilton and… » 

 

El Pé

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Etrange femme

 

Elle est là, plantée sur une marche, face à nous, au milieu de l’escalier, son sac à ses pieds. Nous ne l’avons pas vu entrer, concentrés sur nos textes.

 

C’est une femme brune, aux cheveux raides entourant un visage sans grâce à la mâchoire carrée, aux sourcils broussailleux, à la bouche épaisse. Grande et forte, habillée d’un ample et long manteau cachant ses formes, gantée de noir, on ne peut pas dire qu’elle soit très avenante, ni très féminine. Elle inspire la méfiance. Son regard est rivé à son sac, noir aussi, long et ventru, comme s’il contenait un trésor. On a plutôt l’impression qu’elle y transporte toute une artillerie. J’imagine mal une trousse à maquillage, un porte feuille ordinaire, un forfait de transports, des papiers de voiture traditionnels. J’y verrais bien la panoplie de la parfaite cambrioleuse ou de la serial killer, prête à découper un cadavre en morceaux, qu’elle vient de refroidir. J’y vois volontiers pince monseigneur, trousseau de clés diverses, pains de plastic, mèche, détonateur, scie, pelle……

 

J’en suis là de mes réflexions, quand, scrutant son visage, je devine une ombre au-dessus de sa lèvre et sur son menton. Perplexe, je pousse Louis du coude, quettant son avis, mais après un rapide coup d’œil, il replonge son regard sur son ordinateur, nullement perturbé. Quant à Line, à ma gauche, elle n’a d’yeux que pour la boîte de cannelés….. !

 

C’est alors, qu’avant d’avoir pu dire « ouf », je vois la dame, ayant enlevé prestement sa perruque et son manteau, se transformer en un homme chauve, genre armoire à glace, qui a sorti du sac, tel un prestidigitateur, deux objets longs et inquiétants qui nous menacent, et nous l’entendons dire, une kalachnikov dans chaque main :

 

« Couchez-vous. Pas un mot, pas un geste ou vous êtes morts. Vous êtes mes otages et si elle veut conserver son atelier d’écriture, croyez-moi, l’UTT va payer !

 

Gill

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Tlaloc Vasija

wikimédia

 

PORTRAIT D’UNE FEMME

 

Elle se tenait devant moi.

La file s ‘allongeait de minute en minute.

L’attente était longue.

Elle portait en bandoulière un sac artisanal en toile colorée.

Elle était menue, plus petite que moi, vêtue d’une longue jupe bariolée, d’une tunique blanche brodée de fleurs, ses longs cheveux noirs épais étaient tressés  avec des rubans rouges.

Elle avait une paire de petites boucles d’oreilles en or représentant Tlaloc, le dieu de la pluie des aztèques et autour de son cou il y avait plusieurs rangées de petites perles multicolores…

Elle sortit de son sac un bonbon épicé qu’elle croqua avec délice.

Elle avait un petit porte-monnaie en cuir épais avec quelques pesos, quelques mouchoirs en papier. Tout au fond de sa besace il y avait 2 tortillas fourrées au fromage, enveloppées dans un petit torchon et une mangue bien mûre.

Elle avait glissé ce matin sa carte CURP, carte d’identité mexicaine, N° 27021ACD - Rosa- Maria Gonzalez Martinez  - Née le 21/05/1994 à Tlanepantla, District Fédéral, Mexico.

Elle attendait comme tout le monde.

L’attente était longue, le consulat américain de Mexico était débordé !

Tous voulaient rejoindre le pays de cocagne au plus vite !

Christine

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